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jeudi 31 octobre 2019

Toussaint - 01er novembre 2019

Le chemin vers la sainteté, c'est notre humanité.





Permettez-moi de commencer par une histoire vraie. C’est l’histoire de l’enterrement de la dernière impératrice d’Autriche, la très catholique Zita. Les images d’archives de la télévision vous montrent le cortège, d’une richesse somptueuse, d’une pompe exceptionnelle arrivant devant l’église du couvent des capucins où reposent les membres de la famille impériale. Les portes de celle-ci sont fermées. Un homme frappe plusieurs coups du pommeau de sa canne. De l’intérieur, une voix lui demande : « Qui demande à entrer ? » Il répond : « Sa majesté Zita, impératrice d’Autriche et Reine de Hongrie… » Et il décline pendant deux minutes tous les titres nobiliaires de la défunte. La voix – celle d’un moine capucin– lui répond : « Nous ne la connaissons pas… » Une deuxième fois, l’homme frappe à la porte. La même question vient de l’intérieur : « Qui demande à entrer ? » Il répond plus simplement : « Sa majesté Zita, impératrice et reine ».  A nouveau, la voix répond : « Nous ne la connaissons pas ». Une troisième fois, il frappe à la porte. A la question : « Qui demande à entrer ? », il répond : « Zita, une personne mortelle et pécheresse. » Alors, de l’intérieur la réponse jaillit : « Qu’elle entre. » Et les portes s’ouvrent. 

Ce que le rite de l’église d’Autriche a compris, c’est bien ce que les béatitudes proclament dans l’Evangile de cette fête de la Toussaint. Ce qui compte pour Dieu, ce ne sont pas nos mérites, nos titres de gloire, nos exploits : ce qui compte, ce que Dieu regarde, c’est le cœur, l’humilité, le désir qui anime notre cœur. Heureux, dit Jésus de celles et ceux qui savent ainsi, avant eux, faire passer les autres. Heureux ceux qui ne se gonflent pas d’orgueil, ceux qui savent que tout est don. C’est la grande leçon de nos amis les saints que nous célébrons aujourd’hui. En effet, la sainteté à laquelle nous aspirons, nous ne la construisons pas à coup d’exploits, ni à coup de jeûnes ou de privations, même s’ils sont un bon moyen de progresser dans l’amour. La sainteté à laquelle nous aspirons, est un don, un don que nous possédons déjà et que nous devons trouver en nous. 

Souvent nous l’oublions, mais nous sommes saints par notre baptême. C’est le grand enseignement du Nouveau Testament. Ceux qui reçoivent le baptême et rejoignent les premiers Apôtres s’appellent les saints, ceux que Dieu a choisis et appelés à marcher à la suite du Christ. Notre baptême fait de nous des fils et des filles de Dieu, des frères et des sœurs de Jésus Christ. Et nous le sommes vraiment, comme le souligne encore aujourd’hui le rituel du baptême. Si nous sommes fils et filles de Dieu, faits à son image et à sa ressemblance, rachetés à grand prix par la mort et la résurrection du Christ, alors nous sommes saints comme Dieu lui-même est saint. Notre vie spirituelle devient dès lors la mise en œuvre de cette sainteté que Dieu nous offre sans que nous n’ayons rien fait pour la mériter ; et les béatitudes deviennent le chemin le plus sûr pour y parvenir. En chacune des affirmations de Jésus, est rappelé le bonheur que Dieu veut et promet à celles et à ceux qui ne vivent pas repliés sur eux-mêmes, mais restent ouverts aux autres. Le saint, le chrétien est d’abord quelqu’un qui s’ouvre aux autres, et veille à construire avec eux, pour eux, un monde plus juste, plus fraternel, plus humain. Plus nous grandirons en humanité, plus nous grandirons en sainteté. Il n’y a pas d’autre chemin possible que celui de notre humanité. Les béatitudes ne sont pas fondamentalement chrétiennes. Elles ne sont religieuses que dans quelques-unes de leurs conséquences : « ils verront Dieu, ils seront appelés fils de Dieu… » Mais les chemins qu’elles proposent sont avant tout des chemins d’humanité, ouverts à tous. Il n’est pas besoin d’être chrétien, ni croyant pour être pauvre de cœur, doux, capable de compassion, de miséricorde ; pas besoin d’être chrétien ou croyant pour être un cœur pur, artisan de paix, avoir faim et soif de justice ou être persécuté pour la justice ! Ce que le Christ propose dans les béatitudes est donc bien d’abord un chemin de plus grande humanité pour parvenir au bonheur que seul Dieu peut proposer. Oui, encore une fois, plus nous serons humains, plus nous deviendrons saints. Il n’y a donc pas lieu de chercher hors de nous-mêmes ce que nous deviendrons un jour. Il faut juste retrouver le chemin de notre humanité pour parvenir à Dieu. Et c’est bien normal finalement, puisque nous célébrons un Dieu qui a pris, en Jésus, le chemin de notre humanité, pour que nous parvenions au salut. Nous serons de cette grande foule, cette foule innombrable dont parle l’Apocalypse lorsque nous aurons lavé le côté sombre de notre humanité dans le sang de l’Agneau, lorsque nous laisserons le Christ, vrai Dieu mais aussi pleinement homme, nous purifier vraiment de tout ce qui nous éloigne des autres et de Dieu. 

S’il n’est pas besoin d’être chrétien pour vivre les béatitudes, alors combien plus un chrétien se doit-il de les mettre au cœur de sa vie et de son action. Il y a urgence pour chaque croyant à vivre comme le Christ nous le propose, comme le Christ nous le montre par sa propre vie. Tous les saints que nous célébrons aujourd’hui ont vécu, d’une manière ou d’une autre, comme le Christ, entièrement donné aux hommes et à Dieu. Tous les saints, de leur vivant, ont permis à l’humanité de grandir. Tous les saints, depuis leur élévation sur les autels, permettent aux croyants de progresser dans l’accueil des dons que Dieu leur fait. Ils sont la richesse de l’Eglise parce qu’ils sont autant de chemin pour parvenir au bonheur que Dieu nous propose. Il y a autant de chemin vers Dieu qu’il y a de saints. Chacun peut nous apprendre une manière originale de construire notre bonheur. En nous mettant à leur école, nous pourrons toujours plus nous approcher du Christ, à la rencontre du Père dans la puissance de l’Esprit Saint. Choisissons d’être tel que Dieu nous fait : saints pour la gloire de Dieu et le bonheur de tous les hommes. Amen.






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