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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







vendredi 28 mars 2014

04ème dimanche de Carême A - 30 avril 2014

Vivre son baptême, c'est se laisser éclairer par Dieu.




Faut-il avoir soi-même perdu la vue ou au moins devoir porter des verres correcteurs forts pour comprendre ce qui arrive à Bartimée ? Il était plongé dans les ténèbres, depuis sa naissance, et voilà qu’une rencontre avec Jésus, le prophète, selon les mots de Bartimée lui-même, lui permet d’y voir clair, non seulement physiquement, mais aussi spirituellement : il se prosterne devant Jésus, au sujet duquel il reconnaît sa foi en le Fils de l’homme ! Admirable rencontre qui nous enseigne et édifie notre propre foi. 
 
S’il est bien clair que le handicap de Bartimée n’est en aucun cas la conséquence d’un péché commis par lui ou par ses parents, nous pouvons toutefois, par analogie, dire que ce qui arrive à Bartimée a valeur d’exemple pour nous qui sommes quelquefois plongés dans l’obscurité de notre péché. Ce à quoi nous assistons, c’est une véritable recréation d’un homme diminué dans sa vie sociale. Sa cécité le coupe du monde des vivants, l’exclut de la communauté des croyants. Jésus, par les gestes qu’il pose, lui rend une vie humaine, sociale, et une vie croyante. Et ce, alors même que Bartimée ne demande rien. Il ne crie pas vers Jésus, il n’implore pas son aide, il ne confesse pas sa foi avant sa guérison. Il est juste au bon endroit au bon moment, c’est-à-dire au moment où Jésus passe. 
 
Le premier geste que Jésus pose, c’est faire de la boue et l’appliquer sur les yeux de l’aveugle. Il pose ainsi le geste même de Dieu qui, aux origines, a créé l’homme avec de la glaise, un peu de terre et d’eau. C’est comme s’il « réparait » ce qui était cassé en cet homme aveugle. Il prend la matière même avec laquelle l’homme a été créé pour compléter ce qui lui manque : la boue est appliquée sur ses yeux non-voyants. Ainsi peut s’opérer la re-création qui fera de lui un homme pleinement inséré dans la société à laquelle il appartient. 
 
Le second geste, c’est de l’envoyer se laver (se plonger) dans la piscine de Siloé. La réparation physique va devenir réparation spirituelle par cette descente dans l’eau. Nous pouvons y voir un signe du baptême, par lequel nous sommes faits fils de Dieu, frère de Jésus Christ, membre de l’Eglise, Peuple que Dieu se donne. C’est après ce passage par la piscine que la rencontre peut avoir lieu entre l’aveugle-né devenu voyant et Jésus, de même que nous rencontrons le Christ en grandissant, après la célébration de notre baptême, puisque majoritairement, nous avons été baptisés étant enfant, voire bébé. Nous avons été interrogés nous-aussi sur notre foi, et nous avons eu l’occasion de ratifier, y compris devant la communauté, notre foi en Dieu qui nous sauve en son Fils. 
 
Pour Bartimée, la guérison physique se double d’une guérison spirituelle : devenu voyant, il devient clair-voyant : il est en mesure de reconnaître d’abord Jésus comme prophète, puis comme Fils de l’homme, celui qui vient de Dieu. Le lien entre ces deux guérisons, c’est la personne de Jésus. Il est la lumière du monde, qui éclaire tout homme venant dans le monde. Il est celui qui nous a dit, trois semaines avant notre entrée en Carême, que nous étions la lumière du monde : nous avons à répandre la lumière du Christ, à la diffuser aux autres. Bartimée est le premier à le faire, dans un contexte certes polémique ; mais il ne craint pas les hommes maintenant qu’il a été approché de Dieu. Il témoigne, il interroge, il provoque la réflexion. Quel chemin parcouru en peu de temps ! Il nous rappelle avec force ce que c’est de vivre en baptisé, en hommes et en femmes plongés par Dieu dans le bain du baptême : c’est vivre en étant illuminé de la lumière du Christ lui-même au point de la répandre et de permettre à d’autres d’en être illuminés s’ils le veulent bien. Paul a précisé, des années plus tard, ce que signifie vivre en fils de lumière : vivre dans la bonté, la justice, la vérité, savoir reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur. Est-il utile de préciser davantage ?
 
Bartimée s’est laissé éclairer par Dieu ; les Pharisiens, eux, refusent cette lumière. A mesure que Bartimée voit, eux deviennent aveugles. Ils ne voient pas Dieu à l’œuvre en Jésus ; ils ne reconnaissent pas ce qui est évident : cet homme, qui est devant eux, était aveugle et maintenant il voit, par la grâce de Dieu. A force de dénoncer ce qu’ils supposent être le péché de Bartimée, ils ne voient pas qu’ils s’enfoncent eux-mêmes dans le péché, parce qu’ils se ferment à Dieu, ils se ferment à sa lumière. 
 
A l’exemple de Bartimée, devenons des voyants, capables de reconnaître Dieu à l’œuvre autour de nous. A l’exemple de Bartimée, portons aux hommes la lumière du Christ qui est en nous depuis notre baptême. Vivons de la joie de l’Evangile ! Vivons de la joie d’être sauvés, dès maintenant et pour toujours. Amen.
 
(Dessin de Jean-François KIEFFER, Mille images d'Evangile, éd. Presses d'Ile de France)

samedi 22 mars 2014

03ème dimanche de carême A - 23 mars 2014

Vivre son baptême, c'est être témoin d'une rencontre !




Donne-moi à boire !
Qu’y a-t-il de curieux dans cette demande ? Rien, en apparence. Qui, fatigué et assoiffé, n’a adressé cette demande à quiconque pouvait étancher sa soif ? Non, cette demande n’a rien que de très ordinaire. Pourtant, elle ne cesse de me surprendre. Pourquoi ? Parce qu’elle est adressée par Jésus, celui-là même vers qui se tournent les hommes et les femmes en manque de quelque chose. Dans l’Evangile, il est en principe celui à qui s’adressent les demandes humaines. Ici, c’est lui qui demande ; ici c’est lui qui mendie un verre d’eau. C’est cela qui me surprend ! Et qui en même temps devient bonne nouvelle pour moi : cela signifie que Dieu a besoin de moi ; Dieu veut avoir besoin de l’humanité. Et je pense alors spontanément à ce magnifique passage de la Genèse où Dieu, après la transgression d’Adam, se met à la recherche de l’homme : Homme, où es-tu ? C’est le même désir qui est exprimé. Dieu veut donc rencontrer l’humanité ; il n’est pas celui qui la surveille, ni celui qui l’oblige, mais bien le Dieu de l’Alliance, de la rencontre libre et désirée.  

Donne-moi à boire !
Celle demande exprimée par Jésus au début de l’Evangile, la voilà reprise plus tard par la femme à qui Jésus s’adressait. Pas tout à fait dans les mêmes termes, mais dans l’esprit : « Donne-moi de cette eau ! » Jésus éveille le désir d’une rencontre vraie chez cette femme. Elle commence à avoir conscience que celui-là qui lui demandait à boire, allant à l’encontre de toutes les conventions humaines, pouvait lui apporter quelque chose de plus que cette simple eau qu’il lui demandait. Petit à petit, Jésus se révèle à cette femme et révèle cette femme à elle-même. Soudain, c’est comme si toute la vie passée de cette femme prenait un sens nouveau, s’éclairait du regard d’amour que Jésus pose sur tout humain qu’il rencontre. D’une demande d’un peu d’eau, nous passons à une discussion théologique, révélant que la vraie soif des hommes ne pouvait être étanchée par l’eau naturelle. La vraie soif des hommes ne pouvait être étanchée que par Dieu ; la vraie soif de Dieu ne peut être étanchée que par des adorateurs en esprit et en vérité. En Jésus, le désir de Dieu et le désir des hommes se rencontrent et se comblent mutuellement. Voilà une autre bonne nouvelle. Ma quête d’absolu, ma quête de vérité se trouvent réalisées en Jésus. Grâce à lui, je me connais véritablement ; grâce à lui, je peux véritablement connaître Dieu.

Donne-moi à boire !
Il y a une constante qui traverse tout l’Evangile, et qui manifeste que la rencontre avec Jésus transforme vraiment une vie : tous ceux qui bénéficient d’une telle rencontre ont un besoin irrépressible d’en parler, de partager cette rencontre avec d’autres. La Samaritaine n’échappe pas à ce besoin. Sa soif est communicative : elle court au village prévenir tout le monde. Et tous viennent, assoiffés, rencontrer celui qui a bouleversé cette vie humaine. A leur tour, les habitants du village voient leur soif étanchée : « Nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde ! » Tout avait commencé par une demande d’un peu d’eau ; et au final, le dessein d’amour de Dieu est révélé aux hommes. Voilà encore une bonne nouvelle : je peux profiter de l’expérience des autres, et les autres peuvent profiter de la mienne, pour toujours mieux connaître Dieu, pour toujours se sentir désiré par Dieu. Ce Dieu qui s’est révélé à mon voisin, veut entrer en alliance avec moi. Et je peux permettre à d’autres d’entrer dans cette alliance, pour peu que j’accepte de m’ouvrir et de ne pas garder pour moi ce que j’ai expérimenté avec le Christ. Et je comprends mieux alors pourquoi l’annonce de toutes ces bonnes nouvelles devient une urgence. Parce que le monde entier peut connaître Dieu ; parce que le monde entier peut ainsi changer et s’ouvrir à cette Parole, à ce désir.

Donne-moi à boire !
N’est-ce pas encore la demande de nos contemporains, voire notre propre demande ? N’avons-nous pas soif du Dieu vivant et vrai, nous qui avons été plongé dans l’eau vive au jour de notre baptême ? N’avons-nous pas à communiquer cette soif et ce désir de rencontre autour de nous pour faire grandir ce Royaume qui nous est promis ? Notre foi ne grandit que si elle est alimentée par une réflexion vraie et constamment nourrie de la Parole de Dieu. Notre foi ne grandit que si elle est vécue et partagée, en parole, mais aussi en acte, avec celles et ceux que le Christ place sur notre route. Le village que nous allons prévenir de notre rencontre, ce sont tous ces petits dont nous parle l’Evangile et qui sont le moyen que le Christ choisit pour se rendre présent. Souvenez-vous de ce que dit saint Matthieu, au chapitre 25 : « Ce que vous avez fait à l’un de ses petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. J’avais faim et vous m’avez donné à manger. J’avais soif et vous m’avez donné à boire. J’étais malade ou en prison, et vous m’avez visité. J’étais un étranger et vous m’avez accueilli…. » Il n’est pas difficile de comprendre comment Dieu s’adresse à nous, comment il nous demande aujourd’hui encore à boire et comment nous pouvons aider à étancher la soif de nos contemporains en nous mettant activement au travail pour que grandisse le Règne de Dieu, pour que la justice et la paix ne soient pas de vains mots, pour que l’entraide et le partage ne soient pas que des belles idées. Et la bonne nouvelle, c’est que nous ne pouvons nous y soustraire ! Nous devenons toujours plus chrétiens – membres du corps du Christ – en témoignant de lui par nos paroles et notre charité. Nous devenons toujours plus chrétiens en apaisant la soif des hommes et des femmes que nous rencontrons. Je dirai même que notre propre soif s’étanche à mesure que nous laissons l’Esprit de Dieu agir à travers nous !  

Donne-moi à boire !
Il n’y a pas plus belle prière que celle là ! Elle nous fait demander l’eau vive de la Parole qui transforme notre vie ! Elle nous fait supplier le don de l’Esprit Saint qui nous ouvre aux dons que Dieu nous fait, nous met en route et qui nous fait partager aux autres les dons que nous avons reçus. C’est cela vivre son baptême ! Alors oui, Seigneur, donne-moi à boire, maintenant et pour toujours. Amen.
 
(Dessin de Jean-Yves Decottignies, Mille dimanches et fêtes, éd. Presses d'Ile de France)


jeudi 13 mars 2014

02ème dimanche de Carême A - 16 mars 2014

Vivre son baptême, c'est entrer dans le projet de Dieu.



Pourquoi baptisons-nous ? Quel sens cela a-t-il de poser, souvent encore au début d’une vie, un acte tel que le baptême ? Les réponses sont surprenantes lorsque la question est posée aux parents qui s’adressent à nous pour leur enfant. Nous n’évitons bien sûr pas l’incontournable tradition familiale, ni le souci d’une protection au cas où… Mais l’Eglise, qu’en dit-elle du baptême ? Que fait-elle lorsqu’elle propose ce sacrement ? Une des réponses se trouve dans la liturgie de ce jour ; chaque texte entendu nous en parle à sa manière. Être baptisé, vivre son baptême, c’est entrer dans le projet de Dieu. 
 
La première lecture nous dit trois chemins pour y entrer. Je les conjuguerai ainsi : quitter – risquer – accepter. Quitter, comme Abraham a su quitter son pays, sa terre pour entrer dans une nouvelle terre, promise par Dieu. Quitter sa terre, c’est sortir de soi, de ses habitudes, de son confort pour se lancer sur la route de la foi. Il n’a pas de carte, le Père Abraham lorsqu’il prend la route. Il a juste une parole : « Pars de ton pays, va où je te montrerai ». Avez-vous pensé au courage qu’il a fallu pour, à son grand âge, partir ainsi. Pour lui, c’est une nouvelle vie qui commence. Être baptisé, c’est entrer ainsi dans une nouvelle manière de concevoir la vie ; c’est sortir de soi pour suivre quelqu’un que l’on ne connaîtra jamais totalement, mais qui nous invite à la confiance. 
 
Il y a donc nécessairement une part de risque. L’homme ne quitte pas ce qu’il a pour une promesse, sans risquer un peu. Et si la promesse ne se réalisait pas ? Celui qui invite à partir est-il digne de confiance ? Pour Abraham, c’est une voix entendue qui le pousse sur la route ! Le risque que prend Abraham, c’est le risque de la foi, le risque de l’obéissance dans la foi. Voilà bien quelque chose qui fait bondir aujourd’hui. Et pourtant, c’est bien à cela qu’est appelé le baptisé. A risquer l’obéissance dans la foi. Nous devons apprendre à nous laisser conduire par Dieu, ne sachant pas toujours ce qu’il attend de nous, ni où il veut nous mener. C’est croire la parole qu’il nous dit, c’est faire confiance sur la seule certitude que le projet de Dieu pour nous, c’est notre vie ! Dieu nous veut vivant et heureux, avec lui : d’où cette possibilité de prendre le risque de l’obéissance dans la foi. Si le projet de Dieu était autre chose qu’une vie de bonheur, nous pourrions et nous devrions nous y dérober. Pour le baptisé, le vrai bonheur ne se trouve qu’en Dieu, avec Dieu. En écoutant sa Parole, en lui faisant confiance, nous pouvons avancer dans la vie, construire un avenir solide : Dieu nous y encourage. Dieu nous y accompagne. 
 
En quittant notre confort pour marcher à la suite de Dieu, en risquant le pari de la foi, nous acceptons alors la bénédiction qu’il nous offre. En fait, nous pouvons prendre le risque de tout quitter parce que Dieu s’engage à nos côtés. Par le baptême, nous nous engageons peut-être vis-à-vis de Dieu ; mais Dieu s’engage sûrement dans notre vie. Il nous promet sa présence, il nous offre son Esprit Saint et nous pouvons vivre alors en baptisés, libres de toute contrainte, sûrs d’être aimés de manière unique, forts de la protection de Dieu. Accepter cela, accepter d’être béni de Dieu, c’est prendre notre part dans cette alliance et nous engager à vivre selon la Parole qui nous est dite au jour de notre baptême : tu es mon Fils, mon bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour !  
 
Si nous cherchons alors une réponse à « pourquoi vivre selon ce que Dieu attend de nous », la deuxième lecture vient à notre secours et nous indique l’unique raison valable. Ce ne sont pas nos mérites, mais l’œuvre de salut entreprise par Dieu en Jésus, mort et ressuscité. Nous sommes appelés par Dieu à vivre ; nous sommes sauvés par Dieu en Jésus Christ. En clair, nous n’avons rien fait et nous n’avons rien à faire pour mériter le salut, pour mériter la vie. Dieu nous offre tout cela en Jésus, mort et ressuscité. Et nous entrons dans ce salut en vivant selon l’Esprit du Christ, selon la parole qu’il nous a laissée. Nous sommes appelés par Dieu parce que c’est son projet de nous sauver. Nous devenons fils et filles de Dieu parce qu’il le veut ainsi. Dieu n’oublie pas qu’il a créé l’homme à son image et à sa ressemblance. En Jésus, il se donne les moyens de restaurer en nous cette image que le péché avait altérée et il nous offre à nouveau de vivre en lui, par lui et pour lui. Gratuitement ; par grâce ! Pouvons-nous refuser un tel cadeau ? 
 
Pour les plus sceptiques, l’Evangile devrait achever de dissiper toute crainte. Nous pouvons faire confiance à Jésus, nous pouvons nous fier à lui parce qu’il est le Fils unique et véritable de ce Dieu qui nous appelle. Si la voix de Dieu nous semble lointaine et inaccessible, la voix du Christ se fait proche. Il est devenu l’un de nous pour que nous puissions approcher Dieu et le reconnaître présent au cœur de notre vie. La transfiguration de Jésus vient nous redire, au moment où il annonçait sa passion, qu’il est bien celui qu’il prétend être. Et les événements à venir (son arrestation, son procès et sa mort) ne doivent pas nous effrayer, ni nous convaincre que les promesses de Dieu sont annulées. Au contraire, il nous faut entendre, dès maintenant, l’annonce de sa résurrection et contempler sa gloire à venir, pour rester fermes et poursuivre sur la route que Dieu nous propose. La mort du Fils en croix ne signifie pas que nous avons eu tort de croire en la vie que Dieu nous propose ; la mort de Jésus ne signifie pas que nous avons eu tort de faire confiance et de nous risquer sur le chemin de l’obéissance. Rien n’est fini. Au contraire, tout commence. La Loi et les prophètes sont accomplis en Jésus. Leur présence autour de Jésus à la transfiguration en atteste. Baptisés, nous faisons le bon choix lorsque nous orientons notre existence à la boussole de la Parole de Dieu. Elle indique toujours la route de la vie en plénitude. 
 
N’ayons pas peur de vivre en baptisés ! Risquons-nous sur les chemins de la foi : Dieu nous y précède. Il nous veut heureux et libres. Puissions-nous, au long de ce carême, redécouvrir son projet d’amour pour chacun de nous et y entrer joyeusement. Notre bonheur nous est offert ; notre vie en est grandie. C’est ce que fait l’immense amour de Dieu pour nous. Amen.

vendredi 7 mars 2014

01er dimanche de Carême A - 09 mars 2014

Vivre son baptême pour résister au Mal.



Que faire lorsque survient la tentation ? Voilà une question d’actualité en ce premier dimanche de carême où la liturgie nous montre deux réponses différentes à une même expérience. Car n’est-ce pas, mise à part la réponse apportée, il n’y a pas l’ombre d’une différence entre le récit de la Genèse entendue en première lecture et l’Evangile que je viens de proclamer. Tous deux mettent en scène des hommes mis en situation de tentation. 
 
Dans la Genèse, l’auteur cherche une réponse à la question du mal dans le monde. Il nous a expliqué que Dieu était à l’origine de toute chose. La création, c’est son œuvre, et cette œuvre est qualifiée, par Dieu lui-même, de bonne. Alors comment se fait-il que le mal ait cours dans nos sociétés ? La réponse vient de ce que l’humain n’a pas voulu reconnaître et garder sa place de créature. Induit en erreur par le père du mensonge, il voit en Dieu un être autoritaire, jaloux de ses pouvoirs, ne voulant les partager avec personne. Le tentateur est rusé quand il travestit la Parole de Dieu. Il joue avec les sentiments de l’homme jusqu’à ce que celui-ci trouve désirable d’être comme Dieu. Que peut-il y avoir de mal à cela ? Mais voilà, l’homme n’était pas prêt : il s’est trompé sur Dieu ; il s’est trompé quant à la parole qu’il fallait écouter. Comme Dieu, il l’était déjà, lui qui a été créé à son image et à sa ressemblance ! Entre Dieu et le Tentateur, il a fait le mauvais choix. Non pas que Dieu se venge, mais l’homme a pris le parti de la facilité, le parti du mensonge. Et quand il s’en rend compte, il est trop tard. Le mal est fait ; le mal est entré dans le monde. « C’est par un seul homme, Adam, que le péché est entré dans le monde, et par le péché est venue la mort ». Désormais, rien ne sera plus comme avant. Il y a crise de confiance entre Dieu et l’humanité. Et toutes les alliances n’auront pour autre but que de restaurer cette confiance mutuelle. L’homme s’est éloigné lui-même de Dieu en écoutant une autre voix que celle qui lui avait été donnée au commencement. 
 
Dans l’Evangile, il n’est pas de recherche de réponse à la question du mal. Il est question de savoir si celui que Dieu vient de désigner comme son Fils, son bien-aimé, est bien ce Fils qui n’écoute que son Père. Quarante jours et quarante nuits de jeûne et le voilà assailli par le Tentateur, comme Adam au jardin de la Genèse. Et le Tentateur se montre encore plus astucieux. Il a, il est vrai, quelques siècles d’expérience. Il s’appuie sur la Parole de Dieu lui-même pour tenter le Fils unique, en flattant à nouveau les sentiments humains. Quelle voix Jésus entendra-t-il ? Celle de son Père ou celle, travestie, de l’Adversaire ? Le Tentateur l’apprit à ses dépend. Et nous pouvons redire avec Paul : « De même que tous sont devenus pécheurs parce qu’un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes, parce qu’un seul a obéi ». La seule attitude de Jésus a consisté à ne jamais répondre directement au Tentateur (ce qu’avait fait Eve), mais à toujours placer entre lui et Satan la Parole vraie de Dieu ! 
 
Aux futurs chrétiens qui s’adressaient à lui, Grégoire de Naziance, au 4ème siècle, disait que « Si le persécuteur et le tentateur de la lumière vient t’assaillir après ton baptême, - et certes il le fera, car il a bien assailli le Verbe, mon Dieu…- tu as de quoi le vaincre ! Ne redoute pas le combat. Oppose-lui l’eau du baptême ! » Dieu nous a tout donné pour mener le juste combat. Nous avons l’exemple de son Fils et le baptême ordonné par lui. Il y a, dans ce sacrement, tout ce dont nous avons besoin pour résister au Tentateur. N’avons-nous pas alors été configurés au Christ Sauveur lorsque l’eau a coulé sur notre tête ? N’avons-nous pas reçu l’Esprit Saint, force de Dieu pour affronter le monde ? La prière d’exorcisme du baptême résume bien la force de ce sacrement : « Père tout-puissant, tu as envoyé ton Fils unique dans le monde pour délivrer l’homme, esclave du péché, et lui rendre la liberté propre à tes fils ; tu sais que cet enfant, comme chacun de nous, sera tenté par les mensonges de ce monde et devra résister à Satan. Nous t’en prions humblement : par la passion de Fils et sa résurrection, arrache-le au pouvoir des ténèbres, donne-lui la force du Christ, et garde-le tout au long de sa vie. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. » Ce n’est pas s’opposer à Dieu que d’être tenté : cela fait partie de notre humaine condition. C’est péché que d’y succomber ; c’est péché que de se prendre pour Dieu ou d’écouter la voix de quelqu’un d’autre comme si c’était la voix de Dieu. Par le baptême, Dieu fait de nous ses fils et ses filles, au même titre que le Christ. Nous pouvons entendre sa voix, nous appuyer sur elle. Nous partageons la dignité de Dieu lui-même.
 
Pour finir, je citerai encore Grégoire de Naziance. En commentant la page d’Evangile de ce dimanche, il disait : « Si le Tentateur exige que tu l’adores, méprise-le comme le pauvre qu’il est. Dis-lui, encouragé par le sceau du baptême : ‘Moi aussi, je suis une image de Dieu, mais je n’ai pas, comme toi, été précipité de ma gloire céleste à cause de mon orgueil. J’ai revêtu le Christ. Par le baptême, le Christ m’appartient. C’est à toi de m’adorer.’ A ces paroles, crois-moi, il s’en ira, vaincu et humilié par ceux que le Christ a illuminés, comme il l’a été par le Christ, lumière primordiale. Tels sont les bienfaits qu’apporte le baptême à ceux qui reconnaissent sa force ; voilà le festin qu’il propose à ceux qui souffrent d’une faim méritoire. » Oui, vivons de notre baptême et jamais le Tentateur ne nous vaincra. Amen.

(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)

mardi 4 mars 2014

Mercredi des Cendres - 05 mars 2014

Un carême pour redécouvrir notre baptême.


« Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir en présence des hommes pour vous faire remarquer.»  C’est bien ce désir de vivre comme Dieu nous le demande, ce désir d’être juste devant lui, qui va conditionner notre marche vers Pâques, notre chemin de carême. C’est ce désir de vivre selon le mode de Dieu qui fait de nous des chrétiens, fiers de leur baptême. C’est ce désir de vivre en Dieu, pour Dieu, avec Dieu pour un meilleur service du monde et de l’Eglise, qui nous pousse à nous interroger tout au long des quarante jours à venir sur la pertinence et le sérieux du baptême que nous avons reçu. Je voudrais avec vous et pour vous méditer ce texte d’évangile que nous venons d’entendre. Il sera notre guide et notre mesure pour ce temps de Carême.
 
« Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir en présence des hommes pour vous faire remarquer. Ainsi, quand tu fais l’aumône… » Première piste de travail pour notre carême : vivre avec justesse nos gestes de partage et de solidarité. « Lorsque tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite ».  L’aumône, la solidarité (sous son appellation moderne) exigent le secret, la discrétion, nécessaires au respect de celui qui reçoit. Il y a bel et bien une manière perverse d’être solidaire : celle qui met le donateur au centre du don et non plus celui qui en est bénéficiaire. L’aumône, la solidarité ne doivent pas glorifier celui qui donne. Donne-t-on pour être reconnu, louangé, acclamé ? Ou donne-t-on pour soulager, pour aider, pour relever ?
Au jour de notre baptême, le prêtre, nous marquant de l’huile sainte, nous rappelait que nous participions à la dignité royale du Christ. Exercer avec justesse et discrétion notre charité nous fait mettre en œuvre cette dignité, car nous veillons, comme Dieu veille, à ce que chacun ait le nécessaire pour vivre. Exerçons cette dignité royale avec la même discrétion que le Christ. Quand il nourrit les foules, soigne les malades, relève les morts, ce n’est pas pour se faire mousser, mais pour que la gloire de Dieu soit manifestée aux hommes.

« Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir en présence des hommes pour vous faire remarquer. Ainsi, quand tu pries… » Y a-t-il œuvre plus grande que la prière pour dire à Dieu notre désir de vivre avec lui et pour lui ? La prière est au croyant ce que la nourriture est au gourmand : un moment de pur plaisir, à vivre seul ou à partager. En relisant l’invitation du Christ à se retirer dans la chambre pour cet acte d’intimité avec Dieu qu’est la prière, il est bon de s’interroger aussi sur notre pratique. De quelle chambre Jésus parle-t-il ? Parle-t-il uniquement de notre maison, discréditant ainsi la prière communautaire ? Que faire alors de cette autre parole du Christ : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » ?
Ce qui est visé par Jésus dans ce passage, c’est une manière perverse de prier, seul ou à plusieurs, qui nous met au centre de la prière, oubliant que la prière s’adresse avant tout à Dieu. Souvenez-vous de la parabole du pharisien et du publicain qui montent au Temple pour prier. Alors que l’un ne chante que ses louanges, l’autre se tourne vers Dieu, reconnaît sa petitesse et demande l’aide de Dieu. C’est ce dernier, nous dit Jésus, qui est justifié (rendu juste !). Se retirer dans la chambre, ce n’est pas s’interdire toute pratique publique de sa foi, mais bien se retirer dans la chambre de son cœur pour s’ouvrir vraiment à Dieu. Que ce soit seul ou en communauté, nous pouvons nous croire en prière et ne nous préoccuper finalement que de nous, oubliant Dieu et sa Parole. Dans la manifestation publique de la prière (messe ou célébration diverses), se retirer dans sa chambre, c’est remplir son office avec un véritable esprit de service, sans chercher à se faire remarquer par ceux à qui le service est rendu. Cela est vrai des prêtres, des lecteurs, des choristes, des servants, des sacristains, des organistes, des fleuristes et mais aussi de chaque participant au temps commun. Nous venons à plusieurs pour ne faire qu’un devant Dieu. Nous participons tous à la même action liturgique, faisant de notre prière à plusieurs voix la prière d’un seul cœur : celui de la communauté des croyants qui se tournent, unis bien que diversifiés, vers son unique Seigneur.
Au jour de notre baptême, le prêtre, nous marquant de l’huile sainte, nous rappelait que nous participions à la dignité sacerdotale du Christ. Nous l’exerçons individuellement lorsque nous prenons le risque de la prière quotidienne pour que Dieu vienne transformer nos vies par son Esprit Saint. Nous l’exerçons collectivement lorsque, avec les autres croyants, nous voulons nous souvenir que tous, nous ne faisons qu’un en Christ, et que nous participons ainsi à sa prière, toujours entendue et exaucée par le Père du ciel. Exerçons cette dignité avec le même empressement que le Christ, lui qui ne faisait rien d’important dans sa vie sans s’en ouvrir à Dieu dans la prière. Comment pourrions vivre comme des justes aux yeux de Dieu si nous ne prenons jamais le temps de l’écouter nous dire ce qu’il attend de nous, sans jamais surtout l’écouter nous dire ce qu’il réalise pour nous ?

« Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir en présence des hommes pour vous faire remarquer. Ainsi, quand tu jeûne… » Ah, la belle histoire que voilà. Il fallait bien, n’est-ce pas, au début du carême, que je vous parle des privations nécessaires. Tous les ans, c’est la même chose ! Peut-être, mais il ne tient qu’à nous que cette année, cela soit différent. Et qu’est-ce qui pourrait être différent sinon l’esprit dans lequel nous vivons ces privations ? Quoi jeûner ? Ce que vous voulez, mais de préférence quelque chose qui n’apporte ni joie, ni bien être aux autres ! Ainsi mon jeûne permettra à d’autres aussi de se sentir mieux. Régulièrement, il est proposé à des familles de vivre un temps plus ou moins long sans télé. Le journal La Croix avait même proposé, il y a quelques années de cela, de vivre sans télé pendant un mois complet. Les conclusions de l’expérience étaient intéressantes. Peu de gens pensaient tenir aussi longtemps au départ ; mais tous, à l’arrivée, notaient le bienfait apporté : plus de relation familiale, des parents qui jouent avec leurs enfants, la redécouverte du silence, la joie de regarder un programme ensemble lorsque cela était autorisé (1 fois pendant le mois). Bref, un jeûne qui procure de la joie parce qu’il a rendu libre des gens qui ne se voyaient pas vivre sans la boite à images. Pourquoi jeûner ? Pour être libre, pour être maître de ses choix. Une contrainte pour plus de liberté. Une contrainte pour plus d’humanité. Une contrainte pour un mieux être. Au début, nous ne voyons pas bien comment c’est possible, mais à l’arrivée, nous re-découvrons le vivre ensemble. Voilà ce qui nous est demandé ; voilà ce qui nous est promis.
Au jour de notre baptême, le prêtre, nous marquant de l’huile sainte, nous rappelait que nous participions à la dignité prophétique du Christ. Nous l’exerçons chaque fois que nous inventons de nouveaux modes de vivre ensemble qui donnent à chacun une place. Nous l’exerçons lorsque, par notre jeûne, nous disons que nous ne voulons pas vivre enchaînés par des modes, par un désir de consommation à outrance. Il y a de la vie au-delà des réflexes publicitaires ; il y a de la vie, et même plus de vie, là où les hommes sont avant d’être des hommes qui ont. Il y a de la vie  et plus de vie possible, là où nous acceptons de nous libérer du superflu pour retrouver l’essentiel. 
 
Que ces quarante jours nous ouvrent un horizon nouveau. Qu’ils nous permettent une redécouverte de la vie baptismale – vie royale, sacerdotale et prophétique. Que nous retrouvions le goût des autres, le désir de Dieu et le plaisir de vivre. Joyeux carême à nous tous !

samedi 1 mars 2014

08ème dimanche ordinaire A - 02 mars 2014

Suivre le Christ et faire confiance.




A quelques jours de l’entrée dans le Carême, nous entendons un dernier extrait du discours de Jésus sur la montagne, discours inauguré par les béatitudes et poursuivi par des considérations diverses sur ce qu’est être croyant, être disciple du Christ. Avec Jésus, nous avons relu la loi donnée jadis à Moïse et nous avons entendu Jésus porter cette loi à son accomplissement. Que peut-il nous dire ou faire de plus maintenant ? Simplement nous inviter à la confiance. 
 
Les onze versets du chapitre 6 de l’évangile de saint Matthieu que nous méditons aujourd’hui veulent nous inviter à cette confiance absolue en Dieu en nous décentrant de ce qui peut habituellement accaparer notre attention : l’argent, notre tenue vestimentaire, notre corps, notre nourriture. Toutes ces choses qui peuvent envahir nos pensées au quotidien sont secondaires par rapport à l’unique nécessaire : se préoccuper du Royaume. Cherchez d’abord le Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. Ce n’est pas une attitude de « m’en foutiste » qui pourrait nous paraître bien moderne que Jésus prône. Ce qu’il demande, c’est de remettre les choses à leur juste place. Bien sûr qu’il faudra vous habiller, vous soigner, manger, gagner votre vie : nous ne sommes pas au pays des bisounours ! Mais toutes ces choses, pour importantes qu’elles soient, ne doivent pas nous déborder. Il y a plus important que cela, il y a plus urgent à vivre que de savoir quelle marque de chaussures ou de vêtements je dois porter !
 
Paul porte ce souci plus loin encore. A une époque comme la nôtre, où l’opinion des autres peut faire ou défaire une réputation et une vie, il nous invite à ne même pas nous soucier de ce que les autres pensent de nous. Il avait bien conscience, déjà à son époque, que sa manière de vivre depuis sa conversion, pouvait interroger les voisins, celles et ceux qu’il rencontrait dans ses voyages missionnaires. Mais lui ne s’intéressait qu’à une chose : ce que le Christ penserait de lui quand il reviendrait. Celui qui me juge, c’est le Seigneur ! Le seul souci de Paul, c’est de plaire en toutes choses à Dieu. Il est le cœur de sa vie. S’il fait confiance à Dieu quant à son avenir, il veut aussi mériter la confiance de Dieu : il se définit comme un intendant des mystères de Dieu. Et ce qu’on demande aux intendants, c’est en somme de mériter confiance. Que serait un intendant qui n’aurait pas la confiance de son maître ? Rien ! A l’exemple de Paul, le disciple du Christ doit s’efforcer de plaire à Dieu plutôt qu’aux hommes, en faisant confiance à son jugement. 
 
Le court passage du prophète Isaïe redit cette confiance primordiale que le croyant doit faire à Dieu, même dans les moments les plus sombres de son histoire. Dieu ne peut pas plus oublier celui qui se confie en lui qu’une mère pourrait oublier son petit enfant. Et quand bien même cela fût possible qu’une mère oublia son enfant, Dieu ne le pourrait pas. Il y a un lien vital entre Dieu et l’humanité. Dieu s’est définitivement lié à l’homme comme il s’était lié à ce peuple qu’il avait choisi et libéré maintes fois. Depuis qu’il a envoyé son Fils dans le monde, il a partie liée avec ce monde. Dieu et l’homme, même combat ! Si l’homme faisait confiance à Dieu de la manière dont Dieu fait confiance aux hommes, la face du monde en serait changée, assurément. 
 
Cette confiance en Dieu, l’Eglise la dit dans sa prière. Le psaume 61 qui nous a permis de répondre au prophète Isaïe nous faisait chanter cette confiance en un Dieu qui toujours veille sur nous et chacun a pu réaffirmer avec certitude : je n’ai de repos qu’en Dieu seul, mon salut vient de lui. Nous avons aussi affirmé cette confiance au début de notre célébration, lorsqu’avec l’oraison, le prêtre priait ainsi en notre nom à tous : Fais que les événements du monde, Seigneur, se déroulent dans la paix, selon ton dessein, et que ton peuple connaisse la joie de te servir sans inquiétude. Puisse cette confiance affirmée dans la prière devenir notre seul bien, et le reste nous sera donné en plus. Amen.  
 
(Dessin de Jean-Yves DECOTTIGNIES, Mille dimanches et fêtes, éd. Les Presses d'Ile de France)