Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 2 août 2025

18ème dimanche ordinaire C - 03 août 2025

 Vanité des vanités, tout est vanité : vraiment ?



(Pieter BOEL, Allégorie des vanités du monde, 1663, Palais des Beaux-Arts, Lille 
Source : Allégorie des vanités du monde / Peintures XVIe - XXIe siècles / Chefs-d'Œuvre / Collections - Palais des Beaux Arts de Lille)




 

            Vanité des vanités, tout est vanité ! Il y a quelque chose de terrifiant dans ce cri de Qohélet, quelque chose de déprimant aussi. Comme si, avec lui, la vie n’avait aucun sens ; comme si tout ce que nous faisons, tout ce que nous vivons, n’était que du vent. Si tel est le cas, nous pourrions nous interroger légitimement : à quoi bon vivre alors ? Si tout est vain, si rien ne sert, pourquoi se fatiguer ?

            Vous l’aurez compris, même si l’affirmation de Qohélet est une parole biblique, nous avons le droit de ne pas être d’accord avec elle. Nous avons le droit de ne pas perdre notre optimisme et de croire que notre vie, avec ses hauts et ses bas, avec ses joies et ses misères, avec ses hauts-faits et ses péchés, non seulement vaut la peine d’être vécue, mais qu’elle a du sens et qu’elle a du prix. Il n’y a rien de plus anti-religieux que le pessimisme. Cela va à l’encontre même de la foi, c'est-à-dire cette confiance inébranlable que notre vie est dans les mains de Dieu, parce qu’elle a été voulue par lui et qu’elle a son sens en lui, avec lui. En ce sens, aucune vie n’est vaine ! Nous avons tous une place à tenir, un rôle à jouer dans ce grand projet de Dieu qui veut le salut pour l’humanité. Et si la tâche peut sembler par moment immense, voire irréaliste, elle n’en est pas moins à conduire à son terme.

 
            Je dois reconnaître, cependant, que Qohélet n’a pas tout-à-fait tort, pas plus que Jésus dans l’évangile. La question de fond qui est posée, c’est celle du pourquoi de nos actions, de nos décisions. Si ma vie ne me tourne que vers moi, vers ce que je peux en tirer pour moi et moi seul, alors oui, je crains que Qohélet et Jésus aient raison. Si j’amasse pour moi, pour être le plus riche, c’est idiot. Un jour, je mourrai, et que deviendra ce que j’ai amassé. Comme le dit Qohélet, il doit laisser son bien à quelqu’un qui ne s’est donné aucune peine. Ou comme le dit Jésus : Cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? Mais si ma vie est tournée vers les autres, vers le bien commun, ce que je fais, ce que je vis prend du sens, un sens qui me dépasse, un sens qui me survivra. Si je suis tourné vers les autres, ma vie est plus grande que moi. Je n’amasse pas pour moi, je ne vis pas pour moi, je ne produis pas pour moi, mais pour tous.

             Nous pouvons encore faire un pas de plus grâce à Paul qui nous invite à penser aux réalités d’en haut, non à celles de la terre. Il nous invite à voir plus loin que le bout de notre nez, plus haut encore que le seul bien commun. Il nous invite à ne pas oublier qu’il y a un sens à tout cela et que ce sens vient de Dieu, et de la résurrection du Christ. Parce que le Christ a donné sa vie pour nous, nous devons nous attacher à vivre selon son enseignement, pas juste pour être gentil avec les autres, mais parce que quelque chose de plus grand nous attend dans le Royaume : la gloire du Ressuscité à partager pour toujours. Le sens de notre vie n'est pas ici-bas, dans une vie seulement terrestre, qui a commencé sans que nous y soyons pour quelque chose et se terminera à un moment que nous ne définissons pas, en règle générale. Le croyant en Dieu est appelé à vivre les pieds solidement plantés dans cette terre, parce que c’est là qu’il vit et doit agir, mais avec la tête définitivement tournée vers le ciel, en étant attentif à ce que Dieu attend de lui. Nous ne venons pas à la vie terrestre pour mourir ; nous venons à la vie terrestre pour vivre avec Dieu et en Dieu pour toute éternité. Ce n’est pas une promesse vaine, c’est notre espérance, c’est notre foi, et notre charité nous y mènera.

             A ceux qui veulent donner tort à Qohélet, et réaffirmer que notre vie n’est ni vaine ni insensée, il est proposé de vivre dès maintenant et pour toujours avec Dieu, à la suite du Christ, mort et ressuscité pour notre vie. En apprenant de lui à vivre pour les autres, à donner notre vie pour les autres, nous trouverons sens et dignité, nous recevrons récompense et gloire. Il n’est jamais vaniteux de vouloir servir les autres ; il n’est jamais vaniteux de vouloir pour les autres le meilleur ; il n’est jamais vaniteux de donner le meilleur de soi au service de tous. Vanité des vanités, tout est vanité : oui, si je ne vis que pour moi ; mais jamais si je vis pour Dieu et pour les autres. Amen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire