Il n’aura échappé à personne que l’extrait
de la première lettre de Paul à Timothée que nous avons entendu, justifie l’acte
que nous posons chaque dimanche après avoir proclamé notre foi : la prière
universelle. Un de ses anciens noms est « la prière des fidèles »
qui n’était dite que lorsque les catéchumènes et les pénitents, ceux qui ne
pouvaient pas encore ou qui ne pouvaient plus communier, s’étaient retirés de l’assemblée
pour approfondir leur foi. C’est dire l’importance de cette prière pour l’Eglise.
Elle est la prière des fidèles du Christ qui portent devant Lui leurs frères et
sœurs en humanité.
La première indication que donne Paul, c’est le style de cette prière : demande, intercessions et action de grâce. Le signe d’une vraie prière chrétienne. Demander, nous n’hésitons jamais ; après tout, c’est pour nous ! Nous demandons souvent à tort et à travers, avec le risque de nous décourager si la réponse ne vient pas comme attendue. Jésus, dans ses nombreux enseignements sur la prière, nous a dit ce qui ne nous sera jamais refusé quand bien même nous le demanderions chaque jour. Ce bien, c’est l’Esprit Saint, que nous ne demandons presque jamais, hélas ! Intercéder, c’est déjà faire un pas de plus. C’est la prière qui nous décentre parce qu’elle exprime le souci que nous avons des autres que nous portons devant Dieu. Quand nous ne pouvons plus rien pour eux, nous les confions à Dieu qui peut toujours quelque chose pour les hommes. Enfin, l’action de grâce, le merci que nous devons à Dieu pour tous ces bienfaits réalisés en notre faveur. Nous avons beau insister auprès des enfants pour qu’ils disent merci à ceux qui leur offrent quelque chose, nous n’en sommes pour autant pas plus reconnaissant à Dieu pour tous ses dons, à commencer par le don de notre propre existence. Devant Dieu, nous sommes comme des enfants, devant sans cesse apprendre les mots essentiels de la prière.
La deuxième indication que donne Paul, c’est la raison de cette prière. Pourquoi faut-il faire des demandes, des prières, des intercessions et des actions de grâce pour tous les hommes ? La réponse est donnée plus loin dans le texte : car il veut que tous les hommes soient sauvés. Cette prière universelle est donc la mise en œuvre du caractère sacerdotal de notre baptême. C’est, pour moi, une manière subtile de nous rappeler que nous ne pouvons pas faire notre salut tout seul, ni prier pour notre seul salut à nous. Nous devons avoir à cœur le salut de tous les hommes, que nous les connaissions ou pas. Le chrétien ne peut pas vivre replié sur lui-même, ni enfermé dans son Eglise, sans se préoccuper du sort de ses frères et sœurs en humanité, croyants ou non. Rappelons-nous la parole du Seigneur Dieu à Caïn : Qu’as-tu fait de ton frère ? Notre charité, si elle est inventive, n’oubliera pas la prière pour le frère, pour tout frère humain.
La troisième indication que donne Paul, c’est par qui adresser cette prière à Dieu : il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous. C’est à Jésus, mort et ressuscité, que nous devons confier notre prière, nos demandes, nos intercessions et nos actions de grâce pour qu’il les porte devant son Père. Il est le trait d’union entre notre monde et le monde de Dieu, étant le seul à être vrai homme et vrai Dieu, comme le proclame notre foi. Nous comprenons là le rôle central de Jésus dans la foi chrétienne. Tout se fait par lui, avec lui et en lui, comme le dit si bien la doxologie de la prière eucharistique. Dieu ne refuse rien à ce Fils unique qui s’est livré pour le salut de tous ; Dieu ne refuse rien à celui qui a réalisé dans sa chair le salut de tous les hommes.
Enfin, la dernière indication de Paul ne doit pas nous échapper : je voudrais donc qu’en tout lieu les hommes prient en élevant les mains, saintement, sans colère ni dispute, l’ancienne traduction du lectionnaire disant ni mauvaises intentions. La prière ne peut donc jamais servir à faire ou à souhaiter le mal. Saintement nous rappelle que nos pensées doivent rejoindre les pensées de Dieu, même si elles en sont éloignées ; sans colère ni dispute vient nous redire que nous ne pouvons formuler nos demandes pour les autres qu’en étant apaisé intérieurement, ou qu’à tout le moins, nous oubliions à ce moment-là nos motifs de colère et de dispute. Nous retrouvons là l’avertissement de Jésus lui-même quand il enseignait ceci : lorsque tu vas présenter ton offrande, si tu souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va d’abord te réconcilier avec lui. Notre prière ne saurait être un mauvais sort jeté à un frère ou une sœur en humanité. Si tel était le cas, notre prière serait dévoyée, inutile et dangereuse pour nous-mêmes d’abord.
Puisse cet enseignement de Paul renouveler notre prière, notre manière d’adresser à Dieu nos demandes pour tous les hommes. Que nous ayons vraiment à cœur, comme Dieu lui-même, le salut de tous les hommes. AMEN.
La première indication que donne Paul, c’est le style de cette prière : demande, intercessions et action de grâce. Le signe d’une vraie prière chrétienne. Demander, nous n’hésitons jamais ; après tout, c’est pour nous ! Nous demandons souvent à tort et à travers, avec le risque de nous décourager si la réponse ne vient pas comme attendue. Jésus, dans ses nombreux enseignements sur la prière, nous a dit ce qui ne nous sera jamais refusé quand bien même nous le demanderions chaque jour. Ce bien, c’est l’Esprit Saint, que nous ne demandons presque jamais, hélas ! Intercéder, c’est déjà faire un pas de plus. C’est la prière qui nous décentre parce qu’elle exprime le souci que nous avons des autres que nous portons devant Dieu. Quand nous ne pouvons plus rien pour eux, nous les confions à Dieu qui peut toujours quelque chose pour les hommes. Enfin, l’action de grâce, le merci que nous devons à Dieu pour tous ces bienfaits réalisés en notre faveur. Nous avons beau insister auprès des enfants pour qu’ils disent merci à ceux qui leur offrent quelque chose, nous n’en sommes pour autant pas plus reconnaissant à Dieu pour tous ses dons, à commencer par le don de notre propre existence. Devant Dieu, nous sommes comme des enfants, devant sans cesse apprendre les mots essentiels de la prière.
La deuxième indication que donne Paul, c’est la raison de cette prière. Pourquoi faut-il faire des demandes, des prières, des intercessions et des actions de grâce pour tous les hommes ? La réponse est donnée plus loin dans le texte : car il veut que tous les hommes soient sauvés. Cette prière universelle est donc la mise en œuvre du caractère sacerdotal de notre baptême. C’est, pour moi, une manière subtile de nous rappeler que nous ne pouvons pas faire notre salut tout seul, ni prier pour notre seul salut à nous. Nous devons avoir à cœur le salut de tous les hommes, que nous les connaissions ou pas. Le chrétien ne peut pas vivre replié sur lui-même, ni enfermé dans son Eglise, sans se préoccuper du sort de ses frères et sœurs en humanité, croyants ou non. Rappelons-nous la parole du Seigneur Dieu à Caïn : Qu’as-tu fait de ton frère ? Notre charité, si elle est inventive, n’oubliera pas la prière pour le frère, pour tout frère humain.
La troisième indication que donne Paul, c’est par qui adresser cette prière à Dieu : il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous. C’est à Jésus, mort et ressuscité, que nous devons confier notre prière, nos demandes, nos intercessions et nos actions de grâce pour qu’il les porte devant son Père. Il est le trait d’union entre notre monde et le monde de Dieu, étant le seul à être vrai homme et vrai Dieu, comme le proclame notre foi. Nous comprenons là le rôle central de Jésus dans la foi chrétienne. Tout se fait par lui, avec lui et en lui, comme le dit si bien la doxologie de la prière eucharistique. Dieu ne refuse rien à ce Fils unique qui s’est livré pour le salut de tous ; Dieu ne refuse rien à celui qui a réalisé dans sa chair le salut de tous les hommes.
Enfin, la dernière indication de Paul ne doit pas nous échapper : je voudrais donc qu’en tout lieu les hommes prient en élevant les mains, saintement, sans colère ni dispute, l’ancienne traduction du lectionnaire disant ni mauvaises intentions. La prière ne peut donc jamais servir à faire ou à souhaiter le mal. Saintement nous rappelle que nos pensées doivent rejoindre les pensées de Dieu, même si elles en sont éloignées ; sans colère ni dispute vient nous redire que nous ne pouvons formuler nos demandes pour les autres qu’en étant apaisé intérieurement, ou qu’à tout le moins, nous oubliions à ce moment-là nos motifs de colère et de dispute. Nous retrouvons là l’avertissement de Jésus lui-même quand il enseignait ceci : lorsque tu vas présenter ton offrande, si tu souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va d’abord te réconcilier avec lui. Notre prière ne saurait être un mauvais sort jeté à un frère ou une sœur en humanité. Si tel était le cas, notre prière serait dévoyée, inutile et dangereuse pour nous-mêmes d’abord.
Puisse cet enseignement de Paul renouveler notre prière, notre manière d’adresser à Dieu nos demandes pour tous les hommes. Que nous ayons vraiment à cœur, comme Dieu lui-même, le salut de tous les hommes. AMEN.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire