Jésus, vainqueur du Mal.
Quand mon serviteur m’appelle, dit le Seigneur, je lui réponds, je reste près de lui dans son épreuve. Je vais le libérer, le glorifier, de longs jours, je vais le rassasier. Ainsi s’exprime l’Eglise en ce premier dimanche de Carême lorsqu’elle s’adresse à Dieu pour ouvrir la célébration de l’Eucharistie. Cette antienne d’ouverture que nous n’entendons que trop peu, nous fait comprendre que nous ne risquons rien entre les mains de Dieu, parce qu’il veille sur nous.
Ce qui est vrai de nous, l’est aussi du Christ. Dieu, le Père, veille sur son Fils et à travers lui, sur nous. Il veille sur lui lorsqu’il est poussé au désert pour affronter la tentation. Ce qui me surprend, c’est la discrétion de Marc au sujet des tentations auxquelles le Christ se trouve soumis lors de son séjour au désert, après son baptême. Si l’on compare son récit à ceux de Matthieu et Luc, la différence est flagrante. Chez Marc, cela tient en cette simple phrase : dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Comme si l’essentiel n’était pas dans le détail des tentations, mais bien dans cette réalité commune à toute l’humanité : nous sommes tentés, quelquefois, de faire le mal. Le fait de ne pas préciser les tentations semble indiquer que Jésus est comme nous, comme cette humanité qu’il a endossée, assumée. Comme nous, il est tenté. Comme nous, Jésus est vrai homme.
Ce qui compte aussi, chez Marc, c’est que Jésus en sort, de ces tentations. Il en sort pour proclamer une Bonne Nouvelle : Le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. L’annonce du règne de Dieu découle, me semble-t-il, directement de sa victoire sur le Mal. Jésus s’est montré plus fort que le tentateur, parce qu’il est totalement du côté de Dieu. Il n’est pas seulement dans la main de Dieu ; il ne fait qu’un avec lui. Ce faisant, rien de mauvais ne saurait avoir de prise sur lui. Vainqueur du Mal au désert, il peut, légitimement, annoncer la venue du règne de Dieu, qu’il inaugure déjà en cette première victoire au désert et qu’il réalisera lors de la victoire finale, lorsque, mis en croix, il vaincra la mort même, ultime refuge du Mal. Jésus se révèlera alors, plus que jamais, vrai Dieu.
Tout cela est bel et bien, me direz-vous ; mais en quoi cela nous concerne-t-il ? La victoire du Christ sur le Mal marque un tournant dans l’histoire de l’humanité. Désormais, il est possible à l’humanité, pleinement assumée par le Christ, de vaincre ses démons, de vaincre le Mal en assumant la divinité que le Christ nous partage. Il n’y a plus de fatalité du Mal. Il y a, pour chacun de nous, la possibilité offerte, en Jésus, de résister et de vaincre. Si nous nous rangeons aux côtés du Christ Sauveur, nous avons part à sa victoire, parce que sa victoire n’est pas une victoire pour lui tout seul, mais une victoire offerte à notre humanité perdue. Le Christ livre le combat contre le Mal dans le but de nous délivrer du Malin, une fois pour toutes. Si nous croyons en lui, il nous ouvre à sa victoire et nous pourrons vaincre nous aussi.
La célébration du baptême marque bien cette participation à la mort et à la résurrection du Christ ; et le rite de l’exorcisme, après la proclamation de la Parole de Dieu, dit bien que nous avons part à sa victoire sur les forces de la Mort. Dieu éternel et tout-puissant, dit le prêtre, tu as envoyé ton Fils dans le monde pour nous libérer du pouvoir de Satan, l’esprit du mal, et pour que l’homme, arraché aux ténèbres, soit introduit dans ton Royaume de lumière ; nous te supplions pour celui qui va être baptisé : qu’il soit racheté du péché originel, qu’il resplendisse de ta présence, et que l’Esprit Saint habite en lui. Et voilà que s’opère, par le baptême, une identification du baptisé au Christ Sauveur. Désormais, nous ne faisons plus qu’un avec lui.
Paul le dit à sa manière dans la deuxième lecture entendue : être baptisé, ce n’est pas être purifié de souillures extérieures, mais s’engager envers Dieu avec une conscience droite, et participer ainsi à la résurrection de Jésus Christ qui est monté au ciel. Participer à la résurrection du Christ, c’est bien vaincre définitivement le Mal et la Mort, comme Lui, avec Lui et par Lui. La victoire du Christ sur le Tentateur nous concerne donc bien, puisqu’elle nous montre que celui qui est tourné vers Dieu est libéré par lui, rétabli dans une harmonie avec toute la création, des bêtes sauvages jusqu’aux anges. Le règne de Dieu commence bien lorsque cette harmonie entre tous les êtres créés par Dieu est retrouvée.
Au début de ce Carême, nous est redite la certitude que le Christ est bien vainqueur de tout ce qui pouvait nous séparer de Dieu. Il nous est redit aussi que nous avons notre part, déjà, à cette victoire. A nous de travailler désormais à l’avènement de son Règne, à l’annonce de cette Bonne Nouvelle, pour que tous les hommes se découvrent sauvés et libérés par le Christ, dès aujourd’hui et pour toujours. Amen.
Quand mon serviteur m’appelle, dit le Seigneur, je lui réponds, je reste près de lui dans son épreuve. Je vais le libérer, le glorifier, de longs jours, je vais le rassasier. Ainsi s’exprime l’Eglise en ce premier dimanche de Carême lorsqu’elle s’adresse à Dieu pour ouvrir la célébration de l’Eucharistie. Cette antienne d’ouverture que nous n’entendons que trop peu, nous fait comprendre que nous ne risquons rien entre les mains de Dieu, parce qu’il veille sur nous.
Ce qui est vrai de nous, l’est aussi du Christ. Dieu, le Père, veille sur son Fils et à travers lui, sur nous. Il veille sur lui lorsqu’il est poussé au désert pour affronter la tentation. Ce qui me surprend, c’est la discrétion de Marc au sujet des tentations auxquelles le Christ se trouve soumis lors de son séjour au désert, après son baptême. Si l’on compare son récit à ceux de Matthieu et Luc, la différence est flagrante. Chez Marc, cela tient en cette simple phrase : dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Comme si l’essentiel n’était pas dans le détail des tentations, mais bien dans cette réalité commune à toute l’humanité : nous sommes tentés, quelquefois, de faire le mal. Le fait de ne pas préciser les tentations semble indiquer que Jésus est comme nous, comme cette humanité qu’il a endossée, assumée. Comme nous, il est tenté. Comme nous, Jésus est vrai homme.
Ce qui compte aussi, chez Marc, c’est que Jésus en sort, de ces tentations. Il en sort pour proclamer une Bonne Nouvelle : Le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. L’annonce du règne de Dieu découle, me semble-t-il, directement de sa victoire sur le Mal. Jésus s’est montré plus fort que le tentateur, parce qu’il est totalement du côté de Dieu. Il n’est pas seulement dans la main de Dieu ; il ne fait qu’un avec lui. Ce faisant, rien de mauvais ne saurait avoir de prise sur lui. Vainqueur du Mal au désert, il peut, légitimement, annoncer la venue du règne de Dieu, qu’il inaugure déjà en cette première victoire au désert et qu’il réalisera lors de la victoire finale, lorsque, mis en croix, il vaincra la mort même, ultime refuge du Mal. Jésus se révèlera alors, plus que jamais, vrai Dieu.
Tout cela est bel et bien, me direz-vous ; mais en quoi cela nous concerne-t-il ? La victoire du Christ sur le Mal marque un tournant dans l’histoire de l’humanité. Désormais, il est possible à l’humanité, pleinement assumée par le Christ, de vaincre ses démons, de vaincre le Mal en assumant la divinité que le Christ nous partage. Il n’y a plus de fatalité du Mal. Il y a, pour chacun de nous, la possibilité offerte, en Jésus, de résister et de vaincre. Si nous nous rangeons aux côtés du Christ Sauveur, nous avons part à sa victoire, parce que sa victoire n’est pas une victoire pour lui tout seul, mais une victoire offerte à notre humanité perdue. Le Christ livre le combat contre le Mal dans le but de nous délivrer du Malin, une fois pour toutes. Si nous croyons en lui, il nous ouvre à sa victoire et nous pourrons vaincre nous aussi.
La célébration du baptême marque bien cette participation à la mort et à la résurrection du Christ ; et le rite de l’exorcisme, après la proclamation de la Parole de Dieu, dit bien que nous avons part à sa victoire sur les forces de la Mort. Dieu éternel et tout-puissant, dit le prêtre, tu as envoyé ton Fils dans le monde pour nous libérer du pouvoir de Satan, l’esprit du mal, et pour que l’homme, arraché aux ténèbres, soit introduit dans ton Royaume de lumière ; nous te supplions pour celui qui va être baptisé : qu’il soit racheté du péché originel, qu’il resplendisse de ta présence, et que l’Esprit Saint habite en lui. Et voilà que s’opère, par le baptême, une identification du baptisé au Christ Sauveur. Désormais, nous ne faisons plus qu’un avec lui.
Paul le dit à sa manière dans la deuxième lecture entendue : être baptisé, ce n’est pas être purifié de souillures extérieures, mais s’engager envers Dieu avec une conscience droite, et participer ainsi à la résurrection de Jésus Christ qui est monté au ciel. Participer à la résurrection du Christ, c’est bien vaincre définitivement le Mal et la Mort, comme Lui, avec Lui et par Lui. La victoire du Christ sur le Tentateur nous concerne donc bien, puisqu’elle nous montre que celui qui est tourné vers Dieu est libéré par lui, rétabli dans une harmonie avec toute la création, des bêtes sauvages jusqu’aux anges. Le règne de Dieu commence bien lorsque cette harmonie entre tous les êtres créés par Dieu est retrouvée.
Au début de ce Carême, nous est redite la certitude que le Christ est bien vainqueur de tout ce qui pouvait nous séparer de Dieu. Il nous est redit aussi que nous avons notre part, déjà, à cette victoire. A nous de travailler désormais à l’avènement de son Règne, à l’annonce de cette Bonne Nouvelle, pour que tous les hommes se découvrent sauvés et libérés par le Christ, dès aujourd’hui et pour toujours. Amen.
(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)
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