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samedi 17 décembre 2016

04ème dimanche de l'Avent A - 18 décembre 2016

Jésus, Emmanuel !




Lorsqu’un enfant est annoncé, la première question qui jaillit, mise à part celle de son sexe, est bien celle du nom. Comment l’appellerez-vous ? Et à voir toute la littérature qui existe aujourd’hui sur le sujet, le top vingt des prénoms les plus à la mode publié chaque année, on peut se demander si les nouveaux parents sont vraiment libres de leur choix. Selon que vous habitiez à Paris, Strasbourg ou Marseille, en ville ou à la campagne, il semblerait que toute une série de critères vous influence, bien malgré vous.
 
La question n’est pas neuve. Dans l’Evangile, lorsqu’il s’agit de nommer le futur Jean le Baptiste, il est rétorqué à sa mère qui avait dit : il s’appellera Jean !, que personne dans la famille ne porte ce nom-là ! Et nous venons d’entendre, dans l’Evangile de ce jour, que l’enfant qui grandit dans le sein de Marie reçoit pareillement son nom d’un autre, le Tout-Autre. L’ange qui apparaît à Joseph lui déclare, en effet : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui grandit en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, c’est-à-dire le Seigneur-sauve. Et plus loin, rappelant la prophétie d’Isaïe : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : Dieu-avec-nous. Vous pouvez, certes, discuter de la beauté des prénoms annoncés, mais reconnaissez-le, leur sens est riche de promesses. 
 
Jésus, Emmanuel ! En deux prénoms, tout est dit de cet enfant. Ce ne sont pas des prénoms qu’il portera, mais tout un programme de vie. Grâce à eux, les hommes sauront que Dieu lui-même est entré dans l’Histoire et qu’il vient proposer ce que les hommes n’osent plus espérer : le salut ! Dans un monde en crise, le nom de Jésus résonne comme une promesse d’avenir. Au milieu d’un peuple perdu, le nom d’Emmanuel rappelle que les hommes ne sont pas livrés à eux-mêmes, qu’au milieu d’eux Dieu est présent. Deux prénoms à tenir ensemble pour se souvenir que la présence de Dieu n’est pas source d’embêtement pour les hommes, mais source de salut, c’est-à-dire source d’avenir, source de vie, source de joie, source de paix. En ces temps troublés qui sont nôtres, en ces temps où des hommes utilisent le nom de Dieu à des fins politiques et destructrices, il me semble bon de nous rappeler que Dieu veut le meilleur pour l’homme, que Dieu veut la vie pour l’homme, que Dieu veut le bonheur pour l’homme. Et pour que ces promesses soient garanties et tenues pour vraies, il envoie son propre Fils dans le monde. 
 
A l’Annonciation, c’est bien ce qui a été annoncé à Marie ; elle a pu dire oui en toute quiétude, sachant que Dieu gouvernait sa vie. Dans ce songe à Joseph que l’Evangile nous rapporte en ce dimanche, c’est la même promesse qui est faite à l’époux de Marie, troublé par cette grossesse inattendue. A son tour, il peut dire oui au projet de Dieu et prendre chez lui son épouse. Un jour, Jésus lui-même devra dire oui au projet de Dieu pour les hommes. Il prendra alors les chemins de Palestine qui le conduiront à Jérusalem et à la croix. En attendant ces jours, c’est à nous d’accueillir les promesses de Dieu, c’est à nous d’entrer dans le projet d’amour, projet de salut de Dieu pour tous les hommes. Notre temps de l’Avent qui entre dans sa dernière semaine voulait nous y préparer. Il nous reste quelques jours pour y consentir et accueillir, en connaissance de cause, celui que Dieu a promis : Jésus, Emmanuel ! Dieu avec nous, Dieu pour nous, Dieu pour notre vie et notre avenir, aujourd’hui et toujours. Amen.

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