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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







vendredi 25 mai 2012

Pentecôte B - 27 mai 2012

En Jésus ressuscité, nous voici éclairés.


Permettez-moi un petit jeu pour commencer ; il est simple, rassurez-vous. Il vous suffit de répondre à cette simple question : qu’est-ce que l’Esprit Saint ? Je ne sais pas si cela doit nous rassurer, mais les catholiques en général sont plutôt mal à l’aise avec lui dès qu’il s’agit de le définir. Nous serions orientaux que cela nous poserait moins de problème. Mais voilà, nous sommes occidentaux, et français de surcroît (c’est-à-dire cartésiens), et du coup cela nous complique la tâche. Parler de Dieu le Père ou de Jésus Christ, Fils de Dieu ne pose pas trop de difficultés. Après tout, chacun de nous a eu un père, on voit à quoi cela peut correspondre. De même Jésus : il a vécu au milieu de nous, même si cela fait longtemps ; il nous reste des écrits pour parler de lui. Mais l’Esprit Saint, cela nous n’avons pas en famille. Cela ressemble à quoi ? Cela sert à quoi ? Nous voilà bien embêtés ! Alors partons de ce que Jésus nous en dit : Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.


L’Esprit Saint, le Défenseur : voilà d’emblée précisé sa mission essentielle, puisqu’elle devient son nom. Il est celui qui va nous défendre, au sens de protéger et non pas d’interdire. Il va nous protéger du Mal. Relisez le passage de la lettre aux Galates que nous avons entendu. Vivre sous la conduite de l’Esprit Saint, c’est se libérer des tendances égoïstes de la chair. Celui qui vit de l’Esprit Saint ne se laisse plus aller à la débauche, l’impureté, l’obscénité, l’idolâtrie, la sorcellerie, la haine, les querelles, la jalousie, la colère, l’envie, les divisions, le sectarisme, les rivalités, les beuveries, la gloutonnerie et aux autres choses du même genre. On n’ose même pas les imaginer ! Celui qui vit de l’Esprit Saint vit dans l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, l’humilité et la maîtrise de soi.

Nous pouvons vivre ainsi, vivre comme Dieu nous le demande, parce que l’Esprit Saint qui nous y aide, vient d’auprès de Dieu et nous est envoyé par Jésus. Après avoir donné sa vie pour nous, il nous donne encore son Esprit, celui qui, durant sa vie terrestre, l’a continuellement uni à Dieu son Père. Il n’y a donc pas à se vanter de vivre ainsi : tout nous est donné ! Regardez les Onze Apôtres au moment de la Pentecôte : jusqu’à présent, depuis la mort de Jésus, ils vivaient enfermés, par peur. L’Esprit Saint vient, et ils sortent parler à tous de ce Jésus, mort et ressuscité, si bien, que tous ceux qui étaient présents les entendaient proclamer dans leurs langues maternelles les merveilles de Dieu. Onze bonhommes qui s’adressent à quinze peuples différents, et tous comprennent ! Si l’Esprit Saint ne venait pas de Dieu, comment Dieu ferait-il pour se faire comprendre à travers ces Onze qui n’ont pas fait de fac de langues orientales ? L’Esprit Saint se joue des barrières que les hommes peuvent élever entre eux ; quand il souffle, tous partagent le même esprit de famille, tous comprennent.

Enfin, l’Esprit Saint est celui qui rend témoignage en faveur de Jésus. Puisqu’il vient d’auprès du Père, puisqu’il est l’esprit de Jésus même, il est celui qui nous permet de toujours mieux comprendre qui est Jésus pour nous, quelle est son œuvre d’amour en notre faveur. Tu veux mieux connaître Jésus ? Demande à l’Esprit Saint. Tu veux mieux comprendre ce qu’il nous a dit ? Demande l’aide de l’Esprit Saint. Tu veux vivre comme Jésus ? Demande l’Esprit Saint. L’Esprit est un don inépuisable que Dieu nous fait ; nous ne le demanderons jamais assez ; nous n’arriverons jamais à l’épuiser. Toujours il nous est donné ; toujours il sera avec nous, si nous savons l’accueillir et le laisser agir en nos vies.

En ces temps où de nombreux chrétiens sont frileux devant un avenir morose, voire sombre, osons demander une nouvelle Pentecôte au Seigneur. Osons croire que l’Esprit Saint ne nous manque jamais et agissons avec lui, pour la gloire de Dieu et le salut du monde. En Jésus ressuscité, nous voici pleinement éclairés par l’Esprit qui nous guide, nous protège et nous enseigne. Comme les Apôtres, laissons là nos craintes et sortons annoncer les merveilles de Dieu à notre monde. Le seul risque que nous prenons, c’est que les gens nous écoutent et nous prennent au sérieux, comme ils l’ont fait jadis avec les premiers disciples. N’est-ce pas ce que nous souhaitons pour notre monde : qu’il soit uni, en paix, autour de notre Sauveur ? Par la grâce de l’Esprit Saint, osons ! Amen.


(Image de Jean-François KIEFFER, Couleurs d'Evangile, éd. Siloé)

vendredi 18 mai 2012

07ème dimanche de Pâques B - 20 mai 2012

En Jésus ressuscité, nous voici envoyés !


Jésus est parti ; il est retourné chez son Père ; et maintenant, qu’allons-nous faire ? Attendre qu’il revienne dans la gloire comme il l’a promis, en espérant que cela ne prenne pas trop de temps ? Chercher un remplaçant, qui resterait bien visible et qui chasserait ce sentiment de solitude qui quelquefois nous envahit ? Et si nous restions simplement fidèles à Jésus et à sa Parole ? Et si nous le prenions simplement au sérieux ?


Si nous prenions Jésus au sérieux, nous irions dans ce monde vers lequel il nous envoie pour accomplir la mission de tout baptisé : être témoin de sa résurrection. Jusqu’à l’Ascension, Jésus se révélait lui-même aux hommes. Maintenant qu’il est parti, c’est aux disciples de prendre le relais. D’où le remplacement de Judas par quelqu’un qui a accompagné le groupe des disciples durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi eux, depuis son baptême par Jean jusqu’au jour où il a été enlevé. La mission de Jésus (porter aux hommes la Bonne Nouvelle du salut) devient la mission des Apôtres, la mission de l’Eglise. Jésus avait appelé douze hommes à le suivre de plus près ; il faut reconstituer ce groupe. Le sort tombe sur Matthias. Mais l’existence de ce groupe reconstitué ne signifie pas pour autant que la mission leur est réservée. Chaque croyant au Christ est témoin, chaque croyant au Christ est disciple, chaque croyant au Christ est donc envoyé. Chacun à sa manière, chacun dans la portion de monde où il vit.

Quel est ce monde où il nous envoie ? Il nous envoie dans nos propres familles pour que nous y vivions de sa Parole. N’est-ce pas le premier lieu à évangéliser pour transformer notre monde ? La famille est bien le premier lieu où la foi au Christ Sauveur peut naître, grandir et s’épanouir. Il nous envoie ensuite dans nos communautés pour vivre avec nos frères et sœurs croyants cet amour qu’il nous a manifesté. A chacun d’y tenir sa place pour qu’aucune force ne manque à l’Eglise dans l’accomplissement de sa mission. Il nous envoie enfin dans le vaste monde, ce monde qui ne lui est pas forcément acquis, ce monde qui nous a pris en haine quelquefois parce que nous ne vivons pas toujours selon l’air du temps, parce que nous ne renonçons ni à l’amour de Dieu, ni à l’amour du prochain dans un monde de plus en plus individualiste et indifférent. Comment tenir dans ce monde si nos familles et nos communautés se divisent et se déchirent ? Nous sommes dans ce monde sans être de ce monde, puisque nous croyons qu’il est possible de vivre dans l’amour, sans haine, sans mal, sans faire souffrir les autres. Tant que ce monde n’aura pas reconnu l’Amour, tant que ce monde sera soumis aux forces de mort et de péché, nous ne serons pas du monde. Notre mission est de préparer ce monde, de travailler ce monde pour qu’il reconnaisse l’amour que Dieu porte à chacun et qu’il vive de cet amour. C’est pour cela que le Christ nous envoie dans ce monde qui l’a rejeté et pour le salut duquel il a livré sa vie en croix.

A ceux qui pensent que c’est là mission impossible, il faut rappeler sans cesse que le Christ est ressuscité, qu’il a vaincu la mort et que nous sommes envoyés pour témoigner de cette victoire afin que le monde sache qu’il est sauvé. Jésus a quitté ce monde non sans l’avoir d’abord sauvé, racheté au prix de sa propre vie. Il ne nous laisse pas orphelin, il nous accompagne et veille sur nous. C’est bien pour nous en assurer toujours davantage que l’Eglise nous a fait prier ainsi au début de notre eucharistie : Entends notre prière, Seigneur : nous croyons que le Sauveur des hommes est auprès de toi dans la gloire ; fais-nous croire qu’il est encore avec nous jusqu’à la fin des temps, comme il nous l’a promis. Laissons-nous donc envoyer par le Ressuscité pour être ses témoins jusqu’à son retour. Amen.


(Image de Jean-François KIEFFER, Mille images d'Evangile, éd. Presse d'Ile de France)

mercredi 16 mai 2012

Ascension du Seigneur - 17 mai 2012

En Jésus ressuscité, nous voici baptisés !


La joie de Pâques retomberait-elle aujourd’hui, alors que nous célébrons le retour vers le Père du Christ ressuscité ? Notre joie s’éteindrait-elle avec la perspective de ne plus le voir physiquement présent au milieu de nous ? Certainement pas : plus que jamais, la joie de Pâques illumine nos vies justement parce que celui qui a vaincu la mort s’en retourne désormais chez son Père. Durant quarante jours, il a fortifié notre foi, réveillé notre espérance et stimulé notre charité. Désormais, en Jésus ressuscité, nous voici baptisés !


L’expression peut sembler curieuse et pourtant elle dit mieux que toute autre expression notre participation au mystère du Christ lui-même. Etre baptisé, c’est bien plus qu’être disciple ; c’est bien plus qu’être bien-aimé ; c’est bien plus qu’être ami. En fait, c’est tout cela à la fois et quelque chose de plus grand. En effet, vous pouvez vous considérer comme disciple du Christ sans être forcément baptisé : vous vous intéresseriez alors surtout à son enseignement mais sans vraiment vous investir ; un peu à la manière scolaire ! Vous pouvez considérer que vous êtes bien-aimés de Dieu sans vous attacher à la personne du Christ puisque Dieu est amour et qu’il aime tous les hommes, que ceux-ci croient au Christ ou non. Vous pouvez vous considérer amis du Christ sans être baptisé si vous recherchez honnêtement Dieu et que, dans votre réflexion, vous trouvez la personne du Christ attirante, intéressante pour votre vie. Pas besoin d’être baptisé pour cela ! J’en veux pour preuve les catéchumènes qui un jour découvrent le Christ, choisissent de faire un bout de route qui les conduira, après un temps plus ou moins long, au baptême. Durant leur temps de préparation, ils sont bien-aimés, ils sont disciples et se découvrent amis du Christ. Mais viendra le jour où ils seront baptisés, en Jésus ressuscité. Etre baptisé est donc bien quelque chose en plus de tout le reste. Mais si vous pouvez être bien-aimé, disciple et ami sans être baptisé, vous ne pouvez pas être baptisé sans être tout le reste.

Alors c’est quoi, être baptisé ? Être baptisé, c’est être plongé dans la mort de Jésus pour en ressortir vivant à la suite du Christ. C’est accueillir la vie du Christ dans sa propre vie. C’est devenir un autre Christ. C’est en tout être identifié au Christ. Avec le baptême, plus rien n’est comme avant parce que je suis déjà sauvé par la mort et la résurrection du Christ dont j’accueille toute la vie en moi. Cela signifie que j’ai renoncé au Mal et que j’ai choisi de vivre comme le Christ, entièrement donné à Dieu et aux autres. Avec le baptême, plus rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur puisque désormais nous lui sommes configurés. Marc, dans l’évangile entendu en ce jour, identifie à l’extrême le baptisé avec le Christ : en son nom, ils chasseront les esprits mauvais ; ils parleront un langage nouveau ; et s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. Ce que Jésus a fait, le baptisé devient capable de le faire puisque désormais le Christ vit en lui.

On comprend alors que la joie de Pâques n’est en rien diminuée, au contraire ; le baptisé est celui qui vit de cette joie en permanence. Il vit du Christ ressuscité, il vit avec le Christ ressuscité, il vit pour que le Christ ressuscité continue d’être porté aux hommes et aux femmes de son temps. Le baptisé est un authentique ambassadeur du Christ ressuscité, ambassadeur qui désire toujours plus vivre de celui qui l’a appelé des ténèbres à la lumière. Comme elle devient vraie alors la prière qui conclura notre célébration, après la communion : elle nous dit tout le mystère de cette fête qui réjouit nos cœurs parce que déjà nous sommes, en Jésus ressuscité et élevé dans la gloire, auprès de Dieu. Prenons un temps de silence pour la faire nôtre. Dieu, qui nous donnes les biens du ciel alors que nous sommes encore sur la terre, mets en nos cœurs un grand désir de vivre avec le Christ en qui notre nature humaine est déjà près de toi. Lui qui règne pour les siècles des siècles. Amen.

(Vitrail du Christ, dit de Wissembourg)

vendredi 11 mai 2012

06ème dimanche de Pâques - 13 mai 2012

En Jésus ressuscité, nous voici amis !


Maintenant, je vous appelle mes amis ! Voilà une parole forte de la part de Jésus, une parole qui nous dit l’amour dans lequel il nous tient, une parole qui dit ce qu’il attend de nous : à savoir une réciprocité dans l’amour. Ceci est vrai si j’en crois mon vieux Larousse qui définit l’ami comme une personne avec qui l’on est lié d’une affection réciproque. Attardons-nous donc sur cette parole de Jésus pour mieux la comprendre.

Maintenant, je vous appelle mes amis ! Vous aurez remarqué l’unilatéralité du message de Jésus. C’est lui, et lui seul, qui nous considère comme amis. En règle générale, une amitié se décide quand même à deux. Que veut-il alors nous dire en se prononçant seul, sans nous demander si nous voulons être ses amis ?
Il nous dit d’abord que nous avons du prix pour lui ; nous comptons pour Jésus, plus qu’un serviteur pour son maître. Pour lui, nous ne sommes pas de vagues connaissances ; nous faisons partie de sa vie. N’oublions pas qu’il prononce ces paroles, juste avant sa mort. Ce moment donne tout son poids à cette affirmation de Jésus. Il marche vers sa mort et il le fait pour nous, qui comptons à ses yeux ; pour nous qu’il déclare être ses amis.
En nous disant ses amis, il nous dit ensuite qu’il ne nous cache rien ! Il n’a pas de secret pour nous. Je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître ! C’est bien le propre d’un ami de connaître vraiment celui avec qui il partage une amitié. Ce qui est important pour Jésus, nous le savons désormais.
Enfin, en nous prenant pour amis, il espère quand même un retour d’amitié. Il nous choisit pour amis pour qu’à notre tour nous le choisissions, lui qui va donner sa vie pour notre vie.

Maintenant, je vous appelle mes amis ! Cette amitié que Jésus offre, il l’offre à tous. N’est-ce pas ce que Pierre a compris lorsqu’il a été poussé par l’Esprit chez le centurion Corneille ? Dieu ne fait pas de différence entre les hommes, affirme-t-il en arrivant chez ce païen qui l’a fait chercher. Le signe que cette amitié est offerte à tous, sans distinction, n’est-il pas justement que l’Esprit Saint s’empara de tous ceux qui écoutaient la parole de Pierre ? Je peux comprendre l’étonnement de Pierre et des autres croyants réunis à la vue de ce signe, eux qui pensaient que le Dieu de l’Alliance ne s’adressait qu’au peuple de l’Alliance ; voici que ce peuple prend de nouvelles proportions. Même les païens sont appelés à chanter la gloire de Dieu. Même les païens sont invités à entrer en amitié avec Dieu, puisque c’est pour eux-aussi que le Christ a donné sa vie. Pour entrer dans cette amitié, il suffit d’être ouvert à Dieu comme Corneille a su l’être. Jésus offre son amitié, mais il convient que nous l’acceptions en retour.

Maintenant, je vous appelle mes amis ! Puisque Dieu attend un retour, quel est donc le prix de cette amitié ? C’est tout simplement le prix de l’amour. Jésus a payé ce prix puisque c’est par amour pour nous qu’il a offert sa vie, scellant ainsi l’amitié renouvelée entre Dieu et les hommes. C’est parce qu’il nous aime, sans mesure et sans condition, que Jésus fait de nous ses amis. En retour, il nous demande de demeurer dans cet amour. Voilà une belle expression pour dire que nous accueillons Dieu dans notre vie. Nous demeurons dans son amour, nous habitons dans cet amour. Remarquez bien que jamais Jésus ne demande à ses amis de l’aimer lui ; il leur demande de s’aimer les uns les autres comme lui a aimé. Puisqu’il choisit de faire de tout homme un ami, nous n’avons pas d’autre choix que d’aimer tout homme, pour dire la réciprocité de l’amitié que le Christ nous porte. D’où l’invitation de Jean, dans sa première lettre : Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Et plus loin : Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour. Autrement dit, celui qui n’aime pas, ne partage pas l’amitié que Dieu lui porte. Pire même, il se coupe de l’amour de Dieu, il refuse l’amour de Dieu. Quiconque accepte l’amitié de Jésus, accepte d’aimer comme il est aimé. C’est bien dans l’amour partagé que se trouve la fidélité à l’amitié que le Christ nous offre.

Maintenant, je vous appelle mes amis ! Puissions-nous toujours mesurer la beauté de cette parole et des implications qu’elle comporte pour notre vie. Puissions-nous dire en vérité à Jésus : puisque tu m’as choisi pour être ton ami, je veux te choisir aussi et te suivre sur le chemin de l’amour. L’eucharistie que nous célébrons nous y aide et nous fait grandir dans la fidélité au nom de Jésus. Alors, risquerons-nous d’être amis dans le Seigneur ? Oserons-nous ouvrir la porte, ouvrir nos cœurs à cet homme, ce Dieu pour la vie, qui nous nomme amis ? A chacun d’y réfléchir et de répondre, en toute amitié. Amen.

(Image de Jean-François KIEFFER, Mille images d'Eglise, Presses d'Ile de France)

samedi 5 mai 2012

05ème dimanche de Pâques B - 06 mai 2012

En Jésus ressuscité, nous voici disciples !


Ainsi vous serez pour moi des disciples ! Voici, annoncée par le Christ lui-même, notre identité profonde. Après avoir découvert, durant ce temps pascal, que Dieu nous voulait heureux, qu’il faisait de nous les témoins du Ressuscité et nous considérait comme ses bien-aimés, nous voici appelés à découvrir une autre facette de notre être profond : en Jésus ressuscité, nous voici disciples. Et notre liturgie développe cette identité sous trois aspects.

Nous sommes authentiquement disciples, lorsque comme Paul, nous rencontrons Jésus et que nous parlons de lui. Si vous avez lu les Actes des Apôtres, vous avez peut-être encore en mémoire la conversion de Paul. Voici un homme religieux, pharisien formé par les plus grands maîtres, qui considère que ce nouveau groupe croyant qui monte et qui fait des émules est un danger pour sa foi. Son zèle le pousse à demander au grand conseil l’autorisation de les poursuivre, où qu’ils se cachent, et de les ramener à Jérusalem pour qu’ils soient jugés. Il a compté sans Dieu, sans le Christ ressuscité qui se manifeste à lui sur la route de Damas. Il devient chrétien et le même zèle qui le poussait à rechercher les chrétiens le pousse maintenant à faire connaître cette voie nouvelle. On peut comprendre la réticence du groupe des premiers disciples, mais ceux-ci se laissent vite convaincre par Barnabé : Paul peut désormais prêcher avec assurance au nom du Seigneur dans Jérusalem. Il n’en faut pas plus pour commencer à être un disciple : découvrir Jésus et parler de lui. Car quiconque rencontre Jésus ne peut le garder pour lui. Si Jésus est celui donne sens à ma vie, si son enseignement est Bonne Nouvelle pour moi, il peut l’être pour un autre. Je ne peux que partager celui que j’ai rencontré.

Saint Jean, dans sa première lettre, donne deux autres caractéristiques du disciple : avoir foi en Jésus Christ et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Rencontrer le Christ, l’accueillir dans sa vie n’a pas de sens si ce n’est pas pour vivre comme il le demande. L’amour des autres n’est pas une option, ni un truc en plus : c’est constitutif de notre être chrétien, constitutif de notre être disciple. En fait, nous pourrions même dire qu’avoir foi en Jésus et aimer les autres, c’est une seule et même chose. Certes, vous pouvez aimer les autres sans croire au Christ, et heureusement pour l’humanité. Mais il est impossible de croire en Jésus et de ne pas aimer les autres ; cela ne marche pas ! Supprimer l’amour des autres, et vous n’aurez plus de chrétiens. Cela peut sembler radical, mais cela est vrai !

D’où une dernière caractéristique du disciple donnée par Jean, dans son évangile cette fois : est disciple celui qui est greffé au Christ. Jésus, il ne suffit pas de le rencontrer et de parler de lui : il faut encore en faire le tout de notre vie, le principe de notre vie. D’où l’insistance de Jean sur l’image de la vigne : Jésus est la vigne, nous sommes les sarments. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même ne pouvons-nous pas porter du fruit si nous ne demeurons pas greffés au Christ. Porter du fruit, c’est aimer comme lui nous a aimé ; c’est parler de lui avec assurance ; c’est croire en lui ; c’est permettre à d’autres de le rencontrer… C’est tout simplement vivre en disciple.

Il n’y a finalement qu’un choix à faire : c’est le choix initial : vais-je accepter de rencontrer le Christ en vérité ? Si oui, je me greffe à lui et je vis de sa parole comme le sarment vit de la sève que lui procure la vigne. Prends le temps du silence qui vient et réfléchis : Veux-tu vivre du Christ ? Veux-tu être son disciple ?

(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Mille images symboliques, éd. Les Presses d'Ile de France)