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Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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samedi 12 juillet 2014

15ème dimanche du Temps ordinaire A - 13 juillet 2014

Notre vie comme un enfantement à Dieu (Rm 8 18-23)




Il arrive quelquefois que des croyants se plaignent de ce que notre monde ne soit plus aussi ouvert à la question de Dieu qu’il a pu l’être par le passé. Nous remarquons tous que tous les habitants d’un village ne vont plus à la messe le dimanche comme un seul homme ; nous constatons tous que la pratique des sacrements n’est plus générale. Il y a beaucoup d’enfants qui ne sont pas baptisés ; d’autres, bien que baptisés ne poursuivent pas l’initiation chrétienne et ne font ni première communion, ni confirmation. Et cela se passe même quelquefois dans des familles dites « pratiquantes ». Le leurre de la liberté individuelle a pris le dessus. « Vous comprenez, monsieur le curé, il ne veut pas ; on ne peut quand même pas le forcer ! » Face à cette situation, on peut se désoler. Mais on peut aussi, avec Paul, lire l’histoire de l’humanité de manière globale, et non de manière cyclique. En clair, essayer de comprendre le dessein de Dieu qui est continu au long de notre histoire. 
 
Lorsque Paul écrit sa lettre aux Romains, il ne vit pas dans un monde chrétien, loin de là. Il y a même des persécutions à cause de la foi au Christ. Certains meurent pour oser dire que Jésus est le Seigneur, le seul Seigneur. Et pourtant, Paul est plein d’espérance. Il comprend que la création est comme prise dans un enfantement. Chaque femme qui a eu au moins un enfant sait que l’enfantement peut être long et douloureux. Faire naître à la vie demande quelque effort et un peu de temps. C’est cette image de l’enfantement que Paul utilise pour parler du passage de l’humanité à la vie de Dieu. La création toute entière crie sa souffrance, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Cette souffrance, c’est d’être encore soumise au mal, au péché, en attendant la pleine délivrance de l’esclavage dans lequel elle est plongée. Il ne suffit pas de claquer des doigts pour se débarrasser du mal et de la souffrance ; il ne suffit pas d’un peu de bonne volonté pour faire reculer le mal. Il faut accueillir celui qui a définitivement vaincu la Mort et le Mal, celui qui, par son sacrifice, nous obtient la vie, par amour, par grâce. C’est le Christ qui réalise pour nous cette libération : c’est ce que nous célébrons à Pâques. 
 
Ceux qui sont devenus croyants, Paul affirme qu’ils ont déjà leur part à cette victoire. Ils sont déjà sauvés. Il suffit de relire les 8 premiers chapitres de la lettre aux Romains pour le comprendre. Je vous laisse cet exercice à faire dans la semaine qui vient. Vous découvrirez que, parce qu’ils sont encore de ce monde, les croyants au Christ attendent eux-aussi la délivrance de leur corps et leur adoption. La foi qui est nôtre (être sauvés par Jésus, devenir par le baptême fils et fille de Dieu) nous ouvre à l’espérance d’être cela un jour pleinement. Nous le savons bien : bien que baptisés, il nous arrive encore de faire le Mal et d’être soumis à lui. Mais nous ne désespérons plus. Nous savons qu’en Jésus, mort et ressuscité, nous sommes déjà sauvés. Nous savons que si nous laissons le Christ vivre en nous, il pourra réaliser cette pleine libération. Il nous donne son Esprit Saint pour que nous puissions vivre selon notre baptême. Le croyant vit en permanence cette tension entre le fait d’être déjà sauvé par la grâce du sacrifice du Fils unique, et le fait de l’être totalement un jour, lorsque le Christ reviendra dans sa gloire. Bien que notre enfantement dure encore (parce que ça prend du temps de laisser Dieu être Dieu), nous savons que cela finira bien, que le salut en plénitude est au bout. C’est l’Esprit Saint reçu à notre baptême qui nous permet cette certitude, parce que dès maintenant, il nous permet de faire l’expérience de la vie avec Dieu, de la liberté que le Christ nous procure lorsque nous choisissons avec lui de refuser le Mal. Baptisés, nous savons que le Christ est vivant, présent en nous, qu’il veille sur nous et nous protège. 
 
Le projet permanent de Dieu, c’est bien le salut de toute l’humanité. La révélation de sa gloire, lui seul en connaît le moment. Sans doute marquera-t-elle le temps où tous, nous ne ferons plus qu’un en Christ, le moment où toute l’humanité sera parvenue à la pleine connaissance de Dieu. Si nous, baptisés, avons quelquefois encore du mal à connaître et reconnaître Dieu tel qu’il est, nous pouvons comprendre les douleurs de l’humanité en enfantement à la vie de Dieu. Ne nous lamentons donc pas mais poursuivons avec confiance la route tracée par le Christ. Amen.
 
(Image de Jean-François KIEFFER, in Mille images d'Eglise, éd. Les Presses d'Ile de France)

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