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samedi 16 avril 2016

04ème dimanche de Pâques C - 17 avril 2016

Pâques : quand le salut est ouvert à tous !





J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. Ainsi s’entend la vocation propre du peuple que Dieu s’est choisi dans la Première Alliance. Israël, devenu le peuple particulier de Dieu, non par exclusion des autres, mais pour que les autres, grâce à lui, parvienne à la connaissance du vrai Dieu, à la lumière de la vérité. Un peuple particulier pour donner envie aux autres de s’approcher à leur tour de Dieu et de désirer vivre selon sa Loi. 
 
J’ai fait de toi la lumière des nations. Cette vocation particulière, Paul et Barnabé la rappellent à leurs frères juifs à Antioche de Pisidie. Certains d’entre eux, sans doute à cause de la foule que les deux Apôtres rassemblent, s’opposent violemment aux deux missionnaires de l’Evangile. Que faire quand ceux à qui cette Bonne Nouvelle est adressée refusent de l’entendre ? Faut-il se taire ? Faut-il arrêter là la mission confiée par le Christ au soir de Pâques, lorsque, leur remettant son Esprit, il les envoie à la rencontre du monde ? Que deviendra cette Bonne Nouvelle si ses destinataires n’en veulent pas ? La réponse jaillit, lumineuse : confions-là à d’autres : Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les nations païennes. Nous n’imaginons pas réellement, je pense, ce qu’il a fallu de courage et d’audace missionnaire pour poser cette affirmation. Nous n’imaginons pas entièrement ce que cela a pu représenter pour les personnes issues de ces nations païennes, de s’entendre dire que le salut, c’était désormais pour elles aussi. Si le Christ, mort et ressuscité, inaugure bien un monde nouveau, cette nouveauté se déploie dans cette évidence rappelée par Paul et Barnabé : le Christ a donné sa vie pour tous les hommes. 
 
J’ai fait de toi la lumière des nations. N’imaginons pas non plus que cela a été de soi pour les premiers croyants au Christ. Tous ne se sont pas réjouis de cette nouveauté. Il a d’ailleurs fallu une assemblée des Apôtres à Jérusalem pour entériner toutes les conséquences que cette ouverture aurait désormais pour la jeune communauté qui, à raison, est fière de son origine, fière de son appartenance au peuple premier choisi par Dieu. Nous savons les tensions qui ont existé et le risque d’implosion de la communauté que cette position a suscité. La jeune communauté croyante n’avait pas l’intention de créer un groupe nouveau ; elle se comprenait bien comme l’aboutissement de toutes les promesses faites à Israël, puisqu’elle reconnaissait en Jésus, le Messie tant attendu et annoncé par bien des prophètes. Cette ouverture au monde n’allait décidément pas de soi parce qu’elle remettait en question, au moins en apparence, l’élection dont avait bénéficié le peuple juif. 
 
J’ai fait de toi la lumière des nations. Cette affirmation est toujours vrai aujourd’hui pour Israël. Il est le peuple premier que Dieu s’est choisi pour amener à la vérité la multitude des peuples. Mais nous partageons désormais cette mission avec lui. Disciples du Christ, nous avons à témoigner et à vivre de telle sorte que ceux qui ne connaissent pas encore Dieu puissent trouver un chemin vers lui. C’est une chance supplémentaire que Dieu offre aux nations païennes de venir à lui. Et nous devons veiller à notre tour à ne pas fermer l’accès à Dieu, à n’être pas des obstacles à la reconnaissance de la vérité qui est en Dieu. Par notre art de vivre, nous devons être pour les autres les révélateurs de la bonté et de la miséricorde de Dieu. Nous devons, par notre art de vivre, être des relais de l’amour de Dieu pour tous les hommes. Il ne s’agit pas de convertir : Dieu seul peut retourner un cœur vers lui ; il s’agit bien d’être et de vivre selon ce que nous sommes : des fils pécheurs mais pardonnés en Jésus, mort et ressuscité pour notre vie, mort et ressuscité pour la vie de tous les hommes. Nous proposons une voie vers la vérité de Dieu, comme Israël propose une voie vers cette même vérité. Nous pouvons la formuler ainsi : Dieu veut le bonheur de tous les hommes, il veut la paix pour tous les hommes, il veut le salut pour tous les hommes. Pour nous, chrétiens, c’est le mystère de Pâques qui ouvre ainsi la porte de ce salut proposé à tous. Sur la croix, le Christ s’est livré, porteur du péché de tous les hommes ; ce péché, il l’a vaincu pour que tous les hommes soient libres et vivants. 
 
J’ai fait de toi la lumière des nations. Ne faisons pas comme les adversaires de Paul et Barnabé : ne refermons pas la porte que le Christ a ouverte ; ne restreignons pas l’accès à ce salut à ceux et celles que nous estimerions suffisamment purs, suffisamment croyants ou suffisamment pratiquants pour être comptés des nôtres. Dieu seul sait ce qu’il y a dans le cœur de l’homme ; c’est à lui seul de les juger quand viendra son jour. A nous de toujours proposer son amour ; à nous de toujours vivre cet amour ; à nous de toujours répandre cet amour. Nul ne peut ni ne doit être exclu sur nos seuls critères humains ; ce n’est plus possible, ni admissible, depuis que Pâques a ouvert le salut à tous. Ne nous contentons pas d’être des fidèles du Christ ; soyons fidèles au Christ qui a livré sa vie pour rassembler une foule immense, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues, une foule dont il sera pour toujours le seul et unique pasteur. Amen.

(Dessin de Jean-Yves DECOTTIGNIES, in Mille dimanches et fêtes, Année C, éd. Les Presses d'Ile de France)

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