L'Eglise vit de l'espérance en la venue du Christ en gloire.
Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel. Cette affirmation des messagers de Dieu aux Apôtres est aujourd’hui pour nous. L’espérance du retour du Christ nous concerne. Elle est nôtre. Et quel meilleur jour que celui de l’Ascension pour réaffirmer cette espérance ?
Jésus est parti : c’était quand même prévisible depuis les événements qui se sont déroulés à Jérusalem à la veille de la Pâque qui a vu la condamnation et la crucifixion du Galiléen. Que l’on se place du côté des bourreaux ou du côté des amis de Jésus, cette histoire ne pouvait plus continuer comme avant. Du côté des bourreaux, l’histoire de Jésus prenait un terme avec sa mort. C’est définitif et radical. Du côté des amis de Jésus, si pendant un temps il en fut de même (la mort de Jésus met un terme à leur espérance), voilà que la nouvelle qui court depuis le matin de Pâques leur redonne espoir : l’histoire de Jésus ne s’arrête pas avec sa mort. Dieu l’a rendu à la vie ; Dieu nous l’a rendu ! Mais différemment ! Il est le même (c’est bien Jésus) et en même temps il n’est plus comme nous ; il vit désormais de la gloire qui était sienne depuis toute éternité ; il vit désormais dans la gloire de Dieu. Avec sa résurrection, c’est un nouveau mode de relation qui s’établit avec Jésus. La fête de l’Ascension ne fait que consacrer ce nouveau mode. Les Apôtres doivent désormais découvrir la présence de Jésus autrement que par sa réalité physique. Ils doivent vivre de cette promesse qu’il leur a faite : Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. Son retour vers le Père ne signifie pas qu’il les abandonne, bien au contraire.
Jésus est parti et nous attendons son retour. Cela fait 20 siècles que nous attendons. Qu’est devenue sa promesse ? Elle tient toujours. Nous vivons toujours de cette espérance qu’il reviendra dans la gloire. N’est-ce pas ce que nous chantons au cœur de chacune de nos eucharisties : Tu es venu, tu reviendras, Seigneur Jésus, nous t’attendons ; tu étais mort, tu es vivant, Seigneur Jésus sois notre vie. L’anamnèse que nous chantons nous fait réaffirmer notre espérance de voir le retour du Christ. Elle nous oblige aussi à témoigner de ce Christ, mort et ressuscité pour nous et pour tous les hommes. Elle nous oblige à participer à la venue de ce règne de Dieu, de ce retour du Christ. Notre espérance ne nous enferme pas dans une passivité, mais nous ouvre un champ d’action, nous ouvre à un monde à évangéliser pour qu’il soit en mesure de reconnaître le Christ quand il viendra dans sa gloire. Ce temps d’attente, temps de l’Eglise, doit permettre à chacun de rejoindre ce corps du Christ, puisque l’Eglise est l’accomplissement total du Christ.
Le Christ est parti et nous attendons son retour. Si l’impatience nous gagne, souvenons-nous que nous sommes les héritiers du Christ, appelés à partager sa gloire. Soyons heureux de pouvoir partager un jour cet héritage avec le plus grand nombre ; soyons heureux et empressés de le faire découvrir à d’autres pour qu’eux aussi vivent de cette espérance d’être un jour totalement avec Dieu, pour toute éternité. Amen.
(Photo: Fresque de l'Ascension, église de La Petite Pierre - Alsace)
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