Notre foi est don : nous célébrons un Dieu qui fait de nous ses enfants !
Avec la fonte des neiges, Noël semble déjà loin. Cette fête qu’en alsace nous préparons si tôt et de manière très active, la voilà passée. Dans certaines familles, sapin et crèches sont déjà rangés, jusqu’à l’an prochain. C’est fini ! Et pourtant, liturgiquement, la fête du baptême du Seigneur nous plonge encore une fois dans ce temps de Noël, dans ce temps de la révélation de Dieu aux hommes.
Certes, l’enfant a grandi, il est devenu un homme. Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis ce temps où des étrangers se pressaient à la crèche pour adorer leur Dieu, acclamer leur Roi et reconnaître leur Rédempteur. Aujourd’hui, il n’y a que la foule des anonymes qui se pressent autour de Jean. Jésus est pour l’heure encore le grand inconnu. De fait, seul Jean, le baptiste, semble connaître celui qui vient à lui. Il ne comprend pas bien ce qu’il fait là et veut même l’empêcher de recevoir le baptême qu’il dispense. C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi. Belle reconnaissance de qui est Jésus pour les hommes et de ce qu’il vient accomplir pour eux. Mais l’heure de Jésus n’est pas encore là et pour l’instant, il s’inscrit banalement dans cette humanité qu’il est venu sauver. Pour le moment, laisse-moi faire ; c'est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. Et Jésus reçoit le baptême de Jean. Il fait comme tout le monde.
Pourtant, ce baptême n’est pas tout-à-fait comme les autres. L’évangéliste Matthieu poursuit : Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l'eau ; voici que les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. » Il se passe quelque chose de plus. Une voix, celle du Père, se fait entendre. Il rappelle à tous ce que sa naissance laissait deviner : celui-là n’est pas tout-à-fait comme les autres. Celui-là est fils de Dieu ! Dieu lui-même se dérange pour rappeler aux hommes ce qu’ils avaient peut-être oublié depuis ; à savoir que Dieu est entré dans le monde des hommes en Jésus. Et si cet enfant s’est fait oublié le temps qu’il grandisse, il est venu le temps d’écouter ce fils ; il est venu le temps d’écouter la parole de ce Dieu qui est venu chez les siens. En signalant ainsi qui est vraiment Jésus au moment-même où il reçoit le baptême de Jean, Dieu renouvelle aux hommes le don de son amour, le don de son fils. Si vous aviez oublié de qui s’est passé en cette nuit, il y a longtemps maintenant, je viens vous le rappeler. En faisant aux hommes le don de cette révélation, Dieu leur fait un don plus grand encore, celui de pouvoir devenir à leur tour les enfants de ce Dieu qui se révèle en Jésus. Souvenez-vous l’évangile du jour de Noël : Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Etre fils et fille de Dieu, c’est un don que Dieu nous fait. Notre foi est tout entière un don : non pas quelque chose que nous avons à construire à la force de nos poignets, mais quelque chose que nous avons à accueillir. Il nous faut nous ouvrir à ce don, nous ouvrir à la vie de Dieu pour pouvoir la partager. Elle ne s’impose pas à nous ; elle se propose. A nous d’écouter ou non, ce fils que Dieu envoie. A nous de suivre ou non, ce fils qui veut nous entraîner vers Dieu, son Père et notre Père.
Dans notre vie liturgique, c’est bien sûr d’abord par le baptême que Dieu nous fait le don de la foi, le don de nous reconnaître comme ses enfants. Le geste de l’imposition des mains par le prêtre manifeste bien que Dieu nous adopte, nous reconnaît comme étant à lui. Dans la célébration de l’eucharistie, l’acte même de la communion dit bien aussi notre filiation divine, accueillie comme un don que Dieu nous fait. Avant de nous avancer pour recevoir le Corps du Christ, nous disons ensemble la prière de tous les enfants de Dieu. Nous reconnaissons Dieu comme Père et nous recevons, dans la foi, celles et ceux qui nous entourent et qui disent la même prière que nous, comme frères et sœurs. En recevant ensuite le Corps du Christ, nous devenons ce que nous recevons : le Corps du Christ, selon la belle formule de saint Augustin. C’est bien parce que nous avons reçu le pain consacré de Dieu lui-même que nous devenons membres du Corps du Christ ! Et non pas l’inverse ! Sans cesse nous recevons de Dieu les signes de notre foi ; sans cesse, nous avons à les accueillir.
Oui, toute notre foi est don de Dieu. Il nous appelle, il nous invite, il nous donne. A nous d’écouter, à nous de suivre, à nous d’accueillir, si nous le voulons. Personne n’est obligé ! Mais à ceux qui écoutent, à ceux qui suivent, à ceux qui accueillent, il est dit, comme à Jésus aujourd’hui : Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. Amen.
Certes, l’enfant a grandi, il est devenu un homme. Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis ce temps où des étrangers se pressaient à la crèche pour adorer leur Dieu, acclamer leur Roi et reconnaître leur Rédempteur. Aujourd’hui, il n’y a que la foule des anonymes qui se pressent autour de Jean. Jésus est pour l’heure encore le grand inconnu. De fait, seul Jean, le baptiste, semble connaître celui qui vient à lui. Il ne comprend pas bien ce qu’il fait là et veut même l’empêcher de recevoir le baptême qu’il dispense. C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi. Belle reconnaissance de qui est Jésus pour les hommes et de ce qu’il vient accomplir pour eux. Mais l’heure de Jésus n’est pas encore là et pour l’instant, il s’inscrit banalement dans cette humanité qu’il est venu sauver. Pour le moment, laisse-moi faire ; c'est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. Et Jésus reçoit le baptême de Jean. Il fait comme tout le monde.
Pourtant, ce baptême n’est pas tout-à-fait comme les autres. L’évangéliste Matthieu poursuit : Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l'eau ; voici que les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. » Il se passe quelque chose de plus. Une voix, celle du Père, se fait entendre. Il rappelle à tous ce que sa naissance laissait deviner : celui-là n’est pas tout-à-fait comme les autres. Celui-là est fils de Dieu ! Dieu lui-même se dérange pour rappeler aux hommes ce qu’ils avaient peut-être oublié depuis ; à savoir que Dieu est entré dans le monde des hommes en Jésus. Et si cet enfant s’est fait oublié le temps qu’il grandisse, il est venu le temps d’écouter ce fils ; il est venu le temps d’écouter la parole de ce Dieu qui est venu chez les siens. En signalant ainsi qui est vraiment Jésus au moment-même où il reçoit le baptême de Jean, Dieu renouvelle aux hommes le don de son amour, le don de son fils. Si vous aviez oublié de qui s’est passé en cette nuit, il y a longtemps maintenant, je viens vous le rappeler. En faisant aux hommes le don de cette révélation, Dieu leur fait un don plus grand encore, celui de pouvoir devenir à leur tour les enfants de ce Dieu qui se révèle en Jésus. Souvenez-vous l’évangile du jour de Noël : Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Etre fils et fille de Dieu, c’est un don que Dieu nous fait. Notre foi est tout entière un don : non pas quelque chose que nous avons à construire à la force de nos poignets, mais quelque chose que nous avons à accueillir. Il nous faut nous ouvrir à ce don, nous ouvrir à la vie de Dieu pour pouvoir la partager. Elle ne s’impose pas à nous ; elle se propose. A nous d’écouter ou non, ce fils que Dieu envoie. A nous de suivre ou non, ce fils qui veut nous entraîner vers Dieu, son Père et notre Père.
Dans notre vie liturgique, c’est bien sûr d’abord par le baptême que Dieu nous fait le don de la foi, le don de nous reconnaître comme ses enfants. Le geste de l’imposition des mains par le prêtre manifeste bien que Dieu nous adopte, nous reconnaît comme étant à lui. Dans la célébration de l’eucharistie, l’acte même de la communion dit bien aussi notre filiation divine, accueillie comme un don que Dieu nous fait. Avant de nous avancer pour recevoir le Corps du Christ, nous disons ensemble la prière de tous les enfants de Dieu. Nous reconnaissons Dieu comme Père et nous recevons, dans la foi, celles et ceux qui nous entourent et qui disent la même prière que nous, comme frères et sœurs. En recevant ensuite le Corps du Christ, nous devenons ce que nous recevons : le Corps du Christ, selon la belle formule de saint Augustin. C’est bien parce que nous avons reçu le pain consacré de Dieu lui-même que nous devenons membres du Corps du Christ ! Et non pas l’inverse ! Sans cesse nous recevons de Dieu les signes de notre foi ; sans cesse, nous avons à les accueillir.
Oui, toute notre foi est don de Dieu. Il nous appelle, il nous invite, il nous donne. A nous d’écouter, à nous de suivre, à nous d’accueillir, si nous le voulons. Personne n’est obligé ! Mais à ceux qui écoutent, à ceux qui suivent, à ceux qui accueillent, il est dit, comme à Jésus aujourd’hui : Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. Amen.
(Photo : Le baptême de Jésus, Hortus deliciarum)
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