Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur. Ces mots du psalmiste nous font entrer dans une dimension essentielle de nos liturgies : l’écoute de la Parole de Dieu. C’est une des redécouvertes du Concile Vatican II. Depuis 1965, et la réforme liturgique qui a suivi, nous sommes invités à mettre au cœur de notre vie la Parole de Dieu, pour sans cesse l’approfondir, la mieux comprendre et en vivre. C’est pour cela que nous l’entendons dans notre propre langue ; c’est pour cela que les prêtres ont été invités à l’expliquer ; c’est pour cela que la Bible elle-même a été retraduite et largement diffusée pour que chacun puisse la posséder et la lire quand il en a envie.
L’écoute de la Parole de Dieu n’est pourtant pas une nouveauté. Depuis que Dieu a fait alliance avec l’homme, celui-ci est invité à suivre la voix de son Dieu. Dans le livre du Deutéronome, nous avons entendu le peuple exprimer sa crainte devant la propre Parole de Dieu. Comment peut-il écouter Dieu lui parler en direct sans mourir ? Le peuple a bien conscience que cette voix-là est une voix engageante, qui ne s’exprime pas à la légère et qui a des conséquences dans la vie humaine. D’où l’engagement de Dieu à faire se lever des prophètes dans le pays pour que le peuple puisse entendre ce que Dieu a à dire sans que le peuple ne prenne le risque de mourir. Ces prophètes deviennent les porte-parole de Dieu. Et les hommes qui les entendront devront les écouter comme si Dieu lui-même parlait.
Dans l’Evangile, nous entendons la réaction des contemporains de Jésus lorsque celui-ci enseigne : voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité. Non pas que la Parole soit nouvelle : c’est toujours la Parole de Dieu. Mais le ton employé, les mots utilisés attirent l’attention et donnent envie d’écouter. Assurément, les paroles prononcées par Jésus touchent le cœur de ceux qui les entendent. Nous le constatons à chaque récit de guérison ou de rencontre de Jésus, lorsque des personnes changent radicalement de vie. Voyez Zachée qui s’engage, sur la seule parole de Jésus, à réparer les torts qu’il aurait pu faire. Voyez la Samaritaine qui devient un signe pour les habitants de son village. Voyez tous ceux et celles qui ont croisé le regard du Christ et qui ont été bouleversés et convertis. Il y a une force dans cette Parole, parce qu’elle est différente de la parole humaine. C’est une Parole vraie, une Parole de vie, une Parole de liberté, une Parole qui ouvre un avenir.
Nous entendons aujourd’hui encore ces mêmes paroles. Ont-elles sur nous le même effet ? Sommes-nous véritablement bouleversés par ce que nous entendons ? Ces textes qui nous sont proclamés, sont-ils seulement de beaux ouvrages, de belles paroles d’un autre temps ? Ou sont-elles encore parole de vie, parole de vérité, parole de liberté pour nous, ici et maintenant ?
Nous sommes, aujourd’hui, ce peuple de prophète que Dieu a promis de faire se lever. Nous sommes celles et ceux qui ont en charge l’annonce de la Parole que nous avons entendu. Nous avons à transmettre, tous, là où nous sommes, ce que nous avons entendu, ce que nous avons compris, ce qui nous fait vivre. Cela concerne bien sûr les prêtres, mais aussi l’ensemble des baptisés qui vivent de cette Parole. Connaître la Parole, en vivre et la faire connaître : c’est le combat quotidien de tous les baptisés. A quoi cela servirait-il qu’un prêtre vienne parler de Dieu à des enfants, si en famille ils n’en entendent pas parler, si en famille ils ne se sont jamais adressés à lui dans la prière ?
Lire la Parole de Dieu, l’approfondir ensemble, toujours mieux la comprendre pour mieux en témoigner : voilà le défi que nous avons à relever afin que le monde sache, qu’il croit que Jésus est celui qui nous dit la vérité sur Dieu et sur le monde, et que grandisse le peuple des croyants. Oui, aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur.
(Photo personnelle, Evangéliaire)
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