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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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samedi 25 juin 2011

Fête du Corps et du Sang du Christ - 26 juin 2011

Souviens-toi !

Chaque année, lorsque revient cette fête du Corps et du Sang du Christ, la presse régionale se fait nostalgique d’un temps où ce jour était appelé Fête-Dieu, donnant lieu à de grandes manifestations publiques (procession, autels dressés dans les rues). Elle nous fait remémorer « comme c’était bien autrefois » et nous invite quelquefois à redécouvrir ces traditions dans tel ou tel village alsacien. Il y a alors le risque que beaucoup de ceux qui viennent, ne viennent que pour le folklore, pour voir quelque chose qu’ils ne voient pas chez eux. Pourtant, se souvenir du passé n’est pas toujours mauvais ; c’est même une attitude spirituelle qui peut être féconde.

Souviens-toi ! Ce sont là les mots de Moïse au peuple d’Israël lorsqu’il relit pour eux la longue marche au désert vers la terre promise. Ce peuple, que Moïse lui-même appelle un peuple à la nuque raide, a souvent pesté contre Moïse et contre Dieu. Quand il était en Egypte, il se plaignait que Dieu ne se souvienne plus de lui ; quand Dieu l’a libéré d’Egypte, il s’est plaint de devoir marcher dans le désert, regrettant les marmites pleines d’Egypte. Bref, jamais très content. Mais ne jetons pas la pierre : nous ne sommes sans doute pas meilleurs. Moïse invite à se souvenir de tout ce que Dieu a fait, à se souvenir que Dieu a veillé en tout temps et pour toutes choses sur son peuple. Il a donné la manne, il a donné l’eau, il a manifesté maintes fois sa patience, y compris lorsque le peuple s’était détourné de Dieu pour se prosterner devant un veau. Cette longue marche au désert dont le peuple doit se souvenir est la marche de sa purification, de son ajustement à la volonté et à la parole de Dieu lui-même.

Souviens-toi ! C’est aussi ce que semble dire Paul aux membres de la communauté de Corinthe. Le court passage que nous avons entendu s’inscrit dans une réponse de Paul à une question précise : est-il permis de manger la viande sacrifiée aux idoles. Pour Paul, il n’y a là pas de problème sauf si l’on vient à choquer la foi d’un petit ; il vaut alors mieux s’abstenir. Il en profite pour redire ce que signifie « communier ». Ce n’est pas simplement une participation à un acte religieux ; c’est un acte qui nous engage envers Dieu et les autres. En effet, nous ne communions pas à n’importe quoi ou n’importe qui. Nous communions au corps et au sang du Christ, c'est-à-dire à la personne même de Jésus. Nous nous unissons à lui de manière très intime, très profonde. Cette communion au Christ devient communion aux autres puisque la multitude que nous sommes est un seul corps. Je ne peux donc pas venir pour accomplir un acte solitaire : la communion est toujours profondément un acte communautaire, un acte qui me relie au Christ, un acte qui me relie à mes frères et sœurs chrétiens. Quand tu vas communier, souviens-toi de cela, souviens-toi que tu construits cette Eglise qui est le Corps unique du Christ.

Souviens-toi ! C’est ce que fait l’Eglise chaque fois qu’elle refait les gestes de Jésus, chaque fois qu’elle redit ses paroles sur le pain et le vin. Ce ne sont pas des gestes extérieurs qui sont faits, mais des gestes fondateurs qui nous raccrochent à ce Jésus qui s’est livré pour nous après avoir laissé à ses disciples le signe nouveau de sa présence. « Si Jésus n’avait pas dit sur le pain : ceci est mon corps, il n’aurait distribué que du pain. S’il n’avait pas dit sur la coupe de vin : ceci est mon sang, il aurait simplement offert à boire ». Mais voilà, Jésus s’est ainsi engagé lui-même et ce pain et ce vin, offerts aux disciples, sont devenus le signe nouveau de sa présence. Jésus s’est ainsi engagé lui-même, et pour nous qui refaisons ces gestes 2000 ans plus tard, c’est toujours la même présence de Jésus qui nous est offerte. Nous ne partageons pas que du pain, nous ne buvons pas que du vin ; nous nous unissons au Christ, mort et ressuscité. En communiant, nous faisons mémoire de tout ce que Dieu a fait, à travers le temps et l’histoire, et de ce qu’il continue de faire pour nous aujourd’hui. Il nous offre son Fils pour que nous ayons la vie. Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous.
Voilà le mystère que nous ne cessons de célébrer : celui d’un Dieu qui est entré dans l’histoire des hommes pour les sauver, pour leur faire partager sa propre vie. En célébrant la fête du Corps et du Sang du Christ, nous nous souvenons de ce don sans mesure que le Christ a fait par amour de nous et nous le rendons actuel, toujours à l’œuvre au milieu de nous. Quand tu viendras communier tout à l’heure, et que tu mangeras ce pain devenu corps et sang du Christ, souviens-toi de celui qui s’offre ainsi, souviens-toi pour qui il s’offre ainsi et à ton tour, offre-lui ta vie, sûr qu’il en prendra soin, toujours. Amen.

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