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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







lundi 26 juillet 2010

17ème dimanche ordinaire C - 25 juillet 2010

Homélie donnée en l'église d'Achenheim - Il est juste et bon de te louer, Seigneur !





Que ce soit le marchandage d'Abraham, l'attitude de Jésus au début de l'Evangile ou son enseignement à ses disciples, tout nous oriente aujourd'hui vers la prière, relation personnelle et privilégiée à Dieu. Je ne vais pas vous en parler à partir des textes entendus, mais plutôt à partir de la manière dont l'Eglise, dans sa propre prière, nous parle de cet acte essentiel de la vie spirituelle. Et j'avoue que c'est assez surprenant !


Dans la préface que j’utiliserai tout à l’heure, en introduction à la prière eucharistique, nous prierons avec l’Eglise ainsi : Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce, toujours et tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout puissant. Jusque là, rien d’extraordinaire ! Toutes les préfaces commencent ainsi. Mais comprenons-nous bien ce qui est ainsi dit : il est juste et bon. L’acte de prier Dieu n’est en rien quelque chose d’extérieur à l’homme, ni quelque chose qui lui serait imposé. Celui qui a découvert Dieu, celui qui a établi avec lui un lien personnel, reconnaît comme juste et bon de rendre gloire à Dieu, de chanter sa louange. Il en est finalement de notre prière comme de nos déclarations d’amour. Lorsque l’on aime quelqu’un, on ne s’oblige pas à le lui dire, on trouve bien normal de susurrer à l’oreille de sa bien-aimée ou de son bien-aimé, les « Je t’aime » que nous gardons en réserve ! Prier Dieu devrait être pour le croyant aussi naturel que dire « Je t’aime ». Il est juste et bon de prier Dieu, dit l’Eglise dans sa prière. Et les motifs de nous tourner vers Dieu ne manquent pas comme nous le montre la multitude des préfaces existantes. La principale occasion de prier Dieu, c’est de le remercier pour tout ce qu’il réalise pour nous par son Fils Jésus. Nous ne redirons jamais assez à Dieu ce que nous lui devons à cause de Jésus !

La suite de la préface que nous prierons tout à l’heure s’énonce ainsi : Tu n’as pas besoin de notre louange, et pourtant c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce. Dieu n’a pas besoin de notre prière, ni de la prière de l’Eglise. Cela ne signifie pas que notre prière ne sert à rien, mais simplement que Dieu est Dieu sans elle ; que Dieu continuera d’agir dans notre existence même si nous oublions de nous tourner vers lui. Il n’a pas besoin de notre prière pour exister et pourtant, c’est lui qui nous la souffle à l’oreille : c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce. C’est là la caractéristique fondamentale de la liturgie : Dieu lui-même nous donne les mots de la prière et lève ainsi l'objection majeure à celle-ci : je ne sais pas prier ! N’est-ce pas aussi ce que fait Jésus dans la tradition du Notre Père. Le Fils de Dieu donne aux hommes les mots par lesquels ils sont invités à s’adresser à Dieu : Lorsque vous priez, dites… Ce que la liturgie elle-même retraduit ainsi au moment de l’oraison dominical : Comme nous l’avons appris du Sauveur, et selon son commandement, nous osons dire… Prier Dieu, c’est donc d’abord se mettre à son écoute. Je le rappelle souvent lorsque je parle de la prière à des enfants : le premier organe de la prière, ce n’est pas la bouche, mais l’oreille qui me fait écouter Dieu, ou, pour parler comme Saint Paul, qui me fait écouter ce que l’Esprit Saint lui-même murmure à mon cœur. Selon le mot de Paul, sans l’Esprit Saint, nul ne peut dire : Abba ! Père !

La préface se poursuit encore par ces mots : nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi, par le Christ, notre Seigneur. Non seulement Dieu n’a pas besoin de notre prière pour exister, mais en plus, notre prière n’augmente pas sa divinité, ne change rien à ce qu’il est pour nous : un Père. Que nous priions ou pas, Dieu sera toujours Dieu, Dieu sera toujours mon Père. Mais la prière que je lui adresse, qu’elle soit de louange, de remerciement, de demande ou de supplication, me rapproche de Dieu. Plus je prie, plus je m’approche de lui ; plus je m’approche de lui, plus je le connais ; plus je le connais, plus j’ai envie de le prier (de l’écouter, de lui parler). Il y a comme une addiction à la prière, parce qu’elle devient, au fur et à mesure un rendez-vous d’amour avec celui qui ne veut que mon bien, avec celui qui me connaît mieux que moi-même, au point de discerner derrière mes demandes malhabiles, la seule vraie demande : l’Esprit Saint, qui me rend toujours plus conforme à Dieu, l’Esprit Saint qui me permet de toujours plus m’identifier au Christ. Plus je prie, plus je ressemble à Dieu ! N’est-ce pas le seul objectif du croyant : devenir saint parce que Dieu est saint et être ainsi rendu digne de participer à la gloire du Royaume ?

S’interroger sur la prière, sur son utilité, revient finalement à s’interroger sur ma relation à Dieu. Ai-je envie de Dieu dans ma vie ? Ai-je envie d’avancer avec lui sur le chemin de vie et de bonheur où il m’attend ? Si oui, il me faut l’écouter, il me faut lui parler : ce n’est pas autre chose la prière. L’écouter, lui parler et croire qu’il peut réellement quelque chose pour moi. En priant ainsi avec l’Eglise, je m’aperçois alors bien vite que je ne suis pas seul ; ma prière rejoint la prière de toute l’Eglise, et même la prière des anges qui sans cesse chantent la gloire de Dieu. Chacune de nos préfaces nous y rend attentifs : c’est par lui (par le Christ) que la terre et le ciel, avec les anges et les archanges, ne cessent de t’acclamer. Ma prière, même pauvre, même malhabile, rejoint toujours la prière des autres croyants. Elle y trouve sa force et y donne sa force aussi. C’est ainsi que s’ouvrent les trésors de miséricordes de Dieu notre Père pour tout un chacun.

Désormais, lorsque vous serez seul dans votre chambre, ou dans une église, quelquefois écrasés par le doute, le chagrin ou l’ennui, souvenez-vous que votre prière rejoint forcément celle d’un autre priant et qu’ensemble, vous pouvez beaucoup. Il n’est jamais perdu, le temps de la prière, si court soit-il, si malhabile soit-il ! Et lorsque vous penserez que votre prière ne sert à rien, reposez-vous sur la prière des autres, confiez-vous à la prière incessante des anges : ils sauront vous rattraper, ils sauront vous redonner le goût de Dieu ! Et vous pourrez redire avec l’Eglise entière : il est juste et bon de te louer, Seigneur. Amen.


(Photo d'orante, prise en l'église de Desesti, Roumanie)

dimanche 18 juillet 2010

16ème dimanche ordinaire C - 18 juillet 2010

Retranscription de l'homélie donnée ce matin en l'église saint Florent de Cronenbourg


Alors, Marthe ou Marie ?

C'est souvent en ces termes que, dans mon enfance, était posée la question ; et il valait mieux répondre "Marie" pour faire plaisir à Monsieur le Curé ou Madame la Catéchiste, pour faire croire qu'on avait compris quelque chose à l'histoire. Mais je ne suis pas sûr du tout qu'il faille ainsi opposer ces deux soeurs qui accueillent Jésus chez elles. Je ne suis pas sûr que nous rendions justice à cette page d'Evangile en jouant l'une contre l'autre, en forçant à choisir un camp. Marthe et Marie sont soeurs, amies de Jésus et elles le reçoivent ensemble chez elles.

Marthe s'occupe du service. Et ce qu'elle fait n'est pas mal. Qui d'entre nous, recevant un ami, ne se mettrait pas en quatre pour qu'il se sente comme chez lui ? Qui d'entre nous ne s'agiterait pas un peu avant, pendant et après pour que tout soit au mieux ? Nous ne recevons pas nos hôtes comme des chiens. Nous nous fixons des standarts que nous voulons respecter. Et Jésus lui-même ne se plaindra sans doute pas du travail de Marthe lorsque viendra le moment de passer à table. Car enfin, si nous voulons finir autour de la table, il faut bien que quelqu'un consacre un peu de temps à la cuisine, à moins d'avoir du personnel à notre service. Qui d'entre vous, célibataire comme moi, ou vivant seul suite à une épreuve familiale, ne s'est pas senti écartelé lorsque, invitant quelqu'un, il fallait jongler entre la cuisine et le salon ? Ce que fait Marthe n'est pas condamnable ; elle fait ce que font beaucoup d'entre nous lorsque nous recevons chez nous.

Marie a choisi de faire salon. Quand nous recevons quelqu'un, il faut bien aussi s'intéresser à la vie de ceux que nous recevons : comment ça va ? Et la famille ? Le travail ? Quels sont tes projets ? Et à notre tour, nous donnons la nouvelle, ce qui s'est passé depuis notre dernière rencontre. Nous ne sommes pas des barbares, quand même. Un peu d'attention, n'est-ce pas la première chose que réclament nos visiteurs ? Il ne s'agit pas de s'enfermer en cuisine après les avoir installé, fût-ce dans le meilleur fauteuil de la maison ! Deux soeurs reçoivent Jésus : chacune tient une place pour que tout soit au mieux.

Marthe ou Marie ? Faut-il seulement choisir son camp ? N'avons-nous pas à être un peu des deux lorsque nous recevons quelqu'un ? N'avons pas à être un peu des deux depuis notre baptême lorsque nous recevons le Christ dans notre vie ? Que signifie cette expression "recevoir le Christ dans notre vie" ? Je reçois le Christ dans ma vie en écoutant sa Parole, bien sûr. Jésus est la Parole de Dieu adressée à tous les hommes. Mais cette Parole, n'ai-je pas à en vivre, à la faire vivre ? Sans doute connaissez-vous cette prière que je vais vous citer de mémoire : Le Christ n'a plus de mains, il n'a que tes mains pour servir tes frères. Le Christ n'a plus de pieds, il n'a que tes pieds pour aller à la rencontre de tes frères. Le Christ n'a plus de bouche, il n'a que ta bouche pour dire sa Bonne Nouvelle à tes frères.... et ainsi de suite, avec les membres d'un corps humain. Cette Parole que nous recevons dans le secret de notre coeur, dans l'intimité d'une rencontre, doit nous transporter vers les autres pour les servir comme l 'aurait fait le Christ lui-même.

Le verset de l'alléluia disait ceci : Heureux qui entend la voix du Seigneur et lui ouvre sa porte : il a trouvé son bonheur et sa joie. Celui qui entend la voix du Seigneur, voilà Marie ; celui qui lui ouvre la porte, sous-entendu l'accueille chez lui avec ce que cela suppose, voilà Marthe. Elles sont les deux facettes d'une même pièce, l'une n'allant pas sans l'autre. A notre tour, soyons Marthe et Marie, accueillant la Parole de Dieu et la servant à nos frères et soeurs en humanité. Nous y trouverons une vie unifiée, nous y gagnerons le vrai bonheur et la vraie joie. Amen.


(Photo de l'auteur recevant chez lui)


lundi 12 juillet 2010

15ème dimanche ordinaire C - 11 juillet 2010

Va, et fais ainsi !


Qui d'entre nous n'aspire pas à vivre heureux ? Qui d'entre nous n'espère pas connaître un jour la joie du Royaume qui nous est promis ? Il y a peu encore, quelqu'un m'interrogeait au sujet du "paradis et de l'enfer". Qui irait où ? C'est une question récurrente lorsque la mort frappe une famille : la personne décédée a-t-elle bien fait tout ce qu'il fallait pour être maintenant auprès de Dieu ? Je me garderai bien de répondre d'une manière personnelle. Mais la liturgie de ce dimanche nous indique une voie à suivre. Elle tient en quelques mots : Va, et fais ainsi !

Va, et fais ainsi !
C'est la réponse que Jésus apporte à cet homme qui l'interroge : Comment gagner le Royaume de Dieu ? A une question simple en apparence, Jésus répond par une question tout aussi simple : Que dit la Loi ? En clair, qu'a recommandé Dieu à son peuple lorsqu'il l'a sorti de l'esclavage ? Quel chemin l'a-t-il invité à suivre pour connaître le bonheur ? En bon croyant, l'homme qui interroge Jésus répond par le coeur de la Loi : Aime Dieu et ton prochain comme toi-même ! Jésus ne peut que constater la justesse de la réponse. Que dire de plus, en effet, après cela ? Nus l'avons tous appris dès le début de notre catéchisme. Et c'est encore pour nous aujourd'hui le coeur de notre vie morale.

Mais l'homme sent bien que c'est un peu court comme réponse. Le voilà pris à son propre piège. Aussi risque-t-il une autre question : Qui est mon prochain ? En interrogeant ainsi Jésus, il semble vouloir le forcer à classer les gens, à dire qui est aimable et qui ne le serait pas ! Qui est prochain ressemble fortement à cette autre interrogation : Qui dois-je aimer ? Et nous comprenons tout de suite; si nous connaissons un peu le Christ, qu'il ne peut se laisser enfermer dans pareil discours. La question est mal posée ; la réponse se fait surprenante. Une histoire d'homme attaqué en chemin et laissé pour mort. Un serviteur du Temple, puis un prêtre et enfin un Samaritain passent par là : un seul viendra au secours de cet homme et paiera même ce qu'il faut pour que le blessé vive. Nous avons tous entendu cette parabole. Jésus la conclut par cette question : Qui a été le prochain de l'homme blessé ?

En agissant ainsi, Jésus renverse la question posée. Ne demande pas qui tu dois aimer ; tout le monde est à aimer pour celui qui se met à la suite de Dieu, puisque tout le monde est dépositaire de l'image de Dieu au plus profond de lui. Demande-toi plutôt : de qui vais-je être aimé ? Cette manière de dire les choses peut sembler bizarre, mais c'est bien ce qui resort de cette inversion. Quel est celui dont l'action est appréciée par le blessé ? A qui ira la reconnaissance du blessé ? Jésus n'a pas besoin de tirer les conclusions qui s'imposent : si je veux être aimé par celui qui croise ma route, je dois lui vouloir du bien, je dois lui manifester mon amour.

Va, et fais ainsi.
Nous l'aurons tous compris : l'accès à la vie éternelle, c'est l'amour manifesté et vécu. En invitant le docteur de la Loi à imiter le Samaritain de la parabole, Jésus lui indique la seule voie à suivre. Il ne suffit pas de parler d'amour, il ne suffit pas de crier vers Dieu : il faut vivre cet amour que l'on confesse. La première lecture entendue nous rappelait fort justement que cette Loi d'amour n'est pas hors d'atteinte. Elle est inscrite au coeur de chacun ; elle est sur toutes les lèvres, non pour être redite, mais pour être mise en pratique. Dieu ne nous demande pas l'impossible : il nous demande de mettre en accord nos paroles et nos actes. Le premier, Dieu nous a montré le chemin ; le premier, il a aimé, et aime encore, l'homme d'un amour sans mesure, d'un amour sans faille. Il n'a rien ignoré des difficultés de l'amour : Jésus lui-même a échoué auprès du jeune homme riche ; Jésus lui-même s'est retrouvé en croix par amour. Mais la victoire de Jésus sur la mort, sa parole de pardon sur la croix, viennent nous rappeler que la victoire de l'amour est possible. Nous en avons un avant-goût dans la résurrection de Jésus ; un jour, nous goûterons à cet amour en plénitude. Pour peu que nous ayons aimé, même un peu, même maladroitement. Il suffit de se mettre en route ; il suffit de commencer. Le reste est donné en plus.

Va, et fais ainsi.
Et si c'était là le secret de la réussite d'une vie d'homme ? Va, mets-toi en route, et fais comme le dit la Loi. Va, commence ton chemin d'humanité et fais comme cet homme dans la parabole que le Christ nous raconte aujourd'hui. Va, et commence à aimer en aidant simplement celles et ceux que tu croiseras sur ta route. Tu es le prochain de tout homme. Va, aime, vis : le bonheur est au bout. Amen.




(Dessin de l'Hortus Deliciarum, illustrant la parabole du Bon Samaritain)


lundi 5 juillet 2010

14ème dimanche ordinaire C - 04 juillet 2010

Dites aux habitants : le Règne de Dieu est arrivé jusqu'à vous !
Voilà le message que les soixante-douze disciples envoyés par Jésus doivent annoncer. Ils sont choisis et envoyés pour poursuivre la mission du Christ lui-même, recevant de lui ses propres pouvoirs de guérison. C'est un bon résumé de ce que nous venons d'entendre. Cette page d'évangile pourtant est bien plus qu'un simple compte-rendu d'envoi en mission. J'en veux pour preuve deux détails donnés par Luc.

Jésus en envoie soixante-douze ! Pas les Douze qu'il a déjà choisi ; pas non plus trente ou cent : non, soixante-douze, ni plus, ni moins ! Ce chiffre n'est pas un hasard. Il correspond au nombre de peuples supposés composer l'humanité. Ils sont donc envoyés vers tous les hommes, pas seulement les frères juifs. Par eux, Israël va accomplir son destin : être lumière pour les peuples. Ce qu'ils ont découvert de Jésus, ce qu'ils ont appris de lui, le moment est venu de le propager. Les hommes, tous les hommes, doivent savoir que Dieu veut le salut de tous ; les hommes, tous les hommes, doivent être en mesure de bénéficier des dons de Dieu (paix, guérison). Ils partent, comme le Christ, sans signe de richesse, faisant confiance au meilleur qui sommeille en l'homme. Ils trouveront toujours des gens pour les accueillir ; ils trouveront toujours des gens pour les repousser. Si l'annonce de la Bonne Nouvelle concerne tous les hommes, si les dons de Dieu sont pour tous, tous les hommes ne se sentent pas concernés. C'est ainsi. Ce qui peut nous sembler curieux, c'est que Jésus ne demande pas de convaincre, ni d'insister. Là où ils seront accueillis, qu'ils y restent, le temps d'accomplir leur mission ; là où ils seront rejetés, qu'ils laissent même la poussière collée aux sandales.

Jésus les envoie annoncer le Règne de Dieu. pas pour demain, pas pour plus tard. Pour aujourd'hui : Le Règne de Dieu est arrivé jusqu'à vous. Il y a, dans cette annonce, la certitude qu'en Jésus ce règne est inauguré. Jésus étant désormais au milieu des hommes, il n'y a plus à attendre ce Règne. Il est là ! Mais cette annonce, pour évidente qu'elle soit, comporte aussi une urgence. Si le Règne de Dieu est bien là, il faut l'accueillir. Il faut se convertir. Sans délais ! Est-ce pour cela qu'ils ne doivent pas chercher à convaincre, mais juste annoncer, guérir, offrir la paix de Dieu ? Est-ce pour cela qu'il n'y a pas, ce qu'on appellerait aujourd'hui, un "plan comm' " ? En fait, le seul plan d'action est le témoignage de foi de ceux qui sont envoyés, deux par deux : ainsi ils pourront s'encourager, certes, mais aussi témoigner par leur fraternité, de la réalité de ce Règne de Dieu déjà à l'oeuvre. Pauvreté de vie et vie fraternelle : voilà les seules armes dont disposent ceux que le Christ envoie.

Aujourd'hui, entendant ces textes, nous sommes renvoyés à notre propre mission de disciples de Jésus Christ. Par notre baptême, ne sommes-nous pas envoyés témoigner au monde des merveilles que Dieu accomplit pour nous ? Par notre vie, nous avons toujours à rendre visible la réalité de ce Règne de Dieu, offert à tous les hommes. Nous avons toujours à vivre des dons que Dieu nous fait. Nous avons toujours sa paix à offrir au monde. Nous n'avons pas d'autres armes, pas d'autre plan comm' que notre vie : pour être annoncé en vérité, le Règne de Dieu doit d'abord être vécu ! C'est ainsi que nous serons véritablement disciples ; c'est ainsi que nous serons reconnus comme d'authentiques témoins de ce Christ que nous confessons comme Messie et Sauveur. Amen.

(Photo de la Remise du Livre de la Parole lors de l'envoi en mission dans une précendente paroisse)