Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 3 septembre 2011

23ème dimanche ordinaire A - 04 septembre 2011

La correction fraternelle passe par la prière.


Si ton frère, qui a commis un péché, refuse d'écouter l'Eglise, considère-le comme un païen et un publicain. Voilà une parole qui peut nous sembler bien sévère dans la bouche de Jésus, une parole qui sonne comme une condamnation alors même que nous tenons Jésus pour le chantre de l'amour de Dieu et du respect dû à tout homme. Comment comprendre cette affirmation ? Cette phrase est à relire d'abord à la lumière de tout l'enseignement de Jésus, à la lumière de sa vie même.

Jésus a brisé des tabous en mangeant avec des pécheurs ; il a annoncé le pardon de Dieu à tous ceux qu'il rencontrait. Il a rappelé l'immense tendresse du Père et sa patience sans limite envers l'homme pécheur. Il a annoncé un Dieu lent à la colère et plein d'amour. Sans jamais condamner, il a regardé les hommes et les femmes de son temps comme des êtres ayant besoin de l'amour de Dieu, comme des êtres de valeur quelle que soit leur vie. Il a toujours dissocié l'homme de ses actes. La correction fraternelle n'est pas là pour reprendre celui qui me déplait parce qu'il n'est pas comme moi, ou ne fait pas comme moi, mais pour reprendre celui qui a péché ! Ce qui est en cause, profondément, c'est la relation de l'homme à Dieu. C'était là la passion de Jésus. Pour Jésus, plus que pour tout autre, l'homme est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Pour Jésus, plus que pour tout autre, l'homme est appelé à partager le bonheur que Dieu promet. Pour Jésus, plus que pour tout autre, l'homme a besoin du salut parce que l'homme est pécheur. Il ne s'agit pas d'enfermer, ni de condamner; il s'agit de guérir, de relever, de sauver, c'est-à-dire d'indiquer un chemin de vie, à la suite de Jésus, à la rencontre du Père de tous. Lorsqu'il nous appelle à traiter comme un païen l'homme qui ne se repend pas, il nous invite peut-être surtout à poser sur lui le regard de Dieu lui-même, un regard fait de patience, un regard fait d'amour, un regard fait de miséricorde. Et surtout, il nous invite à prier pour lui. Seul Dieu peut toucher le coeur des hommes ; seul Dieu peut bouleverser une vie. Le païen n'est pas seulement celui qui ne reconnaît pas Dieu ; il est aussi celui qui peut encore le découvrir et l'aimer pour peu qu'on en lui laisse le temps, pour peu qu'il rencontre dans sa vie des hommes et des femmes qui vivent déjà du Christ.

La phrase de Jésus est donc aussi à comprendre à la lumière des paroles du prophètes Ezéchiel que la liturgie nous a fait entendre en première lecture : Fils d'homme, je fais de toi un guetteur pour la maison d'Israël. Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part. Et voilà Ezéchiel promus gardien de ses fères. Sa propre vie et la vie des autres dépendent de son ardeur à redire cette parole, à transmettre les messages de Dieu. S'il ne dit rien, les méchants mourront, et lui avec. S'il prévient, lui vivra ; pour les autres, ce sera selon leur attitude face à la parole proclamée. De même qu'Ezéchiel était le gardien de son peuple, de même, Jésus, par cette affirmation sévère, fait de nous les gardiens de nos frères et soeurs en humanité. Cela ne signifie pas que nous avons à nous mèler de leur vie privée ; cela signifie qu'il nous faut avoir à coeur de nous sauver avec eux et non malgré eux ou contre eux.

Si ton frère a commis un péché, va le voir, parle-lui, seul à seul. Il faut beaucoup de tact et de courage, beaucoup d'humilité et de fraternité pour oser reprendre ainsi son frère. Il ne s'agit pas de le crier sur les toits, ni de l'humilier, encore moins de l'enfermer dans son péché. Il s'agit de lui rappeler que nous sommes invités à vivre à la suite du Christ, dans un amour et un respect réciproque.

Si tu n'arrives pas à le convaincre, prends avec toi deux ou trois frères ; si cela ne suffit toujours pas, dis-le à l'Eglise,
c'est-à-dire à la communauté des frères. Tout un processus pour permettre au frère pécheur de réaffirmer son appartenance à cette communauté de foi ; un processus long pour lui permettre de faire le point et de se situer en vérité non par rapport à ses frères, mais par rapport à Dieu et à son amour pour nous. S'il refuse, il sera considéré comme un païen, comme un publicain, comme quelqu'un qui n'a pas encore découvert l'immense amour de Dieu pour lui. Il se sera coupé lui-même de la communauté de foi, d'espérance et de charité que nous voulons vivre et construire.

L'invitation finale à la prière de demande commune n'est peut-être pas un hasard. Si deux d'entre vous sur la terre se mettent d'accord pour demander quelque chose, ils l'obtiendront de mon Père qui est aux cieux. La première des choses à demander ensemble, n'est-ce pas la conversion de celles et de ceux qui sont loin de l'amour de Dieu ? Si nous prions pour notre conversion commune, nos communautés n'en seront-elles pas plus fraternelles ?

Gardiens les uns des autres, invités à vivre de l'esprit même du Christ, nous devenons des serviteurs de la réconciliation. Aucun de nous ne peut se dire meilleur qu'un autre. Chacun de nous a besoin du pardon de Dieu. Chacun de nous a besoin de quelqu'un pour lui indiquer le chemin de retour vers le Père. Tous, nous avons besoin de la prière fraternelle pour progresser et accueillir la sainteté de Dieu en nos vies. Nous sommes tous gardiens de nos frères ; nous sommes tous païens pour nos frères. Avançons ensemble à la rencontre de notre Dieu, nous soutenant, nous supportant, nous encourageant sur ce chemin de pardon et d'espérance. Si nous le faisons au nom du Christ, il sera au milieu de nous, il marchera avec nous. Amen.

(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire