Pouvons-nous nous passer des saints ?
La question, certes provocante, a hanté ma préparation de cette fête. Car, au premier abord, les saints restent des personnages inaccessibles, lointains, qui nous renvoient trop souvent à nos limites et nos faiblesses. Que voulez-vous : nous ne sommes pas saints, nous ! Alors souvent, nous sommes comme ces enfants à qui l’on montre ce qu’ils pourraient être et qui se découragent, soit par paresse, soit parce que le but proposé leur semble impossible à atteindre. C’est certes une belle perspective d’avenir, mais ce n’est pas pour nous. Les saints sont-ils là alors pour nous renvoyer l’image de notre imperfection ? Bien sûr que non.
Pouvons-nous nous passer des saints ?
La question mérite une réponse plus précise. Il nous faut la décliner en trois temps, car les saints sont des personnages d’hier, qui nous ouvrent à demain en nous invitant à vivre l’aujourd’hui de Dieu.
Les saints, des personnages d’hier. C’est une évidence. Pour figurer sur le calendrier liturgique, il faut quand même être mort. Les saints sont donc ceux qui nous précèdent dans le Royaume. Ils nous sont donnés en exemple, non pour nous rabaisser, mais pour nous rappeler qu’il est toujours possible de décider de marcher à la suite de Dieu, quelque soit l’époque, quelque soit notre situation de vie. Le pape Jean-Paul II, par ses multiples canonisations, nous rappellent que les saints ne sont pas élevés dans les monastères uniquement : il a proclamé saint des pères et des mères de familles, des enfants, des hommes et des femmes qui ont essayé de suivre le Christ dans le quotidien de leur vie et qui ont témoigné d’une manière particulière de la foi qui les faisait vivre. Les saints sont des personnages d’hier qui nous tirent vers le haut, sans nous faire évader de notre présent. Ils sont les fondations de notre foi quotidienne : nous pouvons nous appuyer sur eux, suivre à notre tour le chemin qu’ils ont emprunté. Nous pouvons surtout apprendre d’eux comment rendre aujourd’hui encore notre foi vivante et active. Le passé n’est pas une époque dorée où croire était plus facile : les saints martyrs nous le rappellent. Proposés à notre vénération, les saints nous plongent dans notre aujourd’hui en nous invitant sans cesse, là où nous vivons, tenant compte de notre époque et de ses contingences, à suivre l’appel de Dieu adressé à tous à vivre de sa Parole, à lui faire confiance et à construire un monde plus juste et plus humain. Les saints nous invitent aujourd’hui encore à vivre de l’esprit des béatitudes en aimant comme le Christ a aimé.
Les saints, des personnages qui nous tournent vers demain. Tout le sens de la Toussaint réside dans cette ouverture temporaire au monde de demain que nous espérons. Célébrer en une seule fois tous les saints nous fait participer par anticipation, à la vie du Royaume. La première lecture levait le voile sur cette liturgie céleste à laquelle seront conviés ceux qui auront le suivi le Christ sauveur. S’il est bon de s’appuyer sur nos aînés dans la foi pour progresser et approfondir notre propre manière d’être chrétien aujourd’hui, nous ne devons pas oublier à quel avenir nous sommes destinés. Nous sommes faits pour vivre, aujourd’hui certes, mais aussi demain, avec Dieu et en Dieu. Nous sommes de ces gens vêtus de blancs dont parle l’Apocalypse : mais il nous faut encore traverser la grande épreuve et laver notre vêtement dans le sang de l’Agneau. Ne perdons pas de vue cet avenir glorieux ; Dieu est fidèle à sa promesse, il ne rejette pas l’alliance qu’il a conclu avec nous. Nous faisons fausse route chaque fois que nous limitons notre vie à notre aujourd’hui : l’homme est plus grand que ce qu’il fait et ce qu’il vit. L’homme vaut plus que ce qu’il possède. La Toussaint, en nous rappelant notre avenir, nous le redit avec force.
Les saints, des personnages qui nous renvoient à notre aujourd’hui. Parce que c’est aujourd’hui qu’il nous faut tendre vers la sainteté. Etre Saint n’est pas une récompense pour l’avenir, c’est un art de vivre aujourd’hui notre foi. C’est croire que Dieu est présent au cœur de notre vie ; c’est essayer, toujours et encore, de vivre des béatitudes ; c’est mettre l’amour de Dieu et des autres au cœur de notre vie. C’est être artisan de paix et de réconciliation dans un monde de plus en plus divisé. C’est agir pour que tous aient une vie meilleure avec les moyens qui sont les nôtres. Il ne s’agit pas de faire de grandes choses : il s’agit de faire bien ce que nous avons à faire et de toujours recommencer et nous relever lorsque le péché nous domine. Les saints n’étaient pas exempts de faiblesses : ils se sont montrés plus forts, à cause de leur foi en Christ, vainqueur de toutes nos faiblesses, passées, présentes et à venir. Si nous pouvons nous appuyer sur les saints d’hier, nous avons à être ceux qui entraîneront aujourd’hui et demain les croyants vers le Dieu vivant et vrai. Il y a certainement des saints au milieu de nous, càd des personnes qui nous renvoient à l’amour de Dieu pour nous.
Alors, pouvons-nous nous passer des saints ?
Non, bien sûr. Nous ne pouvons ni nous passer d’eux, ni nous passer de le devenir. C’est à nous d’écrire aujourd’hui les pages de l’histoire de l’Eglise, les pages de l’histoire d’amour de Dieu avec l’humanité. Ils sont l’héritage que nous devons assumer et faire fructifier. Pour que demain encore se lève cette foule qui marchera à la suite du Christ. Par notre baptême, nous appartenons au Peuple saint ; par notre vie, nous le deviendrons, avec la grâce de Dieu, le seul Saint véritable. Que notre eucharistie, en ce jour de fête, ravive en nous le désir de sainteté, le désir d’être toujours au côté de Dieu. Amen.
Pouvons-nous nous passer des saints ?
La question mérite une réponse plus précise. Il nous faut la décliner en trois temps, car les saints sont des personnages d’hier, qui nous ouvrent à demain en nous invitant à vivre l’aujourd’hui de Dieu.
Les saints, des personnages d’hier. C’est une évidence. Pour figurer sur le calendrier liturgique, il faut quand même être mort. Les saints sont donc ceux qui nous précèdent dans le Royaume. Ils nous sont donnés en exemple, non pour nous rabaisser, mais pour nous rappeler qu’il est toujours possible de décider de marcher à la suite de Dieu, quelque soit l’époque, quelque soit notre situation de vie. Le pape Jean-Paul II, par ses multiples canonisations, nous rappellent que les saints ne sont pas élevés dans les monastères uniquement : il a proclamé saint des pères et des mères de familles, des enfants, des hommes et des femmes qui ont essayé de suivre le Christ dans le quotidien de leur vie et qui ont témoigné d’une manière particulière de la foi qui les faisait vivre. Les saints sont des personnages d’hier qui nous tirent vers le haut, sans nous faire évader de notre présent. Ils sont les fondations de notre foi quotidienne : nous pouvons nous appuyer sur eux, suivre à notre tour le chemin qu’ils ont emprunté. Nous pouvons surtout apprendre d’eux comment rendre aujourd’hui encore notre foi vivante et active. Le passé n’est pas une époque dorée où croire était plus facile : les saints martyrs nous le rappellent. Proposés à notre vénération, les saints nous plongent dans notre aujourd’hui en nous invitant sans cesse, là où nous vivons, tenant compte de notre époque et de ses contingences, à suivre l’appel de Dieu adressé à tous à vivre de sa Parole, à lui faire confiance et à construire un monde plus juste et plus humain. Les saints nous invitent aujourd’hui encore à vivre de l’esprit des béatitudes en aimant comme le Christ a aimé.
Les saints, des personnages qui nous tournent vers demain. Tout le sens de la Toussaint réside dans cette ouverture temporaire au monde de demain que nous espérons. Célébrer en une seule fois tous les saints nous fait participer par anticipation, à la vie du Royaume. La première lecture levait le voile sur cette liturgie céleste à laquelle seront conviés ceux qui auront le suivi le Christ sauveur. S’il est bon de s’appuyer sur nos aînés dans la foi pour progresser et approfondir notre propre manière d’être chrétien aujourd’hui, nous ne devons pas oublier à quel avenir nous sommes destinés. Nous sommes faits pour vivre, aujourd’hui certes, mais aussi demain, avec Dieu et en Dieu. Nous sommes de ces gens vêtus de blancs dont parle l’Apocalypse : mais il nous faut encore traverser la grande épreuve et laver notre vêtement dans le sang de l’Agneau. Ne perdons pas de vue cet avenir glorieux ; Dieu est fidèle à sa promesse, il ne rejette pas l’alliance qu’il a conclu avec nous. Nous faisons fausse route chaque fois que nous limitons notre vie à notre aujourd’hui : l’homme est plus grand que ce qu’il fait et ce qu’il vit. L’homme vaut plus que ce qu’il possède. La Toussaint, en nous rappelant notre avenir, nous le redit avec force.
Les saints, des personnages qui nous renvoient à notre aujourd’hui. Parce que c’est aujourd’hui qu’il nous faut tendre vers la sainteté. Etre Saint n’est pas une récompense pour l’avenir, c’est un art de vivre aujourd’hui notre foi. C’est croire que Dieu est présent au cœur de notre vie ; c’est essayer, toujours et encore, de vivre des béatitudes ; c’est mettre l’amour de Dieu et des autres au cœur de notre vie. C’est être artisan de paix et de réconciliation dans un monde de plus en plus divisé. C’est agir pour que tous aient une vie meilleure avec les moyens qui sont les nôtres. Il ne s’agit pas de faire de grandes choses : il s’agit de faire bien ce que nous avons à faire et de toujours recommencer et nous relever lorsque le péché nous domine. Les saints n’étaient pas exempts de faiblesses : ils se sont montrés plus forts, à cause de leur foi en Christ, vainqueur de toutes nos faiblesses, passées, présentes et à venir. Si nous pouvons nous appuyer sur les saints d’hier, nous avons à être ceux qui entraîneront aujourd’hui et demain les croyants vers le Dieu vivant et vrai. Il y a certainement des saints au milieu de nous, càd des personnes qui nous renvoient à l’amour de Dieu pour nous.
Alors, pouvons-nous nous passer des saints ?
Non, bien sûr. Nous ne pouvons ni nous passer d’eux, ni nous passer de le devenir. C’est à nous d’écrire aujourd’hui les pages de l’histoire de l’Eglise, les pages de l’histoire d’amour de Dieu avec l’humanité. Ils sont l’héritage que nous devons assumer et faire fructifier. Pour que demain encore se lève cette foule qui marchera à la suite du Christ. Par notre baptême, nous appartenons au Peuple saint ; par notre vie, nous le deviendrons, avec la grâce de Dieu, le seul Saint véritable. Que notre eucharistie, en ce jour de fête, ravive en nous le désir de sainteté, le désir d’être toujours au côté de Dieu. Amen.
(Photo de Quentin Urlacher, prise à Salta, Argentine)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire