Après avoir entendu Jésus parler de sa venue dimanche dernier à l’aide de la parabole des vierges sages et des vierges folles, le voici, poursuivant sa réflexion avec une nouvelle parabole : celle du maître qui part en voyage. Une parabole qui peut nous sembler difficile puisqu’elle s’achève par la condamnation et le renvoi d’un serviteur qui semble n’avoir rien fait de mal. Essayons de mieux comprendre.
Le maître de la parabole, c’est Jésus ; son voyage, c’est sa mort, son départ de ce monde ; les serviteurs, c’est nous, membres de l’Eglise ; le retour du maître, longtemps après, c’est le retour du Christ dans la gloire, à la fin des temps ; le temps intermédiaire, pendant lequel les serviteurs s’occupent diversement des biens reçus, c’est le temps de l’Eglise, le temps où nous sommes. C’est donc l’histoire d’un maître qui part en voyage et qui confie ses biens à ses serviteurs. Remarquez bien ceci : ses biens et non des biens. Il leur donne ce qu’il a de plus précieux, ce qui est à lui et dont il veut que les serviteurs s’occupent. Ce qu’il donne, ce ne sont pas des qualités humaines, ni des conseils ; non, il leur donne de l’argent, beaucoup d’argent, à chacun selon ses capacités. Il n’est pas injuste en distribuant inéquitablement ses biens : au contraire, il donne à chacun selon ses capacités. Il n’y a là rien de discriminant ; il tient compte des capacités de chacun : c’est dire le respect qu’il a pour eux. Il sait qu’ils seront capables de faire quelque chose de ce qu’ils ont reçu. Et il part.
Aussitôt, dit Jésus dans la parabole, les serviteurs s’occupent de leur capital. Ils ne trainent pas, ne se reposent pas en disant : j’aurai bien le temps ! Chacun à sa manière s’occupe de ce qu’il a reçu. Des deux premiers, on ne sait pas ce qu’ils ont fait au juste ; nous savons juste que leur capital a fructifié et doublé. Le troisième serviteur, par contre, a pris peur, il a enfoui le bien reçu ; il le restituera tel quel à son Maître le moment venu. Tout semble aller bien jusqu’au retour du maître.
C’est l’heure des comptes à rendre : les deux premiers rendent ce qu’ils ont reçu avec le surplus qu’ils ont gagné et ils sont invités à entrer dans la joie du maître. Le troisième rend ce qu’il avait reçu, avec un discours curieux sur ce qu’il croyait savoir du maître : je savais que tu es un homme dur ; tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient. Ce serviteur n’avait rien demandé quand il a reçu son talent ; il n’en a donc rien fait et maintenant il se contente de le rendre. Tout devrait aller bien. Ce maître qu’il a jugé dur va se montrer dur sur la base de ses propres paroles. Et le serviteur se fait jeter dehors, parce qu’il n’a rien fait !
Ceci nous oblige donc à comprendre que sont ces talents que le maître distribue au moment de son départ. Ce qu’il distribue, c’est ce qui était à lui. Et qu’est-ce qui était au Christ, qu’est-ce qui lui tenait à cœur au moment de son départ, si ce n’est son désir de sauver tous les hommes ? Qu’est-ce qui était au Christ, qu’est-ce qui lui tenait à cœur, si ce n’est que tous les hommes vivent dans l’amour et dans la fraternité ? Qu’est-ce qui était au Christ, qu’est-ce qui lui tenait à cœur, si ce n’est que tous les hommes connaissent son nom et se tournent vers Dieu ? Oui, ce que ce maitre a confié à ses serviteurs, ce que le Christ a confié à son Eglise, c’est ce désir de salut, ce désir que tous les hommes vivent dans la connaissance de son nom. C’est le bien confié à l’Eglise tout entière. C’est le bien dont nous sommes redevables. Avons-nous, par notre vie, par nos actions, contribué à augmenter le nombre des fils et filles de Dieu ? Avons-nous, par notre vie, nos actions et nos paroles, contribué à faire connaître le vrai visage de Dieu et de son Christ ? Ou avons-nous pris peur ? Avons-nous annoncé ce Dieu qui nous invite à la joie ou avons préféré annoncer un Dieu rabat-joie ? Avons-nous participé à la vie de l’Eglise par peur de Dieu (comme cela, s’il existe, au moins nous aura-t-il vu dans son église !) ou par amour de Dieu, avec au cœur l’urgence de le faire connaître par le plus grand nombre ?
Le troisième serviteur n’a rien fait, par peur. Il a cru que son maître était un comptable qui ne lui passerait rien ; il n’a eu confiance ni en son maître, ni en lui-même. Il a eu peur de risquer le don qui lui a été fait ; il a sous-estimé le don et sa puissance. L’aurait-il au moins mis en banque, que ce don aurait généré par lui-même des intérêts ? Combien plus aurait-il pu produire s’il s’en était servi !
Nous sommes toujours dans ce temps de l’attente du retour du Christ dans sa gloire. Nous sommes toujours les héritiers des dons que Dieu nous fait par son Christ. Que faisons-nous du désir de Dieu de sauver tous les hommes ? Avec quelle urgence annonçons-nous ce désir ? Quel visage de Dieu donnons-nous à voir ? Sommes-nous déjà habités de la joie qui sera celle du Christ à son retour ? Ou avons-nous tout enterré, tout oublié, même que le Christ reviendra et que avons à l’attendre, activement, proclamant son nom et ses merveilles afin que le monde croit ? Qu’avons-nous fait de la Parole qu’il nous a confiée ? Qu’avons-nous fait des sacrements de son Eglise ? Qu’avons-nous fait des frères qu’il nous a confiés ?
La parabole d’aujourd’hui veut réveiller notre foi et nous faire prendre conscience de l’urgence à annoncer le vrai Dieu, à faire entrer les hommes et les femmes de notre temps dans sa joie. Si nous y travaillons déjà, poursuivons avec courage et confiance. Si nous avons baissé les bras et tout enfouit quelque part dans la terre, dépêchons-nous de creuser, dépêchons-nous de récupérer ce bien confié et de le faire fructifier. Le Christ ne se contentera pas d’un « j’avais peur ». Nos peurs, il a fait mourir avec lui sur la croix. Faisons-lui confiance à nouveau et construisons ce monde d’amour qu’il a inauguré dans sa mort et sa résurrection, et nous serons appelés à partager sa joie, pour toute éternité. Amen.
(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)
Le maître de la parabole, c’est Jésus ; son voyage, c’est sa mort, son départ de ce monde ; les serviteurs, c’est nous, membres de l’Eglise ; le retour du maître, longtemps après, c’est le retour du Christ dans la gloire, à la fin des temps ; le temps intermédiaire, pendant lequel les serviteurs s’occupent diversement des biens reçus, c’est le temps de l’Eglise, le temps où nous sommes. C’est donc l’histoire d’un maître qui part en voyage et qui confie ses biens à ses serviteurs. Remarquez bien ceci : ses biens et non des biens. Il leur donne ce qu’il a de plus précieux, ce qui est à lui et dont il veut que les serviteurs s’occupent. Ce qu’il donne, ce ne sont pas des qualités humaines, ni des conseils ; non, il leur donne de l’argent, beaucoup d’argent, à chacun selon ses capacités. Il n’est pas injuste en distribuant inéquitablement ses biens : au contraire, il donne à chacun selon ses capacités. Il n’y a là rien de discriminant ; il tient compte des capacités de chacun : c’est dire le respect qu’il a pour eux. Il sait qu’ils seront capables de faire quelque chose de ce qu’ils ont reçu. Et il part.
Aussitôt, dit Jésus dans la parabole, les serviteurs s’occupent de leur capital. Ils ne trainent pas, ne se reposent pas en disant : j’aurai bien le temps ! Chacun à sa manière s’occupe de ce qu’il a reçu. Des deux premiers, on ne sait pas ce qu’ils ont fait au juste ; nous savons juste que leur capital a fructifié et doublé. Le troisième serviteur, par contre, a pris peur, il a enfoui le bien reçu ; il le restituera tel quel à son Maître le moment venu. Tout semble aller bien jusqu’au retour du maître.
C’est l’heure des comptes à rendre : les deux premiers rendent ce qu’ils ont reçu avec le surplus qu’ils ont gagné et ils sont invités à entrer dans la joie du maître. Le troisième rend ce qu’il avait reçu, avec un discours curieux sur ce qu’il croyait savoir du maître : je savais que tu es un homme dur ; tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient. Ce serviteur n’avait rien demandé quand il a reçu son talent ; il n’en a donc rien fait et maintenant il se contente de le rendre. Tout devrait aller bien. Ce maître qu’il a jugé dur va se montrer dur sur la base de ses propres paroles. Et le serviteur se fait jeter dehors, parce qu’il n’a rien fait !
Ceci nous oblige donc à comprendre que sont ces talents que le maître distribue au moment de son départ. Ce qu’il distribue, c’est ce qui était à lui. Et qu’est-ce qui était au Christ, qu’est-ce qui lui tenait à cœur au moment de son départ, si ce n’est son désir de sauver tous les hommes ? Qu’est-ce qui était au Christ, qu’est-ce qui lui tenait à cœur, si ce n’est que tous les hommes vivent dans l’amour et dans la fraternité ? Qu’est-ce qui était au Christ, qu’est-ce qui lui tenait à cœur, si ce n’est que tous les hommes connaissent son nom et se tournent vers Dieu ? Oui, ce que ce maitre a confié à ses serviteurs, ce que le Christ a confié à son Eglise, c’est ce désir de salut, ce désir que tous les hommes vivent dans la connaissance de son nom. C’est le bien confié à l’Eglise tout entière. C’est le bien dont nous sommes redevables. Avons-nous, par notre vie, par nos actions, contribué à augmenter le nombre des fils et filles de Dieu ? Avons-nous, par notre vie, nos actions et nos paroles, contribué à faire connaître le vrai visage de Dieu et de son Christ ? Ou avons-nous pris peur ? Avons-nous annoncé ce Dieu qui nous invite à la joie ou avons préféré annoncer un Dieu rabat-joie ? Avons-nous participé à la vie de l’Eglise par peur de Dieu (comme cela, s’il existe, au moins nous aura-t-il vu dans son église !) ou par amour de Dieu, avec au cœur l’urgence de le faire connaître par le plus grand nombre ?
Le troisième serviteur n’a rien fait, par peur. Il a cru que son maître était un comptable qui ne lui passerait rien ; il n’a eu confiance ni en son maître, ni en lui-même. Il a eu peur de risquer le don qui lui a été fait ; il a sous-estimé le don et sa puissance. L’aurait-il au moins mis en banque, que ce don aurait généré par lui-même des intérêts ? Combien plus aurait-il pu produire s’il s’en était servi !
Nous sommes toujours dans ce temps de l’attente du retour du Christ dans sa gloire. Nous sommes toujours les héritiers des dons que Dieu nous fait par son Christ. Que faisons-nous du désir de Dieu de sauver tous les hommes ? Avec quelle urgence annonçons-nous ce désir ? Quel visage de Dieu donnons-nous à voir ? Sommes-nous déjà habités de la joie qui sera celle du Christ à son retour ? Ou avons-nous tout enterré, tout oublié, même que le Christ reviendra et que avons à l’attendre, activement, proclamant son nom et ses merveilles afin que le monde croit ? Qu’avons-nous fait de la Parole qu’il nous a confiée ? Qu’avons-nous fait des sacrements de son Eglise ? Qu’avons-nous fait des frères qu’il nous a confiés ?
La parabole d’aujourd’hui veut réveiller notre foi et nous faire prendre conscience de l’urgence à annoncer le vrai Dieu, à faire entrer les hommes et les femmes de notre temps dans sa joie. Si nous y travaillons déjà, poursuivons avec courage et confiance. Si nous avons baissé les bras et tout enfouit quelque part dans la terre, dépêchons-nous de creuser, dépêchons-nous de récupérer ce bien confié et de le faire fructifier. Le Christ ne se contentera pas d’un « j’avais peur ». Nos peurs, il a fait mourir avec lui sur la croix. Faisons-lui confiance à nouveau et construisons ce monde d’amour qu’il a inauguré dans sa mort et sa résurrection, et nous serons appelés à partager sa joie, pour toute éternité. Amen.
(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)
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