Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 3 septembre 2022

23ème dimanche ordinaire C - 04 septembre 2022

Pouvons-nous seulement suivre Jésus ? 



Détail d'un tableau d'Arcabas, L'annonciation




            

            Je vous le dis tout de suite : je ne comprends pas l’intention de Luc quand il met bout à bout des paroles de Jésus aussi différentes que ces trois là que nous venons d’entendre. Quel rapport entre le fait de suivre le Christ, le fait de construire une tour, et le fait de partir en guerre ? Et je ne parle pas de la finale de ce passage : Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. Je vois bien là le lien avec la première parole, mais avec les deux autres, je suis perplexe et inquiet : y a-t-il quelqu’un qui remplit les conditions pour suivre Jésus ?

            La première parole me fait froid dans le dos. Elle peut laisser croire qu’il faut être sans cœur, froid comme la banquise, pour être digne d’être disciple de Jésus. Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Le Christ avant tous et au-dessus de tous, ou tu ne peux être son disciple ! Est-ce à dire qu’une famille dans laquelle on s’aime ne peut pas être disciple de Jésus ? Soyons sérieux un instant, voulez-vous bien ! Que deviendrait dans ce cas-là, le commandement de l’amour du prochain, seul commandement laissé par Jésus ? Cette parole reste un mystère pour moi, et je ne peux le résoudre tout de suite, sans lire tout le reste. 

            Intéressons-nous alors à la deuxième parole de Jésus. C’est une parabole qui n’est pas difficile à comprendre en elle-même. N’importe quel banquier ou spécialiste de la finance vous dira la même chose en ce temps de crise et d’inflation : avant de vous lancer dans un projet immobilier, vérifiez que vous avez bien la capacité financière de votre projet. Et si vous n’avez pas les finances de votre projet, choisissez votre projet en fonction de vos finances. Mais quel rapport avec le fait de suivre Jésus ? Est-ce à dire que nous n’aurions pas tous la capacité de suivre Jésus ? Certains devraient-ils renoncer à être disciples de Jésus parce qu’ils n’ont pas les moyens de leur projet ? A moins qu’il y ait là une invitation à bien réfléchir et à bien comprendre à quel projet Jésus nous appelle. Ou pour être très clair, nous n’aurons la possibilité de suivre Jésus vraiment que si nous réfléchissons avec lui à quoi il nous appelle. Nous recevrons de lui les moyens du projet qu’il attend de nous. Une manière de nous faire comprendre que c’est notre vie avec lui que nous devons vivre, et non pas celle d’un autre, fût-il saint ! Ne rêvons pas d’une vie qui n’est pas la nôtre ! 

            Penchons-nous alors sur la troisième parole de Jésus, une autre parabole, celle du roi qui veut partir en guerre contre un autre roi. Elle nous dit en gros de mesurer les forces en présence et si la victoire n’est pas possible, de rechercher un accord de paix : s’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix. Entendue à la suite l’autre parabole qui nous invitait à découvrir le projet que Dieu porte pour nous, nous voici donc invités à nous tourner vers Jésus pour découvrir les conditions pour réaliser le projet de vie que nous avons discerné. Il ne nous laisse pas seul avec nos questions, notre désarroi. Il nous dira comment le suivre. 

            L’horizon semble donc s’être dégagé. Le problème, c’est la fin de tout ce discours : Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. Il donne l’impression d’un retour à la case départ : Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à tous, il ne peut pas être mon disciple ! Quand on tourne en rond avec une parole de l’Ecriture, il est urgent d’ouvrir des perspectives en regardant d’autres textes. C’est ce que fait la liturgie chaque dimanche : les lectures ne sont pas là par hasard. L’Evangile a toujours un lien avec la première lecture. Les deux lectures s’éclairent mutuellement. Et que nous dit le livre de la Sagesse que nous avons entendu ? Nous avons peine à nous représenter ce qui est sur terre, et nous trouvons avec effort ce qui est à notre portée ; ce qui est dans les cieux, qui donc l’a découvert ? Et qui aurait connu ta volonté, si tu n’avais pas donné la Sagesse et envoyé d’en haut ton Esprit Saint ? La réponse à nos questionnements peut se trouver là, dans la certitude que Dieu nous donne les réponses par sa Sagesse, par son Esprit Saint. Il permettra à chacun de comprendre ce que veut dire pour lui, dans la vie qui est la sienne, devenir authentiquement disciple de Jésus. J’ai pu expliquer à tous les deux paraboles, parce que leur principe est valable pour tous : chacun doit adapter son projet de vie à ses moyens et chacun a la possibilité de demander, dans la prière, d’y voir clair. Mais je ne peux pas expliquer le renoncement que chacun doit faire, parce que toutes nos vies sont différentes. Il n’y a pas une voie unique pour suivre Jésus. Il y a autant de chemins différents que de vies différentes. Chacun sa route, chacun son chemin, chacun son rêve, chacun son destin, chantait Tonton David. 

            Être disciple de Jésus, ce n’est pas un générique, c’est un chemin personnel qui comporte des renoncements, c’est une évidence. Le premier renoncement, le seul qui nous soit commun, c’est le renoncement au péché, à ce qui conduit au péché, à Satan qui est l’auteur du péché. Le reste est une question d’ajustement au projet de Dieu pour moi. Demandons à l’Esprit Saint, qui nous est donné, de nous éclairer pour que nous puissions joyeusement effectuer les renoncements nécessaires pour suivre Jésus sur la route qu’il a tracée pour chacun, personnellement. Trouve ta route, trouve ton chemin, et tu trouveras le Christ qui déjà t’y attend pour t’emmener plus loin. Amen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire