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samedi 24 septembre 2016

26ème dimanche ordinaire C - 25 septembre 2016

Nous irons tous au paradis : quand l'évangile contredit Polnareff.





On ira tous au paradis, même moi, chantait Michel Polnareff, …à tort. Non pas qu’il n’ira pas au paradis, il ne me revient pas de me prononcer sur ce fait, mais après avoir entendu l’évangile de ce dimanche, il est bien clair qu’il a oublié de méditer cette parabole de Jésus ; à moins qu’il l’ait tout bonnement mise de côté comme nous le faisons souvent avec les textes qui ne disent pas ce que voulons, ou qui disent justement ce que nous ne voulons pas entendre. On aime tous Jésus quand ce qu’il fait ou ce qu’il dit nous fait chaud au cœur. Mais quand il nous fait comprendre que la vie avec Dieu est exigeante, quand il nous dit qu’on ne peut pas vivre n’importe comment, il est bien gentil, mais enfin, comme le disait une syndicaliste lors d’un entretien professionnel, « ce que vous allez dire, je ne veux pas l’entendre ! »
 
S’il avait tort sur le principe, il n’avait pas tout à fait tort quant à l’esprit de la chose. Il est une certitude pour moi : nous sommes tous destinés au paradis. Le projet de Dieu, c’est bien que tout homme vive d’une vie marquée du sceau de l’éternité. Si Jésus a quitté la droite de Dieu pour s’incarner dans notre monde, se faisant l’un de nous, c’est bien pour que nous puissions tous parvenir à ce monde de Dieu ; et pour nous ouvrir une voie royale, Jésus a livré sa vie sur la croix. Son sacrifice est notre vie ; son anéantissement est notre délivrance du péché et de la mort. Avec Jésus, nous sommes bien destinés à passer de la mort à la vie, à passer de cette terre à la Jérusalem nouvelle pour une vie avec Dieu, pour toujours. 
 
Mais destinée n’est pas destination ! Nous ne sommes pas arrivés, et Jésus nous dit même que certains pourraient ne jamais arriver ! Et cela ne dépend pas de Jésus, ça ne dépend pas de Dieu, ça dépend de nous, de nous seuls, et de ce que nous aurons fait de notre vie. Et surtout ne réduisons pas cela à un combat entre les bons et les méchants ; le riche n’est pas un méchant homme, il est même capable de se préoccuper du sort de ses frères, mais trop tard ! Il n’a pas été méchant avec le pauvre Lazare ; il ne l’a tout simplement pas vu ! Et c’est bien là le problème, notre problème ; savons-nous regarder le monde, savons-nous regarder nos frères avec suffisamment de tendresse et d’amour pour voir en eux la trace de Dieu et de son passage dans nos vies ? Savons-nous servir Dieu en servant nos frères ? Savons-nous aimer Dieu en aimant nos frères, tous nos frères ? Aujourd’hui, Lazare est le nom de ces migrants qui frappent à la porte de l’Europe. Lazare est le nom de ces hommes et de ces femmes qui attendent un peu d’affection, un peu d’attention, un peu de place pour reconstruire leurs vies détruites par la guerre, pour redonner sens à leurs vies anéanties par notre indifférence, notre égoïsme, notre peur. Le fossé que nos sociétés creusent entre eux et nous aujourd’hui risque bien d’être le fossé qui nous séparera d’eux lorsqu’ils seront accueillis dans le sein d’Abraham. Il sera alors trop tard, pour nous. 
 
Aujourd’hui, il n’est pas encore trop tard. Il est encore temps de faire quelque chose ; il est encore temps d’ouvrir nos yeux ; il est encore temps d’écouter Moïse et les prophètes ; il est encore temps d’écouter Jésus nous redire cette parabole du riche et du pauvre Lazare. Aujourd’hui, il est encore temps de réagir ; il est encore temps d’aimer, d’agir et de vivre selon ce que nous aurons compris de l’enseignement du Christ. Laissons là la bande des vautrés qui n’existera plus ; soyons de la bande des vivants, de ceux qui vivent aujourd’hui et qui vivront demain et toujours. Soyons de ceux qui iront au paradis ! Amen.
 
(Dessin de Jean-Yves DECOTTIGNIES, in Mille dimanches et fêtes, Année C, éd. Les presses d'Ile de France)

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