Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







jeudi 14 août 2025

Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie - 15 août 2025

 Il se souvient de son amour.





(Tableau de Francesco GRANACCI, Assomption de la Vierge Marie, 
réalisé entre 1517 et 1519, pour la chapelle des Médicis, 
église San Piero Maggiore, Florence)


 

            Chaque année, la fête de l’Assomption nous donne d’entendre le cantique de la Vierge qui chante l’œuvre de Dieu pour son peuple. Ce chant est repris par l’Eglise chaque jour dans l’office des vêpres. Il y a un verset qui m’intéresse particulièrement aujourd’hui alors que nous célébrons l’entrée de Marie dans la gloire de Dieu, parce qu’il nous souligne un aspect de l’œuvre de Dieu aussi bien qu’un aspect du caractère de Marie. Ce verset, c’est le suivant : il se souvient de son amour.

             Il suffit de lire l’intégralité du Magnificat pour découvrir l’œuvre de Dieu pour l’humanité et son amour privilégié pour les humbles, ceux qui le craignent et tout son peuple Israël. A qui voudrait approfondir cette découverte, il faudrait alors tourner les pages de la Bible pour découvrir les alliances successives de Dieu et comment toujours il se souvient de son amour. Même quand il décide de laver la terre à grandes eaux au moment du déluge, il se souvient encore de son amour et sauve Noé et les siens, ainsi que des représentants de toutes les espèces animales. Parvenu aux dernières pages de notre Bible, un chrétien ne pourrait que conclure qu’il n’y a pas de limite à l’amour de Dieu pour nous et que toujours, vraiment, il se souvient de son amour. Même quand les hommes ont osé l’impensable, à savoir la mise en croix de l’Innocent, Dieu encore fait preuve d’amour, non seulement en ressuscitant son Fils Jésus, mais aussi en permettant que ce sacrifice serve au salut de tous, à la fois ceux qui étaient témoins de cette tragédie et ceux qui viendraient à la vie dans les siècles à venir. Et nous voici, au premier quart du vingt-et-unième siècle, à bénéficier toujours et encore de ce salut, par le sacrifice unique du Christ, dont nous faisons mémoire en cette eucharistie. La fête de l’Assomption de Marie n’est pas que le signe de l’amour de Dieu pour son humble servante, mais pour nous tous. Ce qui advient de Marie nous concerne effectivement puisque c’est une annonce claire de ce qui nous attend : une vie d’éternité dans le Royaume de Dieu, non pas parce que nous l’aurions mérité, mais parce que Dieu se souvient de son amour et nous offre de vivre auprès de lui, avec son Fils, avec Marie, et la foule nombreuse de ceux que nous appelons les saints.

             En cette fête de l’Assomption, nous pouvons décliner ce il se souvient de son amour au féminin. Parce que Marie, à l’image de Dieu, s’est toujours souvenu de l’amour que Dieu lui a manifesté quand il l’a choisie pour être la Mère de son Fils. Voyez dans l’évangile de Luc cette mention faite plusieurs fois : Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Elle ne perd rien de ce que l’amour de Dieu fait pour elle ; et elle s’en souviendra quand la jeune communauté croyante va grandir après Pâques. Elle transmettra ce qu’elle sait de son Fils, ce qu’elle a vécu avec lui pour que cela parvienne encore à nos oreilles aujourd’hui. Au terme de la vie terrestre de Marie, Dieu se souvient de son amour, se souvient de son humble servante, et l’appelle dans sa gloire sans qu’elle ait eu à connaître la dégradation du tombeau. Celle qui était sans péché et qui, par son oui, a rendu l’humanité capable d’accueillir Dieu, ne pouvait pas juste suivre le chemin ordinaire de notre humanité parvenue à son terme. Puisqu’elle a vécu toute sa vie dans le souvenir de l’amour de Dieu pour l’humanité, et qu’elle a permis à celle-ci de rencontrer face à face le Fils de Dieu, elle accèdera à la gloire de son Fils, sans passer par la tombe. Quand Dieu se souvient de son amour, de grandes choses sont possibles pour nous.

             Ce qui m’amène à vous proposer de faire un pas de plus. Nous avons vu qu’avec Marie, nous pouvions mettre cette phrase au féminin. Il nous faut maintenant envisager de la mettre aussi à la première personne : je me souviens de son amour. En tous les cas, nous devrions nous exercer à la vivre ainsi. Parce que si Dieu se souvient de son amour pour nous, il serait juste et bon que nous gardions mémoire de ce que l’amour de Dieu fait pour nous ; pas seulement en reprenant le Magnificat avec toute l’Eglise, mais en étant capables de l’illustrer par des moments de notre vie. Cela nous oblige à ne pas être des enfants ingrats qui profitent de l’amour de Dieu mais jamais n’en font mémoire. L’Eglise le fait à merveille dans sa prière, notamment à travers les préfaces qui ouvrent chacune de nos liturgies eucharistiques.  La préface, c’est cette prière que le prêtre dit au nom de l’assemblée et qui commence ainsi : Vraiment, il est juste et bon, pour ta gloire et notre salut, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, Seigneur, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant. Si l’on prend les 74 préfaces proposées dans l’année, qu’on y ajoute celles des messes rituelles (ordinations, mariages, enterrements, les préfaces du missel des messes de la Vierge Marie) et quelques particulières, nous dépassons la centaine d’occasions de nous souvenir de l’amour de Dieu pour nous, puisque chaque préface nous fait chanter une merveille que Dieu fait pour nous par amour. Si la préface est réservée au prêtre pendant la messe, rien ne nous empêche de prendre l’habitude de prier avec ces beaux textes au long de l’année pour redire à Dieu que, s’il se souvient de son amour, nous aussi nous voulons nous en souvenir et le remercier de nous aimer autant.

             En prenant exemple sur Marie, qui chante les merveilles de l’amour de Dieu pour nous, apprenons à nous souvenir que Dieu nous aime. Apprenons à le remercier pour cet amour. Apprenons à noter les merveilles que Dieu fait concrètement pour nous. Cela ne fera peut-être jamais une préface officielle de la prière de l’Eglise ; mais ces souvenirs de ce que l’amour de Dieu fait pour nous aujourd’hui, constitueront notre part à la louange que nous devons à Dieu qui nous aime ainsi. En cette fête de l’Assomption, que monte au ciel avec Marie, notre merci pour tout ce que Dieu fait, lui qui nous appelle à partager sa gloire, simplement parce qu’il nous aime et non parce que nous l’aurions mérité. Amen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire