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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







lundi 26 février 2018

02ème dimanche de Carême B - 25 février 2018

Dieu nous donne tout !







Poursuivant notre route vers Pâques, nous découvrons un autre aspect fondamental de notre foi dans la question que pose Paul dans la lettre aux Romains : Comment (Dieu) pourrait-il, avec lui (avec Jésus), ne pas nous donner tout ? Paul ne fait que reprendre une intuition qui traverse toute l’Ecriture : Dieu, en faisant alliance avec l’homme, s’engage totalement et donne à l’homme tout ce qui lui est nécessaire pour vivre. Dieu donne tout à l’homme. Il ne retient rien, il ne refuse pas son aide à l’homme. En Dieu, tout est grâce, don gratuit pour celui qu’il a créé à son image et à sa ressemblance. 
 
Abraham, le Père des croyants, va faire l’expérience de ce don absolu à travers son fils Isaac. C’est le fils de la vieillesse, le fils qui n’était plus espéré et que Dieu a donné au temps fixé par lui. Elle avait bien ri, la vieille Sara, quand elle avait surpris les visiteurs près du chêne de Mambré annoncer à son époux que dans un an, ils auraient un fils. Sans doute ignorait-elle encore que Dieu serait fidèle à sa promesse, et qu’il ne refuserait rien à ceux qui croiraient en lui. Pour que la promesse faite à Abraham de devenir père d’une multitude se réalise, il lui faut un descendant : Dieu le donnera. Aussi pouvons-nous être surpris d’entendre, quelques années après, ce même Dieu réclamer à nouveau ce fils promis, tant attendu. Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur la montagne que je t’indiquerai. Nous ne savons rien des sentiments qui traversent l’esprit d’Abraham à ce moment précis. Le texte entendu ce matin laisse seulement entrevoir l’obéissance d’Abraham et sa promptitude à accomplir ce que Dieu demande. Et au moment où il va frapper son fils, voilà que Dieu intervient à nouveau pour rendre ce fils aimé à son père obéissant. Abraham avait-il compris qu’en donnant tout à ce Dieu qui lui avait tout donné, il ne perdrait rien et obtiendrait plus encore ? Parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique, je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer. 
 
Dieu donne tout ! N’est-ce pas aussi l’expérience que font Pierre, Jacques et Jean sur la montagne de la transfiguration, quand Dieu leur révèle en avant-première, la gloire qui est celle de Jésus ? Avant les événements tragiques de la Passion, au cours desquels Dieu donnera tout en livrant Jésus, il donne à ces trois disciples de son Fils, son unique, celui qu’il aime, la vision de sa gloire à venir et la certitude qu’en Jésus, c’est bien Dieu qui parle et agit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! Dieu leur donne ainsi la clé de compréhension des événements à venir. Elle se trouve dans l’écoute de Jésus. Quand bien même Jésus ne sera plus là avec eux, ils auront toujours les paroles qu’il aura prononcé durant sa vie terrestre et le souvenir de ce moment sur la montagne pour retrouver confiance et espérance au moment-même où leur monde se sera écroulé. 
 
Dieu donne tout, y compris sa vie en Jésus, pour que les hommes puissent vivre libres, véritablement libérés du Mal et de la Mort. Dieu donne tout, et l’homme gagne la vie éternelle. Dieu donne tout, et l’homme peut retrouver l’image de Dieu dans sa propre vie. Dieu donne tout, et l’homme est appelé à l’imiter. Comment ne pourrions-nous pas à notre tour donner tout à celui qui ne nous a rien refusé ? Tout donner à Dieu consiste peut-être juste à ne donner qu’à lui notre foi, à ne placer qu’en lui notre espérance, à ne vivre qu’une charité à la hauteur de l’amour de Dieu pour nous. Dieu donne tout ; sommes-nous prêts à accueillir tout ce qui vient de lui ? Sommes-nous prêts à vivre de ses dons ?
 
 
(Dessin de M. LEITERER)

samedi 17 février 2018

01er dimanche de Carême B - 18 février 2018

Dieu aime l'homme.








           Le temps du carême qui s’est ouvert mercredi est une occasion de reprendre les fondamentaux de notre foi. Autant donc commencer par la base : Dieu aime l’homme. C’est une affirmation qui est devenue tellement banale que je me demande si nous sommes encore capables d’en saisir toute la force. C’est une affirmation qui reste pour moi une provocation comme rarement nous en rencontrons. Seulement, nous nous sommes habitués. 

            Au commencement, l’amour de Dieu pour l’homme se manifeste dans l’acte même de la création : l’homme est le seul à être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, annonçant déjà un lien particulier entre le créateur et le créé. Hélas, cela ne durera pas longtemps, tant il est vrai que le créé cherche à s’affranchir d’un créateur qu’il trouve trop présent, peut-être trop puissant.  Mais de son côté, Dieu non plus ne supportera pas longtemps les incessantes valses-hésitations d’une créature qui ne sait plus ce qu’elle veut et qui contamine toute la création avec son esprit pervers et destructeur. C’est le drame du déluge. Dieu ne reconnaît plus le spectacle de sa création, et d’un geste rageur, il détruit tout, ou presque. Ayant trouvé un juste, il va préserver un « échantillon » de sa première création pour recommencer. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : d’une re – création ! Il suffit pour s’en convaincre de lire les premiers versets du chapitre 9 de la Genèse, verset que la liturgie n’a malheureusement pas retenu. Ils nous disent en substance ceci : « Dieu dit à Noé : ‘Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre. Soyez la crainte et l’effroi de tous les animaux de la terre et de tous les oiseaux du ciel, comme de tout ce dont la terre fourmille et de tous les poissons de la mer : ils sont livrés entre vos mains. Tout ce qui se meut et possède la vie vous servira de nourriture, je vous donne tout cela au même titre que la verdure des plantes. Seulement, vous ne mangerez pas la chair de son âme, c’est-à-dire le sang’. » La même mission que celle confiée jadis à Adam, ainsi qu’un interdit. Si Dieu avait oublié, le temps du déluge, son alliance première, il revient vite de sa fureur pour établir une nouvelle alliance, alliance définitive, au moins pour Dieu, qui s’engage à ne plus commettre l’irréparable, quoi que l’homme fasse ! N’est-ce pas là la plus grande preuve de l’amour de Dieu pour l’homme ? Un engagement à le faire vivre, à le laisser vivre, même si le projet de l’homme ne correspond pas au projet de Dieu ? Plus de destruction ! Plus de vengeance divine !  

            En Jésus, l’amour de Dieu pour l’homme va aller à l’extrême. Dans sa mort / résurrection, Jésus va au bout de l’amour de Dieu pour nous. Il va jusqu’à affronter les forces de morts pour que les hommes aient la vie ! Saint Pierre le dit dans sa première lettre : Le Christ, lui-aussi, a souffert pour les péchés, une seule fois, lui, le juste, pour les injustes, afin de vous introduire devant Dieu ; il a été mis à mort dans la chair, mais vivifié dans l’Esprit. C’est en lui qu’il est parti proclamer son message aux esprits qui étaient en captivité. Vous rendez-vous compte : Jésus a donné sa vie, non seulement pour ses contemporains et pour tous ceux qui croiraient en lui, par la suite ; mais il aussi offert sa vie pour ceux qui ne l’ont pas connu, parce que déjà retenus dans les filets de la mort. Nos frères orthodoxes l’ont bien compris, eux qui représentent la résurrection du Christ par l’icône de sa descente aux enfers. Il va jusqu’à affronter la Mort dans ses derniers retranchements pour que pas un homme ne puisse dire : il m’a oublié ! 

            L’évangile de ce dimanche est déjà une annonce de cette mission de salut de Jésus. Il est déjà une illustration de cette volonté de Jésus de ne pas fuir le mal, mais de l’affronter pour mieux le terrasser et le vaincre. Son séjour au désert, dont saint Marc nous donne un écho furtif, nous le montre tenté par l’Adversaire, vivant parmi les bêtes sauvages, servi par des anges. C’est l’image du paradis retrouvé : l’Adversaire n’est pas vainqueur, puisque, autour de Jésus, tout n’est que paix et harmonie. N’est-ce pas une Bonne Nouvelle qu’il faut annoncer à tous les hommes ? Il est venu, le temps qui réalise la promesse de Dieu. Il est venu, le temps où tous les hommes peuvent vivre en frère. Il est venu, le temps où Dieu établit sa demeure au milieu de nous. Il est venu, le temps où l’alliance entre Dieu et les hommes est devenue réalité. Désormais les hommes vont pouvoir s’engager envers Dieu comme jamais ils n’ont pu le faire, l’Adversaire étant déjà vaincu en Christ. Désormais les hommes ont part à cette victoire, obtenue par la mort et la résurrection de Jésus.  
 
            Oui, Dieu aime l’homme ! C’est peut-être banal de le dire, mais ce n’est pas banal de le croire. Tant d’hommes et de femmes vivent aujourd’hui encore comme s’ils n’étaient pas touchés par cet amour. Tant d’hommes et de femmes ne savent pas encore lire les signes de cet amour. Chrétiens, nous avons à témoigner de cet amour. Chrétiens, nous avons à en vivre, ou à commencer d’en vivre. Si l’Eglise demande pardon pour les erreurs du passé, ce n’est pas pour se donner bonne conscience, mais pour reconnaître que ses enfants ont quelquefois été des obstacles à l’amour de Dieu, et pour nous inviter à être transparents à cet amour qui nous est offert comme un don gratuit, comme un don à transmettre. Regardons courageusement notre passé pour affronter sereinement notre avenir : c’est lui qui est à vivre, c’est lui qui pourra bouleverser la vie de nos contemporains s’ils peuvent dire : voyez comme ils s’aiment ; voyez comme ils sont aimés ; moi aussi, je veux vivre de cet amour. AMEN.

(Dessin de M. LEITERER)

samedi 10 février 2018

06ème dimanche ordinaire B - 11 février 2018

Si tu le veux, tu peux...







Comment ne pas être touché par cette rencontre entre Jésus et ce lépreux, bien décidé à obtenir sa guérison de celui dont il sait la puissance. Depuis que Jésus a chassé un esprit impur dans la synagogue de Capharnaüm, sa renommée ne cesse de grandir et de se répandre dans toute la Galilée (Evangile du 4ème dimanche). Sa capacité à guérir s’est largement vérifiée hors de la synagogue, lorsqu’il a passé toute une nuit à guérir beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies et à expulser beaucoup de démon (Evangile du 5ème dimanche). Sûrement notre lépreux en aura entendu parler ; sûrement cela l’aura décidé à se mettre en route pour aller vers Jésus.  

Voici donc nos deux protagonistes face-à-face. Le lépreux n’hésite pas : tombant à ses genoux, il dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Si tu le veux… Ecoutez bien cet homme : il n’exige rien, il ne demande pas ce qu’il a fait au bon Dieu pour mériter cette maladie qui l’exclut de la vie des hommes. Il dit à Jésus : Si tu le veux… autrement dit : s’il te plaît ; et ‘tu peux’ et non pas ‘tu dois’. Quelle belle attitude spirituelle : si c’est dans ton projet de salut de me purifier, tu peux me purifier. Je l’entends non pas comme une demande, mais comme une permission : si tu veux me purifier, je me laisserai purifier par toi. Je ne m’opposerai pas à ton projet de salut. Si tu veux manifester la puissance de Dieu à travers moi, je te laisserai faire. Pour moi, avant de demander sa guérison, il demande à Jésus de se servir de lui pour manifester encore la grandeur de l’œuvre de Dieu, pour manifester encore que Dieu travaille par Jésus, que Dieu va à la rencontre des hommes en Jésus. Il me semble même que Jésus ne s’y trompe pas. Aussitôt la purification effectuée, il renvoie l’homme vers les prêtres pour qu’il fasse les offrandes prescrites par la Loi. Il renvoie l’homme vers Dieu, avec l’interdiction de fanfaronner en cours de route. Dieu seul a guéri ; Dieu seul mérite reconnaissance. 

Lorsque nous affrontons l’épreuve, nous devrions nous souvenir de ce lépreux. Et comme lui, oser demander à Dieu d’accomplir son projet d’amour pour les hommes, de manifester sa grandeur à tous les hommes : Si tu le veux… Comment Dieu pourrait-il rester sourd à notre demande ? Comment pourrait-il décider de ne plus manifester sa gloire ? Comment Dieu pourrait-il ne plus être attaché à son projet de salut pour tous les hommes ? Et nous devrions, comme le lépreux, permettre à Dieu d’agir à travers nous : Si tu le veux, tu peux me guérir, tu peux te servir de moi. Sans aucun doute possible, la limite de la puissance de Dieu réside en nous. Nous attendons que Dieu agisse, mais surtout qu’il le fasse tout seul ; surtout qu’il ne compte pas sur nous ; surtout qu’il nous laisse tranquille. Ce lépreux dont nous pensons qu’il dérange Jésus, se laisse déranger par lui pour que Jésus puisse faire ce qu’il est venu faire : manifester la gloire de Dieu à tous les hommes… qui le veulent bien. 

Ne soyons pas surpris si Dieu ne répond pas aux demandes que nous lui adressons avec cette prière silencieuse gravée en nous : surtout laisse-moi tranquille ! Nous demandons des vocations, mais sans l’envisager pour nous ou pour un fils. Nous demandons à être guéris pour nous-mêmes, mais sans que cela soit une occasion de manifester la gloire de Dieu. Nous demandons à Dieu d’agir à notre place, mais non à travers nous. Là est notre drame. Nous voulons bien Dieu, mais pas trop dans notre vie. Nous voulons bien que Dieu change les choses, mais pas trop notre vie. Nous préférons garder quelques pustules de nos lèpres modernes plutôt que de nous reconnaître redevables envers Dieu. Nous préférons tenir Dieu à une saine distance de notre vie et nous croire libres, plutôt que de reconnaître que notre liberté se trouve dans notre adéquation à la volonté de Dieu. Si nous ne laissons pas Dieu agir selon ce qui lui plaît, ne nous étonnons pas que rien ne change. Si nous ne laissons pas Dieu agir selon son projet de salut pour tous les hommes, ne nous étonnons pas que la paix, la joie et la fraternité soient sans cesse menacées.

Le lépreux avait compris que sa guérison ne viendrait pas du fait qu’il se précipite vers Jésus, mais qu’elle viendrait du désir de salut de Jésus pour tout homme et de sa capacité à laisser Jésus agir en sa faveur, quoi qu’il ait pu demander en retour. A la suite du lépreux, apprenons à autoriser Jésus à agir en nous et à travers nous pour que la gloire de Dieu soit manifestée et que le monde soit sauvé. Amen.

(Dessin de M. LEITERER)

 

 

 

 

samedi 3 février 2018

05ème dimanche ordinaire B - 04 février 2018

Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile !







Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile ! Nous connaissons ce cri de Paul que la deuxième lecture nous a donné à réentendre. Il a un côté compassionnel (ah le pauvre Paul qui ne peut faire autrement que d’annoncer l’Evangile) et un côté admiratif (Ah, c’est bien ; quel courage ce Paul quand même ; les risques qu’il prend pour annoncer l’Evangile ne sont rien pour lui à côté du risque qu’il prendrait s’il n’annonçait pas l’Evangile). Et nous ne savons plus trop s’il faut le plaindre ou le féliciter. Quelle que soit l’option que vous retiendrez, il n’en est pas moins vrai que ce cri de Paul vous concerne tous. Ce cri de Paul doit être le cri de chaque disciple du Christ, quel que soit son état et sa place dans l’Eglise. 
 
J’en entends déjà qui diront que Paul a la qualité d’Apôtre, donc son cri concerne d’abord, voire uniquement, ceux qui, aujourd’hui, ont qualité d’Apôtre. Autrement dit, je ne suis qu’un chrétien de base, cette affaire ne me concerne donc pas. Pilate que nous sommes ! Très vite enclin à nous laver les mains pour pouvoir passer à autre chose. Portant, ce cri de Paul doit devenir le cri de chaque disciple de Jésus, qu’il soit prêtre ou laïc. Car tous, nous avons été établis par notre commun baptême prêtre, prophète et roi. Tous, nous sommes appelés à célébrer les merveilles que Dieu fait pour nous (prêtre), à proclamer sa Parole à temps et à contre-temps (prophète) et à gouverner notre vie selon les enseignements du Christ (roi). Configurés au Christ par notre baptême, nous partageons désormais sa mission, y compris celle d’annoncer l’Evangile.
 
Parmi ceux qui objectaient déjà, il y en aura encore pour dire qu’ils ne sont pas doués pour la parole. L’annonce de l’Evangile, ce n’est définitivement pas leur truc ! Laissons-donc cela aux spécialistes (évêques, prêtres, diacres, catéchistes). Ils seront bien plus efficaces au travail. Je peux entendre l’objection, mais Paul lui-même y répond lorsqu’il dit : Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous. Il nous rappelle ainsi qu’avant d’être des mots, l’Evangile doit devenir pour le croyant un art de vivre qui lui permet d’être au service de tous. L’annonce de l’Evangile passe aussi par des actes, par la charité, par l’attention à l’autre qui doit toujours être pour moi un autre Christ qui vient me visiter. Souvenez-vous de l’avertissement de Jésus dans l’Evangile de Matthieu : Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (ou pas). L’annonce de l’Evangile ne se réduit donc pas à la prédication et à la catéchèse. L’annonce de l’Evangile passe aussi par notre souci constant de vivre et d’agir comme le Christ pour les hommes et les femmes qu’il met sur notre route. En témoignant de la bonté et de l’attention aux autres au nom de notre appartenance au Christ, nous faisons autant pour annoncer le Christ qu’un prédicateur qui prêcherait sur la charité. Et nous voyons que les occasions ne manquent pas alors, au long d’une journée, pour annoncer l’Evangile à ceux dont nous croisons la route. Nous ne faisons alors que ce que le Christ lui-même fait dans l’évangile : observez tous les malades que Jésus guérit lorsqu’il passe chez la belle-mère de Pierre. Après avoir guéri celle-ci, le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un al ou possédés par des démons. La ville entière se pressait à sa porte. Entendez encore ce que Jésus lui-même dit, le lendemain quand tout le monde le cherche : Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Evangile. Il y avait l’annonce par l’enseignement à la synagogue (évangile de dimanche dernier) et l’annonce par l’attention qu’il prêtait à ceux qu’on lui amenait. 
 
Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile ! Que ce cri de Paul devienne notre cri quotidien. Qu’il nous ouvre à cet art de vivre conforme à l’Evangile. Et nous témoignerons devant les hommes, par la parole et par les actes, que le salut est arrivé, que le Royaume est proche. Amen.


(Gustave DORE, La Bible, Paul dans la synagogue de Thessalonique)