Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







vendredi 25 décembre 2015

Sainte nuit de Noël - 24 décembre 2015

Il est là, celui que les prophètes ont annoncé !




Après avoir écouté les prophètes Jérémie, Baruc, Sophonie et Michée, voici que retentit en cette nuit sainte un oracle du prophète Isaïe : Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière : et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Rassemblés au cœur de la nuit, nous pouvons comprendre la puissance de cette annonce. A qui ne connaît que les ténèbres, l’annonce du retour de la lumière est une grande joie. 
 
Cette lumière dont parle Isaïe, c’est d’abord la paix retrouvée pour un peuple qui a connu trop longtemps la guerre. Cette lumière qui se lève est pour nous aussi. Depuis quelques mois, le mot de guerre a repris sa place dans notre vocabulaire ; le déploiement des forces de l’ordre et les consignes de sécurité sans cesse répétées nous rappellent cet état d’urgence que nous vivons parce que des fous veulent mener une guerre au nom d’un Dieu dont ils ignorent la tendresse, la bonté et la miséricorde. A l’échelle de nos familles, de nos paroisses, de nos engagements sociaux divers, nous pouvons vivre des petits conflits. Cette lumière qui se lève éclaire la nuit de nos conflits et nous permet de dépasser les oppositions, de faire la paix à une petite échelle afin que puisse naître la paix à une échelle plus grande. L’enfant qui naît en cette nuit est pour nous aussi le Prince de la Paix. 
 
Cette lumière dont parle Isaïe, c’est aussi la joie d’une naissance. C’est à cette naissance que nous devons la paix ; c’est à cette naissance que nous devons l’espérance d’un monde meilleur. Les noms donnés à l’enfant (Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père à jamais, Prince de la Paix) sont un programme de vie. Ils identifient l’avenir de cet enfant et le nôtre. Gouvernés par un tel chef, comment ne pas se réjouir ? Comment n’être pas pleins d’espérance lorsqu’un avenir commun semble à nouveau possible ? 
 
Cette lumière dont parle Isaïe, c’est la manifestation de Dieu au cœur de la vie du monde. Ce Dieu qui avait été mis de côté, rangé aux oubliettes de l’Histoire, le voici qui se manifeste. Et il le fait dans ce que le monde compte de plus beau : la naissance d’un enfant. Et il le fait dans ce que le monde compte de plus fragile : un nouveau-né ! Nul besoin d’avoir été soi-même parent pour sentir la joie monter en nous devant un nouveau-né porteur de promesse de vie, de paix et d’espérance. Cet enfant nouveau-né n’est pas comme les autres enfants qui ont pu naître au même moment que lui. Cet enfant est Dieu, il est la présence et la réalité de l’amour de Dieu à l’œuvre. Comprenant cela, nous comprenons aussi que plus rien, ni personne ne pourra nous enlever cette joie ; plus rien, ni personne ne pourra détruire cette paix obtenue parce que c’est Dieu lui-même qui nous la garantit ; c’est Dieu lui-même qui nous l’offre. 
 
Un enfant nouvellement né, et c’est toute notre vie qui change. Le ciel lui-même se réjouit en cette nuit. Celui que les prophètes de l’alliance première ont annoncé, le voici, couché dans une étable. Une nouvelle ère s’ouvre avec lui ; une nouvelle alliance est proclamée. Nous avons bien raison, en cette nuit, de veiller et de joindre nos voix à celles des anges pour chanter la gloire du Très-Haut. Nous avons bien raison, en cette nuit, de veiller et de nous émerveiller devant cet enfant nouveau-né. Nous avons bien raison, en cette nuit, de nous être déplacé pour venir là et trouver, comme les bergers jadis, celui que Dieu lui-même nous envoie. La première des choses à faire quand Dieu vient à notre rencontre, c’est bien de nous laisser déranger, fût-ce pendant la nuit, pour aller à sa rencontre. Alors oui, regardez et contemplez : Dieu s’est fait homme pour que nous puissions devenir comme Dieu ! Dieu s’est enfermé dans les limites de notre humanité pour que notre humanité puisse se dilater à la mesure de sa divinité. Dieu se fait petit pour que nous puissions grandir ! 
 
Si Dieu se fait homme pour que nous puissions devenir Dieu, alors nos rapports humains changent, parce que désormais nous découvrons Dieu en chaque humain croisant notre route. Comment pourrions-nous vivre en paix avec Dieu alors que nous sommes en guerre avec tel frère qu’il nous donne à aimer ? Le mystère de cette naissance que nous célébrons, c’est le mystère de l’amour à l’œuvre. Dieu se fait enfant parce qu’il nous aime ; Dieu se fait enfant pour que nous comprenions que nous devons aimer à notre tour du même amour. Dieu se fait enfant, et ce n’est plus seulement une lumière qui se lève ; Dieu se fait enfant, et ce n’est plus seulement la paix se fait ; die use fait enfant, et ce n’est plus seulement la vie qui triomphe ; Dieu se fait enfant, et c’est l’amour qui désormais veut régner entre tous. 
 
Devant tant de promesses désormais réalisées, devant tant de promesses encore à venir, réjouissons-nous et remercions Dieu de nous aimer autant. Cette nuit, il frappe à notre porte. Ouvrons-lui, car il est enfin là, celui que les prophètes ont annoncé ; ouvrons-lui et accueillons-le pour notre plus grande joie et le salut du monde. Amen.

(Dessin extrait de la revue L'image de notre paroisse, n° 204, décembre 2003, éd. Marguerite)

samedi 19 décembre 2015

04ème dimanche de l'Avent C - 20 décembre 2015

Avec Michée, annonçons : elle enfantera, celle qui doit enfanter.





Nous y sommes presque. Le chemin est bientôt terminé. Il suffit de relire les textes de la liturgie de ce 4ème dimanche pour s’en rendre compte. Plus nous approchons du but, plus les détails sont précisés. Le doute n’est plus permis : l’heure et le jour sont proches. 
 
Remarquez : après la joie annoncée par Sophonie dimanche dernier, nous nous en doutions un peu. L’oracle de Michée en ce dimanche vient achever de nous rassurer : voici qu’elle enfantera, celle qui doit enfanter. Au cœur du message de Michée, il y a cette certitude de la fidélité de Dieu à son Alliance. Cette certitude nous entraîne à l’espérance. Les promesses faites par Dieu vont se réaliser. Ce n’est plus une vue de l’esprit. Michée précise même l’endroit où cela va se passer : à Bethléem ! J’en entends déjà ricaner : que peut-il sortir de bon de là ? Bethléem n’est rien : le plus petit des clans de Judas, une bourgade sans importance. Dieu peut-il se révéler ici ? Ne choisirait-il pas plutôt Jérusalem dont nous parlait Jérémie, Baruc & Sophonie les dimanches précédents ? N’est-ce pas dans la grande ville que se déroulent les choses importantes ? 
 
Dieu vient surprendre son peuple : il le fait toujours, entre nous. Il est toujours là où nous ne l’attendons pas. A Bethléem plutôt qu’à Jérusalem ; dans un petit enfant, né d’une famille modeste plutôt que dans un palais, dans une famille de roi. Avec Dieu, tout est simple. Il vient, chez nous : c’est bien d’une incarnation qu’il s’agit. Il suit le chemin de tout le monde, passant par Marie comme nous sommes passés par notre mère. Nous pouvons en être déçus ; mais nous pouvons aussi nous réjouir : Dieu va se faire l’un de nous, vivre nos vies, connaître la simplicité, pour ne pas dire la banalité, d’une vie d’homme. Peut-il nous sauver ? Certainement puisqu’il saura ce qu’il faut sauver en nous. Vivant notre vie d’homme tout en venant de Dieu, il pourra mieux que nous affronter nos démons intérieurs, vaincre en nous les ténèbres du péché et de la mort, supprimer tout ce qui  nous retient loin de Dieu. Il pourra nous sauver parce qu’il vient faire la volonté de Dieu. Entre Jésus et Dieu, il n’y a pas l’ombre d’une opposition. 
 
En ce dimanche, ne soyons pas surpris si Dieu vient simplement chez nous, comme tout un chacun. Ne soyons pas déçu qu’il vienne dans un humble hameau à la rencontre de toute l’humanité. Imitons la Vierge Marie, sa Mère et notre Mère : elle a cru, simplement, ce que l’ange lui annonçait de la part de Dieu. Elle a cru et elle a consenti en un OUI qui nous vaut à tous le salut. Pendant ces quelques jours qui nous séparent encore de la joie pleine et entière de Noël, remercions Dieu de venir simplement chez nous ; remercions Marie de l’accueillir simplement au cœur de sa vie ; remercions Jésus d’accomplir la volonté de son Père. Et réjouissons-nous : toutes les promesses faites par les prophètes vont bientôt se réaliser. Jérémie, Baruc, Sophonie et Michée ne nous ont pas trompés. En relisant leurs oracles, nous avons mieux compris ce Dieu qui vient et nous sommes mieux préparés à l’accueillir. Vivons ces derniers jours d’attente dans la patience et la sérénité. Comme Michée nous y invite, n’hésitons pas à proclamer qu’elle enfantera, celle qui doit enfanter. C’est plus qu’une promesse, c’est désormais une certitude. Amen.
 
(Dessin de Mr. Leiterer)

samedi 12 décembre 2015

03ème dimanche de l'Avent C - 13 décembre 2015

Avec Sophonie, réjouissons-nous : le Seigneur est au milieu de son peuple !





Pousse des cris de joie, éclate en ovations, réjouis-toi, bondis de joie ! S’il est une chose sûre lorsqu’on termine la lecture du livre du prophète Sophonie, c’est que la joie ne saurait être une option. Après avoir annoncé tant et tant de malheur pendant une période sombre de l’histoire d’Israël, voilà que le livre de Sophonie s’achève sur cette invitation pressante à la joie. Et Dieu sait pourtant que cela n’était pas gagné ! 
 
Quand vous commencerez la lecture des oracles de Sophonie, vous serez frappés par la violence de l’oracle qui ouvre le livre : Je vais tout extirper de la surface de la terre. J’extirperai hommes et bêtes, oiseaux du ciel et poissons de la mer et ce qui fait trébucher les méchants. Je supprimerai les hommes de la surface de la terre – oracle du Seigneur. Cela s’explique par le contexte politique et social de son époque. Contemporain de Jérémie, Sophonie ne peut que regretter la déliquescence de la société et l’instabilité politique de toute la région. Des peuples nombreux se font la guerre, assoiffés de pouvoir et de vengeance. Israël se trouve balloté entre les camps, bien obligé de participer aux manœuvres politiques et aux jeux des alliances hasardeuses. Les crises politiques se succèdent dans la région et avec elles, la horde des peuples cherchant à envahir les voisins. Ce qui explique que la grande annonce de Sophonie, c’est l’annonce du jour de la colère de Dieu, le Dies irae. Sur les 53 versets que comptent le livre, seul les 7 derniers que nous avons entendus ouvrent une espérance. 45 autres versets ne sont que menaces de destruction, expression de la colère de Dieu. Reste un verset qui peut expliquer cette invitation finale à la joie : Recherchez le Seigneur, vous tous les humbles de la terre, qui mettez en pratique le droit qu’il a établi ; recherchez la justice, recherchez l’humilité, peut-être serez-vous à l’abri au jour de la colère du Seigneur. Il est possible de faire fléchir le cœur de Dieu ; il est possible d’adoucir sa colère en revenant vers lui, en pratiquant sa justice. Dieu reconnaîtra toujours les siens dans les plus humbles. 
 
Au milieu des crises les plus terribles, il y a toujours des hommes et des femmes qui se révèlent, des témoins lumineux de la bonté de Dieu, des témoins courageux de la justice de Dieu. Ils ne sont pas légions, mais ils permettent aux hommes de conserver la beauté de leur humanité. Ils ne cherchent ni à briller, ni à plaire, mais seulement à conserver cette part d’humanité en nous qui est la ressemblance et l’image de Dieu. Les humbles de la terre la sauveront toujours, car Dieu les reconnaîtra et les sauvera au-delà de toute espérance. Les 2 derniers versets du livre qui concluent le passage que nous avons entendu disent bien l’étendue du salut que Dieu offre : Je rassemble ceux qui étaient privés de fêtes… Je vous mettrai à l’honneur et votre renom s’étendra dans tous les pays où vous avez connu la honte. En ce temps-là je vous ramènerai, ce sera au temps où je vous rassemblerai ; votre renom s’étendra et je vous mettrai à l’honneur parmi tous les peuples de la terre quand, sous vos yeux, je changerai votre destinée, dit le Seigneur. Oui, Dieu ne saurait durablement abandonner son peuple ; il aura toujours un cœur attentif à la vie des humbles. Mieux encore, Dieu est présent à son peuple : le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. 
 
C’est cette présence de Dieu au milieu de nous qui est la source de notre joie. C’est cette présence de Dieu au milieu de nous qui est notre assurance au milieu des épreuves. Comme au temps de Sophonie, Dieu fait miséricorde aux humbles de la terre. En cette année jubilaire, la porte sainte qui sera ouverte en cette basilique sera un signe de cette présence de Dieu au milieu de nous et de la joie qu’il nous apporte. Dieu vient faire miséricorde aux miséricordieux. Il se souvient de ceux qui sont fidèles à sa Parole et qui reviennent vers lui, dans l’humilité et la douceur. Nous trouverons notre joie en lui comme lui trouvera sa joie en nous et dans nos œuvres de miséricorde. Avec Sophonie, avec toute l’Eglise, réjouissons-nous : déjà et pour toujours, le Seigneur est au milieu de son peuple. Déjà et pour toujours, il nous offre sa miséricorde et son salut. Allons à sa rencontre ; vivons de sa joie, de son amour et de son pardon. Amen.  

(Dessin de Mr. Leiterer)

samedi 5 décembre 2015

02ème dimanche de l'1vent C - 06 décembre 2015

Avec Baruc, marchons vers la cité de Dieu.




Très certainement, des hommes ont regretté de n’avoir pas écouté le prophète Jérémie quand il annonçait la guerre si le peuple ne revenait pas vers Dieu. Le pire est arrivé : une puissance étrangère a ravagé le pays et déporté la population. Toutes les promesses de Dieu semblent réduites à néant : il n’y a plus de terre promise, plus de roi, plus de loi. Y a-t-il seulement encore un Dieu pour Israël ? Le péché d’Israël est-il tellement grand que Dieu se soit retiré définitivement ? Le peuple est-il abandonné, coincé dans cet exil qui n’en finit pas ?  Telle est la situation lorsque se lève un croyant, Baruc, pour redonner le moral à ce peuple égaré loin de chez lui. 
 
Ce qu’il annonce, c’est d’abord un changement d’attitude : Quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours. Nous sentons de suite qu’il va y avoir du neuf. Dieu n’a donc pas oublié son peuple, il va même déployer ta splendeur partout sous le ciel. Oui, c’est à une espérance qu’il nous invite, espérance fondée sur le retour en grâce devant Dieu et une conversion profonde. Des mots qui étaient devenus étrangers retrouvent leur splendeur : Justice, Paix, Gloire de la piété envers Dieu. C’en est fini d’être réduit à néant chez un peuple étranger ; c’en est fini de vivre sous la domination de dieux étrangers. 
 
Ce qu’il annonce encore, c’est le retour imminent à Jérusalem. Non seulement Dieu va permettre que le peuple soit sauvé, mais il va le restaurer dans ses droits. C’en est bien fini de l’exil. Baruc invite à se mettre en route, à marcher vers la cité de Dieu. Rien ne s’opposera à ce retour triomphal, bien au contraire : Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu. 
 
Bien des siècles plus tard, Jean le Baptiste invite, comme Baruc, à un retour en grâce. Il reprend au prophète Isaïe des mots presque identiques à ceux de Baruc pour annoncer, non pas une nouvelle marche du peuple, mais la venue de Dieu lui-même : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Nous comprenons que ce peuple, dont Baruc annonçait le retour à Jérusalem, s’est certainement à nouveau détourné de Dieu pour que non seulement Jean le Baptiste proclame un baptême de conversion, mais encore annonce la venue du Seigneur lui-même. Sans doute faut-il que Dieu se dérange en personne pour que l’homme comprenne, pour que l’homme se convertisse enfin et suive le chemin du Seigneur. 
 
Des siècles après Baruc et Jean le Baptiste, nous sommes toujours encore invités à marcher vers la cité de Dieu, à préparer le chemin du Seigneur. Nous sommes invités, non pas à vivre le souvenir de la venue première de Jésus dans l’histoire des hommes, mais à vivre et reconnaître sa venue dans notre histoire, aujourd’hui. Nous sommes concernés, personnellement, par ces appels de Baruc et Jean le Baptiste. La Babylone de notre exil loin de Dieu, ce peuvent être nos soucis quotidiens, la peur du présent en cette période troublée, l’incertitude devant l’avenir, en un mot tout ce qui nous retient loin de Dieu ou nous le fait juste oublier. Ce n’est pas que nous serions incroyants, juste trop préoccupés pour penser encore à lui. Baruc et Jean le Baptiste viennent nous le remettre devant les yeux, en tête de listes de nos priorités. Marchons à sa rencontre, et avec lui, montons à la cité de Dieu. Amen.
 
(Dessin de Mr Leiterer)