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samedi 11 octobre 2025

28ème dimanche du temps ordinaire C - 12 septembre 2025

 Veux-tu être seulement guéri ou veux-tu être sauvé ?





(Enluminure Parabole des dix lépreux, entre 1035 et 1040, Codex aureus d'Echternach, 
Evangéliaire ottonien, Germanisches Nationalmuseum, Nuremberg)




            C’est curieux, les miracles de Jésus, parce qu’ils ne suivent aucun rituel, aucun ordre précis de choses à faire, de paroles à dire, si bien qu’il nous est impossible de tirer des évangiles une sorte de vade-mecum du miracle réussi, garanti à 100 %. Dans le cas qui nous est proposé aujourd’hui, il n’y a rien : ni coup de baguette magique, ni geste bizarre, ni parole mystérieuse. Et pourtant, ces lépreux sont guéris, pour l’un d’eux nous pouvons en être sûrs.


            
L’histoire est d’un banal achevé. Dix lépreux vinrent à la rencontre de Jésus au moment où il entrait dans un village. Ils ont dû le voir arriver de loin, eux qui vivent à l’écart des hommes ; à moins qu’ils ne l’aient suivi depuis un moment.  Ce n’est pas dit. En revanche, ils se hâtent de crier vers lui, avant qu’il ne soit entré dans le village. S’ils n’arrivent pas à se faire entendre, s’ils n’arrivent pas à le retenir, ce sera peine perdue : la Loi leur interdit de vivre au milieu des autres, leur maladie étant un risque pour tous. S’il ne les entend pas, s’il ne s’arrête pas, ils ne pourront pas entrer à sa suite. Vous aurez noté comme moi qu’ils le connaissent ; ils l’appellent par son nom : Jésus, et par un titre : maître. Ils reconnaissent en lui quelqu’un que les hommes peuvent suivre ; ils reconnaissent en lui quelqu’un que les hommes écoutent. Tout le monde ne se fait pas appeler maître ! Ils savent que son enseignement est puissant, qu’il fait bouger les personnes et les lignes de conduite. Donc, ils crient vers lui : Jésus, maître, prends pitié de nous. Jésus, les voyant, leur dit : Allez vous montrer aux prêtres. C’est tout ! Il ne les touche pas, il ne fait pas de boue, il ne dit rien à part cette parole qui reprend la loi : tout lépreux guéri doit se montrer aux prêtres pour faire constater sa guérison et être réintégré dans la société. Et c’est ce qu’ils font, séance tenante. L’évangéliste souligne sobrement : en cours de route, ils furent purifiés.

Cela aurait dû marquer la fin de cette histoire, mais l’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ces pas, en glorifiant Dieu. Or, c’était un Samaritain, comprenez : c’en est un qui n’est pas comme nous, un étranger, doublé d’un hérétique qui ne croit pas comme nous. Impur, il l’était dans son corps ; impur, il l’était aussi dans sa foi. Nous comprenons pourquoi il n’obéit pas à l’ordre de Jésus qui était d’aller se montrer aux prêtres. Il n’a pas tout à fait la même religion que les autres, que Jésus. Les autres ont observé strictement la Loi ; ils ont bien fait ce que Jésus demandait. Et sans doute comme lui auront-ils remercié Dieu, mais nous ne le saurons jamais, ne pouvant être à la fois avec Jésus et avec les prêtres. Ce n’est donc pas la peine de gloser sur cet aspect des choses. Ce qui doit nous intéresser, c’est ce que dit cette guérison.

 D’abord, elle nous dit que quiconque crie vers Jésus est exaucé, qu’il soit de son clan ou pas. La Bonne Nouvelle ne connaît pas de frontière, Jésus le démontrera à plusieurs reprises. Tous peuvent approcher Jésus ; tous peuvent recevoir de lui le don que Dieu veut lui faire ; tous sont appelés à être sauvés. Ensuite, elle nous dit qu’avec Jésus, une nouvelle manière de vivre la foi commence. Nous retrouverons cela dans l’évangile de Jean, avec l’épisode de… la Samaritaine, quand elle interroge Jésus sur les différences qui existent entre les Juifs et les Samaritains et les lieux où il faut adorer Dieu. Jésus lui répondra :  L’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer » (Jn 4, 23-24). C’est ce que fait le Samaritain guéri. Il n’attend pas d’être auprès des prêtres pour rendre gloire à Dieu ; il le fait dès qu’il constate qu’il est guéri. Il ne se focalise pas sur un lieu, mais sur une personne, Jésus, vers qui il revient, tout heureux. Ce qui lui vaut une nouvelle parole de celui-ci : Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. Neuf lépreux ont été guéris ; un lépreux, un Samaritain, a été guéri et sauvé. Et ce n’est pas la même chose. On pourrait dire qu’il est guéri corps et âme, dans sa totalité. Jésus est devenu sa Bonne Nouvelle, le début de sa nouvelle vie. Comme les autres, il était venu vers Jésus dans l’espoir que quelque chose change dans sa vie. Constatant le changement, il est revenu vers Jésus, il s’est attaché à lui. C’est le troisième enseignement de cette guérison : Jésus change notre vie, radicalement. Il la rend meilleure, plus grande, en la remettant devant Dieu. Il soigne les corps ; il soigne les âmes. C’est pour cela qu’il est sauveur. Sinon, il ne serait que médecin. 

Ce miracle qui semblait banal à souhait, se révèle riche d’enseignements pour nous. Et il nous interroge : qui est Jésus pour toi ? Quelqu’un vers qui tu cries quand tout va mal ? Ou quelqu’un à qui tu te raccroches, à qui tu confies toute ta vie pour être vraiment sauvé ? Veux-tu seulement être guéri ou veux-tu être vraiment sauvé ? Avec le Samaritain, ose emprunter les chemins nouveaux qui s’ouvrent devant toi quand tu rencontres Jésus ; le salut est à ta portée. Accueille-le ! Amen.