En ce premier jour de l’an, il est de tradition d’échanger des vœux : santé, fortune, bonheur, et que sais-je encore ! Et la liturgie de ce jour ne semble pas échapper à cette tradition. Après tout, pourquoi en Eglise, ne partagerions-nous pas des vœux. Des vœux qui traduiront ce que nous souhaitons comme vie avec les autres, avec Dieu.
Dans la première lecture nous avons entendu des vœux. Ceux que Dieu lui-même adresse à son peuple : Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu'il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu'il t'apporte la paix ! Ne sont-ce pas là les premiers vœux que des chrétiens devraient formuler : que la vie de tout homme se déroule sous le regard et la protection de Dieu ? Et ainsi nos vœux ne sont pas seulement de belles paroles, mais ils deviennent bénédiction, parole bienveillante à l’égard de ceux et celles pour lesquels ces paroles ont été prononcées. Nous comprenons mieux pourquoi Dieu indique à Moïse que c’est seulement ainsi que son nom devra être prononcé. Le nom de Dieu ne saurait servir à appeler du mal sur quelqu’un. Le nom de Dieu ne peut servir qu’à souhaiter du bien.
Le bien le plus précieux, c’est la présence de Dieu au cœur de notre vie. La fête de Noël qui a illuminé ces derniers jours, nous a rappelé que Dieu est devenu l’un de nous ; il a établi sa demeure chez les hommes, il habite désormais au milieu de nous. Nous pourrions relire ici le prophète Jérémie (31, 31-34) qui annonce déjà que Dieu habitera le cœur de l’homme, de telle sorte que l’homme n’aura plus à chercher Dieu ailleurs qu’en lui-même, en son cœur. Avec l’incarnation de Dieu, nous sommes tous devenus une résidence divine, des porteurs de Dieu. Puisque Dieu vit en nous, comment utiliser son nom autrement que pour annoncer ce bien que Dieu veut pour chacun ?
La conséquence de la présence de Dieu en notre vie, c’est la paix, la paix profonde du cœur et de l’âme. La paix de Dieu n’est pas qu’un armistice, un silence des armes ; la paix de Dieu, c’est ce désir profond et véritable d’être libéré du Mal et de la Mort. Vivre en paix, c’est vivre en communion avec Dieu et avec les frères. C’est refuser toute sorte de Mal et croire que le Bien est toujours préférable. Vivre en paix, c’est vivre selon l’idéal de Dieu, tel qu’il s’exprime dans les béatitudes ou dans le commandement de l’amour, par exemple.
Lorsque nous découvrons que Dieu habite en nous, qu’il veut notre bien, et que pour cela il a donné son Fils, comment ne pas vivre comme Marie, retenant ces événements et les méditant dans notre cœur ? Pourrions d’ailleurs effacer cette présence, supprimer la parole que Dieu lui-même prononce en notre faveur ? Non, jamais. Nous avons la possibilité et la liberté de nous éloigner de lui (mais alors, ne lui reprochons pas le Mal que nous devenons capables de commettre, lorsque nous vivons loin de sa présence), mais nous ne pourrons jamais supprimer la bénédiction de Dieu. Préférons donc l’attitude de la Mère de Dieu, qui ne comprend peut-être pas plus que nous ce qui se passe lorsque Dieu fait irruption dans une vie, mais qui accepte cette présence et vit d’elle. Ouvrons notre cœur à ce Dieu fait homme, à sa parole bienveillante et libératrice et notre vie sera transformée, et notre vie sera belle, car Dieu ne veut que notre bonheur.
Vivants comme Dieu le souhaite pour nous, nous pourrons formuler à notre tour des bénédictions pour celles et ceux que nous rencontrons afin qu’eux aussi s’ouvrent au Dieu de toute vie, au Dieu du vrai bonheur. N’hésitons pas à reprendre les bénédictions de Dieu et à les transmettre à tous. Qu’en cette année nouvelle, le cœur du monde batte au rythme du cœur de Dieu pour le bonheur de tous. Amen.
(Photo de l'ange de la crèche de Holtzheim)
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