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samedi 13 septembre 2025

La Croix glorieuse - 14 septembre 2025

 Une expression paradoxale ou une réalité ?





(Tableau d'Arcabas)



 

            La croix glorieuse : n’est-ce pas là une curieuse expression, voire un paradoxe ? Comment un instrument de torture et de mort peut-il être appelé « glorieux » ? Aurions-nous perdu le sens de la décence la plus élémentaire ? A vue seulement humaine, la question se pose effectivement ; mais pour celui qui croit au Christ, mort et ressuscité, cette expression a du sens, et la croix, source d’humiliation et de mort dans l’empire romain, devient source de vie éternelle.

             La liturgie de cette fête nous a fait prier ainsi au début de notre eucharistie : Seigneur Dieu, tu as voulu qu’en acceptant la croix, ton Fils unique sauve l’humanité ; nous t’en prions : fais qu’ayant connu dès ici-bas ce mystère, nous obtenions au ciel les fruits de la rédemption. En une seule phrase tout est dit, tout devient clair. Et d’abord que c’est un grand mystère ! Pouvons-nous comprendre que quelqu’un accepte de mourir en croix pour notre salut ? Quelqu’un qui ne nous a pas connu, comme nous pouvons nous connaître les uns les autres ! Ne faudrait-il pas, pour comprendre réellement ce mystère, nous acceptions nous-mêmes de mourir douloureusement pour des étrangers, pour des gens qui nous auraient reniés, trahis ? Aurions-nous fait ce que le Christ a accepté de faire pour nous ? Je n’en suis pas sûr. Mais ce que dont je suis sûr, c’est que le Christ l’a fait pour moi, pour vous, pour la multitude comme le disent les paroles de la consécration. Jésus, le Fils unique de Dieu, a accepté la croix pour nous sauver. Réaliser cela, c’est réaliser aussi combien il nous a aimés à ce moment-là, et combien il nous aime toujours. Parce que voyant cette humanité, pour le salut de laquelle il est mort, continuer à se battre, à vivre loin de lui, à lui rendre si mal l’amour qu’il nous a donné, il n’est jamais revenu sur son désir de nous sauver. Jamais il ne nous a dit : dis donc, j’ai accepté la croix pour que tu sois sauvé, et c’est en vivant ainsi que tu me remercies ? Son amour livré sur la croix nous reste acquis à jamais ! C’est pour moi un mystère encore plus grand, moi à qui il arrive de regretter le bien fait. Cet amour livré un jour pour toutes les générations passées, présentes et à venir, ouvre le ciel à ceux qui croient un tel amour possible, à ceux qui croient en l’œuvre de salut accomplie par Jésus.

             La préface de la fête, au début de la prière eucharistique, « enfoncera le clou » si j’ose dire, en chantant l’œuvre que Dieu accomplit par son Fils. Il a permis que, de ce drame d’un fils livré et mort en croix, la vie surgisse à nouveau là où la mort a pris naissance. A ceux qui pourraient s’interroger sur ce que Dieu a fait au moment où son Fils acceptait la croix, la réponse jaillit dans la prière. Nous rendrons grâce à Dieu aujourd’hui car il a attaché au bois de la croix le salut du genre humain permettant ainsi par le Christ, que l’Ennemi, victorieux sur le bois [comprenons de la croix], fût à son tour vaincu sur le bois. Dieu a laissé faire son amour et a poussé cet amour jusqu’au bout. Puisque Jésus a accepté la croix, il transformera la croix en y faisant mourir l’Ennemi avec son Fils. Ainsi quand il rendra justice à l’amour du Fils pour son peuple en le ressuscitant, le monde sera délivré de l’Ennemi, définitivement vaincu sur le bois de la croix. Là où l’Ennemi semblait triompher, l’amour s’est montré plus rusé, plus puissant, définitivement vainqueur. Aucune manifestation d’amour ne sera jamais plus définitivement effacée par l’Ennemi. En Jésus, mort et ressuscité, l’Amour est vainqueur, l’Amour est plus fort. C’est peut-être la grande leçon pour nous de cette fête de la croix glorieuse. Ce signe de mort, devenu, par l’amour d’un seul pour tous, signe de vie, nous indique que la vraie vie est dans l’amour seulement. Celui qui veut vivre vraiment, qu’il commence par aimer simplement. Alors le Christ pourra le conduire à la gloire de la résurrection puisqu’il l’a racheté par le bois de la croix qui fait vivre. Nous vivons tous grâce à la croix du Christ ; nous aimerons tous à cause de la croix du Christ. Comme il nous a aimés, nous devons aimer ; c’est le commandement qu’il a laissé à ceux qui se disent ses disciples. Est-il seulement possible de ne pas répondre à un amour qui s’est livré tout entier, jusqu’à la mort, pour notre vie ? Est-il seulement possible de ne pas aimer à notre tour quand nous sommes aimés ainsi ?

             A ceux qui s’interrogeraient encore pour savoir qui est Dieu pour nous aimer ainsi, il n’est donné que le signe de la croix du Christ. Là réside la preuve que Dieu nous aime. Là réside la puissance de son amour. Là réside notre vie pour toute éternité. Elle est glorieuse, la croix qui nous sauve par l’obéissance du Fils et par l’amour de Dieu. Elle a vaincu la mort, elle nous ouvre les portes de la vie grâce à celui qui l’a acceptée pour nous dire son amour absolu. Levons les yeux vers elle et contemplons le prix versé pour notre salut. Amen.