Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







Au jour le jour...

En raison des vacances et d'un déménagement à préparer, je vais suspendre la publication du mot quotidien pour un temps. En principe, rendez-vous à nouveau à la rentrée. L'homélie du dimanche sera par contre publiée chaque semaine.
Bonne vacances à toutes et à tous.


Temps ordinaire : 15ème semaine

Samedi
Un grand classique : Jésus contre les pharisiens. Le Maître de la vie contre ceux qui veulent le faire mourir. Ce qui me surprend toujours, c'est qu'ils ne semblent pas s'interroger sur la "popularité" de Jésus : comment se fait-il que les foules suivent Jésus ? Peut-être simplement parce qu'il est là pour elles. Il est le serviteur que Dieu envoie, celui qui se bat pour la vie (il n'écrasera pas le roseau froissé, il n'éteindra pas la mèche qui faiblit). Il est celui qui est source de salut, même pour les païens (les nations païennes mettent leur espoir en son nom). Comment ne pas s'attacher à lui ? Comment ne pas le suivre ?

Vendredi
Comment se montrer maître de la vie si ce n'est en se montrant maître du temps ? Comment mieux libérer l'homme si ce n'est en le libérant des fausses conceptions de la religion, en redisant ce qui essentiel. Quand la religion enferme l'homme dans des règles étroites, elle tue. Quand la religion permet à l'homme de s'élever, de vivre des relations vraies à Dieu et aux hommes, elle fait vivre vraiment. C'est ainsi que Jésus se montre aujourd'hui dans l'Evangile : comme celui qui vient redonner à la religion sa vraie dimension pour qu'elle permette vraiment à l'homme de vivre libre.

Jeudi
En règle générale, pour se reposer, on dépose son fardeau ; Jésus, lui, nous propose de prendre le sien ! Quand il prononce ces paroles, il s'adresse à des gens qui viennent à lui parce qu'écrasés par les difficultés de la vie. Ils sont, selon la parole de Jésus, comme des brebis sans berger. Jésus leur promet une issue, une vie meilleure s'ils acceptent de le suivre sur le chemin exigeant de l'Evangile. Sa Parole n'écrase pas ; elle libère. Même son chemin de croix deviendra chemin de vie. Tu veux vivre ? Tu veux être libre ? Tu cherches quelqu'un à qui confier tes soucis ? Va vers Jésus ; suis-le ; deviens son disciple et tu découvriras la vraie vie, la vraie liberté, le vrai repos.

Mercredi
Parce  que tout le monde ne rejette pas l'enseignement de Jésus, parce que certains acceptent le passage de Dieu dans leur vie, il y a ce passage de l'évangile qui fait suite à celui d'hier. Jésus loue son Père parce que certains sont capables de Dieu, capables de l'écouter, capables de lire les signes qu'il pose dans la vie des hommes. Hier, il y avait les reproches faites aux villes, lieu de pouvoir et de savoir ; et aujourd'hui, la reconnaissance que des petits ont accueilli Jésus. Il faut toute l'humilité des petits pour accueillir Dieu, pour reconnaître son passage, pour entendre sa Parole et en vivre. Il faut une dose d'humilité pour laisser ses certitudes pour découvrir Dieu là où il nous attend et non là où nous voudrions qu'il soit.

Mardi
Quand quelqu'un enseigne, il s'attend à ce que son enseignement soit reçu. Quand Jésus parle, c'est pour être entendu. Quand Jésus pose dessignes, c'est pour que les gens croient. Mais cela ne fonctionne pas toujours ainsi. Les hommes sont quelquefois fermés à l'annonce du Royaume. Et Jésus est légitimement en colère face à ceux qui se ferment à l'évidence, car il en connaît les conséquences. D'où ce passage sévère au sujet des villes qui ont refusé de s'ouvrir à la Parole de Dieu et qui ont oublié de se convertir à la vue des signes posés. Ceux qui se ferment volontairement à l'Evangile se condamnent eux-mêmes à la ruine : Sodome sera traité moins sévèrement que ces villes ! C'est tout dire ! Il y a urtgence à prendre au sérieux la Parole de Dieu ; il y a urgence à prendre au sérieux Jésus.

Lundi
Nous lisons la fin du discours de Jésus à ses disciples. Celui qui se met à la suite de Jésus doit tout quitter pour se rendre disponible totalement à la mission ; il aura à faire le choix de Jésus et à renoncer à l'air du temps, à rejeter les fausses valeurs que la société véhicule. A la suite de Jésus, il aura à prendre sa croix, car seule la croix mène à la vie véritable, seule la croix donne sens. Le combat de Jésus devient le combat des disciples (voir l'évangile du samedi 14ème semaine, le disciple doit être comme Jésus) ; le combat des disciples devient le combat de Jésus : qui vous accueille m'accueille !

Temps ordinaire : 14ème semaine

Samedi
Jésus lui-même nous donne la clé de son discours aux Apôtres qu'il envoie en mission : Le disciple n'est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur. Le disciple doit se contenter d'être comme son maître et le serviteur d'être comme son seigneur. Etre comme : comment dire mieux la parfaite ressemblance qui doit exister entre le disciple et celui qui l'envoie ?
Aujourd'hui encore, les prêtres ont a redécouvrir qu'ils ont à être comme Jésus et à ne pas craindre l'adversité qui quelquefois se fait jour dans le travail pastoral. Ce qui compte, à l'image de Jésus, c'est la fidélité à la mission confiée par l'Eglise.

Vendredi
Le discours de Jésus à ses disciples qu'il envoie en mission ne s'arrange pas. Il a le mérite d'être clair, mais il n'est pas rassurant. Les disciples ne ressembleront pas à Jésus seulement par le message qu'ils annonceront ou par les signes qu'ils poseront ; ils lui ressembleront aussi par le destin qui est le sien : ils connaîtront l'opposition, la persécution, voire la mort. Cela vient du message qu'ils proclament. Le Royaume annoncé est sujet d'opposition, de contradiction, y compris au sein de la famille. Face au message des Apôtres, il faut que chacun se situe en vérité. Il y a bien un moment dans la vie de l'homme où il doit choisir : pour ou contre le Christ. Personne n'échappera à ce choix fondamental et aux conséquences qu'il peut avoir. Au moins Jésus nous aura prévenu ! Au moins il nous aura montré le chemin à suivre.

Jeudi
Les Apôtres sont envoyés en mission par Jésus. Ils doivent proclamer d'abord un message de vie : Le Royaume des cieux est tout proche ! Et des signes vont accompagner la prédication ; des signes semblables à ceux que posent Jésus lui-même : guérison, résurrection, libération face aux forces de morts et de mal... Il aurait pu s'arrêter là, Jésus ; c'était pas mal de ressembler au Christ dans ce qui fait sa "gloire" auprès des hommes. Mais il va plus loin : l'identification des Apôtres à Jésus va plus loin. Elle va jusqu'à l'imitation parfaite de sa vie : ne rien posséder, risquer de ne pas être accueilli... Bref, tout ce qui ferait réfléchir à deux fois avant d'y aller. Qui est volontaire pour aller ainsi annoncer le Royaume en n'ayant rien, pas même la certitude de la réussite ou de l'accueil favorable ? 

Mercredi : Saint Benoît, Co patron de l'Europe
La fête de saint Benoît, Patron de nombreux moines et moniales en Occident qui vivent aujourd'hui encore selon sa Règle, nous donne l'occasion de comprendre mieux ce qu'est la vie monastique. L'Evangile nous rappelle que c'est d'abord une démarche libre pour se mettre à la suite du Christ, de manière radicale : quitter masion, père et mère, frères et soeurs  pour se consacrer entièrement à Dieu. Mais il ne s'agit pas de quitter pour quitter ; mais bien plus de quitter pour se placer à la suite d'un Maître plus grand. La première lecture vient alors préciser l'importance de l'écoute de la Parole dans ce cheminement. Comme le précise la Règle, en son prologue : Ecoute, mon fils, les instructions du maître et prête l'oreille de ton coeur ; accepte les conseils d'un vrai père et suis-les effectivement...qui que tu sois, renonce à tes volontés propres et prends les armes très puissantes et glorieuses de l'obéissance, afin de militer pour le Seigneur Christ, le vrai Roi. A côté de l'écoute de la Parole, Benoït, dont le nom vient du latin "Benedictus" (le Béni), a voulu que Dieu soit chanté, béni sept fois par jour par la prière des psaumes. C'est avec raison que le psalmiste, en ce jour, nous fait chanter : Je bénirai le Seigneur, toujours et partout. Alors, nous ne sommes peut-être pas moines, mais nous pouvons à notre tour suivre quelques éléments de cette Règle : l'écoute de la Parole, la participation à la prière officielle de l'Eglise, au moins dans ses grandes heures que sont les Laudes (au matin) et les Vêpres (en fin d'après midi). Et ce d'autant plus que le Concile Vatican II le demande à tous les baptisés et plus seulement aux clercs et aux religieux, religieuses. Au milieu de nos occupations quotidiennes nombreuses, nous marquerons notre désir de vivre avec Dieu et pour Dieu au long de nos jours.

Mardi
Jésus, Maître de la Vie, c'était l'enseignement de Matthieu hier. Jésus, vainqueur du démon, c'est l'enseignement du jour. Et c'est presque plus fort encore. En se révélant plus fort que l'Adversaire, plus fort que celui qui travestit la Parole de Dieu, Jésus vient dire à l'homme qu'il est libre face à cet Adversaire. Si tu places ta confiance en Jésus, il luttera avec toi contre tous les démons qui peuvent envahir et entraver ta vie. Non seulement Jésus donne sens à la vie, non seulement il donne à la vie sa pleine dimension, mais il la libère de tout ce qui peut la limiter. L'homme n'est vraiment vivant que s'il est libre ; il n'est vraiment libre que s'il place sa foi en Jésus, vainqueur de tout ce qui s'oppose à la vie, vainqueur de tout ce qui s'oppose à Dieu.

Lundi
Quand Jésus paraît et qu'il rencontre la foi, la vie jaillit, la vie reprend ses droits. C'est le sens de l'extrait de saint Matthieu qui reprend, en plus bref, l'évangile de saint Marc que nous avons entendu le 13ème dimanche de ce temps ordinaire. Que ce soit le chef de la synagogue (symbole de la religion officielle) qui vient dire sa foi en la puissance de vie qui est en Jésus (Viens lui imposer les mains et elle vivra), ou que ce soit la femme malade de saignement (symbole de tous ceux qui sont retranchés du peuple de Dieu pour cause d'impureté) qui se dit en elle-même : Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée, ceux qui approchent Jésus avec au coeur la foi qu'il peut quelque chose pour eux, ceux-là obtiennent de lui un surcroît de vie, une vie renouvelée, une vie purifiée. Que peut faire Jésus pour toi aujourd'hui ? Comme jadis, il peut donner à ta vie plus d'élan, plus de force, plus de grandeur. Il peut donner sens à ta vie, pour aujourd'hui et pour toujours.


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Temps ordinaire : 13ème semaine

en formation une partie de la semaine, je n'ai hélas pas eu le temps de tenir cette page à jour. Rendez-vous dès lundi de la 14ème semaine.

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Temps ordinaire : 12ème semaine

Samedi
La vie que Jésus propose, la vie qu'il rétablit lorsqu'elle est blessée, est pour tous, sans distinction d'origine. Celui qui se présente devant Jésus est un officier romain, un étranger, un païen, un envahisseur ! Cela ne retient pas Jésus : ce qui compte pour lui, c'est la foi manifestée par cet homme. Le combat de Jésus est un combat pour la vie, pour la libération de l'homme de tout ce qui l'empêche de vivre. Aujourd'hui encore, chaque croyant devrait ainsi se ranger aux côtés de Jésus et lutter pour que la vie soit toujours protégée, pour que la vie soit toujours rétablie.

Vendredi
Après l'enseignement, les travaux pratiques ! Ce monde nouveau que Jésus a annoncé dans son enseignement, le voilà qu'il le met en oeuvre en montrant à tous la puissance de vie qui l'habite. Le lépreux purifié est le premier signe de ce monde nouveau dans lequel le Mal n'aura plus sa place, dans lequel il n'y aura plus rien d'impur puisqu'il est tout entier fondé sur la Parole de Dieu. Jésus ne se contente pas d'enseigner le monde nouveau, il l'inaugure. Un monde sans Mal, un monde tout entier fondé sur la Parole de Dieu : voilà ce que nous sommes invités à construire, à la suite de Jésus. Peut-être pourrions-nous commencer par chasser le Mal de notre propre vie. Peut-être pourrions-nous demander avec plus d'insistance ce que le Notre Père met sur nos lèvres : Délivre-nous du Mal ! Si nous n'y arrivons pas tout seul, avec l'aide de Dieu, tout devient possible ! Il faut y croire !

Jeudi
L'enseignement de Jésus touche à sa fin. Le dernier mot de Jésus est une invitation à construire notre vie sur le rocher de sa parole. Il ne suffit pas de connaître Dieu ; il ne suffit pas de suivre Jésus : il faut encore vivre de son enseignement. Tout ce qu'il vient de dire dans son "discours sur la montagne" est à mettre en pratique : que ce soit vis-à-vis de Dieu ou vis-à-vis du frère, cela doit devenir notre règle de vie. Pas seulement des belles paroles à écouter et oublier, mais des paroles à vivre, à garder au coeur et à faire passer dans nos moeurs. Pour l'homme de la Bible, c'est une évidence puisque parole et acte ont le même sens. Apprenons de Jésus à unifier notre vie pour que nos mots et nos actes ne fassent qu'un. Apprenons de Jésus à être d'authentiques disciples, accueillant sa parole pour transformer notre vie et celle de ceux qui nous entourent.  Que sa parole devienne la fondation de notre vie !

Mercredi
Quand l'homme cherche un sens à sa vie, quand il est en recherche de vérité, il croise toujours ceux qui veulent l'aider réellement et ceux qui chercheront à le détourner de sa voie. Ainsi les faux prophètes dont parle Jésus : s'il invite ses disciples à se méfier d'eux, c'est parce que ces faux-prophètes ne mènent pas à Dieu. Ils ne font pas de biens. Et voilà bien le critère de discernement : le bien ! On reconnaît l'arbre à ses fruits : un bon arbre donne de bons fruits, un mauvais arbre donne de mauvais fruits. C'est simple, certainement, mais c'est vrai ! Ainsi en est-il de ceux qui viennent parler au nom de Dieu. Les vrais envoyés font le bien, les autres, non. Encore faut-il que nous sachions les accueillir et que nous acceptions de marcher avec eux. Un bon prophète, s'il est mal acceuilli, ne pourra pas faire grand chose de bien !

Mardi
Si l'on met côte à côte l'évangile de ce jour et celui d'hier, se fait jour une difficulté : comment reconnaître les chiens et les porcs si l'on ne doit pas juger ? Comment savoir à qui partager notre trésor et nos perles ? Peut-être que la suite du texte peut nous y aider, quand Jésus parle de ceux qui empruntent la porte et le chemin large. Hier, c'est du frère que parlait Jésus ! Aujourd'hui, il parle de ceux qui choisissent de s'éloigner de Dieu, de ceux qui font le choix d'une vie qui ne mène pas à la vraie vie ! De ceux-là, il faut que le croyant se méfie parce qu'il risque de se laisser entraîner sur la mauvaise voie. Et au coeur de l'enseignement de ce jour, il y a cette phrase qui en dit long : Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi. Voilà une belle manière d'envisager les relations humaines.

Lundi
Jésus poursuit l'enseignement de ses disciples sur le bien vivre sa foi. Dans les relations humaines, il invite à plus de douceur. C'est en ce sens qu'il nous faut comprendre cette invitation à ne pas juger et à ne pas regarder les travers des autres. Nous sommes tous passibles de jugement ; nous avons tous des défauts ; nul besoin d'en chercher chez les autres. Dieu seul juge ; Dieu seul jugera, à la fin des temps. La différence entre Dieu et nous, c'est qu'il est miséricorde et il est saint. Il ne cherchera pas nos défauts pour cacher les siens ! Il ne jugera pas pour nous enfoncer, mais pour nous sauver. Et cela fait une sacrée différence !


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Temps ordinaire : 11ème semaine

Samedi
La logique voulait que Jésus en vienne à cette réflexion sur l'argent après nous avoir fait réfléchir à notre trésor, à ce qui préoccupe notre coeur. Sa réflexion culmine avec ce constat : Vous ne pouvez pas à la fois servir Dieu et l'Argent. La parabole des oiseaux du ciel et des lis des champs nous invite à ne pas nous inquiéter de demain, car Dieu veille sur nous. C'est toujours la même idée que développe Jésus : seul Dieu compte ; seul l'attachement à sa personne est important. Dieu est-il toujours le tout de notre vie ? Est-il notre seul Maître ? Quels sont les esclavages desquels nous aimerions qu'il nous sauve et nous libère ?

Vendredi
Après avoir enseigné la prière véritable à ses disciples, prière qui les tourne vers le Père, Jésus poursuit l'enseignement de ses disciples. Ce qui compte, leur dit-il, c'est d'être tournés vers le ciel, comprenons tournés vers le Père. Si c'est bien lui qui est important dans notre vie, notre coeur lui sera acquis. Voilà un bon moyen pour se détourner du Mal : se tourner vers le Père ; faire en sorte que le Père occupe nos pensées. Il est la seule "chose" que nous devrions désirer posséder. Tout le reste n'est rien. Il a bien raison de dire : Là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur. Quel est notre trésor ? A qui est notre coeur ?

Jeudi
Jésus, dans l'évangile, continue d'apprendre à ses auditeurs ce qu'est un vrai croyant. Après l'enseignement sur une bonne manière de vivre la foi, voilà l'enseignement sur la prière. Il tient en un interdit et une prière. L'interdit, c'est de ne pas rabâcher. La prière, c'est le Notre Père. Deux indications qui nous disent que la prière est d'abord dialogue filial. Quand on dialogue, on ne rabâche pas, on n'inonde pas l'autre de paroles inutiles ; on prend aussi le temps de l'écouter. Quand on s'adresse à Dieu, on ne s'adresse pas à un inconnu, ni à un être lointain ; le croyant s'adresse à Dieu comme à son Père, attendant de lui ce qui est nécessaire à sa vie : le pain, le pardon, la protection contre le Mal. Quand Dieu nous est révélé comme un Père très aimant et bienveillant, comment ne pas vouloir prendre du temps auprès de lui ?

Mercredi
Après avoir relu la Loi, Jésus propose une bonne manière de vivre sa foi. Il s'agit avant tout de plaire à Dieu. C'est cela qui doit être visé, et non l'admiration des autres. Nous n'avons pas à nous exhiber dans notre pratique religieuse. L'exhibition, même spirituelle, n'a rien de religieux. D'où l'insistance de Jésus de faire les choses en secret. Mais il ne s'agit pas non plus d'avoir honte, ni de se cacher pour le plaisir de se cacher. Il y a un équilibre à trouver, et il ne peut se trouver que lorsque Dieu est au centre, et non pas notre petite personne.

Mardi
Nous avons  (enfin !) la clé qui permet de comprendre les exigences du Christ dans l'Evangile depuis mercredi dernier. Sa relecture de la Loi, il la propose non pas par moralisme, ni pour faire mieux ; il la propose par amour ! Le dernier article de sa relecture de la Loi concerne l'amour des ennemis ! Il n'y a personne qui puisse être exclu de notre amour ! Voilà la première clé pour comprendre ce long discours de Jésus que la liturgie a étalé sur une semaine. La seconde clé est révélée dans le dernier verset entendu en ce jour : Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Puisque nous sommes les fils du Très-Haut, nous devons lui ressembler en tout. Seul l'amour rend possible cette perfection à l'image de celle de Dieu. Saint Augustin, reprenant la Loi d'amour du Christ, écrira : Aime, et fais ce que tu veux ! Nous pouvons retraduire : Sois comme Dieu et fais ce que tu veux. Là où est l'amour, là où est Dieu, il ne saurait y avoir de Mal.

Lundi
Œil pour œil, dent pour dent. Il avait quelque chose d’accommodant cet article de l’ancienne loi. Il nous permettait de laisser libre cours à ce que notre humanité a de plus agressif, de plus bas. Il permettait la vengeance en toute bonne conscience. Mais voilà, Jésus vient relire la Loi et il la pousse dans ses derniers retranchements : Moi je vous dis de ne pas riposter au méchant. Faut-il donc tout laisser faire ? Si nous prenons l’exemple de la Syrie aujourd’hui, faut-il laisser un peuple être décimé sans intervenir. Faut-il laisser le méchant à l’œuvre sans rien dire, sans rien faire ? Il faudra attendre la fin de la relecture de la Loi par Jésus pour tout comprendre. Mais il est clair que la position de Jésus n’est pas de laisser tout faire. Il est venu lutter contre le Mal, nous libérer de tout Mal, mais avec son arme à lui : l’Amour. Si au lieu de se taper dessus, les hommes essayaient de s’aimer : ne serait-ce pas mieux ?

                                                                       
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Temps ordinaire : 10ème semaine

Vendredi : Fête du Sacré-Coeur de Jésus
Qui n'a pas en tête une représentation du Sacré-Coeur (statue ou tableau) un peu sanguinolente ? Ce n'est pas ce qu'il y a de plus beau ! Nous voyons bien que ces oeuvres sont un peu datées ; elles ne parlent pas beaucoup à l'homme d'aujourd'hui. Par contre, la fête, lorsqu'on la dégage de ses représentations "artistiques" a quelque chose à nous dire. Elle peut encore intéresser l'homme d'aujourd'hui. Dans un monde que beaucoup jugent de plus en plus dur, célébrer la fête du Sacré-Coeur, c'est célébrer un Dieu qui nous aime jusqu'à la folie, jusqu'au don de la vie du Fils unique. Cette fête finalement nous remet au coeur de la foi. Dieu aime l'homme plus que tout. Le prophète Osée l'a bien compris : Dieu s'adresse à lui ; il lui redit tout ce qu'il a fait par amour pour son peuple. Mais le peuple s'est détourné de Dieu. Dieu doit-il se venger ? La réponse vient de Dieu lui-même : Non ! Mon coeur se retourne contre moi... au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer. N'y a-t-il pas du réconfort à être aimé ainsi ?

Jeudi
Après le combat des "chefs", le peuple revient au Seigneur. Dieu marque ce retour par le don de la pluie. Après un temps de famine et de sècheresse, voilà un signe important. Ce signe du don de l'eau établit aussi un parallèle entre Elie et Moïse, qui autrefois avait obtenu la grâce de son peuple repentant. Le Dieu d'Israël est Dieu de miséricorde, qui ne garde pas rancune à celui qui se détourne de sa conduite mauvaise. Seule la fidélité à Dieu garantit un avenir au peuple ; seule la fidélité à Dieu garantit la vie du peuple. Dans l'évangile, Jésus, non seulement rappelle cette fidélité à Dieu et à sa Loi, mais il la pousse à l'extrême, au nom de l'amour. Pour entrer dans le Royaume de Dieu, il faut aimer de manière parfaite, à l'image de Dieu. Pour y arriver, il n'y a pas d'autre solution que de s'abreuver à l'amour même de Dieu. C'est ce qui a permis à Elie de rester fidèle ; c'est ce qui a permis à Jésus d'aller jusqu'au don de sa vie sur la croix. Jusqu'où va notre fidélité ? Jusqu'où va notre amour ?

Mercredi
Voilà un épisode que me fait toujours sourire. Un combat de prophète ; un combat de dieux ! Qui, de Dieu ou des idoles, est le plus fort ? Elie, seul prophète du Seigneur contre 450 prophètes de Baal. Un match inégal ? Certainement, mais pas pour qui on croit ! La question d'Elie recevra une réponse éclatante : Qui est Dieu ? Qui faut-il suivre ? Baal ou le Dieu d'Israël ? Les moqueries d'Elie à l'adresse des prophètes de Baal sont succulentes : Criez plus fort, puisque c'est un dieu : il a des soucis ou des affaires, ou bien il est en voyage ; ou peut-être dort-il, mais il va se réveiller. Toute une journée à s'époumoner et rien ! Pas le début d'une réponse. Alors qu'Elie n'a besoin que d'une prière pour que Dieu réponde à son serviteur. La différence entre Dieu et les idoles ? Ces dernières ont une bouche et ne parlent pas, des yeux et ne voient pas, des oreilles et n'entendent pas, des pieds et ne marchent pas. Alors que Dieu n'a qu'une parole : il est fidèle à son Alliance, il vient au secours de qui crie vers lui. Alors qui voulez-vous suivre ?

Mardi
Un jour, la nourriture vient à manquer, même pour le prophète Elie. Mais Dieu est fidèle à sa parole et envoie son prophète vers une veuve, une pauvre femme. C'est elle qui va faire preuve de générosité, c'est elle qui va partager le peu qu'elle a avec l'homme de Dieu. La protection de Dieu s'étend dès lors à elle aussi. Elle ne manquera plus de rien tant que durera la famine. Un acte de charité n'est jamais perdu. Dieu cherche en nous ce qu'il y a de meilleur. Quelquefois il nous provoque à exprimer ainsi le meilleur en nous. Jésus lui-même dira à ses disciples : ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait ! L'urgence de la charité nous est ainsi rappelée. L'Eglise ne dit-elle pas que la charité couvre une multitude de péchés ? Se décider à faire le bien est toujours un bon moyen pour revenir à Dieu ou pour marquer notre fidélité à sa parole.


Lundi
Durant cette semaine, nous lirons l'histoire du prophète Elie dans le premier livre des rois (1R 17, 1-6 à 1R 19, 16b.19-21). Cette histoire nous montre les conséquences de toute rupture d'alliance : Dieu laisse les hommes à leur histoire puisque ceux-ci se détournent de lui. Ainsi à l'époque d'Elie, le peuple connait-il la faim pour avoir laissé les idoles prendre la place de Dieu. Elie, par contre, est préservé par Dieu lui-même. Lui qui a toujours été fidèle recevra sa nourriture de la main de Dieu. Sans doute avons un peu de mal avec cette attitude de Dieu qui semble se venger de l'infidélité de son peuple ; ce qui devrait plus encore nous interroger, c'est notre fidélité à Dieu et à sa parole. Que faisons-nous (ou ne faisons-nous pas) pour rester fidèle au Dieu qui a fait alliance avec nous au jour de notre baptême ? Quand tout va de travers dans notre vie, nous retournons-nous contre Dieu ou changeons-nous notre manière de vivre ?



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Temps ordinaire : 09ème semaine Vendredi et Samedi

Paul aborde la question de l'importance de la Parole de Dieu : Elle est utile pour enseigner, dénoncer le Mal, redresser, éduquer dans la justice ; grâce à elle, l'homme de Dieu sera bien armé, il sera pourvu de tout ce qu'il faut pour un bon travail. Paul a cherché à vivre selon cette Parole ; c'est à cause d'elle qu'il a connu la persécution. mais toujours il a transmis fidèlement cette Parole. Timothée l'ayant reçu de lui dans la vérité, il doit s'en tenir lui-aussi à cette Parole, quoi qu'il lui en coûte.
Rien ne doit empêcher Timothée de poursuivre l'oeuvre de Paul. Ainsi, comme Paul, il connaîtra la joie de la récompense promise à ceux et celles qui restent fidèles jusqu'au bout. Il y a une parole de Paul qui semble écrite pour nous aujourd'hui : Un temps viendra où l'on ne supportera plus l'enseignement solide ; mais, au gré de leur caprice, les gens iront chercher une foule maîtres pour calmer leur démangeaison d'entendre du nouveau. Ils refuseront d'entendre la vérité pour se tourner vers des récits mythologiques. L'avertissement de Paul à Timothée vaut alors encore pour nous : en toute chose, garde ton bon sens ! N'est-ce pas ce qui semble manquer aujourd'hui, même en Eglise ? Du simple bon sens et les hommes d'aujourd'hui reconnaîtront l'éternelle nouveauté de l'Evangile du Christ.


Temps ordinaire : 09ème semaine Mercredi et Jeudi

Jusqu'à la fin de la semaine, nous lisons la seconde lettre de Paul à Timothée. Il est communément admis que c'est là le testament spirituel de Paul à celui qu'il a engendré dans la foi. Paul rend grâce pour ce qui lui a été donné de vivre et encourage son ami à poursuivre la mission d'annoncer l'Evangile. N'aie pas honte, dit-il à Timothée ; n'aie pas honte et n'aie pas peur puisque l'Esprit de Dieu t'accompagne. C'est encore vrai aujourd'hui : nous n'avons pas à rougir d'être chrétien ; nous n'avons pas à rougir de vivre selon l'Evangile ; nous n'avons pas à rougir de proposer l'Evangile à d'autres pour qu'ils y trouvent un sens à leur vie.
Ayant ainsi encouragé son fils spirituel, Paul rappelle sa foi : Souviens-toi de Jésus Christ... il est ressuscité d'entre les morts ! C'est ce coeur de la foi qui a guidé toute sa vie ; c'est ce coeur de la foi qu'il faut transmettre. C'est selon ce coeur de la foi que le chrétien doit vivre, en recherchant sans cesse l'unité et la paix. Puisque Jésus est mort et ressuscité, ceux qui croient en lui jusqu'à leur mort vivront pour toujours avec lui. Voilà de quoi renforcer l'espérance et la foi de ceux qui choisissent de suivre le Christ.


Temps ordinaire : 09ème semaine Lundi et Mardi

Nous lisons, pendant deux jours, la 2ème épître de Pierre. C'est une lettre qui nous montre déjà que les chrétiens doivent sans cesse annoncer leur foi en tenant compte des circonstances dans lesquelles ils vivent. Ainsi, si à la mort de Jésus, les croyants étaient convaincus que le retour du Christ serait imminent, ils doivent, à la fin du premier siècle, s'installer dans une durée. Dieu prend son temps pour accomplir la promesse du retour dans la gloire du Sauveur. Il faut donc trouver un mode de vie chrétien qui s'accorde à cette nouvelle donne et qui permette aux croyants de vivre sa foi malgré tout.
L'auteur rappelle d'abord que la foi est un don de Dieu : sa puissance divine nous a fait don de tout ce qu'il faut pour vivre en hommes religieux. Le croyant doit accueillir ces dons pour vivre selon le coeur de Dieu et non selon les désirs du monde. Si le monde va à sa perte, nous sommes déjà sauvés par la grâce de Dieu.
La promesse du retour du Christ n'est pas annulée, ni vaine : elle est retardée pour que les hommes aient le temps de la conversion véritable. Ce que nous attendons, avec le retour du Christ, c'est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. En attendant ce jour, les croyants peuvent contribuer à ce monde nouveau par leur style de vie, marqué par leur foi. Nous retrouvons ici des accents rencontrés chez St Jean lorsque Jésus lui-même, au soir de sa mort, priait son Père pour ses disciples qui étaient dans le monde sans être du monde, appelés à vivre dans un monde qui ne reconnaît pas forcément le Christ comme Sauveur, qui peut même s'opposer à lui. C'est par leur fidélité à leur foi que les croyants parviendront à ce monde nouveau ; c'est par leur style de vie, au milieu d'un monde quelquefois hostile, que les croyants construiront déjà ce monde nouveau où règne la justice.


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Temps ordinaire : Samedi 08ème semaine

L'épître de Jude dont nous lisons un extrait, est un écrit curieux. Pourtant, dans son étrangeté, il nous dit comment les premiers chrétiens comptaient rester fidèles à leur foi. Une foi sûre, une vie de prière, une charité envers tous, surtout les plus faibles : voilà la recette livrée par Jude. Des choses simples, avec en plus la certitude que Dieu veille sur eux et les protège. Et pour nous, qu'est-ce qui est important ? Comment restons-nous fidèles à notre foi, en toute chose et en tout temps ? Les difficultés de notre vie remettent-elles en question notre foi ? Ou la renforcent-elles ?


Temps ordinaire : Vendredi 08ème semaine - St Justin, Martyr

Voilà une belle occasion de nous souvenir qu’il n’a pas toujours été aisé d’être chrétien. En certaines parties du monde, c'est encore vrai aujourd'hui. La foi au Christ, mort et ressuscité, a conduit (et conduit encore) des hommes et des femmes au témoignage suprême, celui d’une vie donnée, livrée par fidélité au Christ. Justin que nous célébrons aujourd’hui, fut de ceux-là. L’extrait de la 1ère lettre de Paul aux Corinthiens nous rappelle que le langage de la croix a divisé les hommes, et les divise encore : pour les uns, la croix est signe de châtiment, pour les autres elle est signe de salut. Pour les uns est folie, pour les autres elle est signe de la puissance de Dieu qui peut tout, même rendre la vie à celui que la croix a conduit à la mort. Que reste-t-il aujourd’hui de ce langage de la croix ? Est-elle juste un bijou que nous portons au cou ou que nous suspendons dans nos salons ? Ou est-elle toujours pour nous le signe de la puissance de Dieu, le signe de son amour pour tous les hommes ?


Temps ordinaire : Jeudi 08ème semaine - Visitation de la Vierge Marie

Mais qu'est-ce qui fait courir Marie chez sa cousine Elisabeth alors qu'elle se sait enceinte ? Qu'est-ce qui fait qu'elle entreprend ce voyage, à pied, pour se mettre au service d'Elisabeth dans les derniers mois de la grossesse de celle-ci ? Qu'est-ce qui fait qu'elle en est heureuse ? Parce que, à écouter la première lecture de la fête, c'est bien la joie qui l'habite, c'est bien la joie qui la fait chanter le Magnificat ! Ce qui fait courir Marie, ce qui la rend heureuse de se mettre au service d'Elisabeth, c'est celui qui justement grandit en elle ; c'est celui qui, des années plus tard marchera sur les routes de Palestine pour annoncer une nouvelle alliance entre Dieu et les hommes ; c'est celui qui poussera sur les chemins du monde ses disciples, après sa mort/résurrection pour qu'ils annoncent, avec la même joie que Marie au jour de la visitation, le Christ Sauveur et son oeuvre d'amour pour tous les hommes ; c'est Jésus qui, mystérieusement, inonde déjà de joie le monde à travers la joie de Marie, à travers la joie d'Elisabeth, à travers la joie de Jean Baptiste qui tressaille d'avance dans le sein de sa mère à la rencontre de celui qu'il aura mission d'annoncer. C'est un jour merveilleux qui valait bien une fête liturgique puisque déjà le monde se prépare à vivre la joie d'accueillir le Messie promis par Dieu à travers ses prophètes. Cette joie de Marie doit devenir notre joie, à nous qui avons célébré la mort et la résurrection de Jésus et qui sommes retournés à l'ordinaire d'une vie, forts de savoir le Christ vivant pour toujours avec nous, forts d'une joie que personne ne pourra plus nous enlever. Le Christ a pris chair en Marie et déjà il fait connaître au monde cette joie qui transformera le monde à jamais parce que désormais ce monde se sait sauvé, libéré du péché et de la mort, à jamais présent au coeur de Dieu. Dès que Marie a su que le Messie de Dieu grandissait en son sein, elle en a été heureuse et a chanté sa joie dans le Magnificat, annonçant par des expressions très fortes ce que ferait cet enfant Dieu, comment il changerait ce monde : il aime pour toujours ceux qui le craignent (non pas ceux qui ont peur de lui, mais ceux qui le respectent infiniment), il disperse les superbes, il renverse les puissants, il élève les humbles, il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides et relève son serviteur Israël. Comment ne pas aimer déjà ce Dieu qui vient ? Comment ne pas se réjouir déjà et faire connaître cette joie comme le fait Marie ? A nous aujourd'hui, de propager cette même joie, cette même Bonne Nouvelle : Dieu aime son peuple pour toujours et le veut heureux à jamais.


Temps ordinaire : Mercredi 08ème semaine - Ste Jeanne d'Arc, Patronne secondaire de la France

Ce sont les oraisons de la fête qui nous parlent le mieux de Jeanne d'Arc, que l'Eglise célèbre au jour où fut élevé son bûcher. Elle a donné sa vie pour défendre son pays contre l'envahisseur. Mais puisque la prière de l'Eglise nous fait demander, par son intercession, de travailler pour la justice et de vivre dans la paix, nous pouvons trouver dans cette demande des traits de sa personnalité. Elle n'a pas chassé l'envahisseur pour se débarrasser des étrangers, mais pour que règne la justice et la paix. La prière de l'Eglise poursuit en évoquant la foi de Jeanne d'Arc : accorde-nous de t'aimer plus que tout. Elle rappelle ainsi que la voix qui a guidé Jeanne était d'abord celle de Dieu ; c'est par amour pour lui qu'elle a laissé sa campagne pour aller à la rencontre des grands de ce monde. Ce qu'elle a fait, elle l'a fait pour le roi de France et pour la gloire de Dieu. La prière de l'Eglise s'achève alors sur une ultime demande : que la communion reçue nous soutienne dans le service de nos frères. La foi de Jeanne puisait sa force dans la prière et les sacrements. En tout cela, elle reste bien un modèle pour tout croyant.


Temps ordinaire : Mardi 8ème semaine

Après la résurrection, nous l'avons vu durant le temps pascal, les Apôtres veulent faire comprendre à leurs contemporains que ce qui est arrivé à Jésus, c'est ce qui était annoncé par les prophètes. Dans la première lettre de Pierre, l'auteur tire pour les croyants les conséquences de la réalisation des promesses de Dieu. Le croyant ne peut plus vivre comme avant puisque désormais toutes les promesses de Dieu sont accomplies. Il doit accorder sa vie à cette Alliance Nouvelle. Toute sa vie doit rayonner de cette nouveauté et il doit tendre vers la sainteté que Dieu lui offre en partage : Soyez saints parce que moi, je suis saint.


Lundi de Pentecôte

C'est une tradition de prolonger la fête de la Pentecôte lors des célébrations du lendemain. Nous avons choisi les textes suivants : Rm 8, 14-17 & Jn 3, 16-21.

 Si la mention de l'Esprit Saint est claire dans le passage de la lettre aux Romains, il faut bien avouer qu'elle est plus que discrète dans le passage de l'Evangile de Jean. Pourtant, en éclairant l'Evangile à partir de Romains, nous pouvons mieux comprendre encore la manière d'agir de l'Esprit dans notre vie. Pour Paul, vivre selon l'Esprit, c'est vivre en Fils de Dieu. Nous pouvons nous rappeler ici ce qu'il disait déjà hier dans l'épître aux Galates (voir l'homélie de la Pentecôte) : vivre sous la conduite de l'Esprit de Dieu, c'est rejeter toute forme de mal et vivre dans la paix, l'amour, la joie... L'Esprit nous rend libres et nous fait reconnaître Dieu comme Père. La prière que Jésus nous a enseignée devient nôtre lorsque l'Esprit la prie en nous, car lui seul nous révèle la vérité sur Dieu, lui seul nous permet de dire en vérité : "Notre Père". Si c'est bien l'Esprit Saint qui fait de nous des fils de Dieu, alors en saint Jean, l'Esprit se cache derrière... l'amour. L'Esprit Saint est l'amour que Dieu manifeste au monde. L'Esprit Saint est l'amour que Dieu offre sans cesse au monde. Comme le disait un spirituel, l'Esprit est le baiser d'amour que s'échange le Père et le Fils. Vivre sous la conduite de l'Esprit Saint, c'est vivre sous le règne de l'amour de Dieu ; c'est laisser l'amour guider notre vie. Saint Augustin nous redit avec raison : Aime, et fais ce que tu veux, puisque dans l'amour que Dieu manifeste et nous demande de vivre, il ne saurait y avoir de Mal. L'amour n'est-il pas une manifestation de son Esprit qui nous libère du Mal ? Accueillons l'Esprit, vivons l'amour qu'il nous communique et notre monde n'en sera que meilleur.


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Septième semaine de Pâques : Samedi

Paul arrive à Rome, prisonnier de l'Evangile. Malgré son statut de prisonnier, il annonce l'Evangile à tous. A le voir, on a l'impression qu'il ne peut faire autrement. Il ne peut rien faire d'autre, il ne sait faire rien d'autre. C'est sa seule urgence : que le Christ soit connu, que les païens soient sauvés ! Au moment où nous quittons le temps pascal, c'est l'image d'un infatigable voyageur de l'Evangile qui nous est donnée. Il n'est pas un beau parleur, mais un bon parleur, puisqu'il touche le coeur de ceux qui l'écoutent. Puissions-nous devenir des bons parleurs de l'Evangile afin que monde se convertisse et vive.


Septième semaine de Pâques : Vendredi

Lentement, tous les éléments se mettent en place. Paul ira à Rome ; il accomplira jusqu'au bout la volonté de Dieu. Le récit que le gouverneur Festus fait au roi Agrippa, établit une fois encore un parallèle entre Paul et Jésus. Le procès fait à Paul est sans fondement sérieux : ce sont des questions de religion, mais rien qui ne justifie une condamnation. Festus ressemble un peu à Pilate qui ne trouvait en Jésus aucun motif de condamnation, mais il a plus de caractère que lui : il ne livre pas son prisonnier. Puisqu'il lui laisse le choix, Paul choisit Rome selon la parole de Jésus lui-même.
Ne pas se dérober, assumer jusqu'au bout, rester fidèle à ce que le Christ veut : voilà la ligne de conduite de Paul. Cela devrait être la ligne de conduite de chaque croyant, quelle que soit sa position dans l'Eglise.


Septième semaine de Pâques : Jeudi

Paul est arrêté et confronté à ses adversaires : des sadducéens et des pharisiens. Pour eux, il est un traître à sa religion. Les arguments, qu'il utilisait lui-même avant sa conversion pour rechercher les croyants au Christ, se retournent maintenant contre lui. Mais Paul se défend de manière astucieuse : il va diviser ses adversaires en parlant de sa foi en la résurrection des morts. Ce qui lui vaut d'être arrêté (sa proclamation du Christ, mort et ressuscité) devient son système de défense. Pharisiens et sadducéens s'affrontent depuis toujours sur cette question : les uns croient à la résurrection des morts, les autres pas !
Nous retrouvons dans cette dispute théologique ce qui fait le coeur de la foi chrétienne. Paul lui-même écrira : Si le Christ n'est pas ressuscité d'entre les morts, vaine alors est notre foi ! C'est encore cette foi que Paul ira défendre à Rome, coeur de l'empire romain. C'est cette foi que nous devons défendre toujours et encore puisque régulièrement des enquêtes tendent à montrer que mêmes des chrétiens pratiquants disent ne pas croire qu'il y ait une résurrection ! Il n'y a rien ni personne d'autre à annoncer. Seul compte le Christ, mort et ressuscité pour nous. Au moment où le temps pascal touche à sa fin, c'est l'essentiel de la foi qui nous est rappelé pour que nous y restions attachés, solidement. Il en va de notre vie !


Septième semaine de Pâques : Mercredi

Nous lisons dans les Actes la suite et fin du testament spirituel de Paul aux Anciens d'Ephèse. Il les encourage à veiller sur le troupeau comme lui-même l'a fait. Il n'ignore rien des difficultés à venir et les invite à la vigilance. Il leur demande de veiller sur les croyants qui leur sont confiés de manière désintéressée. Certes, il s'agit d'abord, pour Paul, des biens matériels. Mais il y a un autre intérêt qu'il ne faudrait pas mêler à l'annonce de la Parole : la vaine gloire. Les pasteurs ne sont pas envoyés d'abord pour être aimés ; ils sont envoyés pour faire connaître et faire aimer le Christ. Si on les aime pour cela, tant mieux. Mais ils n'ont pas à chercher d'abord l'amour des autres ; ils n'ont pas à chercher leur intérêt. Ce qui doit être premier, aujourd'hui comme hier, c'est l'annonce du Christ, mort et ressuscité.


Septième semaine de Pâques : Mardi

Ne sont-ils pas poignants les adieux de Paul aux anciens d'Ephèse ? Il les rencontre une dernière fois avant de se rendre à Jérusalem et il fait avec eux le bilan de son action. Il n'a eu de cesse d'annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ ; il sait qu'il n'a ni perdu son temps, ni perdu le temps de ses auditeurs. Il sait que celui qu'il leur a annoncé est source de vie et de salut. Il reconnaît aussi les difficultés de sa mission, difficultés passées et à venir encore. Il sait que rien ne lui sera épargné, d'où, certainement son désir de revoir des visages amis. Ce qui est édifiant, c'est que, malgré les difficultés qu'il sait devoir affronter encore, il reste confiant : c'est l'Esprit Saint qui ouvre sa route, c'est l'Esprit qui le guide toujours. Il le fait aussi pour nous, mais en avons-nous seulement conscience ?



Septième semaine de Pâques : Lundi

Encore des croyants qui ne connaissent que le baptême de Jean. Cette fois, c'est Paul qui les rencontre et qui leur parle de l'Esprit Saint : Quand vous êtes devenus croyants, avez-vous reçu le Saint Esprit ? La réponse est claire : Nous n'avons même pas appris qu'il y a le Saint Esprit !
Je ne suis pas sûr que des siècles après chaque catholique soit capable d'expliquer qui est l'Esprit Saint ! Et quand on voit la désaffection du sacrement de la confirmation, on se demande s'ils ont seulement appris qu'il y avait un Saint Esprit ! S'ils le connaissaient, comment expliquer qu'ils ne le demandent pas pour vivre toujours plus selon l'esprit du Christ ? Sans doute nous faudra-t-il, comme Paul, expliquer qu'il y a le Saint Esprit et qu'il y en a grand besoin pour vivre en chrétien  !


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Sixième semaine de Pâques : Samedi

L'Evangile se répand ; c'est un fait ! Nous ne savons pas toujours comment il a été diffusé, mais le passage des Actes de ce jour semble prouver qu'il l'a été quelquefois de manière fragmentée. Des petits bouts de la vie de Jésus transmis oralement : ainsi Appolos qui connaît la doctrine du Seigneur mais ne connaît comme baptême que celui de Jean. Il répand avec succès et exactitude la parole du Seigneur et, après avoir rencontré et écouté des amis de Paul, rejoint l'Eglise. Il poursuit avec succès sa prédication et sa réfutation des adversaires. Ainsi va la vie de l'Eglise naissante ; ainsi se construit l'unité de l'Eglise. Les nombreuses lettres de Paul et des autres Apôtres vont peu à peu fixer la doctrine, clarifier le discours et permettre à chaque croyant d'approcher la vérité concernant le Seigneur. Que suis-je capable de dire à quelqu'un aujourd'hui de ce qu'est la foi de l'Eglise ? Est-ce que je me contente des petits bouts de vérité (voire de contre-vérité) balancer par la presse ? Est-ce que je cherche à mieux connaître l'Eglise, en vérité ?


Sixième semaine de Pâques : Vendredi

Je reconnais volontiers que, certains jours, j'envie Paul. Certes, sa vie n'est pas facile ; sa mission connaît des moments rudes, mais on sent chez lui une proximité avec le Christ telle qu'on peut presque constater de visu qu'il est dans la main de Dieu. L'épisode de sa présence à Corinthe et de sa vision en témoigne. Le Christ veille sur lui, oriente sa mission, confond ses adversaires... De même qu'il y avait une heure pour Jésus, de même il semble y avoir une heure pour Paul ; et tant que cette heure n'est pas venue, il ne risque rien. Avons-nous conscience d'être, nous-aussi, dans la main de Dieu ?


Sixième semaine de Pâques : Jeudi de l'Ascension

Voir à la page dimanche, l'homélie de la fête


Sixième semaine de Pâques : Mercredi

Ils sont malins, ces Grecs que Paul rencontre. Ils élèvent des autels à tous les dieux de leur Olympe, et, de peur d'en oublier un, ils ont même prévu un autel au dieu inconnu. On ne sait jamais, il pourrait se fâcher ! Un autel de plus, cela ne peut pas faire de mal !
Il est malin, Paul, quand il s'appuie sur ce fait pour annoncer Jésus Christ : Ce que vous vénérez sans le connaître, moi je viens vous l'annoncer ! Votre dieu inconnu n'est pas inconnu pour tous et je vais vous parler de lui. Avec le secret espoir qu'une fois qu'ils le connaîtront, il deviendra leur seul Dieu ! Voilà comment passer d'une religiosité diffuse à une vraie foi.
Certes Paul na pas eu le succès escompté : la philosophie grecque rend inaudible le message de la résurrection chez la plupart. La sagesse des hommes et la sagesse de Dieu doivent encore être ajustées. Et l'on comprend sans doute l'effort de Paul pour expliquer la foi chrétienne dans ses diverses lettres aux communautés. Il ne peut se satisfaire de cet échec ; il ne peut se satisfaire d'une pensée humaine qui s'opposerait à la pensée de Dieu. Foi et raison doivent pouvoir s'entendre !
Cela nous invite à ne pas oublier de réfléchir notre foi : nous ne pouvons pas nous contenter d'un vague sentiment religieux. Si la foi est quelque chose de sérieux, elle s'adresse aussi à notre intelligence et nous devons dès lors la cultiver, la confronter à nos connaissances, non pas pour affirmer sa supprématie, mais pour donner du sens à ce que fait l'homme, à ce que vit l'homme.


Sixième semaine de Pâques : Mardi

Quand même les épreuves n'empêchent pas les Apôtres d'être tournés vers Dieu ! C'est le  sens de ce passage des Actes que nous lisons aujourd'hui. Paul et Silas auraient tout pour se plaindre, tout pour être désespérés ; et pourtant, du fond de leur prison, ils chantent les louanges de Dieu. Et ils finissent même par convertir et baptiser leur geôlier. Comme quoi, être rejeté par beaucoup n'empêche pas d'accomplir la mission ; une foule hostile ne saurait empêcher l'Esprit d'agir ! Voilà une leçon à méditer par celles et ceux qui pensent qu'il faut être populaire pour réussir !


Sixième semaine de Pâques : Lundi

Elle nous écoutait, car le Seigneur lui avait ouvert l'esprit pour la rendre attentive à ce que disait Paul. Cette phrase extraite du chapitre 16 des Actes des Apôtres nous permet de réfléchir à ce qu'est une conversion. Beaucoup pensent que pour devenir croyant, il faut d'abord s'y mettre, y aller à la force des poignets, alors que c'est d'abord l'oeuvre du Christ en nous. C'est le Christ qui appelle, c'est le Christ qui rend attentif à sa Parole. Comment se fait-il alors que tous ne soient pas croyants ? N'appellerait-il pas tout le monde ? Si c'est bien le Christ qui prépare le coeur de l'homme (et de tout homme), il reste après à chacun de nous d'accepter cet appel et de choisir de le suivre. Tous les coeurs sont ouverts, mais tous n'accueillent pas favorablement le Christ. Tous les esprits sont ouverts, mais certains choisissent de ne pas accorder de crédit à la Parole de Dieu. Comme le dit un passage de l'Ecriture : ils regardent sans voir, ils entendent sans écouter. Même le Christ ne peut pas forcer quelqu'un à croire en lui ; même le Christ ne peut pas forcer quelqu'un à vivre selon sa Parole. Chacun de nous, appelé par le Christ, doit décider si cet appel est important, si cette parole entendue est vitale.


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Cinquième semaine de Pâques : Samedi

Le Saint Esprit les avait empêchés d'annoncer la Parole en Asie proconsulaire (Actes 16)

Reconnaissons-le : nous ne savons pas trop que faire du Saint Esprit. Dieu le Père, on voit assez bien ; Jésus Christ ne pose pas de problème. Mais le Saint Esprit ! Comment bien saisir ce troisième de la Trinité que l'on ne voit pas, que l'on représente de bien des manières différentes ? Et pourtant, que seraient les actes des Apôtres sans l'Esprit Saint ? Depuis la Pentecôte, c'est bien lui qui fait parler les Apôtres, lui qui guide le choix du remplaçant de Judas, lui qui permet à l'assemblée de Jérusalem de prendre la bonne décision, lui qui pousse Paul sur les routes du monde pour annoncer la Parole. En fait, les Actes des Apôtres soulignent bien que toute cette activité est d'abord l'oeuvre de l'Esprit Saint. Est-il dès lors surprenant de lire que le Saint Esprit les avait empêchés d'annoncer la Parole en un lieu donné ? Il est celui qui révèle aux hommes le plan de Dieu, son projet d'amour pour chacun. Et l'homme n'est pleinement heureux que lorsqu'il découvre ce projet et l'accomplit, rejoignant ainsi ce que Dieu attend de lui.
Dieu a un projet d'amour pour chacun de nous et l'Esprit Saint nous le révèle, si nous l'écoutons. Quelle place est-ce que je laisse à l'oeuvre de l'Esprit dans ma vie ? Se soumettre à son action, ce n'est pas abandonner sa liberté, c'est la trouver vraiment. En choisissant de vivre selon ce que l'Esprit attend de moi, je me libère de tous les esclavages qui me retiennent loin de Dieu. Je deviens libre parce que je laisse ma vie entre les mains de celui qui ne veut que mon bonheur ; je deviens libre parce que je laisse ma vie entre les mains de celui qui me veut pleinement vivant. Vivre selon l'Esprit Saint, c'est vivre pleinement libre !



Cinquième semaine de Pâques : Vendredi

Les Apôtres se sont écoutés, ils ont délibéré et décidé : voici le temps de transmettre à tous la décision. Remarquez d'abord la manière dont elle est transmise : par des hommes qui ont autorité. La réponse n'est pas simplement donnée par Paul et Barnabé. Ils vont être accompagnés par d'autres, à l'autorité reconnue. Personne ne pourra accuser Paul et Barnabé d'avoir falsifié la réponse, ni d'avoir manipulé les débats dans un sens. Il y a là deux hommes qui pourront attester du bon déroulement des débats et donner les explications complémentaires qui s'imposeraient. Ce n'est pas une marque de défiance vis-à-vis de Paul et Barnabé ; c'est plutôt pour renforcer leur place dans la communauté. La lettre qu'ils portent en témoigne : ils sont appelés frères bien-aimés. Remarquez aussi la manière dont la réponse est rédigée : L'Esprit Saint et nous avons décidé de... La décision des Apôtres reçoit son autorité de l'Esprit Saint lui-même : ce n'est pas une lubie passagère ;  c'est la réponse que Dieu lui-même inspire aux hommes qu'il a choisis. Elle devient incontestable. Remarquez enfin qu'est souligné le rôle des Apôtres dans cette Eglise naissante : conforter la foi, encourager ce que les communautés vivent de bien et rappeler l'art de vivre chrétien. Et c'est bien ainsi qu'est reçue la lettre : personne ne se plaint d'éventuels interdits, mais tous se réjouirent de l'encouragement qu'elle apportait. Cela nous renvoie à notre manière de recevoir les décisions et les orientations de ceux qui, aujourd'hui, ont succédé aux Apôtres. Les percevons-nous toujours comme un encouragement ou ne voyons-nous que les interdits ? Cela nous renvoie aussi à notre manière de prendre des décisions : pouvons-nous toujours dire honnêtement : l'Esprit Saint et nous avons décidé de... ? Prenons-nous le temps du discernement à la lumière de la Parole de Dieu ou décidons-nous sur un coup de tête ou toujours dans l'urgence ?


Cinquième semaine de Pâques : Jeudi

La grave question qui a émergé à Antioche parvient à Jérusalem par Paul et Barnabé. Elle trouble la communauté et met en péril l'unité. Comment cette question va-t-elle être résolue ? La circoncision va-t-elle être imposée à tous ? Quelle orientation va prendre l'Eglise ? Les frères, réunis à Jérusalem, arriveront-ils à maintenir l'unité ? C'est à toutes ces questions que répond le "Concile de Jérusalem" dont nous avons entendus les actes dans la première lecture. Dans l'ordre, les frères écoutent Pierre, puis Barnabé et Paul et enfin Jacques. Pierre rappelle que les païens sont venus à la foi par sa prédication. Son argument est souverain : sans faire aucune distinction entre eux et nous, Dieu a purifié leurs coeurs par la foi. Alors pourquoi mettez-vous Dieu à l'épreuve en plaçant sur les épaules des disciples un joug que nos pères et nous-mêmes n'avons pas été capables de porter ? Oui, c'est par la grâce du Seigneur Jésus, nous le croyons, que nous avons été sauvés, de la même manière qu'eux. En clair, ne demandons pas aux autres d'assumer ce que nous n'avons pas été capables d'assumer nous-mêmes. C'est bien le Christ qui nous sauve, par grâce, c'est-à-dire gratuitement ! Nous n'avons pas les témoignages de Paul et Barnabé, mais ils ont dû faire un compte-rendu précis de leur voyage missionnaire, montrant comment l'Esprit était à l'oeuvre dans le coeur des païens. Jacques insiste sur quelques règles rituelles à respecter ; elles n'engagent pas tant la foi que les moeurs. Il y a bien un art de vivre qui traduit la foi au Christ : pas d'idolâtrie, pas d'union illégitime, pas de viande non saignée, pas de sang. L'unité de l'Eglise est maintenue  : la primauté du Christ est réaffirmée avec force, et les tenants d'une ligne plus classique y trouvent leur compte avec le rappel de quelques règles de vie.
Ce qui est ainsi demandé aux disciples, ce n'est rien d'autre que ce que demandait Jésus lui-même à ses Apôtres au soir de sa mort : qu'ils demeurent dans son amour. Là se trouve le secret du salut : accueillir le Christ dans sa vie et demeurer en lui. Se laisser habiter par le Christ et habiter en lui. Ce que Paul exprimera magnifiquement lorsqu'il écrira : ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi ! Là se trouve la source du salut et le secret de notre joie !


Cinquième semaine de Pâques : Mercredi

Une question d'importance est abordée dans le passage des Actes de ce jour (Ac 15, 1-6). Elle touche la foi même au Christ, mort et ressuscité. Paul l'a bien compris. Cette question concerne la circoncision. Est-elle encore nécessaire pour obtenir le salut ? Si oui, il faut l'imposer à tous les païens qui se convertissent au Christ. Mais que devient alors la figure du Christ ? Où est la source du salut ?
Cette polémique naissante nous oblige, des siècles plus tard, à toujours faire la part des choses dans nos pratiques religieuses. Il y a l'essentiel (la foi au Christ) et l'accessoire (les pratiques religieuses diverses et variées). Dans nos pratiques, qu'est-ce qui dit l'essentiel de la foi et qu'est-ce qui relève de la dévotion privée ? Les dévotions ne sont pas mauvaises ; mais si elles prennent le pas sur l'essentiel au point d'obscurcir la foi, il y a un souci ! Seul compte le Christ, dira Paul !


Cinquième semaine de Pâques : Mardi

L'Eglise progresse, la foi au Christ se répand, mais les adversaires ne se sont pas calmés pour autant. Puisque Paul prend de l'importance, c'est lui qu'il faut abattre. Il rappellera dans ses lettres toutes les épreuves qu'il a traversé à cause de Jésus Christ. Mais rien ne saurait le faire taire ; rien ne saurait empêcher l'Evangile de se répandre. En plus de prêcher, Paul fonde des communautés et les confie à la charge d'Anciens. Il avertit : Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le Royaume de Dieu. Cet avertissement vaut encore pour nous aujourd'hui. Comment traversons-nous les épreuves de la vie ?


Cinquième semaine de Pâques : Lundi

Il y a quelque chose de touchant dans cet épisode à Lystres. Ceux qui assistent à la guérison de l'infirme de naissance ont saisi quelque chose du mystère de l'incarnation : Les dieux se sont faits pareils aux hommes ! Mais ils ne sont pas encore bien orientés. Ils saisissent que Dieu peut tout, jusqu'à devenir l'un de nous, mais ils confondent les messagers avec l'envoyeur. Ils se trompent de cible. Ils prennent Paul et Barnabé pour des dieux, alors qu'ils sont venus à Lystres pour parler de Dieu et de Jésus Christ. Le rôle des Apôtres est alors de réorienter la foi de la foule sur Jésus Christ. Ce que Paul et Barnabé réussissent à faire, non sans peine.
Toujours réorienter vers le Christ : c'est encore ce que nous avons à faire aujourd'hui, les ministres ordonnés en particulier. Nous ne sommes que ceux qui montrent le Christ ; nous n'avons pas à être acclamés pour notre action pastorale. Nous avons constamment à nous effacer pour que le Christ soit révélé. Ceux qui encensent les ministres comme ceux qui les calomnient doivent sans cesse être renvoyés au Christ, à sa Parole, à son projet de salut pour tous. Seul compte le Christ !


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Quatrième semaine de Pâques : Samedi

Et voilà dévoilée la stratégie missionnaire de Paul. Après son discours à la synagogue d'Antioche de Pisidie, certains n'ont guère goûté son art oratoire et le contenu de sa prédication. Mais Paul ne s'inquiète pas outre mesure. S'ils ne veulent rien entendre, ceux à qui le message était destiné prioritairement, il va se tourner désormais vers les païens. Ainsi relit-il l'opposition de ses frères comme un ordre de Dieu. Et le lecteur est mis devant ce spectacle surprenant : ceux à qui la Parole était destinée se rebellent ; les païens, eux, se réjouissent et rendent gloire à la parole du Seigneur. Prêchez, il en restera toujours quelque chose. Il y aura toujours quelqu'un pour se réjouir à l'écoute de la Parole. Elle ne saurait laisser tous les hommes dans l'indifférence.


Quatrième semaine de Pâques : Vendredi

Nous reprenons la lecture continue des Actes des Apôtres (13, 26-33). Il s'en est passé des choses depuis que nous avons laissé Barnabé et Saul prendre la mer pour leur voyage missionnaire. La plus importante est l'ascendant pris par Saul. Il est d'abord appelé par son nom romain : Paul (n'oublions pas qu'il était citoyen romain de naissance !) et surtout, il est nommé en premier désormais. L'auteur des Actes ne parle plus de Barnabé et Paul, mais de Paul et ses compagnons ! Celui que le Seigneur a choisi sur la route de Damas prend toute sa mesure. Son discours à la synagogue d'Antioche de Pisidie est un modèle du genre. Si quelqu'un n'avait pas encore compris l'expression "conformément aux Ecritures", il lui suffit de relire cette exhortation (relire à partir du verset 13 du chapitre 13 des Actes). Il ne commence pas à parler de Jésus, il relit d'abord la longue histoire d'Israël pour montrer comment Dieu a préparé le coeur des hommes à accueillir le Messie. Ainsi il est sûr de capter l'attention de ses auditeurs. Dans un deuxième temps, il annonce le coeur de la foi, ce qui concerne Jésus, son procès, sa mort et sa résurrection, achevant le tout sur une citation du psaume deuxième, pour terminer à nouveau sur les Ecritures. Faisant ainsi, il n'accuse personne de la mort de Jésus : ils n'ont pas su reconnaître Jésus, ni comprendre les paroles des prophètes qu'on lit chaque sabbat ; et pourtant ils ont accompli ces mêmes paroles...
Voilà qui est plein d'enseignement pour notre travail d'évangélisation. Il ne s'agit pas d'annoncer Jésus n'importe comment ! Il faut l'ancrer dans la vie des gens, dans leur histoire, si nous ne voulons pas qu'il soit une mode passagère. Il faut oser cette relecture de l'histoire des hommes qui est d'abord une Histoire Sainte parce que Dieu y est présent, qu'on le reconnaisse ou non. Il ne faut pas davantage accuser les personnes de ne pas connaître, ou de rejeter Jésus ou de s'éloigner de lui. Il faut plutôt les amener à comprendre en quoi Jésus peut être intéressant pour leur vie, en quoi finalement la mort et la résurrection de Jésus est Bonne Nouvelle pour eux ! Au fait, ai-je déjà pris du temps pour comprendre en quoi elle est Bonne Nouvelle pour moi ?


Quatrième semaine de Pâques : Jeudi - Saints Philippe et Jacques, Apôtres

Vous voulez enfin comprendre ce qu'est un Apôtre ? Relisez les textes de la fête de Philippe et Jacques, tous deux Apôtres du Seigneur. La première lecture nous donne un premier indice : est Apôtre véritablement celui qui est témoin du Ressuscité. Appartenant au groupe des Douze, dès les premières heures, c'est bien le cas de Philippe et Jacques. Ils sont témoins non seulement de sa résurrection, mais aussi de tout ce qu'il a dit et fait durant son ministère. Ce dont ils témoignent, c'est ce qu'ils ont vécu avec Jésus, avant, pendant et après sa Passion. Et ils le font, comme Paul dans la lecture entendue, en rappelant sans cesse que cela était conforme aux Ecritures. Ils n'annoncent pas leur parole ; leur témoignage n'est pas que fait de souvenirs personnels : leur témoignage repose sur la Parole entendue. L'Apôtre ne se met pas en avant, il met en avant l'oeuvre de Dieu et son accomplissement dans le temps et l'Histoire.
La deuxième caractéristique d'un Apôtre nous est apportée par l'Evangile. Est Apôtre non seulement celui qui témoigne du Ressuscité, mais aussi celui qui voit à travers Jésus, celui qui passe par Jésus pour aller vers le Père. L'Apôtre est d'abord un chercheur de Dieu engagé à la suite de Jésus, mort et ressuscité. Montre-nous le Père, demande Philippe. Et Jésus de lui répondre : Celui qui m'a vu a vu le Père. Autrement dit : Passe par moi et tu verras le Père. C'est aussi ce que nous fera prier la prière après communion : Que nous sachions, comme Philippe et Jacques, pour obtenir la vie éternelle, te voir dans ton Fils.
Une troisième caractéristique de l'Apôtre est encore donnée par l'Evangile de la fête : est Apôtre celui qui croit en Jésus et agit en son nom. Il faut croire en sa Parole qui est parole de vie, parole de vérité et chemin vers le Père : Parole de Vie parce qu'elle communique véritablement la vie de Dieu ; Parole de Vérité, parce qu'elle révèle à l'homme la vérité sur Dieu et sur lui-même ; Chemin vers le Père, parce que c'est vers lui que le Christ veut mener les hommes.
Ainsi présenté, nous comprenons qu'une nouvelle génération d'Apôtres peut se lever encore pour que tous puissent connaître le Christ et passer par lui pour arriver au Père. N'est-ce pas la mission de tout croyant au Christ ?


Quatrième semaine de Pâques : Mercredi

Tout va bien ! Les disciples désormais sont reconnus comme chrétiens, la parole de Dieu est féconde et se multiplie, l'Esprit appelle des hommes au service. Deux d'entre eux, Barnabé et Saul sont détachés pour la mission. L'expansion de l'Eglise ad gentes est commencée. On ne voit pas ce qui pourrait désormais l'arrêter. Ce qu'il est nécessaire de comprendre, c'est que ces hommes ne s'attribuent pas une mission. ils ne s'envoient pas eux-mêmes en mission. Tout ce qu'ils font, ils le font à l'appel de l'Esprit. C'est lui choisit ceux qui sont envoyés, c'est lui qui ouvrira la route, c'est lui qui les accompagnera partout. La mission chez les païens ne sera pas le résultat d'un ou deux hommes, mais celui de l'Esprit Saint qui travaille le coeur des hommes et les rend aptes à entendre la parole de Dieu et à se convertir.
Saint Athanase, que nous célébrons en ce 02 mai, a écrit : Le chemin de la vérité nous conduira au Dieu qui existe réellement. Et pour connaître ce chemin et le saisir exactement, nous n'avons pas besoin d'autre chose que de nous-mêmes: et si Dieu est au-dessus de tout, le chemin qui conduit à lui n'est pas loin ni hors de nous, mais il est en nous et il est possible de trouver en nous son point de départ comme Moïse l'enseignait quand il disait : "La parole de la foi est au-dedans de ton coeur" (Dt 30, 14). C'est là l'oeuvre de l'Esprit Saint. Ouvrons-nous à sa présence.

Quatrième semaine de Pâques : Mardi

Les persécutions dont a souffert la jeune communauté l'ont amenée à se disperser et à fonder ailleurs, y compris en territoire de langue grecque. Elle ne s'ouvre pas seulement aux étrangers établis en pays juif ; elle s'ouvre aux autres régions de l'Empire romain. D'autres peuples reçoivent le message de la résurrection de Jésus et s'ouvrent à la foi au Christ. Une des conséquences de ce mouvement est la rupture avec la religion juive, religion de Jésus ; petit à petit, le groupe des croyants va être identifié pour lui-même jusqu'à recevoir un nouveau nom : C'est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de chrétiens. La jeune communauté reçoit ainsi son autonomie ; les disciples du Christ sont ainsi perçus pour ce qu'ils sont réellement. Tout est prêt pour l'entrée dans le monde des disciples du Christ. Saul est converti, Pierre s'est ouvert à la décision de Dieu d'admettre aussi des non-juifs, le groupe reçoit son identité.
Ils ne se donnent pas cette identité, ils sont perçus et appelés ainsi par les autres. Quel beau nom ils reçoivent là : ceux qui sont au Christ ! Le portons-nous avec la même fierté qu'eux ?


Quatrième semaine de Pâques : Lundi

Il y a des moments, dans notre histoire, que nous ne pouvons pas nous permettre de rater. Ainsi en va-il de la jeune communauté croyante. Elle est vite confrontée à des décisions à prendre qui peuvent faire d'elle ou une secte ou une grande communauté. La question qui est abordée dans ce passage des Actes nécessite une réponse à la hauteur de l'enjeu : la jeune communauté doit-elle s'ouvrir à tous les hommes, quelle que soit leur origine, ou est-elle réservée à ceux qui viennent de la première alliance. La réponse de Pierre, à la fin de son explication de sa visite chez le centurion Corneille, est extraordinaire : S'ils ont reçu de Dieu le même don que nous, en croyant au Seigneur Jésus Christ, qui étais-je, moi, pour empêcher l'action de Dieu ?
A méditer chaque fois que nous voulons nous replier sur nous-mêmes, chaque fois que nous refusons la nouveauté, sans discerner, parce qu'on n'a jamais fait comme ça... Sans oublier d'imiter l'attitude de la jeune communauté lorsqu'elle comprend les perspectives qui s'ouvrent devant elle : elle rend gloire à Dieu !

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Troisième semaine de Pâques : Samedi

Luc ne dit pas combien de temps cela a pris, mais l'Eglise était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie. L'oeuvre de Dieu se répand et rien ne semble pouvoir l'arrêter désormais. Pierre visite les communautés, et accomplit des signes rappelant ceux de Jésus lui-même : il guérit un malade, rend la vie à une femme. C'est la puissance de la résurrection qui s'étend et qui agit à travers les disciples. Avec la résurrection de Jésus, c'est la Vie qui a été libérée et désormais elle s'affirme plus ofrte que la Mort. En fait, ce que nous démontre Luc, c'est que les premiers croyants vivent de cette vie que Jésus a libéré et rendu victorieuse par sa mort/résurrection.
Comment témoignons-nous de cette Vie plus forte que la Mort ? Comment permettons-nous à la Vie d'agir à travers nous pour améliorer le quotidien de nos contemporains ? Si le Christ est mort et ressuscité, c'est bien pour que nous vivions de lui et pour que le monde soit meilleur. A notre tour, faisons triompher la Vie !


Troisième semaine de Pâques : Vendredi

Jusqu'ici, dans le Livre des Actes des Apôtres, il y avait trois groupes : Les Apôtres, leurs adversaires et ceux qui se convertissent. Mais jamais un adversaire n'est devenu croyant. Jusqu'à Saul. Voilà un adversaire acharné de la nouvelle communauté, qui fait preuve d'un zèle très particulier, puisqu'il va jusqu'à pourchasser les croyants au Christ en conduisant de vraies razzia dans les synagogues. Il n'est pas mauvais ; il est même authentiquement croyant ; mais cette communauté qui monte met sa foi en danger. D'où sa rage meurtrière. Il ne connaît pas cette nouvelle doctrine et ne cherche pas à la connaître ; tout ce qu'il voit, c'est qu'elle est un risque, une déviance et il faut l'arrêter. C'était compter sans Dieu, sans le Christ ressuscité !
Saul ne connaît pas cette nouvelle doctrine ? Qu'à cela ne tienne ! Jésus lui-même va se révéler à lui sur le chemin de Damas. Il ne voyait en cette doctrine nouvelle qu'un danger ? Il va perdre la vue pendant quelques temps, le temps d'apprendre à voir à l'école du Christ. Il a fait souffrir les disciples du Christ ? Il va apprendre du Christ lui-même ce qu'il lui faudra souffrir pour le nom du Christ. Il a combattu la foi au Christ ressuscité ? Il va devenir un hérault de la foi, le premier à l'expliquer de manière systématique.
Tu veux devenir un disciple du Christ ? Regarde et observe Saul, regarde et observe comment Dieu retourne sa vie, regarde et observe comment il laisse Dieu agir en lui. Laisse-toi mener comme lui, par la main, jusqu'à ce que tu sois capable toi-aussi de témoigner du Christ vivant.


Troisième semaine de Pâques : Jeudi

Comment pourrais-je comprendre s'il n'y a personne pour m'expliquer ? Combien de nos contemporains s'interrogent pareillement ? Combien finissent par abandonner une démarche spirituelle parce qu'il n'y a personne pour les guider ? L'eunuque de la reine Candace a eu la chance de croiser la route de l'Apôtre Philippe, poussé par l'Esprit Saint. Une rencontre, un échange, des explications : il n'en faut pas plus pour que l'Evangile progresse, et que l'Esprit Saint touche le coeur d'un homme. Arrivé à un point d'eau, l'homme reçoit le baptême et la joie l'envahit. Et voilà comment l'Evangile est annoncé aux Nations et comment l'Eglise commence à s'ouvrir : c'est d'abord l'oeuvre de l'Esprit Saint ! C'est lui qui met Philippe sur la route de l'eunuque, c'est lui qui permet que le Christ donne sens à la vie des hommes, même s'ils ne sont pas du même peuple que lui. Dans sa mort/résurrection, Jésus inaugure un nouveau peuple acquis à Dieu : le peuple de ceux et celles qui le reconnaissent comme Christ et Seigneur, le peuple de ceux et celles qui laissent l'Esprit agir en eux.
C'est le même Esprit que nous invoquons dans chaque eucharistie pour que le pain et le vin deviennent Corps et Sang du Christ pour que la vie de Dieu nous soit communiquée et que nous puissions y communier. C'est le même Esprit qui nous permet de comprendre aujourd'hui encore les paroles du Christ. C'est le même Esprit qui aujourd'hui encore fait grandir l'Eglise. Ce n'est qu'en le laissant agir en nous que nous pourrons témoigner authentiquement de celui qui est notre vie et donner à d'autres l'envie de vivre du Christ, seul pain de vie. Osons ouvrir notre vie à l'Esprit du Christ !


Troisième semaine de Pâques : Mercredi - Saint Marc, Evangéliste

L'oraison de la fête de Saint Marc nous dit tout en deux lignes : Dieu qui as confié à l'évangéliste Marc la mission de proclamer la Bonne Nouvelle, accorde-nous de si bien profiter de son enseignement que nous marchions sur les traces du Christ. Nous savons qui est Marc : un évangéliste ; nous connaissons sa mission : proclamer la Bonne Nouvelle ; nous savons en quoi il peut nous aider : à marcher sur les traces du Christ. Il n'y a pas d'autres raisons de célébrer cet homme, compagnon de Pierre, dont Paul a peu goûté le caractère rude. Un évangéliste qui a eu peu de commentateurs au début de l'Eglise parce que plus rude, moins stylé que les autres. Et pourtant, cet évangile est important parce qu'il est le premier et qu'il nous rend la catéchèse de Pierre. S'il quelqu'un vous demandait par quel évangile commencer pour connaître Jésus, recommandez saint Marc : il est lu rapidement, il est facile d'accès, il est clair et provoquant. La prière de l'Eglise a raison de dire qu'il peut nous aider à marcher sur les traces du Christ.
N'est-ce pas tout l'intérêt de cette fête : apprendre d'un témoin privilégié qui était ce Jésus dont nous disons qu'il est Christ et Seigneur ? Nous n'aurons jamais fini d'approcher Jésus, de le connaître, de le re-découvrir. Notre seul souci doit être celui de Marc quand il écrit son Evangile : toujours mieux suivre le Christ pour que d'autres puissent le suivre aussi. Evangélisation quand tu nous tiens !


Troisième semaine de Pâques : Mardi

La liturgie nous fait lire la fin de l'histoire d'Etienne, diacre et martyr. La comparaison Etienne / Jésus est amplifiée encore par sa mort. Des faux témoins, un Conseil qui décide de la mort après une dernière parole de l'accusé, une mise à mort hors de la ville : tout est fait pour montrer qu'Etienne se situe bien à la suite de Jésus, mort et ressuscité. Même les paroles d'Etienne au moment de sa mort se rapprochent de celles de Jésus en croix : Seigneur Jésus, reçois mon esprit (Jésus en croix : Père, en tes mains je remets mon esprit) : Seigneur, ne leur compte pas ce péché (Jésus en croix : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font). Ceux qui témoignent de Jésus sont prêts à le faire jusqu'à la mort. Etienne est le premier, d'autres suivront !
La mort d'Etienne a une autre conséquence : celle d'introduire un personnage qui prendra de plus en plus d'importance. Pour l'heure, il est Saul, et il approuve la mort d'Etienne. Nul doute que ce personnage sera la personne à suivre, sinon pourquoi parler de lui plutôt que d'un autre ?
N'oublions pas qu'aujourd'hui encore, il existe des pays dans lesquels l'histoire d'Etienne est une réalité : il y a encore des hommes et des femmes qui sont persécutés et qui meurent parce qu'ils sont chrétiens, parce qu'ils font le choix de la fidélité à Jésus, mort et ressuscité. Ce n'est pas parce qu'ils ne font pas la une de notre presse que cela n'existe pas ! Nous devons en témoigner.


Troisième semaine de Pâques : Lundi

L'Eglise s'organise donc et nous suivons Etienne, l'un des diacres élus. Ce qui peut surprendre, c'est l'étendu du ministère d'Etienne. Les diacres ont été choisis pour le service des tables, et voilà que nous surprenons Etienne en grande discussion théologique, au point que ces adversaires ne peuvent tenir tête à la sagesse et à l'Esprit Saint qui inspiraient ces paroles. Il est comme Jésus, identifié en tout à lui : il fait des signes et des prodiges, il a une parole qui fait autorité. Nous comprenons alors qu'il devient vite un gêneur pour les adversaires de la nouvelle communauté. L'histoire semble sans fin.
Ce que nous transmettent les Actes des Apôtres, c'est le courage des premiers croyants, qui malgré l'opposition, tiennent bon et sans cesse parlent de ce Jésus, mort et ressuscité. Ils ne peuvent s'empêcher de parler et d'agir au nom de Jésus ; ils ne peuvent s'empêcher de le faire connaître aux hommes. Il y a une urgence à évangéliser pour que le monde change, pour que les hommes changent. C'est cette même urgence qui est nôtre aujourd'hui, alors que l'Eglise parle d'une nouvelle évangélisation. Il s'agit bien de redécouvrir à frais nouveau ce Christ qui nous fait vivre, sa Parole qui donne sens à nos existences. L'évangélisation nous concerne tous, tant il est vrai que nous devons d'abord nous laisser évangéliser, nous laisser toucher par le Christ et sa Parole pour mieux en parler autour de nous. Vaste chantier !

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Deuxième semaine de Pâques : Samedi

Les difficultés de la jeune communauté ne viennent pas seulement de l'extérieur ; au sein même des croyants, des disputes éclatent. Elles vont permettre à la communauté de s'organiser pour un meilleur service de Dieu et des frères. Le début du chapitre 6 des Actes (Ac 6, 1-7) nous rappelle ainsi l'origine de l'institution des diacres : une querelle entre chrétiens d'origine juive et chrétiens d'origine grecque au sujet des secours accordés aux veuves. Faut-il donc que les Apôtres s'occupent aussi de choses matérielles ? La réponse viendra de Pierre lui-même : aux Apôtres, le service de la prière et de l'annonce de la Parole, à d'autres le service des tables. Ainsi naissent les premiers diacres. Ainsi s'organisent ceux qui croient au Christ. Ainsi sont définis aussi les rôles de chacun.
L'enseignement de cet épisode de la vie des premiers chrétiens vaut encore pour nous. A l'intérieur de l'Eglise, tout le monde ne fait pas tout. Il y a divers services à accomplir par divers ministères. Chacun doit donc trouver là où Dieu l'attend. Chacun doit trouver le service qui lui convient ou le service auquel il convient ! Sans compter que certains services seront le signe d'un engagement particulier, entre autre le service de la prière et de l'annonce de la Parole. Quel service puis-je rendre à l'Eglise ? Quelle est ma place ? Est-ce que Dieu m'appelle à un service particulier comme religieux, religieuse, prêtre ou diacre ? La question se doit d'être posée ; chaque croyant se doit d'y chercher sa réponse pour un meilleur service de Dieu et des frères, pour une meilleure vie en Eglise !


Deuxième semaine de Pâques : Vendredi

La justice des hommes est quelquefois curieuse. Elle peut ne pas condamner quelqu'un et le punir quand même ! N'est-ce pas ce qui se passe pour les Apôtres. Un homme se lève, dans l'opposition, pour dire une parole sage : Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu. Dieu lui-même se prononcera pour ou contre ce mouvement qui monte et qui séduit les hommes. Si leur intention ou leur action vient des hommes, elle tombera. Mais, si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. Cela tombe sous le sens, et le conseil se range à l'avis de ce sage. Et pourtant, les Apôtres sont fouettés avant d'être relâchés. L'opposition veut bien réfléchir, mais de là à laisser retomber sa colère, il y a un pas qu'elle ne franchira pas. Malgré tout, elle n'arrivera pas à museler ces hommes qui bâtissent leur vie sur d'autres valeurs, qui fondent tout sur un homme, celui qu'ils annoncent : Jésus, le Ressuscité. Et c'est bien cela qui va compter désormais ; c'est bien cela qui compte depuis un moment pour les foules : les oeuvres que réalisent ces hommes par Jésus. Par leur parole, par leur manière de vivre, par les signes qu'ils posent, ils indiquent une voie nouvelle, ils montrent aux hommes le Royaume en construction. Il est possible de vivre autrement, il est possible de vivre mieux, de découvrir la vraie joie, la vraie liberté en appuyant sa vie sur l'Evangile de Jésus Christ.
Il en était déjà ainsi pour Jésus. Ses contemporains l'ont suivi à cause de ses paroles, certes, mais aussi à cause des signes qu'il posait. L'Evangile de la multiplication des pains en est un exemple. A la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : C'est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde. Dieu se reconnaît par ces signes qui permettent à l'humanité de vivre mieux. Héritiers de Jésus Christ, à la suite des Apôtres, nous avons à témoigner de notre foi par notre art de vivre, par notre fidélité au Christ et à sa Parole. La foi, ça se vit ; et quand ça se vit, ça se voit et ça touche le coeur des gens.


Deuxième semaine de Pâques : Jeudi

Celui qui vient du ciel rend témoignage de ce qu'il a vu et entendu, et personne n'accepte son témoignage. Ce que Jésus dit de lui dans l'Evangile vaut pareillement pour ses Apôtres. Nous nous en rendons compte à la lecture du passage des Actes de ce jour (5, 27-33). Ceci renforce encore ce que nous avions déjà appris hier : Le disciple n'est pas au-dessus de son Maître ! Ils affrontent la même opposition, la même colère ; ils ont en face d'eux le même mur d'incompréhension. Et pourtant, ils ne font que rendre témoignage, conformément à l'ordre de l'ange du Seigneur. L'affirmation de Pierre (Il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes) ne fait pas davantage bouger la ligne de front. Les adversaires se sont enfermés dans une posture mortifère. A moins d'une conversion radicale, ils n'en sortiront pas : cela devient de plus en plus évident.
Le plus curieux, dans ce passage, c'est l'argument de l'opposition : Voulez-vous donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ? En effet, si vous relisez la passion selon Saint Matthieu, lorsque Pilate voulait relâcher Jésus, ces mêmes opposants ont affirmé devant Pilate, se lavant les mains : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! Méfiez-vous de ce que vous vous souhaitez ; cela pourrait bien vous arriver et vous n'aurez personne à accuser de ce qui vous arrive, sinon vous-mêmes ! Ils se sont tellement enfermés dans un discours, dans une posture idéologique qu'ils n'entendent même pas le discours de Pierre et son annonce de salut. Dieu ne leur en veut pas à cause de la mort de Jésus. Jésus a donné sa vie pour apporter à Israël la conversion et le pardon des péchés. S'ils écoutaient, ne serait-ce que d'une oreille, ce que disent les Apôtres, ils entendraient leur message, ils se convertiraient. Mais ils préfèrent s'enfermer dans leur colère ; ils préfèrent refuser Dieu au nom de ce qu'ils croient de Dieu et de sa Loi. N'est-ce pas cela l'enfer : se couper de Dieu parce que ce que je crois savoir de lui ne correspond pas à ce que j'entends et vois de lui ? Avec la résurrection de Jésus, je suis obligé de me défaire même de mes discours sur Dieu pour l'entendre me dire : malgré cela, malgré ton péché, je t'aime ; je veux avoir besoin de toi. Ce qu'il y avait avant Pâques ne compte plus : regarde et crois que Jésus est vivant, qu'il est mon Envoyé et ton Sauveur. Et tout ira bien pour toi. Crois que je suis plus fort que la mort. Crois que ton bonheur compte plus pour moi que la somme du Mal que tu as pu commettre. Crois que je t'ai déjà pardonné et viens te réjouir, viens faire la fête. N'est-ce pas ce que Jésus disait déjà avant sa mort : Celui qui croit au Fils à la vie éternelle ? Y a-t-il plus beau cadeau que Dieu puisse nous faire ?


Deuxième semaine de Pâques : Mercredi

Le disciple n'est pas au-dessus de son Maître ! Combien cette parole se révèle vraie dans les Actes des Apôtres. Jésus a été contesté, rejeté, condamné : ainsi en sera-t-il pour ses Apôtres. La même hargne, la même haine qui animaient les adversaires de Jésus, les animent encore lorsque, une fois l'affaire Jésus réglée par la mort de celui-ci, ses disciples se mettent à proclamer sa résurrection. Ceux qui ont rejeté Jésus n'ont qu'un objectif : supprimer ce groupe de gêneurs. Prison, condamnation... Tout semble recommencer. Ils auraient bien une autre solution, mais elle n'est même pas envisagée. Cette solution consisterait à reconnaître leur erreur et à se convertir. Mais là, faut pas rêver. Les gens de pouvoir ne se trompent jamais ! (il paraît...). Et c'est là que nous est révélé l'humour de Dieu : il semble s'amuser avec ceux qui s'opposent à lui. Les Apôtres sont en prison : il envoie son ange les en sortir. On veut les faire taire : il les met dans le Temple avec ordre d'annoncer aupeuple toutes les paroles de vie. Dieu joue à cache-cache avec ses adversaires, toujours là où ils ne l'attendent pas !
Et nous, jouons-nous à cache-cache avec Dieu ? Osons-nous avoir le courage de ces Apôtres face à l'adversité ? Notre époque n'est pas si différente de la leur ; il n'y a peut-être plus d'opposition frontale au Christ, mais l'indifférence qui anime notre monde la vaut bien. Comment sommes-nous témoins du Ressuscité ?


Deuxième semaine de Pâques : Mardi

La lecture des Actes des Apôtres a quelquefois un côté merveilleux, presque Walt Disney. L'extrait que nous lisons aujourd'hui en fait partie. On croit rêver en l'entendant (Ac 4, 32-37) : La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul coeur et une seule âme ; et personne ne se disait propriétaire de ce qu'il possédait, mais on mettait tout en commun. Le paradis sur terre, enfin ! Pourtant, quand Luc écrit ces lignes (vers 67 ou vers 80 ?), il les met déjà au passé. Ne serait-ce déjà plus le cas ? Les croyants ont-ils déjà abandonné l'idéal des premiers temps ? Nous n'en saurons jamais rien. Mais ce qui compte dans ces lignes, c'est que pendant un temps, ce fut comme si le ciel était déjà sur terre. Vivre selon la parole du Christ n'est pas une chose impossible. Et si ces lignes nous font rêver, elles doivent aussi nous encourager à retrouver l'esprit des pionniers de la foi, l'esprit de l'Evangile ! Nous pouvons regretter qu'il n'en soit plus ainsi et nous en désoler ; et nous pouvons aussi nous encourager à revivre ainsi et progresser dans notre manière de vivre notre foi.
La Parole de Dieu (puisque les Actes en font partie) n'est pas là pour nous juger, mais pour nous encourager, nous stimuler. Nous pouvons donc méditer ces lignes sans crainte et sans honte : elles sont comme un horizon vers lequel tendre en laissant l'Esprit agir et vivre en nous pour que nous vivions comme l'Evangile nous le demande. C'est possible, même si ce ne fut le cas que brièvement. Même après la résurrection du Christ, l'homme doit travailler à adoucir son coeur, à convertir sa vie : la résurrection ne fait pas tout, mais elle est le commencement de quelque chose, le commencement d'une Alliance Nouvelle. En convertissant notre manière de vivre, nous accomplirons notre part de cette Alliance que le Christ a scellée de son sang. Si c'est bien avec lui que nous voulons vivre, nous retrouverons l'esprit de ces premières communautés : il n'y a pas à en douter !


Deuxième semaine de Pâques : Lundi

Comment se fait-il que ces hommes qui étaient si peureux au soir de Pâques consacrent leur existence désormais à l'annonce de la résurrection du Christ ? Qu'est-ce qui leur permet de braver l'autorité, d'affronter le danger et de risquer leur vie pour que les hommes entendent que Dieu est intervenu dans l'histoire des hommes par Jésus, mort et ressuscité ? Le passage des Actes que nous lisons aujourd'hui (Ac 4, 23-31)apporte une réponse : c'est grâce à la présence de l'Esprit Saint. Il atteste que Dieu est avec eux et qu'ils ne font que ce que Dieu attend d'eux. C'est lui qui donne l'assurance aux Apôtres aujourd'hui comme jadis il inspirait le roi David. Le monde nouveau ne se construit qu'avec son aide. Les Apôtres sont remplis de l'Esprit depuis la Pentecôte et ils le reçoivent encore après l'épreuve qu'ont dû affronter Pierre et Jean lors de leur conparution. C'est l'Esprit qu'ils reçoivent en réponse à leur demande d'aide adressée à Dieu. L'Esprit ne les quitte plus parce qu'ils ne quittent plus Dieu.
C'est toujours ce même Esprit que nous recevons au moment de notre baptême et de notre confirmation. Qu'en faisons-nous ? Comment vivons-nous cette présence de Dieu au coeur de notre vie ?


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Octave de Pâques : Samedi

C'est Jésus, le Ressuscité qui donne le ton de ce jour en ordonnant à ses disciples d'aller dans le monde entier pour proclamer la Bonne Nouvelle à toute la création. Il presse ainsi les Onze à répandre la nouvelle qu'ils ont eu eux-mêmes tant de mal à accepter, selon Saint Marc (Marc 16, 9-15). Il invite ainsi chaque croyant à accueillir la nouveauté de la résurrection et à la répandre. Nul ne saurait garder pour lui ce qui s'est passé lors des fêtes de Pâques.
On comprend alors mieux l'empressement des disciples dans les Actes des Apôtres. On comprend aussi que rien ne saurait les empêcher d'annoncer le Christ ressuscité à tous les hommes, pas même les menaces qui leur sont adressées par ceux-là mêmes qui ont crucifié Jésus. Est-ce du courage ? Est-ce de la folie ? La réponse est donnée par Pierre et Jean : Est-il juste devant Dieu de vous écouter plutôt que d'écouter Dieu ? En choisissant le Christ, ils ont choisi d'obéir à Dieu en toutes choses. S'ils sont fous, ils sont fous de la folie de même de Dieu qui a choisi de ressusciter Jésus d'entre les hommes et d'offrir ainsi aux hommes un chemin vers le Vie en plénitude. Comment résister à cet appel ?


Octave de Pâques : Vendredi

Décidément, ce tribunal n'a pas de chance. Il avait jugé Jésus, l'avait reconnu coupable parce qu'il fallait qu'il meurt ;il pensait ainsi le faire taire et faire oublier jusqu'à son nom. Et voilà que quelques semaines plus tard, ce même tribunal se réunit pour juger deux Apôtres, deux disciples de ce Jésus. Et il doit endurer la prédication de Pierre qui ne cesse d'invoquer le nom de Jésus pour justifier ce qui leur vaut d'être accusé (avoir guéri un infirme au nom de Jésus). Les juges pensaient sans doute faire taire les Apôtres en les trainant au tribunal ; mais voilà, c'est raté ! Ils vont apprendre que l'annonce de la résurrection de Jésus ne souffre pas de délai ; les disciples de Jésus ne peuvent tout bonnement se taire. Ils ont conscience de ce que cette nouvelle peut changer dans la vie des hommes et ils le font savoir. Ce qui est en jeu, c'est le salut des hommes, ni plus, ni moins. Le plus surprenant, c'est peut-être Pierre : lui qui avait renié Jésus dans la cour de ce même tribunal, le voilà qui prend sa défense, qui parle de lui librement. Envolée la crainte ! Il ne reste que le désir de sauver ceux pour qui Jésus a donné sa vie. Il ne reste que le désir de rendre manifeste le triomphe de Jésus, le triomphe de la vie. Que pourra faire ce tribunal contre ce désir ? Pourra-t-il longtemps encore s'opposer au désir de Dieu ?


Octave de Pâques : Jeudi 

Pour la seconde fois, Luc nous montre que Jésus ouvrit ses disciples à l'intelligence des Ecritures. Que voulez-vous : la nouveauté de la résurrection d'entre les morts exige un peu de catéchèse, et nécessite de bien relire la Loi et les Prophètes pour comprendre que Jésus n'est pas un imposteur, qu'il est bien le Messie attendu et que tout s'est passé selon les Ecritures. Et qui, mieux que Jésus, pour faire cette relecture puisqu'il vient du Père et est retourné au Père ? Bien sûr, il y a les signes de vie qu'il ne cesse de semer depuis le matin de la résurrection, mais une bonne explication de texte, c'est toujours bon à prendre.
Une bonne explication de texte : c'est aussi ce que fait Pierre, à partir de la Pentecôte. Hier, la liturgie nous rapportait comment, à l'image de son Maître et Seigneur, il guérissait un infirme de naissance et le voilà expliquant qu'il n'a rien fait d'extraordinaire ; en fait, s'il a pu guérir cet homme, c'est parce que Dieu est intervenu dans la vie des hommes, une fois de plus, en ressuscitant Jésus. C'est en son nom que l'homme a été guéri ; c'est lui qu'il faut suivre ; c'est en lui qu'il faut croire désormais pour obtenir le salut promis. Il n'y a rien de très nouveau finalement, puisque Dieu manifeste ainsi sa fidélité à son alliance et à sa Parole. Mais peut-être avions-nous oublié Dieu ; peut-être avions-nous oublié que Dieu intervient dans notre histoire : en Jésus ressuscité, il l'a fait de telle manière qu'on ne devrait plus l'oublier ! C'est à espérer !


Octave de Pâque : Mercredi

J'aurais aimé être avec les disciples d'Emmaüs et entendre Jésus lui-même expliquer les Ecritures et relire pour ses amis tout ce qui le concernait ! Vous rendez-vous compte de la chance qu'ils ont : une leçon de catéchèse post-pascale permettant de comprendre la foi en Jésus, mort et ressuscité ! Bon, il est vrai qu'ils ne comprennent peut-être pas tout, mais leurs coeurs se réchauffent et ils bénéficient en plus d'un signe, donné par Jésus ; et cette fois, ils comprennent tout. Ils le reconnaissent à un morceau de pain rompu. Des signes de sa présence, voilà ce que sème Jésus au matin de Pâques.
Des signes de la présence du Ressuscité, voilà ce que sèment les Apôtres de Jésus après la Pentecôte. Forts de l'Esprit du Ressuscité, ils agissent comme lui auprès de cet infirme de naissance. Pierre le dit bien : ce qu'il fait, il le fait au nom de Jésus. La force de vie qui est dans le Ressuscité se répand aux hommes par ses Apôtres : et la vie des hommes en devient meilleure. Des signes de vie, voilà ce qui nous est donné pour affermir notre foi en la résurrection. Des signes de vie, voilà ce que nous pouvons semer pour que le coeur des hommes se laisse convaincre et pour que le Royaume annoncé par Jésus soit perceptible.


Octave de Pâques : Mardi

Croire en la résurrection, est-ce si simple ? Je ne sais pas, mais je sais que ce n'est pas plus simple ou plus difficile aujourd'hui que cela ne l'était pour les premiers disciples. Il leur a fallu du temps pour entrer dans la nouveauté de cet événement. Regardez Marie-Madeleine : elle connaissait bien Jésus, et pourtant, lorsqu'elle le voit, elle ne le reconnaît pas, elle le prend pour le jardinier ! Est-ce Jésus qui était différent ou est-ce elle qui a eu besoin de temps pour accueillir la nouveauté de la résurrection et y croire vraiment ? Il lui faut, comme il nous faut aujourd'hui, cette rencontre avec le Ressuscité qui lui permet de dépasser son désarroi. Il lui faut, comme il nous faut aujourd'hui, une parole de Jésus, pour qu'elle reconnaisse sa voix.
Nous continuons d'entendre la voix du Ressuscité par son Eglise qui ne cesse d'annoncer ce grand mystère d'un Dieu qui s'offre, meurt et ressuscite pour notre vie. Ce n'est que dans la rencontre personnelle avec lui que nous pourrons entrer dans ce mystère et en vivre vraiment. A ceux qui ne croient pas ou qui ont du mal à croire, il n'est donné aujourd'hui que le témoignage des chrétiens et de l'Eglise pour entendre le Christ leur dire : Qui cherchez-vous ? Il n'y a aujourd'hui que le témoignage des chrétiens réunis en Eglise pour permettre aux hommes et aux femmes qui cherchent Dieu d'engager un chemin vers le baptême, sacrement qui nous permet de passer de la mort à la vie, à la suite du Ressuscité. A nous d'accepter d'être les instruments du Ressuscité pour que sa Parole touche encore le coeur de nos contemporains.


Octave de Pâques : Lundi

Nous en sommes encore tout à la joie de Pâques, à la joie de savoir Jésus ressuscité que nous en avons oublié les adversaires de Jésus. Enfin quoi ! Ils ont mis tant d'efforts pour obtenir sa mort, ils ont tant manipulé l'opinion pour parvenir à leurs fins, qu'ils ne vont sans doute pas accepter sans broncher l'annonce de sa résurrection. Remarquez, ils en étaient tout à la joie d'avoir réussi leur coup qu'ils en ont oublié Dieu qui intervient dans l'histoire des hommes. Ce Jésus, qu'ils ont crucifié, voilà que Dieu l'a rendu à la vie. Et maintenant ? Maintenant, ils n'ont que deux possibilités : soit ils y croient et se convertissent, soit ils continuent de manipuler et de refuser que Dieu puisse avoir le dernier mot. Ils ont payé pour que Jésus soit livré ; ils vont payer pour que la nouvelle soit étouffée ! Le comble serait que les mêmes pièces qui ont servi à acheter Judas, achètent maintenant le silence des soldats.
La jeune communauté croyante, fidèle à Jésus, passé le temps du choc de sa mort et passé le temps de la surprise au matin de Pâques, retrouve, grâce à l'Esprit Saint, de la vigueur et de la force de conviction. Regardez Pierre qui proclame Jésus, mort et ressuscité à ses contemporains ! Les Actes des Apôtres sont pleins de ces témoignages d'Apôtres ou de proches des Apôtres au sujet de Jésus. La nouvelle de sa résurrection se répand.
Et nous ? Quarante jours nous étaient donnés pour nous préparer aux fêtes pascales ; cinquante jours nous sont donnés pour digérer maintenant cette fabuleuse nouvelle de la résurrection de Jésus, de la vie plus forte que la mort. Cinquante jours pour la digérer et la faire nôtre, pour mieux en vivre et mieux l'annoncer. Nous ne pouvons garder le Ressuscité pour nous. Nous devons l'annoncer avec le même courage et le même entrain que Pierre.

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