Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle !
Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle. Vous auriez tort de croire que, parce que Paul s’adresse ainsi à Timothée, son ami exerçant la charge d’épiscope dans sa communauté, que l’appel qu’il lui adresse ne vous concerne pas. Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas ordonnés que vous n’êtes pas hommes et femmes de Dieu. Le combat de la foi est notre lot à tous, notre baptême en est le premier acte.
Mène le bon combat, celui de la foi. Nous avons tous fait l’expérience de ce combat à mener. C’est d’abord le combat pour rester fidèles à notre foi dans un monde qui perd la tête. Ce combat nous fait rechercher la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur. Ce ne sont pas des mots que Paul aligne, c’est un art de vivre qu’il indique. Aucun disciple du Christ ne peut faire l’économie de la justice, de la piété, de la foi, de la charité, de la persévérance et de la douceur. Aucun homme se réclamant d’une foi quelconque ne peut faire cette économie. L’évangile nous le rappelle cruellement. L’homme riche, sans nom, n’est pas condamné parce qu’il était riche, ni parce qu’il faisait la fête, mais bien parce qu’il n’a pas fait preuve de charité, de justice et de douceur envers le pauvre Lazare. Il ne l’a pas vu ou il n’a pas voulu le voir, qu’importe ! Il a péché par omission. Il aurait pu faire le bien et il ne l’a pas fait alors même que ce bien à faire était à sa portée : Lazare était là devant sa porte ; il aurait pu lui partager un peu de cette nourriture offerte à ses amis lors des festins somptueux qu’il donnait chaque jour. Mais non, il a ignoré ce pauvre, il a oublié la charité, il a oublié la justice. Il n’a pas mené le bon combat ; sa foi n’a pas transformé sa vie ; sa foi n’a pas ouvert sa vie aux autres, à ceux qui avaient moins de chance que lui. Il est resté avec les siens, ignorant la misère pourtant là, devant sa porte.
Mène le bon combat, celui de la foi. Il n’y a pas un domaine de notre vie qui échappe à ce combat. Que ce soit en famille, à l’école, au travail, dans nos loisirs ou dans nos engagements sociaux ou politiques, ce combat de la foi est à mener, même en terre laïque. Agir selon notre foi, c'est à dire agir bien, dans le respect de tous, pour que tous puissent vivre mieux, ne portera aucun tort à la République, bien au contraire ! Elle l’aidera à ne pas se fourvoyer sur des chemins contraires à la dignité humaine, depuis le début de la vie jusqu’à sa fin. Si notre foi ne transforme pas notre vie, si notre foi n’éclaire pas nos choix, à quoi sert-elle ? Pourquoi proclamons-nous dimanche après dimanche notre foi, si c’est pour l’oublier sitôt sortis de l’église ? En proclamant notre foi, nous disons croire en un Dieu qui a pris le parti de tout homme, particulièrement des plus petits, des plus faibles, et nous nous engageons à vivre ce parti pris pour le faible en toute chose. Dans une école catholique, on parlera, à la suite de l’enseignement du Concile Vatican II de climat évangélique à vivre. Mais ce climat n’est pas l’apanage seulement de l’école. En toute circonstance, un croyant chrétien doit faire rayonner l’évangile.
Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle ! C’est la citation complète de Paul. Il nous rappelle ainsi ce qui est en jeu et que l’évangile nous rappelle maintenant depuis quelques dimanches. Nous sommes faits pour vivre avec Dieu pour toute éternité ; et cette éternité se prépare ici-bas, dès maintenant. N’attendons pas d’être au seuil de la mort pour nous convertir. Emparons-nous de la vie éternelle dès maintenant ; ayons ce désir de vivre avec Dieu, pour toujours, chevillé au cœur. Un acte charitable suffisait à cet inconnu riche pour se retrouver avec Lazare dans le sein d’Abraham ! Nous savons que nous ne sommes pas parfaits ; mais l’Eglise nous enseigne depuis longtemps que la charité dont nous ferons preuve couvrira une multitude de péchés. C’est encore mieux que la confession, parce que cela nous fait du bien à nous et aux autres. Qu’y a-t-il de plus beau que de faire du bien autour de nous ? Qu’y a-t-il de plus beau que de rendre notre monde meilleur pour tous ? Je ne vois pas.
Mène le bon
combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle ! Que cet appel de Paul devienne le moteur de notre vie et de notre
charité. Emparons-nous de la vie éternelle, non pour la garder jalousement pour
nous, mais pour la partager largement. Rendre Dieu visible par notre art de
vivre et permettre ainsi à d’autres de l’approcher et de vivre de lui, voilà
assurément l’acte de charité, de piété et de foi par excellence. Ne boudons pas
notre plaisir, ne boudons pas la vie éternelle ! Amen.