Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







lundi 31 octobre 2011

Toussaint - 01er novembre 2011

« Voyez comme il est grand l’amour dont le Père nous a comblés » (1 Jean 3, 1)




Et si tout n’était qu’une histoire d’amour ? Si saint Jean était dans le vrai lorsqu’il nous invite à revenir à l’amour primordial que Dieu nous porte ? Cela changerait-il quelque chose pour nous ? Celui qui nous appris que le nom de Dieu était Amour, peut-il nous enseigner la sainteté ?

Il suffit de relire la deuxième lecture de ce jour pour comprendre que Jean a touché du doigt la seule chose importante : l’amour que Dieu nous porte. C’est cet amour qui nous vaut d’abord d’être enfant de Dieu. Même si nos parents choisissent de nous présenter au baptême, même si un adulte choisit de recevoir ce sacrement d’initiation et d’intégration à une communauté, il n’en reste pas moins vrai que c’est toujours en réponse à un appel de Dieu ; c’est toujours en réponse à l’amour dont Dieu nous a comblés. Si nous sommes enfants de Dieu par notre baptême, c’est parce que Dieu nous appelle à notre véritable condition. Il se révèle à nous comme Père, comme source de toute vie ; et nous pouvons alors le reconnaître comme tel. C’est lui qui, le premier, nous fait sentir sa paternité. C’est lui qui, le premier, entre en relation d’alliance avec nous. Dieu se propose à nous et non pas nous à Dieu. Il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, et nous le sommes ! J’ai envie de dire que c’est presque aussi simple que cela ! Et pourtant ce n’est que le début. Dieu voit plus grand pour nous !

Dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement ! Il y aurait donc des stocks d’amour de Dieu, quelque part en réserve ! Il ne suffit pas à Dieu de faire de nous ses enfants ! Il veut plus pour nous. En relisant l’Ancien Testament, nous trouvons déjà une trace de ce que Dieu veut au final pour nous : il nous veut saint ! Soyez saint parce que je suis saint ! Voilà la grande idée de Dieu ! Voilà notre destin : être comme Dieu ! A celles et ceux qui croient la chose impossible, l’Eglise oppose aujourd’hui la fête de la Toussaint, la fête de celles et ceux (et ils sont nombreux) qui nous proposent, par leur vie, un chemin vers ce bonheur que Dieu nous réserve. Car ils sont nombreux, les chemins de réalisation de ce projet de Dieu. Ils sont nombreux et variés, mais ils ont tous en commun d’avoir été suivis par des femmes, des hommes des enfants mêmes qui ont choisi d’essayer, qui ont choisi de se donner tout entier à Dieu et à leurs frères, simplement par amour. Qu’ils aient été religieux, père et mère de familles, pape, évêques, étudiants ou jeune enfant, ils ont tous rencontré l’amour de Dieu, ils se sont tous ouverts totalement à cet amour et ont choisi d’en vivre, dans ce qui faisait le quotidien de leur vie. Beaucoup n’ont rien fait d’extraordinaire, ni miracles, ni autre extravagance, mais tous ont essayé de vivre de l’amour de Dieu et d’en faire vivre autour d’eux. Si vous les aviez croisé et dit qu’ils étaient des saints, sans doute vous auraient-ils ri au nez ! Ils faisaient simplement ce qu’ils jugeaient bon de faire.

Mais revenons à l’épître de Jean : Lorsque le Fils de l’homme paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est ! Nous devenons comme Jésus, comme Dieu, parce qu’il se révèlera à nous tel qu’il est. Et si dès maintenant, nous le suivons dans la simplicité de notre vie, nous lui serons semblables. Ce que le baptême réalise dans la foi sera révélé au grand jour. Nous saurons véritablement que, malgré les épreuves traversées, malgré la bassesse quelquefois de notre vie, nous sommes aimés de Dieu. Son amour, il nous l’offre et ne le reprend pas. Ce ne sont pas nos actes qui font de nous des saints, mais notre capacité à nous ouvrir et à accueillir l’amour de Dieu en nous, en chaque chose que nous faisons. Il n’y a pas aujourd’hui notre vie sur terre et un jour notre vie avec Dieu ; il y a dès maintenant à vivre avec Dieu pour être accueilli un jour auprès de lui. Il y a, dès maintenant, à laisser Dieu être le Maître de notre vie, en toute chose. La sainteté commence peut-être par la faculté de reconnaître que j’ai besoin de Dieu dans ma vie.

Dieu nous aime au point de nous vouloir semblable à lui. Et il s’est fait l’un de nous pour nous enseigner cela. En Jésus, c’est bien Dieu qui devient comme nous pour que nous retrouvions en nous son image, sa ressemblance. Que nos amis les saints nous aident à voir clair en nous et que nous trouvions en l’un d’eux au moins, le chemin qui nous conduira vers Dieu, le chemin qui nous fera aimer Dieu comme il nous aime. Amen.


(Photo : Détail d'une icône (l'assemblée des saints autour de la Trinité) - Monastère de Toplou, Crête)

vendredi 28 octobre 2011

31ème dimanche ordinaire A - 30 octobre 2011

Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé !




Il existe, dans l’évangile, des versets dangereux, dangereux pour notre vie. Jésus lui-même nous en donne un aujourd’hui. Il est dangereux parce que mal compris, il pourrait mener à des impasses dont l’Eglise aura du mal à sortir. Dans l’Evangile de ce dimanche, c’est le dernier verset du passage d’évangile que nous avons entendu : Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. Plutôt que de le supprimer, essayons de mieux le comprendre.

Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. A priori, il n’y a rien de méchant dans cette phrase, même si elle sonne comme un avertissement. Et c’est peut-être là son premier danger. Avertissant d’un changement de mentalité nécessaire, cette citation peut entraîner une certaine paresse humaine ou spirituelle. N’est-ce pas, si je ne fais rien, je ne fais rien de travers et donc je ne risque rien. Or, Jésus ne nous demande pas de ne rien faire ; il nous demande de veiller à la manière dont nous faisons les choses. Ce que Jésus met en cause, ce ne sont pas les personnes qui agissent, qui commandent, qui ont en charge une responsabilité qui les place aux avant-postes. Non, ce que Jésus met en cause, c’est la manière dont elles s’acquittent de cette charge. Pour Jésus, tout commandement, toute fonction à la tête d’une organisation, d’une cité, d’une Eglise, est d’abord un service à rendre à tous. Il s’agit de ne pas se gonfler d’orgueil ; il s’agit de ne pas se transformer en petit chef, exigeant avec les autres et très peu pour soi. Monter en première ligne parce qu’il y a un service à rendre et non pour briller ou pour écraser les autres. L’exercice de l’autorité est toujours un service de la communauté humaine ou spirituelle à laquelle j’appartiens.

Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. Avertissant d’un changement de mentalité nécessaire, cette phrase, mal comprise, peut aussi en inciter certains à ne jamais se reconnaître de mérite, à refuser toute promotion, à refuser toute ambition. C’est un second danger. Refuser tout ce qui pourrait être risqué pour moi mais utile pour les autres. Surtout ne pas se faire remarquer. Pour vivre heureux, vivons cacher. N’est-ce pas, si les autres ne me voient pas, je ne risque rien ! Elémentaire, mon cher Watson ! Ce genre de compréhension a été fatal, me semble-t-il, dans certains milieux. L’ambition était toujours suspectée, la réussite mal vue. Or une saine ambition est nécessaire et même souhaitable. Sans cela, notre société n’évoluerait pas, et chacun resterait sagement à sa place, sans mettre en œuvre les talents que Dieu lui a confiés. Ce serait aussi reconnaître que l’homme ne peut pas progresser et nous aurions tôt fait de séparer le monde en classes auxquelles nous appartiendrions par notre naissance et jusqu’à notre mort. Les riches sont condamnés à rester riches et les pauvres à rester pauvres ; qu’ils n’essaient même pas de s’en sortir. L’affirmation de Jésus ne vise pas le désir de changer le monde. Au contraire, nous devons tous nous engager pour élever l’humanité, lui permettre de grandir et d’offrir à tous les mêmes chances, un même bonheur, une même fraternité. Non vraiment, Jésus ne s’oppose pas à une saine ambition au service d’un mieux être pour tous.

Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. Avertissant d’un changement de mentalité nécessaire, cette phrase de Jésus est peut-être d’abord une invitation à l’imiter. Lui qui, tout en restant l’image même de Dieu n’a pas voulu revendiquer d’être pareil à Dieu. Au contraire, il s’est anéanti, devenant l’image même du serviteur et se faisant semblable aux hommes… Il s’est abaissé, et dans son obéissance, il est allé jusqu’à la mort, et la mort sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout (Ph 2). Dans l’agir de Jésus, la seule ambition est le salut des hommes ; dans l’agir de Jésus, la seule autorité est celle de l’amour offert ; dans l’agir de Jésus, la seule priorité c’est l’autre. Quand il en sera devenu ainsi pour nous, nous n’aurons plus besoin de cet avertissement de Jésus, car nous tiendrons notre juste place, celle où Dieu nous veut, pour transformer avec lui le monde, pour changer avec lui le cœur des hommes.

Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. Dangereuse si mal comprise, cette affirmation de Jésus est une invitation à toujours mieux servir, à toujours mieux être attentif à ce que Dieu attend de nous pour un meilleur service des autres. En nous mettant à l’école du Christ, notre seul Maître, nous pourrons progresser dans notre vie humaine, sociale et spirituelle sans craindre d’être un jour abaissé. Loin d’être un encouragement à la paresse ou à la peur du risque, elle est plutôt encouragement à aimer mieux, à servir mieux, à accueillir mieux la sainteté que Dieu lui-même nous offre. Il n’y a pas de mal à mieux aimer ; il n’y a pas de mal à mieux servir ; il n’y a pas de mal à être plus saints. Bien au contraire ! Amen.






(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)

samedi 22 octobre 2011

30ème dimanche ordinaire A - 23 octobre 2011

Témoins de la Parole !

Qu’est-ce qui fait la vitalité d’une communauté ? Est-ce une liturgie variée ? Est-ce une multitude de mouvements ou de propositions pastorales ? Est-ce le nombre de personnes qui se rassemblent pour les célébrations du dimanche ? Le nombre de jeunes présents ?

Pour beaucoup de nos contemporains, croyants ou non, les critères de vitalité doivent être visibles. Il doit être possible de communiquer à leurs sujets. Il s’agit donc avant tout du nombre de personnes et particulièrement de jeunes présents dans nos assemblées, il s’agit de l’événementiel, ce qui dénote dans un quotidien souvent morne et gris. Il suffit de se remémorer les commentaires des journalistes à l’occasion des JMJ de Madrid. Il y en a encore qui s’étonnent que les jeunes puissent être intéressés par la foi. Et quand ils sont obligés de constater, comme à Madrid, que l’Eglise et les jeunes, ce n’est pas une histoire finie, ils se sentent obligés de dire tout de suite après : vous savez, le dimanche, ils sont plutôt absents ; y’a que des vieux à la messe. Merci pour nous ! Pas de jeunes quelque part : manque de vitalité ! Pas de publicité tapageuse : manque de vitalité ! Peu de gens présents le dimanche : manque de vitalité ! Pas assez de variété : manque de vitalité ! Non mais, de quoi je me mêle ?

En relisant la deuxième lecture de ce dimanche, je préfère de loin l’analyse de Paul. Il ne loue pas les Thessaloniciens pour leur propositions pastorales, mais parce qu’ils ont accueilli chez eux la Parole de Dieu. Ils ont reconnu que l’enseignement de Paul et des Apôtres n’est pas d’abord parole d’hommes, mais parole de Dieu véhiculé par des hommes. Et l’accueil de cette parole a changé leur vie. Ils se sont détournés des idoles, ils ont choisi de servir Dieu. Leur communauté est vivante parce qu’elle vit de cette parole, parce qu’elle partage cette parole largement, parce que cette parole continue sa course dans le cœur de leurs auditeurs. Il n’y a pas de secret. C’est la foi qui construit une communauté, une foi appuyée sur l’écoute attentive de la Parole de Dieu, et sur le témoignage de ce que cette parole réalise dans nos vies. Chaque baptisé est ainsi responsable non seulement de l’annonce de la parole de Dieu, mais aussi de la vitalité de sa communauté. Il n’y a pas d’autres recettes que celle-là. Vivre et approfondir sa foi, écouter la parole de Dieu et la mettre en pratique, témoigner auprès des autres, à commencer de sa propre famille, de ses propres enfants, de la beauté de la parole et de ce qu’elle peut réaliser dans une vie. Nos communautés ne seront vivantes qu’à cette condition. Tout le reste : mouvements, projet pastoral, liturgie variée… ne sont que des trucs en plus. Mais ils ne permettent pas de construire une communauté si ceux qui la constituent ne se réfèrent pas explicitement à Dieu et à sa Parole. Une pastorale coupée de la Parole de Dieu n’est que vague agitation. Une foi coupée de la Parole de Dieu méditée n’est que vague réflexion sur le monde.

La réponse de Jésus à la question qui lui est posée, renforce ce que Paul nous dit dans la deuxième lecture. Pour répondre à la question sur la Loi, Jésus n’invente pas un nouveau commandement : il cite la parole de Dieu, le cœur de cette parole : l’amour de Dieu et du frère. Comment aimer Dieu si je ne l’écoute jamais ? Comment comprendre que c’est l’amour que j’ai pour Dieu qui me renvoie nécessairement vers le frère si je n’écoute pas Dieu lui-même me dire : ce que tu fais à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que tu le fais ? Nous ne refonderons notre foi, nous ne refonderons nos communautés qu’au prix d’une lecture attentive et aimante de la Parole de Dieu. C’est bien pour cela que nous venons d’achever trois années consacrées à la redécouverte et à l’approfondissement de la Parole de Dieu dans notre diocèse. Cet effort ne doit pas s’arrêter là ; il va s’ouvrir sur une année consacrée à l’évangélisation. Parce que cette Parole entendue, cette Parole méditée, nous ne saurions la garder pour nous. Comment, aujourd’hui, la transmettre efficacement au monde dans lequel nous vivons ?

Benoît XVI rappelle dans sa dernière lettre apostolique Porta fidei, qu’il est possible de franchir le seuil (de la Porte de la foi) quand la Parole de Dieu est annoncée et que le cœur se laisse modeler par la grâce qui transforme. Je prie Dieu pour que la célébration de ce dimanche nous permette de suivre l’exemple des Thessaloniciens et nombreux seront ceux qui entendront la Parole de Dieu, nombreux seront ceux qui retrouveront le chemin de nos communautés. Ainsi sera révélée la gloire de Dieu pour toute éternité. Amen.

samedi 8 octobre 2011

28ème dimanche ordinaire A - 09 octobre 2011

Invités au repas des noces !



Qui a dit que la religion était quelque chose de triste ? Il est vrai qu’on pourrait le penser si on s’en tenait simplement au discours un peu traditionnel sur les efforts à faire, sur notre indignité quasi permanente. Mais à lire de près les textes bibliques, une telle affirmation ne tient plus la route.

Isaïe décrit, dans la première lecture que nous avons entendue, le retour du Seigneur à la fin des temps comme un grand jour de joie, un jour de réjouissance où nous serons tous invités à un repas, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. La joie sera présente car la mort sera détruite pour toujours. Bref, ce qu’annonce Isaïe, c’est déjà le paradis. Nous verrons Dieu face-à-face, il nous donnera le salut, il nous invitera à son festin. Pas le temps d’être triste ! Le Dieu qu’annonce Isaïe est le Dieu qui rend le bonheur à son peuple.

Jésus n’annonce pas quelqu’un d’autre lorsqu’il commence sa prédication. Pour lui, Dieu, son père, se veut le Père de tous les hommes et le Sauveur de tous les hommes. Il est celui qui invite les hommes à marcher à la suite de Jésus pour parvenir au festin du Royaume.

Lorsque l’on parcourt les évangiles, l’image du festin est bien présente. Pour n’en citer qu’un : Jésus laisse son mémorial, c’est-à-dire l’acte par lequel on le rendra présent pour la suite des temps, au cours d’un repas, ce repas auquel nous participons maintenant et qui est déjà une anticipation de ce repas auquel nous serons invités au terme de notre vie. Il est donc normal que Jésus parle du Royaume qui nous est promis comme d’un grand festin, un jour de grande joie pour tous les peuples. Mais Jésus veut aussi et surtout nous rendre attentif à notre attitude vis-à-vis de l’invitation à venir à ce festin.

La double parabole de Jésus se passe presque de commentaire. Qui ne l’a jamais entendu ? Un roi marie son fils. Il a invité beaucoup de monde et lorsque tout est enfin prêt, il envoie chercher les convives. Stupeur ! Ceux-là ne viennent pas. Ils ont tous mieux à faire. Certains vont même jusqu’à tuer les envoyés. Voilà un mariage qui vire au cauchemar, et pour une fois ce n’est pas la faute du couple ! Le roi fait périr les meurtriers et remplace les invités défaillants par celles et ceux qui veulent bien venir, celles et ceux à qui on ne pense jamais, les bons comme les mauvais. La fête est prévue, la fête aura lieu. Ici s’arrête la première parabole. Elle vient nous redire que nous sommes tous invités, qu’il n’y a pas d’exclusive, pas de gens « pas assez bien » pour venir. Cette histoire vient aussi nous rappeler que si l’invitation est bien faite et bien transmise, la réponse ne dépend, quant à elle, que de nous. Personne n’est obligé de venir. L’appel de Dieu n’est bien qu’une invitation : nous restons libres de répondre favorablement ou de décliner l’invitation. C’est à nous de savoir s’il y a quelque chose ou quelqu’un de plus important que Dieu dans notre vie. C’est à nous de savoir si ce rendez-vous d’amour est vital ou optionnel. C’est à nous de savoir et de dire clairement si, oui ou non, Dieu a une place dans notre vie, et quelle place ? Est-il le « premier servi » ou n’est-il qu’un gris-gris ou qu’un paratonnerre en cas de difficulté ? Ceux qui ne viennent pas ne sont pas condamnés parce qu’ils ne viennent pas : ils s’excluent eux-mêmes ! Ceux qui sont condamnés, le sont parce qu’ils ont maltraité les envoyés, et, non contents d’être sourds aux appels de Dieu, parce qu’’ils veulent en plus lui apprendre qui est le patron !

Cette première histoire a une suite, ou plutôt Matthieu y rajoute cette autre histoire d’un roi qui entre dans la salle du festin et qui regarde ses convives. Dans le lot, il en aperçoit un qui est venu sans vêtement de fête. Il l’interroge à ce sujet, mais l’autre ne répond pas. Il est renvoyé de la fête, jeté dehors, dans les ténèbres.

La juxtaposition des deux histoires peut surprendre. En effet, le roi ayant choisi de remplacer les premiers invités par n’importe qui, comment peut-il maintenant s’offusquer de ce qu’un de ces invités de dernière minute ne porte pas le vêtement adéquat ? Là encore, nous sommes renvoyés à notre manière de répondre à l’appel de Dieu. Parmi ceux qui répondent, il y a ceux qui sont heureux de cette invitation et qui vont se préparer pour l’événement. Même invités tardivement, ils ont le temps de respecter les usages et de revêtir les plus beaux vêtements pour faire la fête. Et il y a celui qui vient, parce que la porte était ouverte, sans trop savoir, sans trop se soucier des usages : j’ai vu de la lumière et je suis entré. A celui-là, Jésus rappelle qu’il ne suffit pas d’être invité pour entrer : il faut encore se montrer à la hauteur, se montrer prêt ! Comment répondons-nous à l’invitation qui nous est faite chaque dimanche de participer au festin du Seigneur ? Venons-nous par habitude, parce que la cloche a sonné et que la porte était ouverte ? Ou prenons-nous le temps de nous préparer à ce rendez-vous particulier avec Dieu en prenant connaissance des textes que nous entendrons, en prenant le temps de faire le point avec un prêtre de ce qu’est notre vie, en invitant telle personne à se joindre à nous, en étant heureux tout simplement de nous retrouver ensemble, pour chanter et prier ? Avons-nous toujours le vêtement de fête sur nous et en nous lorsque nous franchissons les portes de ce lieu où Dieu nous attend ?

Invités au repas que Dieu nous offre semaine après semaine, prenons le temps de nous y préparer comme nous le faisons lorsque nous participons à une fête profane. Mettons tout notre cœur à participer à cette rencontre : elle deviendra alors le lieu d’une véritable joie, promesse de cette joie sans fin que nous vivrons avec nos frères, dans le Royaume de Dieu. Quelle fête se sera ! Quelle joie nous connaîtrons ! AMEN.

(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)