Des publications pour les servants d'autel
Déjà avant d'être prêtre, j'ai été sensible à la liturgie. Comme beaucoup, j'ai été servant d'autel dans mon enfance et mon adolescence. Devenu prêtre, j'ai toujours accordé beaucoup d'importance à ces jeunes, garçons et filles, qui s'engagent chaque dimanche à servir l'autel pour permettre à celles et à ceux qui participent à l'Eucharistie de mieux encore la vivre. C'est à leur intention que j'ai publié trois ouvrages :
Un livre pour la formation des servants
Serviteurs du Christ ! Mon dernier ouvrage pour les servants d'autel : vous y trouverez des informations sur le mobilier liturgique, les vêtements liturgiques, le déroulement de la messe, les services particuliers, les textes de la messe de St Tarcisius, un chant de Michel Wackenheim (Avec Tarcisius), bref tout ce qu'il faut pour la formation des servants d'autel. Il est paru en 2011 aux éditions du Signe.
Un jeu : L'année liturgique
Publié en 2010, aux éditions du Signe, ce jeu est une adaptation d'un jeu suisse-allemand qui permet aux joueurs de découvrir l'année liturgique.
Un livre de prière
Paru en 2009 aux éditions du Signe, ce livre contient une prière, appuyée sur la Parole de Dieu, pour chaque dimanche de l'année, pour les fêtes et quelques célébrations particulières : mariage, baptême, funérailles... Pour prier avec les autres servants et le prêtre avant de quitter la sacristie pour célébrer la messe.
Une homélie
Cet été, plus de 52 000 servants d'autel de toute l'Europe vont se retrouver à Rome pour le 10ème pèlerinage international organisé par le CIM (instance européenne des servants d'autel). Ils iront Boire à la Source véritable, et s'enrichir par les échanges nationaux et internationaux. 126 français particperont à ce rassemblement.
Boire à la Source véritable
C'est le mot d'ordre du dixième pèlerinage international des Servants d'Autel à Rome. Petit à petit, ils arrivent, de 19 nations d'Europe, dans la ville éternelle. Ils sont reconnaissables à leur foulard, marqué du logo de ce rassemblement. Ils seront plus de 53000 d'ici mardi 03 août pour vivre ensemble une veillée de prière place Saint Pierre et l'audience pontificale du mercredi 04, à l'occasion des 50 ans du C.I.M. (Coetus Internationalis Ministratium), l'association européenne qui réunit les responsables diocésains des servants d'autel européens.
Place saint Pierre, ils seront accueillis par la statue de saint Tarcisius, leur saint patron. Elle est un don des servants suisses. Elle trouvera sa place, dès le lendemain du rassemblement aux catacombes saint Calixte, lieu de sa sépulture.
Homélie donnée en St Louis des Français à Rome le 04 août 2010, dans le cadre du pèlerinage à Rome organisé par le C.I.M.
Après deux journées de pèlerinage international, nous voici rassemblés en terre de France avec nos amis luxembourgeois pour rendre grâce et faire mémoire d’un saint bien français, quoique devenu une figure pour l’Eglise du monde entier : saint Jean-Marie VIANNEY, prêtre, curé d’Ars, patron des curés du monde entier. Pour certains, ce saint sent un peu la naphtaline, vous savez, ce produit que nos grands-mères mettaient dans les armoires pour protéger les vêtements des mites. Pourtant, il me semble que son message reste d’une terrible actualité et comporte une éternelle jeunesse. A sa manière, il a invité les hommes de son temps – et puisqu’il est saint, les hommes de tous les temps – à boire à la source véritable.
Saint Jean-Marie VIANNEY n’est pas un intellectuel ; sa scolarité est plutôt cahotique, difficile. Il n’est pas fait pour les études. Par contre, il a un solide bon sens, un vrai amour des personnes qu’il rencontre et un grand sens de Dieu. Comme quoi, on n’apprend pas tout dans les livres. Je dirais qu’il a une sagesse et une autorité naturelles. Quand on relit sa vie, on peut être légitimement surpris qu’un simple prêtre comme lui attire autant les foules autour de lui. Même les plus grands intellectuels de son époque, y compris de grands esprits religieux, viendront jusqu’à Ars pour le rencontrer, l’écouter et en repartiront comblés. Vous comprenez bien que ce n’est pas tant ce petit bout d’homme qu’ils viennent voir, mais plutôt, à travers lui, Celui dont il parle si bien et dont il voudrait que tous les hommes le connaissent mieux, le connaissent bien : Dieu le Père, manifesté en Jésus Christ, qui a donné sa vie par amour des hommes, pour les libérer du péché et de la mort. La pastorale du curé d’Ars est tout entière marquée par le sacrement du pardon et de la confession. Il faut que les hommes reviennent à Dieu d’un cœur confiant, il faut que les hommes sentent que Dieu les aime. Et où peuvent-ils le mieux faire cette expérience si ce n’est en confession, lorsque, reconnaissant leurs péchés, ils se sentent aimés davantage encore de Dieu, rétablis dans leur dignité de fils et de filles de Dieu ?
Ce n’est donc pas un hasard si nous avons entendu, en première lecture, ce passage du prophète Ezéchiel. J’avoue qu’il m’a longtemps interpellé. En effet qui n’est pas d’accord avec Dieu lorsqu’il dit que le méchant, s’il ne se détourne pas de sa méchanceté, sera puni ? Qui n’est pas davantage d’accord avec Dieu lorsqu’il dit que le méchant qui se détourne de sa méchanceté sera sauvé ? Nous avons tous envie d’une seconde chance, nous avons tous envie de nous corriger dans nos travers et de voir nos efforts reconnus et récompensés ! Mais franchement, peut-on être d’accord encore lorsqu’un homme juste toute sa vie se trouve condamné pour un acte mauvais ? En fait, il faut comprendre le texte comme un appel à ceux qui voient vivre les autres, bons ou méchants. C’est un appel pour nous tous à ne pas rester indifférents à ce que vivent nos frères et sœurs en humanité. Dieu s’adresse d’abord à son prophète : si tu vois et que tu n’avertis pas ! Ou si tu vois et que tu avertis…
Bien sûr, nous pourrions dire que cela s’adresse d’abord aux prêtres aujourd’hui. Ils sont établis, comme Ezéchiel, pour être les guetteurs. Ils sont ceux que Dieu a choisis pour donner aux hommes la parole de Dieu et leur faire comprendre ce que Dieu attend d’eux. Mais ne sommes-nous pas tous responsables de la foi des autres ? N’avons-nous pas tous à veiller sur nos frères pour qu’ils ne s’éloignent pas de Dieu et ne se détournent pas du bien ? N’avons-nous pas tous à être artisans de paix, miséricordieux, pleins d’attention pour celles et ceux que Dieu met sur notre route ? Si les prêtres sont plus particulièrement appelés à témoigner du pardon que Dieu offre aux hommes, nous pouvons tous, fraternellement, nous corriger les uns les autres. En tous les cas, nous pouvons vivre de telle manière que personne déjà ne trébuche à cause de nous. Nous pourrions ici relire les béatitudes pour comprendre comment nous sommes responsables de la foi des autres. La manière dont je vis ma relation à Dieu est un témoignage pour tous mes frères et sœurs. Et chacun de nous peut beaucoup pour aider quelqu’un à sortir du mal qui le ronge. Seuls les prêtres peuvent donner le pardon qui vient de Dieu, mais tous peuvent aider quelqu’un à y voir clair dans sa vie et l’inciter à vivre cette démarche de réconciliation avec Dieu et les frères.
Servants et servantes d’autel, vous pouvez être en première ligne dans ce service aussi, à commencer par votre propre groupe. Nous savons tous qu’il n’est pas toujours facile de vivre ensemble et que le copain d’aujourd’hui peut être un adversaire de demain. Combien de tensions quelquefois inutiles même entre servants, à cause de tel ou tel poste que j’aurais voulu assumer mais qu’un autre a pris. Combien de petites jalousies entre servants pour un encensoir, une meilleure place, un service plus visible !
En suivant Jean-Marie VIANNEY pour boire à la source véritable, nous découvrons la force du pardon, la puissance d’une humilité vraie, la fécondité d’une vie à l’écoute de la Parole de Dieu. Aujourd’hui encore, par votre service à l’autel, service de Dieu et des frères, vous pouvez l’aviser, lui Dieu, et vous laisser aviser par Dieu, en Jésus Christ. Ainsi, non seulement vos cœurs, mais les cœurs des hommes et des femmes qui vous verront servir, seront tournés vers Dieu, pour sa plus grande gloire et le salut de tous. Amen.