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samedi 18 mars 2023

4ème dimanche de Carême A - 19 mars 2023

 Revenez à moi : vivez dans ma lumière ! 







            Frères, autrefois vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière. Cette annonce de Paul aux Ephésiens laisse entendre qu’il y a quelque chose entre cet avant qui nous plongeait dans les ténèbres et cet aujourd’hui qui nous illumine. Ce quelque chose, c’est la rencontre avec le Christ et notre adhésion à sa personne, autrement dit, notre baptême. 

            Il suffit, pour s’en convaincre, d’ouvrir le Rituel du Baptême des adultes. En remettant le cierge, allumé au cierge pascal, au nouveau baptisé, le prêtre dit : Vous êtes devenus lumière dans le Christ : marchez toujours comme des enfants de lumière ; demeurez fidèles à la foi de votre baptême. Alors, quand le Seigneur viendra, vous pourrez aller à sa rencontre dans son Royaume avec tous les saints du Ciel. Cette prière est on ne peut plus claire : le baptême n’est pas seulement un acte, c’est un chemin de vie qui nous fait devenir lumière dans le Christ. Le Rituel du baptême d’un enfant est encore plus précis, quand il confie cette lumière aux parrains-marraines, à charge pour eux d’exercer leur mission en lien avec les parents de leur filleul. Il fait dire au prêtre : C’est à vous, parents, parrain et marraine, que cette lumière est confiée. Veillez à l’entretenir : que votre enfant, illuminé par le Christ, avance dans la vie en enfant de lumière et demeure fidèle à la foi de son baptême. Ainsi, quand le Seigneur viendra, il pourra aller à sa rencontre dans son Royaume avec tous les saints du Ciel. La lumière dont nous devons resplendir, c’est bien le Christ lui-même ; c’est lui qui illumine notre vie ; c’est à sa suite que nous vivons ; c’est à sa suite que nous marchons vers le Royaume. Comme le précise une variante proposée par un groupe de travail des milieux ouvriers, cette lumière (le Christ) donne espérance et force au milieu des difficultés et des faiblesses que nous pouvons connaître ; cette lumière doit nous permettre de nous souvenir toujours que nous sommes entrés dans un monde tourné vers l’avenir, car Jésus Christ est la lumière du monde. La lumière dont nous resplendissons n’est donc pas l’expression de notre génie (quelle lumière cet homme !), mais bien l’expression de notre attachement profond et vital au Christ, mort et ressuscité pour notre vie. 

            La rencontre entre Jésus et l’aveugle, dont nous avons entendu le récit dans l’évangile de ce dimanche, devient alors l’illustration parfaite de ce que dit le Rituel du baptême. Avant sa rencontre avec Jésus, cet homme est aveugle, plongé dans les ténèbres. Il nous suffit à tous de fermer les yeux pour faire brièvement l’expérience de ce que peut être sa vie. Son handicap devient l’illustration pour les voyants que nous sommes de ce que signifie une vie refusant le Christ. On peut vivre, mais en n’y voyant rien, en ne voyant pas la beauté du monde marqué par la présence de Dieu en Christ. Quand le Christ entre dans la vie de cet aveugle et qu’il écoute sa parole : va te laver à la piscine de Siloé, il voit ! Il nous faut noter ici que cet homme n’a pas cherché la guérison. Dans son évangile, Jean nous dit que, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance. C’est un homme sans nom chez Jean comme pour dire qu’il est chacun de nous tant que nous n’avons pas rencontré le Christ. La question des disciples : rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? peut s’entendre ainsi dans notre monde marqué par un recul de la foi : Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il ne te connaisse pas ? Et la réponse serait la même de la part de Jésus : Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. La rencontre entre le Christ et l’un de nous a toujours pour but de manifester dans une vie précise les œuvres de Dieu. Vivre en enfant de lumière, pour reprendre l’expression de Paul, c’est cela et rien que cela : manifester à travers notre vie que Dieu est à l’œuvre dans notre monde. 

            Cet homme, aveugle de naissance, qui ne demande rien à Jésus, est donc guéri par la seule initiative de Jésus. S’en suit d’abord un étonnement puis tout un procès devant la puissance du signe donné. Les uns disaient : c’est lui. Les autres disaient : Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. Celui qui n’a rien demandé, qui a bénéficié gratuitement de la grâce de Dieu par Jésus, est conduit devant les pharisiens. Comprenez-vous, Jésus a guéri cet homme un jour de sabbat ! Ce qui préoccupe les pharisiens, ce n’est pas que l’aveugle ait été guéri, ni comment il a été guéri ; ce qui les préoccupe, c’est ce que dit ce signe de celui qui l’a posé, Jésus. Est-il de Dieu ? Si oui, pourquoi n’observe-t-il pas le repos du sabbat ? Et s’il est pécheur, comment peut-il accomplir des signes pareils ? Ce que cette guérison provoque chez l’ancien aveugle, il n’en est guère question. Ses parents, sans doute aussi surpris que tous les autres, se contentent de préciser que c’est bien de leur fils dont tout le monde parle. Il ne s’agit pas d’une supercherie. Et l’aveugle devenu voyant témoigne de la seule certitude qui l’anime à ce moment précis : j’étais aveugle, et à présent je vois. Et devant l’insistance de ses opposants, il lâche la question fondamentale : Serait-ce que vous voulez, vous aussi, devenir ses disciples ? C’est la seule question d’importance. Quand Dieu passe dans notre vie, voulons-nous le suivre ? Cette lumière qu’il fait resplendir en nous, voulons-nous la porter au monde ? 

L’histoire s’achève par cette profession de foi de la part de celui qui est retrouvé par Jésus après ce simulacre de procès. Quand Jésus (qu’il n’a pas vu encore depuis sa guérison) le retrouve et l’interroge : Crois-tu au Fils de l’homme ? Il répondit : Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? Jésus lui dit : Tu le vois, c’est lui qui te parle. Il dit : Je crois, Seigneur ! Et il se prosterna devant lui. Il fallait que la rencontre transformante avec Jésus qu’il avait faite lorsqu’il était encore aveugle, devienne rencontre réelle avec lui et affirmation de la Seigneurie du Christ. Ceci nous montre bien que le baptême ne saurait juste être un acte, un moment de notre vie. Combien de chrétiens ont été baptisés sans devenir vraiment croyants, sans avoir abouti à cette rencontre réelle avec Jésus qui leur permet de resplendir du Christ ? Combien de baptisés sont incapables de dire par eux-mêmes : Je crois, Seigneur ? L’appel de Paul aux Ephésiens : Conduisez-vous comme des enfants de lumière, est plus que jamais d’actualité. Baptisés, nous avons à reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur et à le vivre. 

Durant ce Carême, nous avons choisi de répondre à l’appel du Seigneur formulé par le prophète Joël au début de ce temps : Revenez à moi. Aujourd’hui, il nous indique un nouveau chemin pour répondre à son appel : Vivez dans ma lumière. Que l’eucharistie de ce dimanche redonne vigueur à cette lumière reçue à notre baptême ; que nous puissions toujours resplendir du Christ qui veut sauver tous les hommes. Amen.

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