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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 28 février 2015

02ème dimanche de Carême B - 01er mars 2015

Dieu fait alliance avec l'homme pour que l'homme soit heureux !




C’est une très ancienne histoire que nous raconte le livre de la Genèse : l’histoire de l’alliance entre Dieu et l’homme. Une alliance commencée à la création, recommencée avec Noé, pour que les hommes vivent libres et heureux. Et lorsqu’un jour Dieu fait alliance avec Abraham, voici que cette alliance de bonheur prend visage : le visage de ce fils qui manquait à Abraham pour asseoir sa descendance et réaliser ainsi la promesse de Dieu : tu seras le Père d’une multitude
 
Ce fils donc, Dieu l’offre : y a-t-il plus beau cadeau que celui d’une descendance ? Plus beau cadeau que de savoir que sa propre vie va se poursuivre dans la mémoire des enfants ? Ainsi naît Isaac, l’enfant de la promesse, l’enfant-cadeau de ce Dieu qui fait alliance. Nous imaginons sans peine la joie de ce vieillard à la naissance du fils tant attendu. Mais voilà, le même Dieu qui avait promis l’enfant, le même Dieu qui avait assuré Abraham d’une descendance, ce même Dieu lui réclame à nouveau la vie de cet enfant. Prends ton fils, ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur la montagne que je t’indiquerai. Cruel, direz-vous ! Volonté de Dieu, répond Abraham, qui suit à la lettre les instructions de Dieu. Faut-il être insensible pour agir ainsi ? Ou faut-il au contraire avoir une grande foi en ce Dieu qui s’est déjà manifesté Dieu de l’impossible ? Dieu veut-il réellement le sacrifice de ce fils aimé ? Abraham ne se pose pas de question. Dieu demande, Abraham obéit : Me voici est l’unique parole qu’Abraham sache dire à son Dieu. Grand bien lui fasse ! Son obéissance lui vaut une joie plus grande encore que la naissance de son fils : la joie d’entendre son Dieu lui dire qu’il ne veut pas de sacrifice humain ; la joie d’entendre son Dieu renouveler sa promesse et ses bénédictions pour sa famille. Parce qu’il a fait confiance à Dieu, Abraham vivra heureux ; parce qu’il a fait confiance à Dieu, Abraham sera comblé, avec toute sa famille.
 
Lorsque Paul nous parle de cette alliance de Dieu, il nous dit cette proximité de Dieu au monde des hommes. Une proximité telle, que rien ne peut nous atteindre. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? L’alliance de Dieu est plus que jamais solide ; l’alliance de Dieu est plus que jamais faite pour le bonheur de l’homme. En Jésus, Dieu a délivré l’homme de la mort et du péché. Il lui a donné la victoire sur tout ce qui s’opposait au bonheur des hommes, tout ce qui limitait l’homme, tout ce qui l’enfermait dans sa condition pécheresse. Par la mort et la résurrection de Jésus, les portes de la vraie vie se sont ouvertes. Pour Paul, le bonheur que nous recherchons se trouve donc en Dieu, et en Dieu seul. Plus rien ne peut attenter durablement au bonheur de l’homme qui sait que Dieu est de son côté, selon sa promesse. 
 
Cette promesse de Dieu, Pierre, Jacques et Jean en ont été les témoins privilégiés sur la montagne de la transfiguration. Pendant un instant, ils ont vu Jésus tel qu’il est, dans toute sa gloire. Un moment unique pour leur redonner courage quand viendront les jours de la passion. Un moment unique et une invitation : celui-ci est mon fils bien-aimé : écoutez-le ! Autrement dit, en Jésus, c’est Dieu qui parle aux hommes, comme il le faisait jadis avec Abraham, comme il le fera encore par les prophètes et par la Loi : la présence de Moïse et d’Elie en atteste. Mais Jésus est plus grand que tous les prophètes, plus grand que Moïse, puisque Dieu le reconnaît comme son fils. Comme jadis avec Abraham, l’alliance prenait le visage d’Isaac, la nouvelle alliance de Dieu prend le visage singulier de Jésus ; elle s’écrit dans les gestes et les paroles de Jésus. Connaître Jésus, confesser son nom, écouter sa parole et en vivre : voilà qui nous introduit aujourd’hui, avec certitude, dans cette alliance de Dieu avec les hommes, alliance signée dans le sang de la croix pour notre vie et notre joie. 
 
Aujourd’hui encore, nous sommes invités à écouter Jésus, le fils unique de Dieu. Aujourd’hui encore, nous sommes invités à faire de sa parole le cœur de notre vie, le cœur de notre action. Lorsque nous proclamons notre foi, chaque dimanche, après l’écoute de la Parole de Dieu, c’est bien pour dire notre volonté d’intégrer cette parole, de lui être fidèle et d’en vivre. Nous disons que nous croyons qu’il y a un chemin de vie et de bonheur dans cette parole entendue. Nous disons que nous croyons que cette parole, qui invite à l’amour, au partage, au respect, est le seul chemin possible pour les hommes de vivre en paix, de vivre heureux. 
 
Depuis Abraham, le Père des croyants, jusqu’à Jésus, le Crucifié, Dieu fait alliance avec nous, parce qu’il nous veut vivants, libres et heureux. Ne trahissons pas son alliance en utilisant sa Parole pour nous opposer, voire nous combattre. Mais honorons cette alliance en répandant sa Parole de paix et de pardon, promesse de bonheur pour tous et toujours. Amen.
 
(Image de Jean-François KIEFFER, in Mille images d'évangile, éd. Les Presses d'Ile de France)



samedi 21 février 2015

01er dimanche de Carême B - 22 février 2015

Dieu fait alliance avec l'homme pour qu'il vive !





Voici que moi, j’établis mon alliance avec vous. Après le déluge, c’est en ces termes que Dieu s’adresse à Noé et, à travers lui, à toute l’humanité. Pour bien comprendre cette déclaration de paix entre Dieu et l’humanité, il faut relire le début de l’aventure qui devait unir à jamais Dieu, le créateur et l’homme, sa créature. Le livre de la Genèse, dont ce passage est extrait, ne veut pas dire l’historicité des événements ; il vient en donner une interprétation religieuse, pour ne pas dire mystique. Et qu’apprenons-nous ? Que Dieu a créé le monde et tout ce qui y vit ; qu’il a placé l’homme au sommet de sa création ; que bien vite l’homme s’est laissé submerger par le mal ; que ce mal a fini par engloutir toute la terre. C’est bien ainsi qu’il nous faut comprendre le déluge. Non pas tant comme une punition divine, que comme le constat que l’homme s’est laissé submerger par le mal, à l’image de cette terre dévastée par les flots. Et lorsque le mal submerge l’homme, tout est détruit, dévasté de l’intérieur. Nous en avons eu assez de preuve depuis le début de l’année et jusqu’à ces jours derniers. Il n’y a pas besoin d’un déluge pour détruire l’humanité. La bêtise de l’homme y suffit amplement. 
 
Au milieu de ce mal qui prolifère, il en est un pourtant qui n’est pas comme les autres. Un qui semble avoir gardé le sens du bien et de la justice : Noé. Grâce à lui, l’humanité ne va pas à sa perte ; grâce à lui, quelque chose de neuf sera possible. Une nouvelle humanité sortira vainqueur du déluge ; une nouvelle humanité qui ne se laissera pas envahir par le mal. Il y a ainsi toujours quelqu’un qui peut sauver le tout ; quelqu’un qui, par sa fidélité à l’alliance première, permettra à la vie de gagner et de continuer son œuvre. Elle a bien raison la sagesse quand elle dit : qui sauve une vie, sauve l’humanité entière ! Un seul homme de bien peut en sauver beaucoup ; un seul homme de bien  peut faire triompher la vie ! 
 
L’alliance que Dieu conclut avec Noé est identique à l’alliance originelle : l’homme retrouve sa place prépondérante dans la création. Il lui revient de faire en sorte que la vie continue, Dieu s’engageant à ne plus laisser le mal détruire le monde comme ce fut le cas au moment du déluge. Un signe est donné pour rappeler cette alliance : un arc dans le ciel ! 
 
Lorsque bien plus tard, l’Apôtre Pierre relit cette histoire, il vient nous dire qu’elle annonçait un autre signe de Dieu : le sacrement du baptême, signe par lequel l’homme s’engage dans la voie du salut à la suite du Ressuscité. Avec cette différence toutefois que ce n’est plus un déluge d’eau qui sauve le monde, mais bien la mort et la résurrection du Christ, dont le baptême devient le moyen efficace d’y participer dans la foi. Celui qui est baptisé, affirme l’Eglise, est plongé dans les eaux de la mort pour en ressortir vivant, à la suite du Christ Sauveur, Christ Ressuscité, vainqueur de la mort et du péché. Par le baptême, Dieu fait alliance, non plus avec l’humanité en général, mais avec chacun de ceux qui le demandent et qui accueillent dans la foi et dans la joie, le sacrement du salut. Il est donc nécessaire de s’engager personnellement envers Dieu, dans son Eglise. Il n’y a rien d’automatique dans le salut. Il ne suffit pas d’être bien né, il ne suffit même pas d’être bien catholique : il faut encore vouloir être sauvé et le montrer à travers une vie conforme à l’Evangile.
 
Revenons-en à l’alliance établie entre Dieu et les hommes. Que ce soit l’alliance avec Noé, ou plus tard celle avec Moïse, ou plus tard encore l’alliance dont nous participons en Christ, ce qui la caractérise, c’est ce mouvement en faveur de la vie. Dieu fait alliance avec l’homme pour qu’il vive, et qu’il vive heureux et libre, tant qu’à faire ! Cette seule constatation aurait dû préserver l’humanité de jamais charger Dieu de tous les maux de la terre. Le Dieu de la Bible n’a rien à voir avec un Dieu vengeur ; il n’a rien à voir avec ces dieux de la mythologie sans cesse entrain de jouer avec les hommes. Le Dieu qui fait alliance avec l’homme a choisi de faire de lui le partenaire de sa création. Il choisit de faire de l’homme son égal, lui qu’il a créé à son image et à sa ressemblance. Voilà quelque chose dont nous devrions nous souvenir, et pas seulement quand nous voulons partir en guerre ! Nous sommes faits à l’image et à la ressemblance de Dieu ; en Jésus, nous sommes reconnus comme ses fils et ses filles. Nous avons donc une responsabilité particulière vis-à-vis du reste de la création. Nous avons une responsabilité particulière vis-à-vis de tout homme, et particulièrement de celui qui ne connaît pas encore le Dieu qui fait alliance, le Dieu qui invite à la vie. 
 
En proclamant notre foi, dimanche après dimanche, nous nous engageons dans cette alliance en faveur de la vie. Elle nous oblige à l’amour, elle nous oblige au pardon, elle nous oblige à la paix, en toutes circonstances. S’engager envers Dieu, avec une conscience droite, c’est faire progresser la vie, c’est faire régner la justice, c’est promouvoir le bien, c’est inventer les chemins du pardon. Ce sont les seuls chemins qui permettent à la vie de grandir et de s’épanouir. Ils seront notre traduction de l’Alliance que Dieu fait avec tout homme, pour qu’il vive à jamais. Amen.
 
(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)

mardi 17 février 2015

Mercredi des Cendres - 18 février 2015

Dieu veut faire alliance avec nous.




Dieu veut refaire une alliance avec nous. C’est, en substance ce que nous dit le prophète Joël dans la première lecture entendue. Malgré le péché de l’homme, malgré tant d’alliances jamais vraiment tenue par les hommes, Dieu invite à nouveau à se tourner vers lui ; Dieu se propose à nouveau de faire miséricorde et d’oublier que l’homme s’éloigne sans cesse de lui. Cette alliance nouvelle s’adresse à tous, grands et petits, jeunes et vieux. La bonté du Seigneur n’a pas de limite. 
 
Dieu a fait une alliance avec nous. C’est ce qu’affirme Paul dans la seconde lecture. Une alliance scellée dans le sang de Jésus, son Fils. Une alliance qui apporte à nouveau et définitivement le pardon de Dieu, si l’homme le veut. Laissez-vous réconcilier avec Dieu ! Une alliance qui nous entraîne sur le chemin de la sainteté, le chemin à suivre lorsqu’on est en amitié avec Dieu, avec le Christ. 
 
Dieu fait alliance avec nous. C’est une donnée permanente de notre foi. Dieu attend toujours que nous répondions à sa proposition d’alliance. Et le Carême qui s’ouvre aujourd’hui se veut un temps favorable pour que nous puissions répondre. Il est le temps où nous cessons de dire : je le ferai demain ; aujourd’hui, je n’ai pas le temps. Le temps du Carême nous est ainsi offert par Dieu pour saisir la chance d’actualiser dans notre vie l’alliance nouvelle conclue dans le sang de son Fils. Aujourd’hui, nous pouvons décider de prendre ce temps de Carême pour vraiment entrer en démarche d’alliance, pour faire vraiment de la Parole de Dieu le centre de notre vie. 
 
Trois chemins nous sont proposés pour vivre cette alliance, pour signifier que nous nous mettons en route. Il y a d’abord le partage, signe d’une solidarité avec ceux qui ont moins de chance que nous. En donnant librement une part de notre avoir, nous voulons révéler que notre être chrétien ne saurait se satisfaire d’une situation où une majorité d’hommes n’a pas le minimum pour vivre. En acceptant de céder une partie de notre avoir, nous témoignons concrètement notre volonté de vivre la fraternité évangélique à la suite du Christ et des Apôtres. 
 
Il y a ensuite le chemin de la prière personnelle. Prendre du temps pour rencontrer Dieu chaque jour, comme on rencontre un ami, pour un cœur à cœur avec celui qui donne sens à notre vie. S’engager sur le chemin de la prière, c’est aussi vouloir écouter Dieu et laisser sa Parole résonner en nous. C’est aussi porter devant Dieu les soucis de notre monde, et plus particulièrement aujourd’hui, le souci de la paix. Trop de bruits de bottes se font entendre à cause de la bêtise et de l’entêtement des hommes. Nous ne saurions accepter de nous préparer à Pâques sans demander à Dieu la grâce de la paix retrouvée, une paix juste et durable, où le vainqueur n’écrase pas et n’humilie pas le vaincu. Il nous faut croire qu’une telle paix est possible. Il nous faut la demander, encore et toujours. 
 
Il y a enfin le chemin du jeûne. S’abstenir de nourriture pour creuser en nous la faim véritable et nous situer en vérité face à l’indispensable nourriture. S’abstenir de nourriture pour découvrir à frais nouveau que Dieu se fait notre nourriture, et que si nous mettons en lui notre confiance, rien ne saurait nous manquer. Jeûner, c’est aussi accepter de se priver pour un meilleur partage avec ceux qui n’ont rien. 
 
Dieu veut faire alliance avec nous : c’est son engagement permanent. Dieu veut faire alliance avec nous : et le Christ est venu la renouveler. Dieu veut faire alliance nous : l'Esprit Saint nous en donne la certitude. Dieu veut faire alliance avec nous : et maintenant ? Maintenant, il n’attend plus que notre réponse. Serons-nous chiche de lui répondre favorablement ? Nous avons tout un carême pour nous décider. Amen.

samedi 14 février 2015

06ème dimanche ordinaire B - 15 février 2015

Avec Jésus, pas d'exclusion !





Quand un homme aura sur la peau une marque de lèpre, il sera impur, il habitera à l’écart du camp. C’est en ces termes que le Livre des lévites nous indique la conduite à tenir devant cette maladie, pour laquelle il n'y avait, à l’époque, aucun remède et de laquelle il fallait préserver les autres membres de la tribu. Ce qui peut nous sembler choquant comme attitude, relevait d’abord du bon sens face à un fléau que personne ne savait combattre. 
 
Lorsque Jésus rencontre un lépreux, son attitude déroge à la règle dictée par la Loi. Il va à la rencontre du lépreux, il le touche et prononce la parole de purification : Je le veux, sois purifié. Il le fait, parce qu’il a ce pouvoir de rendre la vie à ce qui était mort, parce que son union intime à Dieu lui permet de restaurer en l’homme ce qui le coupait de ses frères. Son geste est une invitation à voir en tout homme, quelle que soit sa situation, sa maladie, un homme profondément aimé et aimable, un membre de la communauté humaine, membre souffrant certes, mais pas un exclu, pas un paria. En rendant la santé à ce lépreux, il fait bien plus que le guérir : il le réintègre dans la communauté humaine, dans la communauté des croyants. C’est aussi une question de bon sens que de reconnaître en chacun un frère. Personne n’est à identifier définitivement avec ses actes ou son état de santé. Personne ne peut être exclu de la famille humaine parce qu’il ne répond pas ou plus aux critères qu’elle s’est fixée. En rendant la santé à ce lépreux, Jésus nous révèle surtout le sens ultime de sa venue : délivrer l’homme de tout ce qui l’empêche de vivre, supprimer définitivement toute trace de haine, de mal, éradiquer le péché profondément. 
 
Et le péché, dans cette histoire, n’est pas à chercher du côté du lépreux. C’est le péché de tous les hommes qui dressent des murs entre eux, le péché de ceux qui décident de qui est fréquentable et qui ne l’est pas, le péché de ceux qui voient en l’autre un grand pécheur et qui se prétendent eux, seuls justes. 
 
En ce sens, nous pouvons réfléchir sur les conséquences des lèpres modernes qui provoquent toujours exclusion, méfiance, racisme. Nous avons à nous placer sous le regard miséricordieux de notre Dieu. L’Eglise a reçu du Christ un signe pour dire l’amour de Dieu à tous les hommes, pour nous rappeler que personne n’est exclu de la miséricorde pour peu qu’il se laisse toucher par le Christ : c’est le sacrement de la réconciliation. Cela passe, et c’est une évidence, comme pour le lépreux, par une rencontre personnelle avec celui qui donne la vie. Cette rencontre s’effectue en Eglise, à travers la personne du prêtre, ministre des sacrements, signe au milieu des hommes de la tendresse et de la miséricorde de Dieu pour chacun. Parce qu’il est lui-même pécheur réconcilié, appelé par le Christ à son service et au service de ses frères, le prêtre devient le témoin privilégié de cet amour et de ce pardon que Dieu ne cesse d’offrir.  Quand il exerce ce ministère particulier de la réconciliation, il se doit, comme Paul, d’imiter le Christ
 
Le pardon offert, le pardon reçu réintègre donc à l’unique Corps du Christ qu’est l’Eglise ; il restaure en l’homme l’image de Fils de Dieu. Le pardon libère effectivement de la lèpre du péché. Il n’y a dès lors plus de crainte à avoir, plus de raison de vivre à l’écart des autres. Il n’y a plus davantage de raison d’exclure quelqu’un. Tous, pécheurs réconciliés en Christ, nous pouvons proclamer les merveilles que Dieu accomplit pour nous, par amour, gratuitement. Tous, nous pouvons être de ceux qui donnent envie de rencontrer et de suivre le Christ sur ce chemin d’amour et de pardon. Heureux sommes-nous, nous qui obtenons notre pardon dans la mort et la résurrection du Christ ! Nous sommes, à l’image du lépreux, appelés à une vie nouvelle, libérés de tout ce qui nous coupe du monde et de Dieu. Si cela n’est pas une bonne nouvelle, à quelques jours de l’entrée en Carême, que vous faut-il ? Amen.
 
(Dessin de Jean-Yves DECOTTIGNIES, in Mille dimanches et fêtes, Année B, éd. Les Presses d'Ile de France)

samedi 7 février 2015

05ème dimanche ordinaire B - 08 février 2015

Tout le monde te cherche !





Tout le monde te cherche ! C’est ainsi que les disciples interpellent Jésus lorsqu’il le retrouve, après qu’il soit sorti prier. La veille, il a passé un temps certain à guérir des malades de toutes sortes, à commencer par la belle-mère de Simon. Ce temps, seul à l’écart, pour prier, est bien nécessaire à Jésus. La foule ne lui laisse guère de repos : même après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. Je peux comprendre qu’il ait envie d’un peu de tranquillité ! 
 
Tout le monde te cherche ! Les disciples semblent presser leur Maître. Il faut que tu viennes, il y a urgence. Et c’est compréhensible. En temps de crise (c’est bien la situation de ceux et celles qui sont malades ou possédés), rencontrer quelqu’un qui peut quelque chose pour vous, c’est réconfortant. Cela signifie que votre situation anormale peut prendre fin. Quelque chose de neuf peut commencer pour vous ; de nouveaux horizons, de nouvelles perspectives s’ouvrent devant vous ! Qui ne chercherait une telle rencontre ? Qui ne voudrait pas croiser celui qui peut le rendre libre, le guérir, le sauver ? Oui, ils sont nombreux à chercher Jésus ; mais le cherchent-ils pour la bonne raison ? 
 
Tout le monde te cherche ! Jésus ne semble pas pressé de répondre à cette attente. Au contraire, il pousse ses disciples à partir, à aller plus loin avec lui : Allons ailleurs, dans les villages voisins. Un moyen d’échapper à la foule ? Peut-être, mais nous savons que la foule le suit et le suivra partout ! Pourquoi ne pas profiter de cette célébrité ? Pourquoi ne pas profiter de l’engouement de la foule pour sa personne ? Parce que la foule ne voit pas pourquoi Jésus est venu. Elle ne veut que la satisfaction immédiate d’un désir, sans voir plus loin, sans voir en Jésus plus qu’un simple guérisseur. Ont-ils seulement compris le message de Jésus ? Jésus veut aller plus loin, non pas parce que ailleurs il y a aussi des malades à guérir, mais parce qu’il a un message à proclamer : Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Evangile. Les signes que Jésus pose, ne sont qu’une illustration du message qu’il doit annoncer ; les signes sont l’Evangile rendu visible. Ils disent que la Bonne Nouvelle d’un monde nouveau est une réalité ; ils disent que le temps du Messie qui vient faire toute chose nouvelle est bien là. Mais l’essentiel n’est pas dans les signes ; l’essentiel est dans la conversion que ces signes devraient produire ; l’essentiel est dans le message à annoncer pour que les gens croient, et qu’ils croient vraiment. 
 
Tout le monde te cherche ! Aujourd’hui encore, des hommes et des femmes cherchent Jésus. Mais pourquoi ? Qu’attendent-ils de lui ? Une guérison ? Un mieux-être ? Ou cherchent-ils à le connaître en vérité pour marcher à sa suite et répandre avec lui le règne de Dieu ? Nous-mêmes, chrétiens de longue date, que cherchons-nous en allant à la rencontre de Jésus ? Un peu de réconfort ? Un peu de chance pour une vie meilleure ? Cherchons-nous Jésus pour nous servir de lui ou pour le suivre ? Ce qu’il pourrait faire pour nous est-il plus important pour nous que ce qu’il a à nous dire ? Entre patte de lapin, fer à cheval et trèfle à quatre feuilles, Jésus n’est-il qu’un gris-gris de plus ? 
 
Si Jésus semble ainsi s’échapper, ce n’est peut-être pas sans raison. Il veut que nous le cherchions, mais que nous le cherchions pour de bonnes raisons. Nous le découvrirons en vérité lorsque nous aurons lâché nos fausses images de lui ; nous le trouverons lorsque notre espérance aura été purifiée ; nous le trouverons lorsque notre amour aura reconnu son amour ; nous le trouverons lorsque son Evangile aura pénétré nos cœurs. Celui que nous découvrirons alors ne sera pas un faiseur de miracle, mais le Crucifié, celui qui donne sa vie pour nous, par amour. C’est au pied de la croix que nous trouverons celui que nos yeux ont cherché.
 
En attendant, avec ses disciples, faisons route avec lui, écoutons-le, découvrons-le à travers son enseignement, comprenons bien les signes qu’il pose. Il n’est pas un magicien qui peut tout ; il n’est pas un médecin qui guérit de tout ; il est celui que Dieu envoie. C’est celui-là que nous devons confesser ;  c’est celui-là que nous devons suivre ; c’est celui-là que nous devons aimer. Amen.
 
(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)