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samedi 30 août 2025

22ème dimanche ordinaire C - 31 août 2025

 Fuir les honneurs et renoncer aux amis, vraiment ?




(vu sur Pinterest)

 


 

            C’est sûr, avec ces deux paraboles, nous sommes entrés dans les paroles de Jésus difficiles à entendre. Ne prends pas la première place, n’invite pas tes amis. Est-ce vraiment cela que nous dit Jésus ? Est-ce seulement cela qu’il nous dit ? Ne lisons pas trop vite et essayons de comprendre.

            Ces deux paraboles de Jésus ne viennent pas par hasard ; elles sont le résultat de ce que Jésus observe. Il est invité pour un repas et constate comment les autres invités choisissaient les meilleures places. Qu’est-ce qu’il nous dit en substance ? Ne te mets pas en avant, ne te crois pas meilleur que les autres, ne crois pas que tu vaux mieux que tous les autres. Fuis les honneurs que tu t’attribues toi-même ! Ta désillusion pourrait être grande, et ta honte encore plus. A te croire meilleur que les autres, tu pourrais croiser un jour quelqu’un de meilleur que toi, ou considéré meilleur que toi, et tu serais renvoyé, lui étant préféré à toi. Plus tu te grandis, plus tu peux tomber de haut. Mais quand tu te fais petit, tu ne peux qu’être grandi par les autres. Jésus n’invite pas à refuser les honneurs, il invite à ne pas nous prendre pour plus que les autres. C’est très petit de se croire plus que les autres ; c’est très grand de croire les autres plus importants que nous.

            A bien lire la seconde parabole du jour, nous voyons que l’enseignement n’est pas très différent. Il ne dit pas que nous devons renoncer à avoir des amis ; mais il nous demande de ne pas oublier les autres, ceux qui n’ont rien à donner en retour. Nous aimons tous nous retrouver avec les mêmes que nous, ceux qui croient comme nous, ceux qui vivent comme nous. Est-ce grave, docteur ? Uniquement si cela ferme nos yeux et notre cœur sur les autres qui pourraient avoir besoin de nous. L’amitié est une belle chose ; elle dilate notre cœur, embellit notre vie. Nos amitiés doivent nous ouvrir au monde, et non nous refermer sur nous et nos amis. Nos amitiés en deviendraient étouffantes ! Après cette parole de Jésus, tu peux encore inviter tes amis ; tu peux encore être présent pour eux ; mais ensemble, n’oubliez pas d’inviter aussi les autres !

            Le vieux Ben Sirac l’avait compris bien, avant même l’enseignement de Jésus : Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser… La condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. C’est bien cela qui est visé par Jésus dans ses paraboles : l’orgueil qui nous détourne de Dieu et des frères que celui-ci met sur notre route. Loin d’être une remontrance, ces paraboles sont salutaires car elles nous rappellent l’urgence de la charité, l’urgence d’une humanité attentive à toutes et à tous. Elles nous rappellent l’urgence de construire une société plus juste, dans laquelle ceux qui ont plus de chance veillent sur ceux qui en ont moins ; une société dans laquelle le partage des richesses n’est pas un gros mot ; une société dans laquelle oser demander un effort supplémentaire à ceux qui n’auront pas assez d’une vie pour dépenser tout leur argent ne semble pas une scandaleuse illusion ; une société dans laquelle l’accueil du migrant ne soit pas vécu comme un danger et un appauvrissement mais comme une chance et un enrichissement.

            Dans une France qui se révolte et qui se berce des musiques d’un populisme hasardeux, l’Evangile a peut-être encore une parole à dire, la voie d’une bonne nouvelle à tracer. Elle passe par le refus d’opposer les gens les uns aux autres et par le désir de trouver ensemble un chemin de compromis pour construire le bien commun. Ce n’est ni en détruisant ni en bloquant tout, ni en s’arc-boutant sur nos positions que le bien commun pourra nous rassembler. Bien au contraire ! Tout ce qui fracture une société, diminue son humanité. Tout ce qui rassemble pour construire un mieux, élève notre humanité et nous fait grandir en sainteté. Amen.