Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 26 octobre 2019

30ème dimanche ordinaire C - 27 octobre 2019

Vraiment, Dieu est impartial envers les personnes !






            Ben Sirac le Sage l’affirme : Le Seigneur est un juge qui se montre impartial envers les personnes. Mais alors pourquoi ce sentiment bizarre que certains peuvent ressentir en entendant l’Evangile du pharisien et du publicain qui vont au Temple pour prier ? Pourquoi, avant même la fin de l’histoire, avons-nous l’impression que cela finira mal pour le pharisien et bien pour le publicain ? Jésus n’aime-t-il pas les pharisiens dont le seul but est de vouloir vivre leur foi complètement ? N’aime-t-il pas les croyants, pratiquants, Jésus ? 

            Autant le dire tout de suite, il ne rejette pas le pharisien parce qu’il est pharisien. Il ne les évite pas, et va même manger chez l’un d’entre eux. Certains historiens pensent même que Jésus était proche d’eux ; son insistance sur la Loi qu’il ne vient pas abolir mais accomplir, ses invitations à revenir à la foi et à la vivre authentiquement, sont autant de marqueurs qui auraient dû rapprocher Jésus de ce groupe nommé pharisien. Certains commentateurs pensent même que c’est parce qu’il les aime bien qu’il dénonce les travers de certains. Ce n’est pas ce qu’est cet homme (un pharisien) que Jésus dénonce, c’est ce qu’il dit. 

            De même pour le publicain. Il ne le loue pas parce qu’il est publicain. Je crois que nous pouvons nous entendre sur le fait que Jésus n’aime pas le péché, mais alors pas du tout. Il offre sa vie sur la croix pour combattre le péché, pour le vaincre définitivement, de sorte que tout homme qui se fie à Jésus puisse profiter de cette victoire obtenue à grand prix. Mais s’il n’aime pas le péché, il faut reconnaître qu’il a un faible pour les pécheurs. Là encore, ce n’est pas ce qu’est cet homme (un publicain) que Jésus loue, c’est ce qu’il dit. Nous pouvons encore nous entendre sur le fait que Jésus aime, sans doute aucun, les deux hommes. Aucun ne part avec un avantage sur l’autre ; aucun ne part avec un handicap sur l’autre. Jésus raconte une parabole qui met en scène deux hommes ; l’un est pharisien, l’autre publicain. C’est tout. Et ce que dit chacun, l’autre aurait pu le dire. 

          Il existe des pharisiens, des croyants, pratiquants, qui savent parler à Dieu d’autre chose que des nombreuses bonnes actions qu’ils font à longueur de journée. Il y a des pharisiens, des croyants pratiquants, qui savent louer Dieu pour la foi qu’il leur donne de vivre, pour le chemin de salut qu’il leur permet de suivre. Il y a des pharisiens, des croyants pratiquants, qui savent se tenir devant Dieu avec humilité et sincérité, reconnaissant leur manque et combien ils ont encore besoin de Dieu. Il se trouve juste que celui dont Jésus parle n’est pas de ceux-là ! 

De même, il y a des publicains, des pécheurs, qui ne craignent pas Dieu, qui se plaisent dans leur péché, qui se moquent de tout et de tout le monde. Il y a des publicains, des pécheurs, qui sont fiers de la vie qu’ils mènent et pour qui Dieu n’est guère plus important que le premier péché qu’ils ont commis avec délectation. Il y a des publicains, des pécheurs, qui ont perdus le sens du bien et qui vivent bien avec. Il se trouve juste que celui dont parle Jésus n’est pas de ceux-là ! 

Je suis convaincu que si ces personnages n’étaient pas les héros malgré eux de la parabole, mais existaient vraiment, je suis convaincu donc que Jésus, les rencontrant, les aimerait pareillement au départ. Il porterait sur eux le même regard, celui de Dieu qui aime chacun du même amour. Il ne dirait pas : ce n’est qu’un pharisien, qui fait déjà tout bien : sans intérêt pour moi ! Il ne dirait pas : chouette, un publicain qui fait tout de travers : voilà quelqu’un que je peux sauver. Jésus regarde et écoute, chacun de nous, pareillement. Si nous pouvons avoir l’impression qu’il en préfère certains à d’autres, ce n’est pas pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils font, ou pas. Souvenons-nous toujours de cette phrase de l’Evangile de Matthieu : Ce que vous avez fait (ou pas) à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (ou pas). Il n’est pas dit que le petit, c’est nécessairement le publicain ; il n’est pas dit davantage que le petit, ce ne peut pas être le pharisien ! Le petit, c’est celui qui a besoin de nous ! 

            Face à Dieu, nous devons nous faire petit, c’est-à-dire reconnaître que nous avons besoin de lui pour être réellement et totalement sauvés. C’est ce que ce pharisien de la parabole n’arrive pas à faire ; c’est ce en quoi excelle le publicain de la parabole. Tous deux sont face à Dieu, au Temple. Tous deux viennent là pour prier, c’est-à-dire s’adresser à Dieu. L’un ne parle que de lui et de tout ce qu’il fait, sans rien attendre de Dieu. Il se trouve que c’est le pharisien ; mais cela aurait pu être le publicain ! L’autre parle de ce que Dieu pourrait faire pour lui. Il se trouve que c’est le publicain ; mais cela aurait pu être le pharisien ! Certes, cela n’aurait pas eu le même impact, l’histoire de Jésus étant à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être des justes et qui méprisaient les autres ce qui est justement le cas de certains pharisiens, mais pas tous. Ne généralisons pas sur la duplicité des pharisiens ; ne généralisons pas sur l’humilité de tous les pécheurs. Les livres des prophètes sont pleins de paroles de condamnations visant les pécheurs qui réussissent au-delà de toute mesure alors que les justes, ceux qui sont fidèles à la foi, sont persécutés et mis à morts. 

            Peut-être que Jésus veut juste nous dire que ce n’est pas à nous de juger les personnes, pas même nous, ni de sonder les reins et les cœurs. Cela revient à Dieu, en vérité ! Nous ne pouvons que nous tenir devant Dieu, tel que nous sommes, conscients de nos richesses et de nos limites, et implorer Dieu de nous maintenir dans les premières et de nous corriger dans les secondes. Ni fausse modestie, ni excès d’humilité. Nous ne sommes ni tout blanc, ni tout noir. Nous sommes comme la vie nous a fait, par ses joies et par ses épreuves. Et c’est tout cela qu’il faut présenter à Dieu. Lui rendre grâce pour le meilleur en nous, sans nous comparer aux autres ; lui demander de guérir en nous ce qui n’est pas à la hauteur de sa sainteté. Saint Paul, qui était pharisien, formé auprès des plus grands, dira lui-même : Le bien que je veux faire, je n’y réussi pas toujours ; et le mal que je voudrais éviter, je le commets quelquefois. Peut-être est-ce là la juste attitude, celle qui nous fait nous tenir devant Dieu en vérité. 

            Vous avez le droit de chercher à vivre honnêtement votre foi et d’y réussir ; mais n’en faites pas étalage pour enfoncer ceux qui n’y arrivent pas ! Vous êtes, comme tout homme, comme moi, marqués par le péché ; mais ne désespérez pas et confiez-vous à Dieu. Dieu aime ceux qui vivent leur foi sans étalage ; Dieu aime les pécheurs qui crient vers lui et attendent de lui un geste de salut. Dieu est un juge qui se montre impartial envers les personnes. Il ne défavorise personne. Celui dont le service est agréable à Dieu sera bien accueilli, sa supplication parviendra jusqu’au ciel. La prière du pauvre traverse les nuées. Pharisien et publicain, traité pareillement, du moment que c’est Dieu, et non pas eux, qui est au centre de leur vie. Quand on vous dit que Dieu est impartial, croyez-le ! Amen.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire