Il y a comme un parfum de joie qui flotte
sur la liturgie de ce troisième dimanche de l’Avent. Il suffit de relire la
prophétie d’Isaïe donnée en première lecture pour s’en convaincre. Il y a comme
un parfum de joie qui nous rassemble ce matin en cette chapelle autour de
Victor qui recevra dans un instant le sacrement du baptême. Ce parfum de joie
est la trace du passage de Dieu au cœur de notre vie.
Relisons le prophète Isaïe. La joie
est présente dès le premier verset entendu : le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays
aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des
champs, qu’il exulte et crie de joie ! Ce n’est pas à une petite joie
qu’invite le prophète ; ce n’est pas à une joie passagère qu’il nous
convie. C’est une vraie joie qu’il nous propose, une de ces joies qui ne vous
quitte plus jamais. La cause de cette joie ? Le Seigneur qui vient pour
faire œuvre de salut. Voici votre
Dieu : il vient lui-même et va vous sauver. C’est tout l’avenir d’un
peuple qui s’ouvre à nouveau. C’est toute l’espérance d’un peuple qui va être
comblée. C’est tout ce qu’attendaient les hommes qui s’étaient imaginés que
Dieu les avait abandonnés. Ils étaient réduits à néant, à n’être qu’un désert aride ; les voici promis à
une nouvelle vie, à la beauté d’une rose
qui refleurit. La promesse de salut faite par Dieu va se réaliser et elle
se traduit non seulement par du mieux, mais d’abord par du neuf. Quand Dieu
intervient en faveur des hommes, c’est pour leur rendre ce qu’ils avaient perdu
et le magnifier encore.
C’est exactement ce qui va se passer
pour Victor dans un moment. Par le sacrement du baptême, Dieu va l’adopter, en
faire son fils et lui ouvrir une vie de sauvé ! L’encouragement donné par
le prophète Isaïe (Soyez forts, ne
craignez pas) s’adresse particulièrement à Victor ce matin. Sois fort,
Victor et ne crains pas ; aujourd’hui Dieu notre Père entre dans ta
vie ; rien ne pourra jamais te séparer de lui. Il vient te sauver, te
libérer de cette capacité qu’ont les hommes à faire le mal. Avec lui, tu
pourras vaincre ; avec lui, tu pourras vivre libre. L’eau du baptême va
couler en toi comme une source vivifiante et l’huile du salut te donnera la
force de l’Esprit Saint, seule capable de vaincre le Mal et la Mort même. Ta
jeune vie prend un nouveau départ, une nouvelle dimension. Te voilà mis à la
hauteur de Dieu lui-même. Ta joie est en lui ; ta vie vient de lui ;
ton avenir est avec lui. Aujourd’hui accueille-le ; durant toute ta vie,
découvre-le ! Sois un témoin de son amour pour tous les hommes et porte-leur
la bonne odeur du Christ, seul Sauveur, seul avenir pour une humanité qui se
divise et se déchire. Ce parfum de joie qui inonde notre liturgie, respire-le à
pleins poumons ; qu’il devienne le signe par lequel les autres sauront que
tu es à Dieu et que tu vis selon l’Evangile de son Fils.
Quant à nous qui sommes croyants de
plus longue date, que ce baptême fasse resurgir en nous la source dans laquelle
nous avons été plongés ; qu’elle nous redonne joie, confiance et
espérance. Celui qui nous a appelés à la vie va venir ; Dieu l’a promis,
il est fidèle à sa parole. Ne sentez-vous pas déjà la bonne odeur du Christ qui
vient faire toute chose nouvelle ?
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