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samedi 6 août 2016

19ème dimanche ordinaire C - 07 août 2016

La vie de foi, une vie en tension.






Nous reprenons, et pour quatre semaine, la lecture de la lettre aux Hébreux. Un écrit difficile à appréhender pour beaucoup, mais qu’il ne faudrait pas pour autant mettre de côté. Le passage que nous venons d’entendre en seconde lecture, est tout à fait fondamental ; il nous permet de comprendre ce qui fait l’unité de nos textes sacrés et la continuité de l’œuvre du salut entreprise par Dieu depuis l’appel d’Abraham jusqu’à son merveilleux accomplissement en Jésus Christ. 
 
Deux mots caractérisent la démarche d’Abraham : la promesse et la foi. La promesse, c’est l’engagement de Dieu envers ce vieillard qu’il appelle et met en route ; il aura une terre, il aura une descendance innombrable. Pourtant, nous dit l’auteur de la lettre aux Hébreux, Abraham vint séjourner en immigré dans la Terre promise, comme en terre étrangère ; il vivait sous la tente, ainsi qu’Isaac et Jacob, héritiers de la même promesse, car il attendait la ville qui aurait de vraies fondations, la ville dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l’architecte. Bien qu’il soit arrivé au lieu promis, il vit dans l’attente constante d’un ailleurs encore à acquérir. Ce n’est pas un manque de foi qui l’empêche de reconnaître, dans cette terre où il arrive, la Terre promise. Il a bien conscience d’être sur la terre que Dieu lui a promise ; mais il sait aussi qu’elle n’est qu’une image de la vraie Terre promise qu’il attend encore. Sa foi lui fait donc entrevoir que ce bout de terre n’est qu’un avant-goût de la réalisation pleine et entière de la promesse faite par Dieu. C’est bien cela qui lui permet d’offrir son fils unique en offrande à Dieu lorsque le sacrifice d’Isaac est réclamé, parce qu’il sait, dans sa foi, que Dieu peut tout dans cette Terre attendue, même ressusciter les morts. Abraham montre bien ce qu’affirme l’auteur de la lettre au début du chapitre 11 : la foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas. A partir d’une promesse, Abraham s’est mis en route ; par sa foi, il a vu ce qu’il espérait et qu’il ne verrait que par-delà la mort (le Royaume de Dieu) ; son espérance lui a donné de vivre comme s’il y était déjà. 
 
Ce sont cette même promesse et cette même foi qui traversent tous les textes bibliques, l’Ancien et le Nouveau Testament et qui font leur unité. Abraham et sa descendance sont bien nos pères dans la foi. Matthieu ne s’y trompe pas, lui qui inaugure son évangile par la généalogie de Jésus, montrant bien ainsi la continuité entre la foi d’Israël et la foi chrétienne. Cette dernière ne se substitue pas à la première, elle la prolonge, et pour nous chrétiens, elle l’accomplit parfaitement. En Jésus, la promesse faite à Abraham, et toutes les promesses contenues dans le Premier Testament, sont accomplies, réalisées en ce fils unique, mort et ressuscité. Il reste maintenant à ces promesses de se réaliser dans nos propres vies. Avec Abraham, nous sommes héritiers des promesses ; comme Abraham, nous avons à vivre dans la foi et l’espérance de leur accomplissement. Certes, Jésus a déjà vaincu la mort et le péché une fois pour toutes ; mais nous vivons dans la tension que cette réalité s’accomplisse désormais en nous. Marqués par le péché et la mort, nous devons vivre dans la foi (posséder cette vie éternelle que nous espérons encore) pour que parvenions, nous aussi, au Royaume où Dieu nous attend. La victoire est à nous, en Jésus, premier-né d’entre les morts : c’est une certitude. Mais cela ne nous dispense pas de livrer le bon combat et participer ainsi pleinement à cette victoire. Nous ne sommes, nous aussi, que des étrangers et des voyageurs sur cette terre, en attendant de parvenir à la Jérusalem nouvelle où Dieu sera tout en tous. Comme Abraham, nous avons notre pèlerinage à accomplir sur cette terre. 
 
Notre foi, ce n’est pas d’abord quelques mots prononcés au cours de la messe ; notre foi, c’est d’abord un art de vivre, tendu vers un monde toujours à attendre, tendu vers un Christ toujours à accueillir, tendu vers des frères toujours à servir et à aimer. Toute notre eucharistie est vécue dans cette tension : nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. Un jour, nous la vivrons dans la gloire du Royaume. En attendant ce jour, vivons dans la certitude d’être sauvés, vivons en nous revêtant chaque jour de la bonne tenue : celle du service et l’amour de tous. Amen.
 
(Dessin de Jean-Yves DECOTTIGNIES, Mille dimanches et fêtes, Année C, éd. Les Presses d'Ile de France)

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