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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 26 février 2011

08ème dimanche ordinaire A - 27 février 2011

Je n'ai de repos qu'en Dieu seul !

Avez-vous bien écouté le psaume de ce dimanche ? Vous savez, c’est cette prière qui vient juste après la première lecture et que nous sommes censés chanter ensemble pour répondre à la Parole de Dieu entendue. En ce huitième dimanche de l’année A, c’est le psaume 61 qui nous est proposé. Il est un psaume qui chante notre confiance en Dieu et qui nous invite à une attitude spirituelle fondamentale : savoir nous reposer en Dieu : Je n’ai de repos qu’en Dieu seul, mon salut vient de lui.
Nous chantons ce psaume aujourd’hui, après avoir entendu le prophète Isaïe nous rappeler que Dieu ne saurait jamais nous oublier. Une femme peut-elle oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même si elle pouvait l’oublier, moi, je ne t’oublierai pas. Parole du Seigneur tout-puissant. Ce qui humainement semble difficilement concevable, mais pourrait être du domaine du possible en certaines occasions (une mère oublier son enfant), pour Dieu, cela est impossible ! Nous sommes, une fois pour toutes, dans la main de Dieu. Et rien ne saurait obliger Dieu à nous oublier. C’est bien cette certitude qui fonde notre repos en Dieu. Au plus fort des tempêtes de notre vie, nous pouvons toujours croire que Dieu est comme une mère très aimante, qui toujours veille sur nous et nous protège. Se reposer en Dieu, c’est d’abord lui accorder cette confiance primordiale et absolue : il est le Dieu avec nous, toujours.

Faisant suite au chant du psaume, la deuxième lecture de ce dimanche vient souligner un autre sens de ce repos en Dieu. Paul rappelle aux chrétiens de Corinthe que seul compte le regard de Dieu sur notre vie. Le jugement des hommes peut être tronqué ; mais le regard que Dieu porte sur nous est toujours juste. C’est pour cela que Paul ne se soucie guère du jugement que les autres portent sur lui ; il ne se juge même pas lui-même. Il laisse ce soin à Dieu qui mettra en lumière ce qui est caché. On peut dire que Paul se repose en Dieu dans tout ce qu’il fait. Il nous faut alors préciser que se reposer en Dieu, ce n’est pas se reposer sur Dieu : Dieu n’agira pas à notre place. Nous reposant en Dieu, nous sommes et nous restons les intendants des mystères de Dieu. Nous devons tenir notre place et faire ce qui est juste et bon pour que ces mystères soient connus et vécus. Ce que l’Evangile de Matthieu entendu en ce dimanche traduit par : Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice. Travaillez à la réalisation de ce Royaume en vivant des relations plus fraternelles, plus justes entre vous. Ce devrait être le seul souci, le reste sera donné par-dessus le marché.

Nous pouvons alors relire l’Evangile de Matthieu, tel qu’il nous est donné en ce dimanche. Nous reposant en Dieu, œuvrant à la venue du Royaume de Dieu, nous aurons fait le choix de l’essentiel, laissant de côté les soucis d’une vie : argent, vêtement, nourriture : toutes choses importantes, certes, mais secondaires par rapport à la recherche du Royaume de Dieu et sa réalisation en nos cœurs. Si nous cherchons l’essentiel (le Royaume), l’important nous sera donné par ce Dieu en qui nous nous reposons. Œuvrant à un monde plus juste, nous nous décentrons de nous-mêmes pour nous ouvrir aux autres et au Tout-Autre.

Nous reposer en Dieu en lui faisant confiance en toute chose, sans nous reposer sur Dieu en attendant qu’il fasse tout à notre place, voilà une attitude spirituelle que le psaume 22, que nous connaissons peut-être mieux, soulignait déjà. Il commence ainsi : le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ! Marchons avec lui ; en fidèles intendants, accomplissons ce qu’il attend de nous et lui-même nous fera reposer sur des prés d’herbe fraîche. Amen.


(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu, voir mes liens)

samedi 19 février 2011

07ème dimanche ordinaire A - 20 février 2011

Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

Stop ! ça suffit ! Il n’est plus possible d’écouter ! Déjà dimanche dernier, Jésus durcissait la Loi en en donnant son interprétation ; mais là, c’est impossible à vivre ! Non seulement nous n’avons plus le droit à la colère, ni à une petite insulte de temps en temps, mais en plus il faudrait se laisser faire, tendre la joue à celui qui nous gifle, donner plus qu’il n’est demandé, et par-dessus tout aimer l’ennemi et prier pour lui ! Et quoi encore ? Ben, juste être parfait comme Dieu est parfait, être saint parce que Dieu est saint !
Voyez-vous, personne n’a jamais dit qu’il était simple d’être chrétien. D’ailleurs, si cela était, cela se saurait et tout le monde serait chrétien ! Non, décidément, ceux qui ont choisi le Christ n’ont pas choisi la voie de la facilité. Ils ont choisi de suivre quelqu’un qui est allé au bout de l’amour en donnant sa propre vie pour la vie et le bonheur de tous. Et si lui, Jésus, est allé jusque là, comment ses disciples pourraient-ils faire moins ? Être chrétien, c’est exigeant, certes, mais c’est beau !

Est-ce que ça ne vaut pas le coup d’essayer de vivre comme Jésus nous le demande ? Vivre sans haine, ni crainte ; vivre, avec visser au cœur, le désir d’un monde nouveau, d’un monde plus juste, plus vrai, plus fraternel. Nous en rêvons tous ; pourquoi ne pas essayer ? Pourquoi n’être pas les premiers ?

Si les paroles de Jésus ne sont que de belles paroles que les autres devraient s’empresser d’appliquer les premiers pour que nous les suivions sur ce chemin, après examen sérieux de leur pertinence, à quoi bon les lire, ces belles paroles ? L’Evangile ne serait que lettre morte ! Or cette parole est parole de vie, parole qui met en route, parole qui libère. Et qui nous libère d’abord de notre égoïsme, de notre désir de toute-puissance, de notre désir de vengeance, de notre désir de possession. L’Evangile est parole de vie qui nous invite à vivre plus grands, à vivre mieux, à vivre comme Dieu.

Certes, ce n’est sans doute pas simple de vivre ainsi, mais ce n’est pas impossible non plus puisque nous avons le Christ avec nous. Le premier, il a vécu cette perfection de l’amour qu’il nous demande ; le premier, il a renoncé à la vengeance en offrant sa vie pour tous, les bons et les méchants. Le premier, il a prié pour ses ennemis, pardonné à ses bourreaux, invité l’humanité à faire un pas de plus à la rencontre de Dieu. Et il nous invite à faire de même, avec l’assurance qu’il serait avec nous, toujours. C’est avec lui que nous vivrons cette perfection de l’amour, parce que c’est avec lui que nous découvrons que nous sommes temple de Dieu, demeure de l’Esprit Saint. Puisqu’il nous a tout donné, puisqu’il habite en nous par son Esprit, nous avons en nous la force nécessaire pour le suivre et vivre selon sa Parole.

En nous demandant d’être parfait comme Dieu est parfait, Jésus nous demande d’accueillir cette perfection de Dieu et de la vivre. Elle nous est donnée. Nous n’avons pas à la construire à la force de notre poignet ; Dieu lui-même parfait notre amour, Dieu lui-même parfait notre désir de sainteté pour nous rendre toujours plus à son image et à sa ressemblance. Accueillons les dons que Dieu nous fait et acceptons d’en vivre. Ainsi nous serons parfaits comme Dieu est parfait. Amen.



(Dessin de Coolus, blog du lapin bleu, voir mes liens)

samedi 12 février 2011

06ème dimanche ordinaire A - 13 février 2011

Si tu le veux...



Si tu le veux, tu peux observer les commandements. On pourrait croire, un peu vite, que tout est dit de nos relations avec Dieu dans cette phrase extraite de notre première lecture. Pourtant, cette affirmation de Ben Sirac le Sage n’est pas aussi anodine que cela. Elle me semble même paradoxale. En fait, elle a quelque chose de libérant et de terrifiant en même temps.

Si tu le veux, tu peux observer les commandements. C’est une liberté qui m’est offerte. Rien ne m’oblige ! Si tu veux… tu peux… Personne ne saurait me contraindre. Je suis libre face aux commandements de Dieu. Une lecture trop rapide pourrait faire croire que je peux donc faire mon marché et choisir les commandements que je voudrais respecter et laisser ceux qui me déplaisent. A l’époque de Ben Sirac, il existe une telle multitude de petits commandements annexes (plus de 600) que personne ne peut les connaître vraiment tous. Si j’en oublie un au passage, ce n’est pas si grave : il me suffira d’invoquer cet argument : Si tu le veux. Je ne suis pas sûr que Ben Sirac visait un relativisme de la Loi de Dieu. Sa proposition se situait plutôt en amont : si tu veux vivre la Loi, vis-la ; si tu ne veux pas, laisse-la. La Loi n’est pas un marché où l’on prend ce que l’on veut. C’est la Loi et toute la Loi ou ce n’est pas la Loi. Ce que Jésus traduira dans l’Evangile par cette phrase : Quand vous dites « oui », que ce soit un « oui », quand vous dites « non », que ce soit un « non ». Tout ce qui est en plus vient du Mauvais. La liberté qui m’est offerte au départ est une liberté qui m’engage. L’homme croyant n’est ni une girouette, ni un culbuto !

Et c’est là que l’on comprend ce que cette affirmation de Ben Sirac a de terrifiant : si je choisis la Loi et que je suis incapable de la respecter totalement, qu’adviendra-t-il ? Mon « oui » peut-il devenir un « non », ou mieux un « peut-être » ? Jésus est clair : oui, c’est oui ; non, c’est non. La liberté qui m’est offerte n’est donc pas un droit à faire n’importe quoi, n’importe quand. La liberté qui est offerte est une liberté initiale, la liberté de choisir un mode de vie, la vie ou la mort, l’eau ou le feu. Il faut choisir un chemin, et le reste suivra, le reste sera donné.

Quand Jésus parle de la Loi, il la relit de manière sévère, à tel point qu’il est légitime de s’interroger qui peut encore la respecter : plus le droit à la colère, ni à l’insulte, pas même un regard d’envie sur quelqu’un ! En fait, ce qui compte pour Jésus, c’est que notre rapport à la Loi dépasse celui des scribes et des pharisiens, dépasse le légalisme forcené. N’oublions pas que Jésus a réinterprété toute la Loi dans un unique commandement qui surpasse tout : Aime Dieu et ton prochain. Dans l’amour, rien ne se fait de mal. Il a dit aussi : ce que tu veux que les autres fassent pour toi, fais-le pour eux ! Voilà deux paroles qui me permettent de poser le choix initial, en toute liberté, avec la certitude que mon « oui » restera un « oui ». Je n’ai plus à craindre d’oublier de respecter un commandement ; dès lors que j’aime vraiment, je suis juste ; dès lors que j’aime, je mets en application la Loi de Dieu.

Si tu le veux, tu peux observer les commandements ! Si tu le veux, tu peux aimer. Il suffit de tourner ton regard vers Jésus Christ. Il te montre le chemin de l’amour véritable ; il te montre le chemin de la Loi parfaite. Et comme se plaisait à dire Saint Augustin : Aime, et fais ce que tu veux !





(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu, voir mes liens)

samedi 5 février 2011

5ème dimanche ordinaire A - 06 février 2011

Être sel de la terre & lumière du monde.


Il y a des dimanches où la Parole de Dieu est difficile à comprendre et des dimanches où même un enfant comprend sans difficulté particulière. Les textes de ce dimanche appartiennent à cette deuxième catégorie, me semble-t-il. Mais ce n’est pas parce qu’ils sont faciles à saisir que nous les vivons facilement. Ce serait trop simple ! Avec vous, je voudrais reprendre les paroles de ce dimanche et comprendre comment nous pouvons vivre avec.

Vous êtes le sel de la terre ; si le sel se dénature comment redeviendra-t-il du sel ? Aucun cuisinier n’imagine que son sel puisse n’avoir aucun goût et ne lui serve plus à relever ses plats ! Un sel sans sel, ce n’est plus du sel : il n’a rien à faire dans une cuisine ; il est devenu inutile. Jésus semble dire que c’est pareil pour le croyant. Le croyant au Christ est celui qui doit donner du goût aux autres, celui qui doit donner du goût à la vie en partageant ce Jésus qu’il a accueilli dans la sienne. S’il ne le fait pas, à quoi sert-il ? L’enseignement de Jésus que nous accueillons semaine après semaine est bien sûr pour nous, pour nous faire grandir, pour nous faire vivre. Mais si nous l’étouffons en nous, si nous le gardons pour nous seul, comment le monde sera-t-il transformé par cette parole d’amour livrée à tous les hommes ? Disciples du Christ, nous avons une responsabilité particulière : faire connaître Jésus, faire aimer sa Parole. Jésus n’est pas un ami secret ; c’est un ami pour tous. Nous aimons bien parler de Jésus lorsque nous sommes entre nous, dans nos réunions de travail paroissial, dans nos rencontres de catéchisme. Mais après ? Une fois rentré, une fois avec nos amis, que devient Jésus ? Que devient sa Parole ? Nous savons tous qu’il n’est pas facile d’en parler autour de nous. Nous considérons que c’est une affaire privée, que ça ne regarde que nous. Jésus nous dit : vous êtes le sel de la terre !
Il nous dit encore : Vous êtes la lumière du monde… on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. Toujours la même notion de partage. Si Jésus est celui qui éclaire ta vie, s’il est celui qui lui donne sens, laisse-toi illuminer par lui et illumine le monde à ton tour de sa clarté. Oser s’affirmer chrétien dans un monde qui ne l’est plus forcément, oser témoigner par sa vie de cette foi que nous confessons dimanche après dimanche, voilà bien notre défi aujourd’hui. Si nous croyons qu’être chrétien enrichit une existence, change une vie en mieux, ne devrait-on pas le crier sur les toits plutôt que de le murmurer dans une église ? En bon français, nous affirmons que notre république est laïque, que nous pouvons y pratiquer notre foi sans déranger les autres. C’est vrai ; nous n’avons ni à déranger, ni à imposer. Mais faut-il se taire pour autant ? Jésus nous dit : vous êtes la lumière du monde.

Le prophète Isaïe nous indique une voie pour être sel de la terre, lumière du monde, sans que cela dérange qui que soit, sans que cela remette en cause les principes républicains. Cette voie, c’est celle d’une foi vécue avec pour mot d’ordre ces simples expressions : Partage ton pain, recueille le malheureux, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable… Fais disparaître le geste de menace, la parole malfaisante ; donne de bon cœur, comble les désirs du malheureux. Le témoignage de la foi ne passe pas que par les mots ; il passe aussi (et surtout) par un art de vivre. Si la foi doit être proclamée dans nos assemblées, elle doit aussi être vécue quotidiennement. Et c’est sans doute ainsi, par notre art de vivre marqué du sceau de notre foi, que nous rendrons le mieux compte de l’espérance qui est en nous. C’est sans doute ainsi que nous serons le plus souvent sel de la terre, lumière du monde.

Dans l’Ancien Testament, il est écrit : Il y a un moment pour tout et un temps pour toute chose sous le ciel (Qo 3, 1). Il suffit de faire la bonne chose au bon moment. Il en est de même de notre manière de témoigner : il est des moments où nous avons à le faire par nos actes ; il est des moments où nous avons à le faire avec nos mots. A ceux qui s’en pensent incapables, Paul rappelle dans la deuxième lecture qu’il l’a lui-même fait craintif et tout tremblant, mais avec la certitude que c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient alors à travers lui. C’est avec la même certitude que nous pourrons rentrer chez nous, sûrs que l’Esprit nous inspirera toujours et les gestes à accomplir et les paroles à prononcer. C’est en laissant l’Esprit agir en nous que nous deviendrons vraiment sel de la terre et lumière du monde pour la plus grande gloire de Dieu. Amen.


(Dessin de Coolus, blog du Lapin bleu, voir les liens)