Veux-tu être seulement guéri ou veux-tu être sauvé ?
C’est curieux, les miracles de Jésus,
parce qu’ils ne suivent aucun rituel, aucun ordre précis de choses à faire, de
paroles à dire, si bien qu’il nous est impossible de tirer des évangiles une
sorte de vade-mecum du miracle réussi, garanti à 100 %. Dans le cas qui nous
est proposé aujourd’hui, il n’y a rien : ni coup de baguette magique, ni geste
bizarre, ni parole mystérieuse. Et pourtant, ces lépreux sont guéris, pour l’un
d’eux nous pouvons en être sûrs.
L’histoire est d’un banal achevé. Dix
lépreux vinrent à la rencontre de Jésus au moment où il entrait dans un
village. Ils ont dû le voir arriver de loin, eux qui vivent à l’écart des
hommes ; à moins qu’ils ne l’aient suivi depuis un moment. Ce n’est pas dit. En revanche, ils se hâtent
de crier vers lui, avant qu’il ne soit entré dans le village. S’ils n’arrivent
pas à se faire entendre, s’ils n’arrivent pas à le retenir, ce sera peine perdue :
la Loi leur interdit de vivre au milieu des autres, leur maladie étant un risque
pour tous. S’il ne les entend pas, s’il ne s’arrête pas, ils ne pourront pas
entrer à sa suite. Vous aurez noté comme moi qu’ils le connaissent ; ils l’appellent
par son nom : Jésus, et par un titre : maître. Ils reconnaissent
en lui quelqu’un que les hommes peuvent suivre ; ils reconnaissent en lui
quelqu’un que les hommes écoutent. Tout le monde ne se fait pas appeler maître !
Ils savent que son enseignement est puissant, qu’il fait bouger les personnes
et les lignes de conduite. Donc, ils crient vers lui : Jésus, maître,
prends pitié de nous. Jésus, les voyant, leur dit : Allez vous
montrer aux prêtres. C’est tout ! Il ne les touche pas, il ne fait pas
de boue, il ne dit rien à part cette parole qui reprend la loi : tout
lépreux guéri doit se montrer aux prêtres pour faire constater sa guérison et
être réintégré dans la société. Et c’est ce qu’ils font, séance tenante. L’évangéliste
souligne sobrement : en cours de route, ils furent purifiés.
Cela
aurait dû marquer la fin de cette histoire, mais l’un d’eux, voyant qu’il
était guéri, revint sur ces pas, en glorifiant Dieu. Or, c’était un Samaritain,
comprenez : c’en est un qui n’est pas comme nous, un étranger, doublé
d’un hérétique qui ne croit pas comme nous. Impur, il l’était dans son corps ;
impur, il l’était aussi dans sa foi. Nous comprenons pourquoi il n’obéit pas à
l’ordre de Jésus qui était d’aller se montrer aux prêtres. Il n’a pas
tout à fait la même religion que les autres, que Jésus. Les autres ont observé
strictement la Loi ; ils ont bien fait ce que Jésus demandait. Et sans
doute comme lui auront-ils remercié Dieu, mais nous ne le saurons jamais, ne
pouvant être à la fois avec Jésus et avec les prêtres. Ce n’est donc pas la
peine de gloser sur cet aspect des choses. Ce qui doit nous intéresser, c’est
ce que dit cette guérison.
Ce
miracle qui semblait banal à souhait, se révèle riche d’enseignements pour
nous. Et il nous interroge : qui est Jésus pour toi ? Quelqu’un vers
qui tu cries quand tout va mal ? Ou quelqu’un à qui tu te raccroches, à
qui tu confies toute ta vie pour être vraiment sauvé ? Veux-tu seulement
être guéri ou veux-tu être vraiment sauvé ? Avec le Samaritain, ose emprunter
les chemins nouveaux qui s’ouvrent devant toi quand tu rencontres Jésus ;
le salut est à ta portée. Accueille-le ! Amen.
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