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samedi 20 novembre 2010

Fête du Christ, Roi de l'univers C - 21 novembre 2010

Alors, tu es roi ?




Alors, tu es roi ? C’était déjà la question de Pilate à celui qu’on lui avait amené pour qu’il soit crucifié. La question relevait peut-être alors plus d’un calcul politique ou d’une stratégie diplomatique. N’est-ce pas, on ne sait jamais. Si ce Jésus était vraiment roi, comment réagirait son royaume ? Et que penserait-on de lui, Pilate, à Rome, s’il prenait sur lui de faire mettre à mort un roi ? Pilate n’avait pas vraiment eu de réponse satisfaisante, et nous voilà maintenant, au pied de la croix, Jésus fixé dessus. Et à nouveau cette affirmation, proclamée à tous : Celui-ci est le roi des Juifs. Qu’en penser ? Jésus, roi ou pas roi ?

Puisque ce dimanche marque la fin de notre année liturgique, nous pouvons considérer cette page d’évangile et cette fête du Christ, roi de l’univers, comme la signature de toute une vie, la signature d’une œuvre. Et nous pouvons donc relire cette vie à la mesure de cette affirmation lapidaire : celui-ci est le roi des Juifs. Rien, dans la vie de Jésus, ne permet de dire qu’il a revendiqué ce titre. Il n’a ni cour, ni armée, ni programme politique. Il n’a jamais revendiqué le pouvoir pour lui-même. S’il est roi, ce n’est pas à la manière de David ou Salomon, les rois emblématiques du peuple d’Israël, même s’il est de la famille de David. La royauté de Jésus n’est pas une royauté à taille humaine. S’il veut gouverner, c’est sur le cœur des hommes ; s’il veut promouvoir une politique, ce serait la politique de l’amour sans cesse offert. S’il livre une bataille contre son ennemi, c’est une bataille contre le Mal, l’Adversaire qu’il va affronter, non avec une armée, mais seul, dans l’abandon total. Et cette bataille-là, à vue d’homme, il l’a perdu ; c’est bien lui qui est là, crucifié, entre deux autres malfaiteurs. Devant la croix, c’est bien le Mal qui semble triompher, l’innocent ayant été condamné. De ce roi, il ne reste rien, sinon ce signe d’un homme crucifié par la méchanceté et la lâcheté de tous. S’il a jamais voulu construire un royaume, force est de constater, là, au pied de la croix, qu’il a échoué.

Alors, tu es roi ? Que reste-t-il de cette question de Pilate ? Où est ce royaume ? Devant le signe évident de l’échec, il ne reste que la raillerie : Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! C’est facile de se moquer, facile de tourner en dérision celui qui ne peut plus rien pour se défendre. Et puis, cela évite de trop s’interroger ; cela évite d’affronter la vérité. Curieusement, un seul homme veut y croire encore à ce royaume ; un de ceux qui est crucifié avec lui ! Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton règne ! Curieuse affirmation de la part d’un homme qui n’a plus rien, si ce n’est l’espoir que peut-être ce n’est pas fini ! Peut-être peut-il encore être sauvé par cet autre condamné, qui n’a rien fait de mal. Peut-être que sa vie, pour mauvaise qu’elle ait été, n’est pas définitivement perdue. C’est cet homme, ce malfaiteur repentant, un peu tard sans doute, qui vient relancer la question de Pilate et lui donner sens. Si cet homme, ce Jésus, est roi, ce ne peut être à la manière du monde. Si cet homme, ce Jésus, est roi, alors il peut encore quelque chose pour ceux qui se confient à lui. Si cet homme, ce Jésus, est roi, alors son royaume est encore et toujours à venir. Sa vie n’aura été alors que le signe de ce royaume ; son enseignement, la route à suivre pour y parvenir ; sa mort en croix, l’acte inaugural de ce règne : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.

Alors, tu es roi ? Oui, Jésus est roi ; la croix est son sceptre ; la justice, la paix et l’amour offert les fers de lance de sa politique. Jésus est roi d’un monde où le Mal n’a plus d’effet, roi d’un monde où les hommes sont égaux, roi d’un monde où la vie a toujours le dernier mot. Ce monde n’est pas imaginaire ; ce monde n’est pas pour plus tard. Il est déjà là, déjà à l’œuvre dans le cœur des hommes et des femmes qui lui font confiance et qui croient que Dieu est avec eux, qu’il est Dieu venu à la rencontre des hommes. Ce royaume est déjà à l’œuvre lorsque les hommes se parlent, lorsque la paix se construit, lorsque les armes sont abandonnées, lorsque le service à rendre devient une règle de vie. Jésus est le roi de celles et ceux qui se reconnaissent ses disciples et qui veulent construire un monde fidèle à l’Evangile, libéré de toute peur, libéré de tout mal. Jésus est roi, et il n’attend plus que nous pour faire grandir, ici et maintenant, ce royaume qu’il a inauguré sur la croix. Qu’il en soit donc ainsi.




(Photo de Quentin Urlacher, prise à Salta, Argentine)

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