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samedi 8 février 2014

05ème dimanche ordinaire A - 09 février 2014

N'oublions pas les petits détails...




Avez-vous déjà remarqué, qu’à force d’être concentré sur les paroles de Jésus, nous en oublions souvent les petits détails qui sont pourtant, à leur manière, un enseignement tout aussi important ? Si je vous interrogeais sir l’évangile de ce dimanche, vous retrouveriez sans trop de difficultés les deux slogans : Vous êtes le sel de la terre ; vous êtes la lumière du monde. Mais pourriez-vous me dire, sans regarder dans un missel, dans quelles circonstances Jésus a dit ces paroles ?
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne : voici les circonstances de cet enseignement. En quoi sont-elles importantes ? Elles donnent à l’enseignement de Jésus toute sa force. Comme les disciples : voilà donc quelque chose qui ne concernera pas tout le monde. Jésus s’adresse là seulement à ses disciples, à ceux qui le suivent, à ceux qui ont confiance en lui, qui croient en lui ; cela peut ne pas plaire ; certains diront que Jésus se fait élitiste ; mais c’est ainsi. L’enseignement de Jésus ne peut pas être donné tout d’un bloc à quelqu’un qui ne croit pas en lui, à quelqu’un qui ne marche pas avec lui. Si quelqu’un veut connaître l’enseignement de Jésus, il doit d’abord apprendre à connaître le Maître, reconnaître Jésus comme son Maître et se faire son disciple ! Il y a un lien entre ce que je sais de Jésus et ce que je suis capable d’entendre venant de lui. Mieux je connais Jésus, mieux je connais et comprends son enseignement. Cela nous oblige alors à faire des catéchèses différenciées. Je ne peux pas dire la même chose à quelqu’un qui ne connait pas Jésus, ou qui apprend à peine à le connaître, et à quelqu’un qui connaît Jésus depuis longtemps. Je dois aller progressivement dans l’enseignement que je donne.
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus : voilà donné deux conditions supplémentaires. Le disciple ne peut jamais être seul, ou apprendre seul. Etre disciple de Jésus, c’est nécessairement accepter de faire Eglise, accepter de rencontrer les autres disciples, autour de Jésus lui-même. Et pour éviter que certains pensent que je prêche pour les absents, pour ceux qui ne viennent pas au rassemblement autour de Jésus que représente chaque messe, je veux rappeler tout de suite que cela nous concerne aussi, nous qui venons à la messe. Parce que je peux y venir en cœur solitaire : je veux bien rencontrer Jésus, mais les autres, non merci ! Je me cale dans mon coin, quand c’est possible derrière le plus gros pilier, et surtout qu’on ne me demande rien. Je viens pour MA messe ! Je suis peut-être venu auprès de Jésus, mais pas en disciple qui vient autour de Jésus avec les autres disciples. Or, Jésus n’enseigne pas ses disciples un à un ; ils sont ensemble, autour de lui. Oui, quand je viens à la messe, je ne dois faire qu’un avec les autres. Et nous avons tous une responsabilité en la matière. Le chef de chœur et l’organiste auront à veiller à ce que le chant d’entrée permette cette communion d’individus divers qui ne doivent former qu’un seul cœur. Comment est-ce possible lorsque personne, hormis la chorale, ne peut le chanter ? Les habitués de la communauté auront à cœur d’accueillir les nouveaux  venus, chaleureusement. Début janvier, revenant d’une session de travail au Portugal, j’ai célébré l’Epiphanie dans une paroisse de la région parisienne. En entrant dans l’église avec un collaborateur, nous avons été immédiatement salués par un laïc de la communauté ; il s’est intéressé à nous, nous demandant d’où nous étions en nous souhaitant une bonne célébration avec eux.  Et cela n’était pas dû au fait que je sois prêtre. J’étais en civil, sans signe distinctif ! Cela change de ce que j’ai pu entendre, parfois de mes propres paroissiens lorsque j’étais curé : c’est ma place, là ; vous ne pouvez pas rester là ! Oui, les disciples de Jésus ne se rassemblent pas autour du petit Jésus à chacun, mais autour de l’unique Christ, seul Tête de son Eglise. Je suis à la fois reconnu comme unique et comme membre d’un grand tout qui est l’Eglise d’un lieu déterminé. J’en suis un membre unique au sens où si je ne viens pas, ma place restera vide ; et membre d’un grand tout, membre de l’Eglise, au sens où je ne dois faire qu’un avec les autres. Je ne peux pas m’isoler dans mon coin. Le disciple est nécessairement quelqu’un qui se rassemble !
Et qui se rassemble avec les autres autour de Jésus ! Pas autour d’une idée ; pas autour d’un thème ; non, toujours autour de Jésus. Par exemple, aujourd’hui, c’est le dimanche des malades, à cause de sa proximité avec la fête de Notre Dame de Lourdes, qui est la Journée mondiale des malades. Même si nous sommes invités à prier particulièrement pour les malades, c’est toujours Jésus qui nous rassemble. Même les dimanches où nous sommes invités à prier pour les plus grandes et les plus belles valeurs humaines, comme la paix, l’unité…  c’est toujours autour de Jésus que nous sommes rassemblés. C’est lui qui nous invite, semaine après semaine ; c’est sa Bonne Nouvelle qui est partagée, c’est son Corps qui est offert à tous ceux qui croient en lui.
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus sur la montagne : et voilà donné le lieu du rassemblement. La montagne, dans la Bible, est LE lieu de la rencontre avec Dieu.  C’est sur la montagne que Moïse reçoit les Tables de la Loi. C’est sur la montagne que Jésus est transfiguré. C’est donc bien dans le lieu de la rencontre qu’il faut se rendre avec les autres disciples pour entendre en vérité l’enseignement de Jésus. Ah, je peux lire la Bible chez moi, prier chez moi, même avec deux ou trois amis, si je veux, si je peux ; mais le dimanche, c’est autour de Jésus, avec les autres disciples, sur la montagne que je dois être. Le rassemblement à l’église, le dimanche, reste incontournable pour entendre Jésus s’adresser à nous, et pour comprendre ce qu’il nous enseigne. Le disciple véritable ne peut pas faire l’économie de ce rassemblement. Il y est tenu, autant que possible, non par obligation, mais par nécessité. C’est quand j’ai compris cela, compris que je suis disciple avec les autres, rassemblé avec eux, autour de Jésus, sur la montagne, que je peux comprendre pourquoi il nous dit aujourd’hui, non pas tu es le sel de la terre et la lumière du monde, mais bien VOUS êtes le sel de la terre, VOUS êtes la lumière du monde. C’est quand les croyants en Jésus  vivent authentiquement en disciples du Christ qu’ils sont collectivement le sel de la terre et la lumière du monde. C’est bien ce que nous vivons ensemble, autour de Jésus, qui est pour les autres un témoignage, quelque chose qui donne du goût et de l’envie aux autres. Jésus n’aurait pas pu dire à un seul de ses disciples, même le plus saint, entre la poire et le fromage au cours d’un repas chez tante Marthe, qu’il était à lui seul le sel de la terre et la lumière du monde ! Il ne pouvait le dire que là, sur la montagne, à tous ses disciples rassemblés autour de lui. Si bien que lorsque nous cesserons d’être Eglise, et quand bien même nous vivrions le plus saintement possible, nous cesserons d’être le sel de la terre et la lumière du monde, parce que nous ne serons plus signe du Royaume que Jésus veut construire avec tous et que l’Eglise préfigure.  Un disciple hors de l’Eglise est comme un poisson hors de son bocal : il a beau frétiller encore, il finira très vite raide comme la mort.
 Rassemblés en cette chapelle du Carmel, nous sommes aujourd’hui de ces disciples rassemblés autour de Jésus sur la montagne. Nous sommes de ceux à qui il dit : vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde. Entendons-le, comprenons-le et vivons-le ! Ainsi le sel de la Bonne Nouvelle gardera longtemps encore sa saveur et sa lumière pourra attirer tous les hommes au Christ Sauveur. Amen.                   
(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Mille images d'évangile, éd. Les presses d'Ile de France)

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