Et
maintenant, que reste-t-il ? Le Christ est retourné chez son Père, il ne
reste que des disciples sur terre. Que vont-ils faire ? Que devons-nous
faire ? L’histoire de Jésus s’arrête-t-elle à ce moment-là ? La fête
de Pâques n’aura-t-elle été qu’une belle parenthèse dans notre vie ? Sûrement
pas ! Si la mort de Jésus en croix n’a pu mettre un terme à l’histoire de Jésus,
comment penser seulement que son retour chez son Père puisse y mettre un terme.
La fête de l’Ascension nous rappelait à quoi nous étions destinés : vivre,
comme le Christ, auprès du Père. L’histoire n’est donc pas finie ; elle va
se poursuivre à travers nous.
Pour
le diacre Etienne, elle va se poursuivre dans une identification complète à Jésus,
jusque dans la mort. Ce serviteur fidèle va, comme son Maître, offrir sa vie à
cause de l’Evangile. Le premier, il va suivre Jésus sur le chemin d’une vie
totalement offerte, jusque dans la mort, et la mort violente, injuste de l’innocent
que les autres ont trouvé coupable. L’auteur du livre des Actes des Apôtres va
jusqu’à établir un parallèle édifiant entre Jésus mourant en croix et Etienne mourant
sous les jets de pierres de ses adversaires. Luc met dans la bouche d’Etienne
les paroles qui furent celles de Jésus sur la croix : Père, en tes mains je remets mon esprit / Seigneur Jésus, reçois mon
esprit ; Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font / Seigneur,
ne leur compte pas ce péché. La vie chrétienne se déploie bien là, non pas dans
la mort d’Etienne, mais dans sa manière d’affronter sa mort, comme le Christ,
avec le Christ. Pour tout croyant désormais, c’est bien dans l’imitation de Jésus
que se trouve le sens de la vie. Notre vie non seulement est au Christ, mais
doit manifester le Christ aux autres.
C’est
bien le sens de la prière de Jésus au soir de sa mort, telle que nous la rapporte
Jean dans son évangile. Jésus prie son Père pour que ses disciples soient comme
lui, vivent quelque chose qui ressemble à ce que Jésus a vécu avec son Père, en
premier lieu, l’unité. Comme l’amour, l’unité n’est pas matière à option. Elle est
fondamentale pour que le monde croie que
Dieu a envoyé Jésus. Si l’amour est le signe du disciple du Christ, l’unité est
le signe du passage du Christ au milieu des hommes. Autrement dit, le manque d’unité
entre les croyants sera un obstacle à la foi de ceux qui les regardent vivre !
Nous mesurons la responsabilité qui est la nôtre face au monde, face aux
incroyants ou au mal croyants ! En même temps, nous avons la clé à la
conversion des hommes : l’amour et l’unité. Jésus nous a tout laissé au
soir de sa mort. Qu’avons-nous fait de notre héritage ? Sommes-nous
ferments d’unité ? Sommes-nous des signes du passage du Christ dans la vie
des hommes ? Notre art de vivre est-il à la hauteur de l’enseignement du Christ ?
Sans
doute, par nos propres forces, sommes-nous indigents en ces matières d’amour et
d’unité. Mais le Christ a promis sa présence en nous. Sur lui, nous pouvons
compter. Sur lui, nous pouvons appuyer notre amour. De lui, nous pouvons
apprendre l’unité parfaite. En cette semaine qui nous sépare de la Pentecôte,
implorons-le de nous envoyer son Esprit, signe de sa présence au cœur de notre
vie, force qui renouvelle notre manière de vivre et de croire. Amen.
(Dessin extrait de la revue L'image de notre paroisse, n° 209, Mai 2004, éd. Marguerites)
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