Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 16 juillet 2016

16ème dimanche ordinaire C - 17 juillet 2016

Avec Marthe et Marie, unifions notre vie.




Marthe & Marie, ou comment choisir entre le yoga chrétien et l’action catholique. Voilà bien présentée, me semble-t-il, la problématique que soulève la liturgie de ce jour. C’est d’ailleurs un grand poncif de la catéchèse et de la prédication. On ne prie jamais assez ; on n’agit jamais assez. Alors quand les deux choses que sont la contemplation et l’action sont mises face à face, que choisir ? 


En lisant l’évangile de ce jour trop rapidement, on pourrait en conclure, trop rapidement aussi, qu’il vaut mieux privilégier la contemplation. Rester là, calme, ne rien faire d’autre que d’essayer d’entrer en contact avec Dieu. C’est bien ce qui semble ressortir de la réponse de Jésus à Marthe qui jalouse sa sœur Marie : Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. Faudrait-il donc suivre cette voie ? Les moines et les moniales auraient-ils alors fait le seul choix acceptable aux yeux du Christ ? Les religieuses cloîtrées vaudraient plus que les religieuses apostoliques ? Pire, dans ce Carmel, les sœurs du chœur auraient-elles plus d’importance que la tourière ?
En nous interrogeant ainsi, nous sentons bien que nous faisons fausse route. Il faut certes lire chaque page d’évangile pour elle-même, mais sans la couper, sans l’isoler du reste. Avant d’opposer ces deux sœurs, regardons l’Evangile dans son ensemble et soyons attentifs à la manière d’agir de Jésus lui-même. Que constatons-nous ? Que Jésus est un grand actif : il parcourt le pays, enseigne les foules, pose des signes forts, guérit des malades nombreux. Mais… Jésus est aussi un grand priant : combien de fois ces disciples l’ont-ils trouvé au petit matin, en prière, à l’écart. La prière de Jésus devient ainsi comme le moteur même de son action ; et son action, comme la révélation au monde de sa grande proximité, sa grande intimité avec Dieu. 
Le livre de l’ecclésiaste nous apprend qu’il y a un temps pour tout. De même, il y a un temps pour prier et un temps pour agir. Les deux ne s’opposent pas ; ils se complètent. Que vaudrait notre action, même catholique, si elle était déconnectée de la prière, déconnectée de toute vraie relation au Dieu vivant et vrai ? Que vaudrait toute activité pastorale si elle ne renvoyait ces auteurs et ses bénéficiaires à l’unique nécessaire : la fréquentation et la suivance du Christ ? Ce ne serait que du vent, vaine agitation à peine capable de brasser un peu d’air ! Que vaudrait notre contemplation si elle ne nous menait pas aussi au Dieu vivant et vrai par les frères rencontrés et soutenus, soutenus y compris par notre prière ? A quoi servirait ma prière si elle ne me tournait pas vers chacun de ceux que le Christ met sur ma route ? Ce ne serait qu’une sorte de yoga chrétien, tout juste capable de me dé-stresser, de me faire évader de ce monde quelquefois trop envahissant. 
Action et contemplation sont définitivement à lier, comme nous sommes invités à lier amour de Dieu et amour du prochain. Il n’y a pas d’action chrétienne qui ne me renvoie et ne renvoie les autres à Dieu ; il n’y a pas de prière chrétienne sans retour vers la vie, sans retour vers les frères. Marthe et Marie sont chacune un aspect de la vie chrétienne. Il faut les tenir ensemble, sans en diminuer aucune. La preuve nous en est donnée par les ordres contemplatifs : dans les grandes traditions monastiques, il y autant de temps consacré au travail qu’à la prière …et au repos. Nous n’aurons jamais fini de choisir entre Marthe et Marie, parce qu’il n’y a rien à choisir. Nous avons à unifier notre vie à l’exemple du Christ lui-même ; alors notre prière sera vraiment efficace ; alors notre action conduira les cœurs à la conversion. Il y Marthe et Marie en chacun de nous : à nous de savoir quand donner la priorité à l’une ou à l’autre selon ce que les circonstances exigent. Pour l’heure qui nous rassemble, assurément, c’est Marie qui doit avoir la première place ! En doutiez-vous ? 
Au début de nos vacances, il est heureux que ce soit justement cette page d’évangile qui nous soit proposée. Quel meilleur temps que celui des vacances pour réunifier notre vie, pour redonner du sens à ce que nous vivons. Ce temps n’est pas simplement donné aux hommes pour se reposer ; il est aussi un temps favorable pour se rapprocher de Dieu, pour retrouver ce Dieu que les soucis du monde, du travail et de la famille ont pu éloigner de nous. Au hasard de nos pérégrinations, prenons le temps de nous isoler dans telle église, telle chapelle remarquable, non pas comme un touriste de base qui les traverserait plus vite qu’il ne traverserait la place du marché, mais comme un croyant qui sait que ce lieu est habité par quelqu’un qui attend un signe, un geste, une prière, qui lui diront qu’il est important pour nous comme nous sommes importants pour lui. Que ce temps de vacances ne soit pas qu’un temps d’agitation supplémentaire ; nous aurions perdu et notre temps et nos vacances s’il en était ainsi. Que Dieu nous en préserve donc, lui qui a envoyé son Christ parler à notre cœur et nous entraîner à sa suite. Amen.
(Dessin extrait de la revue L'image de notre paroisse, n° 211, Juillet 2004, éd. Marguerite)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire