Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 7 juin 2014

Pentecôte - Messe de la Veille au soir - 07 juin 2014

Comment Dieu tourne le coeur des hommes vers lui.




Comme nous l’avons fait au cours de la nuit pascale, nous avons relu, en cette veille de la Pentecôte, l’histoire du salut, l’histoire des alliances sans cesse répétées entre Dieu et les hommes. Si au début du temps pascal, toutes les lectures nous tournent vers la figure du Christ Sauveur, en cette nuit, nous venons d’entendre comment Dieu, lentement mais sûrement, par la puissance de son Esprit Saint, tourne le cœur des hommes vers lui.
La première lecture entendue (l’histoire de Babel) a de quoi surprendre le lecteur non averti. En effet, il semble que tout va bien. Pour une des rares fois dans l’histoire de l’humanité, les hommes s’entendent ; ils parlent tous la même langue. N’est-ce pas le rêve ? Pourtant, que lisons-nous ? Que Dieu lui-même vient semer le trouble. Pour le lecteur trop hâtif, Dieu ressemble à un enfant gâté qui vient semer la discorde pour se préserver. Or c’est tout le contraire qu’il faut comprendre. L’intervention de Dieu, qui vient rétablir la diversité des langues qui existaient après l’alliance avec Noé, pose un acte sauveur. Il sauve l’humanité de la folie de la tyrannie. Parler une seule langue, marcher au même pas, n’avoir qu’une seule pensée : voilà bien les leviers du pouvoir tyrannique. De plus, avec la construction de cette tour qui devait monter jusqu’au ciel, les hommes sont repris par ce désir, toujours mal maîtrisé, d’être leur propre Dieu : une tour dont le sommet soit dans les cieux, n’est pas faite pour rencontrer Dieu, mais pour prendre sa place ! L’homme veut construire sa gloire et sa renommée contre Dieu. En attendant de donner une réponse définitive au désordre de Babel, Dieu disperse les hommes. Sa réponse définitive sera donnée au jour de Pentecôte, comme nous l’entendrons demain matin : dans la nouvelle alliance, les hommes n’auront pas une seule langue, mais chacun, dans sa langue, entendra les merveilles de Dieu.
Dispersant les hommes à la surface de la terre, mettant la confusion dans leur langage, Dieu va devoir se choisir un peuple particulier, un peuple qu’il établira lumière pour les nations. Un peuple grâce auquel il montrera aux autres les avantages de l’alliance qu’il propose à tous. C’est le temps de Moïse, le temps du don de la Loi qui permet à un groupe particulier de devenir le peuple de Dieu : Tout ce qu’a dit le Seigneur, nous le ferons ! Belle promesse, maintes fois oubliée, maintes fois bafouée. Seule la patience de Dieu pourra vaincre les réticences de l’homme ; seule l’amitié vraie entre Dieu et Moïse sera signe de cette alliance possible, de cette vie plus grande possible.
Quand le péché domine le cœur de l’homme, Dieu se fait lointain ; non pas qu’il abandonne l’homme, mais parce que l’homme s’éloigne de Dieu. La patience de Dieu est mise à rude épreuve. Et pourtant, par ses prophètes, il annonce le retour en grâce, il annonce ce jour où les hommes reviendront à la vie véritable. Par l’Esprit, les ossements desséchés revivent. Dieu le promet : Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ! La nouvelle alliance se précise. Les promesses de Dieu ne sont pas des paroles en l’air. La Pentecôte sera la réalisation parfaite de cet oracle du prophète Ezéchiel. Par l’Esprit Saint, Dieu nous fait revivre ; par l’Esprit Saint, Dieu nous fait revenir à lui. Par l’Esprit Saint qui nous fait invoquer le nom du Seigneur, Dieu nous sauve. Le prophète Joël nous l’a redit dans cet autre oracle : Je répandrai mon esprit sur toute créature… Alors, tous ceux qui invoqueront le Nom du Seigneur seront sauvés.
Cette promesse, renouvelée de prophète en prophète, Jésus la reprend à son compte : il va la mener à son achèvement. L’Esprit Saint sera donné quand le Christ sera glorifié par le Père. Pâques et Pentecôte sont irrémédiablement liées. Sur la croix, le Christ remet son esprit au Père ; il meurt et retourne chez son Père. C’est cet Esprit qui est donné, partagé aux disciples, après sa résurrection, au soir de Pâques dans l’Evangile de Jean. C’est cet Esprit qui est donné à tous au jour de la Pentecôte dans les Actes des Apôtres. C’est cet Esprit dont nous vivons encore aujourd’hui ; c’est cet Esprit qui nous entraîne sur les chemins du salut, à la suite du Christ ressuscité.
Ayant lui-même été saisi par l’Esprit du Ressuscité, Paul peut témoigner de l’œuvre de l’Esprit en nous : il vient au secours de notre faiblesse… il intervient pour nous… Et Dieu, qui voit le fond des cœurs, connaît les intentions de l’Esprit : il sait qu’en intervenant pour les fidèles, l’Esprit veut ce que Dieu veut. Si c’est bien le Christ qui nous obtient le salut par son sacrifice sur la croix, c’est l’Esprit qui nous permet de comprendre cette œuvre de salut en vérité et qui nous permet d’y consentir pour notre propre vie. Nous pouvons répondre à cette Alliance nouvelle que Dieu nous propose dans le sang de son Fils grâce à l’Esprit qui nous donne l’intelligence de cette œuvre de salut. Avec le Christ, Dieu nous a tout donné puisqu’il s’est donné lui-même ; avec l’Esprit, il nous donne la possibilité de faire le choix de Dieu, le choix de la fidélité à cette œuvre de salut. Dans l’Esprit, l’homme peut répondre à Dieu et consentir à l’Alliance nouvelle.
Demander l’Esprit Saint et l’accueillir, ce n’est pas demander et accueillir un truc en plus : c’est consentir à l’œuvre de Dieu en nous, c’est consentir à être sauvé par le Christ. Demandons à Dieu, sans nous lasser, la grâce de son Esprit Saint, pour qu’il agisse en nous et nous sauve. Amen.
 
(Logo du pèlerinage international des servants d'autel à Rome en 2006)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire