Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 10 septembre 2016

24ème dimanche ordinaire C - 11 septembre 2016

Y'a de la joie à pardonner !




Le Seigneur renonça au mal qu’il avait voulu faire à son peuple ! Devant cette affirmation de l’auteur du livre de l’Exode, j’ai envie de demander : en doutiez-vous ? Dieu pouvait-il faire autrement ? Humainement, c’est tellement plus simple de laisser sa colère éclater pour de bon, marquer ainsi clairement sa désapprobation et surtout faire comprendre qu’on n’est pas une chiffe molle, qu’on ne se laissera pas faire et qu’on ne laissera pas faire. Mais Dieu peut-il être humain jusque-là ? Jusqu’à s’abaisser à céder au mal ? La liturgie de ce dimanche, si elle nous montre d’abord un Dieu animé de sentiments humains, nous montre surtout un Dieu à la hauteur des attentes de l’homme. Et ce qu’attend l’homme, ce n’est certainement pas d’être détruit, battu, humilié, mais sauvé et aimé. 
 
Quand Moïse intervient en faveur de son peuple qui vient de se fourvoyer gravement en fondant un veau d’or, il rappelle à Dieu qu’il vaut mieux qu’un veau ! Il lui rappelle son projet qui est de toujours : faire de ce peuple un grand peuple, selon la promesse faite à Abraham et à sa descendance. C’est lui, Dieu, qui est allé chercher son peuple en Egypte ; c’est lui qui l’a libéré à bras fort. Que dirait-on de lui s’il se mettait à tout détruire ? Non, pour Moïse, Dieu ne peut assurément pas se comporter comme un enfant gâté qui détruit ce qu’il a construit pour recommencer autre chose. Par sa fidélité à ce peuple, par sa fidélité au Dieu qui l’a appelé, Moïse apaise la colère de Dieu. Il y en a toujours, à ce moment-là de l’histoire, pour dire que Dieu ne s’est pas mis réellement en colère, que c’était plus une manière de vérifier si Moïse le suivrait… comme si Dieu voulait d’abord s’assurer d’avoir bien choisi en appelant Moïse pour prendre la tête de son peuple. Ne soyez pas de ceux-là ! Respectez la colère de Dieu ; elle est signe de son amour pour nous. Celui qui ne se met pas en colère, n’aime pas vraiment. Il reste indifférent aux choses et aux événements. Cette colère de Dieu me semble nécessaire pour que l’homme se rende compte de ses erreurs ; elle est nécessaire pour que l’homme comprenne à quel point il est important aux yeux de Dieu. Il vaut mieux une sainte colère que divine indifférence ! 
 
Avec la nouvelle Alliance que Jésus va sceller de son sang, un pas de plus est franchi encore. La colère de Dieu est apaisée et remplacée par la joie de Dieu dont la source est le pardon qu’il accorde. Les paraboles de la miséricorde mettent en avant cette joie, au point qu’on en oublie l’effort qu’il a fallu pour retrouver la brebis perdue, l’effort déployé pour nettoyer la maison à la recherche de la pièce égarée, la patience et l’amour qu’il a fallu pour guetter chaque jour le retour du fils perdu et plaider sa cause devant l’ainé récalcitrant, qui aimerait bien déployer sa colère et dire à ce jeune frère ce qu’il pense de son aventure ! Jésus nous apprend ainsi qu’il y a de la joie à pardonner, il y a de la joie à retrouver ceux qui s’étaient perdus, éloignés de Dieu et de son amour. Dieu ne peut être satisfait quand un homme s’éloigne de lui et de son amour. Il ne dira pas : tant pis pour lui ! Il n’aura qu’une envie : retrouver, comme un trésor unique, celui qui s’est perdu et goûter la joie de savoir son enfant à nouveau auprès de lui. Dieu ne dira jamais : un de perdu, dix de retrouvés. Avec Dieu, un de perdu, c’est un à retrouver ! C’est le prix de l’amour, c’est le prix de la joie de Dieu ! 
 
Pour être sûr de n’en perdre plus aucun, Dieu a été jusqu’à envoyer son propre Fils : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, c’est-à-dire ceux qui se sont éloigné de l’amour de Dieu pour eux. Si vous avez de la peine à imaginer l’amour que Dieu peut avoir pour vous, regardez vers la croix. Elle est le signe de l’amour de Dieu pour chacun de nous. Là, sur la croix, Jésus nous dit : Dieu t’aime encore, Dieu t’aime malgré tout le mal que tu as pu commettre. Et par moi, Dieu t’offre un chemin de salut, un chemin vers la joie parfaite. Comment, dès lors, ne pas pleurer sur notre péché comme nous y invite le psalmiste dans le psaume 50 ? Comment, dès lors, ne pas revenir vers la source de l’amour comme nous y invite le fils perdu ? Comment ne pas reconnaître que notre vie, notre joie et notre avenir sont en Dieu seul ? Comment ne pas vouloir partager la joie de Dieu rendue accessible à tous par la mort et la résurrection de Jésus ? 
 
S’il y a de la joie chez Dieu et ses anges pour un seul pécheur qui se convertit, pouvez-vous imaginer la joie qu’il peut y avoir à demander la grâce de se convertir ? Je suis toujours impressionné, lorsque je confesse, par le regard lumineux de celles et de ceux qui quittent mon confessionnal après avoir reçu le pardon de Dieu et avoir compris qu’ils n’étaient pas jugés, mais attendus avec impatience. S’il y a de la joie au ciel quand un homme se convertit, il y a de la joie en l’homme quand il a accompli son chemin de conversion. La joie de Dieu n’est pas une joie égoïste ; c’est une joie contagieuse, une joie qui se partage largement. Ne restons pas sur le pas de la porte comme le fils ainé de la parabole, mais entrons dans cette joie de Dieu. Réjouissons-nous de pouvoir revenir vers Dieu ; réjouissons-nous pour tous ceux qui font le choix de Dieu ; réjouissons-nous d’être attendus, aimés et sauvés. Amen.
 
(Image de Jean-François KIEFFER, in Mille images d'évangile, éd. Les Presses d'Ile de France)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire