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dimanche 24 juin 2018

12ème dimanche ordinaire B - 24 juin 2018

L'amour du Christ nous saisit…

(Un petit détail a échapper à mon attention : le 24 juin, nous célébrons la nativité de saint Jean le précurseur ; d'où cette homélie pour le 12ème dimanche et non pour la solennité du jour).




            Il n’y a pas de doute à avoir : Paul sait mieux que personne nous parler du Christ, de son œuvre de salut pour les hommes. Il est le premier croyant au Christ à systématiser ce qui deviendra la foi chrétienne, à mettre des mots sur ce qui fait vivre le fidèle du Christ, à préciser le rapport entre le Christ et les hommes. Le passage de la deuxième lettre aux Corinthiens entendu ce dimanche commence par une vraie déclaration d’amour : l’amour du Christ nous saisit… 

            Ce qui remplit Paul d’amour pour le Christ, c’est son sacrifice sur la croix : l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Il y a comme un vertige des profondeurs devant cette réalisation. Non seulement le Christ a donné sa vie pour nous, mais il nous fait bénéficier de cette mort. Oui, la mort du Christ nous bénéficie ; elle nous décentre en nous orientant vers le Christ. Sa mort sur la croix, en nous procurant la vie, nous tourne résolument vers lui, à moins d’être ingrats, sans reconnaissance pour cette œuvre d’amour. Paul a parfaitement intégré cette donnée. A partir du moment où le Christ l’a appelé sur le chemin de Damas, il n’a plus eu de cesse que de proclamer la Bonne Nouvelle du Salut. Il n’aura pris aucun repos, allant jusqu’à affirmer que si le Christ n’était pas ressuscité, vaine serait notre foi. Pour Paul, tout est contenu dans ce don du Christ sur la croix. Par cet acte, quelque chose de neuf a commencé : le monde ancien s’en est allé ; un monde nouveau est déjà né. Comment dire mieux la nouveauté introduite par le Christ dans la vie des hommes ? 

            La nouveauté introduite par le Christ, c’est bien cette foi qui transforme la vie des hommes. J’ai déjà dit que la mort du Christ nous bénéficiait ; mais elle fait plus que cela : elle nous identifie au Christ, nous fait participer à sa propre mort et à sa résurrection. Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine. Nous sommes transformés par la mort du Christ, comme transfigurés ; nous sommes des créatures nouvelles. Nous sommes des autres Christ. Mesurons-nous cette nouveauté ? Mesurons-nous cet honneur ? Lorsque nous lions notre vie à celle du Christ par le baptême, nous sommes transformés en profondeur parce que le Christ, celui qui a livré sa vie sur la croix, vit désormais en nous. Nous ne portons pas seulement le Christ au monde par des mots, mais par toute notre vie, par tous nos actes. Nous devons avoir conscience que notre manière de vivre porte le Christ au monde ; et avoir conscience aussi que notre manière de vivre peut aussi être un obstacle à la présence du Christ au monde. Lorsque les croyants au Christ ont peur d’ouvrir leur monde à ceux qui frappent à leur porte, ils empêchent les migrants d’approcher l’amour du Christ. Lorsque les croyants au Christ se satisfont des rapports économiques qui enrichissent toujours plus les plus riches et appauvrissent sans fin les plus pauvres, ils empêchent les pauvres d’approcher l’amour du Christ. Lorsque les croyants au Christ ferment leurs cœurs, ils ferment le cœur du Christ et son amour ne peut plus être diffusé dans le monde. Et l’amour du Christ ne saisit plus personne, même plus nous… 

            Cette affirmation de Paul, qui a déclenché toute ma réflexion, nous oblige alors aussi à préciser ce qui nous attire vers le Christ. Est-ce vraiment la conscience de ce don qu’il a fait de lui-même sur la croix ? Pour dire les choses autrement, le don du Christ sur la croix est-il pour chacun de nous le fondement de notre attachement réel au Christ ou n’est-il qu’une leçon de catéchisme parmi d’autres ? Sommes-nous capables d’identifier dans notre vie ce que l’amour du Christ réalise pour nous ? Sommes-nous saisis comme Paul d’un amour ardent pour le Christ à la seule pensée de son sacrifice ? Ou bien nous sommes-nous dilués jusqu’à n’être plus que des chrétiens sociologiques ? Que nous soyons chrétien ou non ne changerait finalement pas grand-chose, pour ne pas dire rien, à notre manière de vivre ! 

Trop souvent aujourd’hui, dans le but avoué de ne présenter qu’un Christ positif, certains cachent le sacrifice du Christ ; parlons de Pâques sans parler du Vendredi Saint ! C’est tellement commode ! C’est oublier un peu vite que ce qui donne sa valeur à la résurrection, c’est bien sa vie offerte sur la croix ! Si tel n’était plus le cas, l’eucharistie que nous célébrons ce matin ne serait plus le mémorial de sa passion, mais juste le repas du club des amis de Jésus qui se retrouvent pour un moment fraternel. Sommes-nous les disciples d’un grand homme qui a dit et fait des choses extraordinaires ? Ou sommes-nous les disciples de celui qui a donné sa vie par amour pour nous ? Les deux ne sont pas incompatibles, mais la seconde affirmation est primordiale et impérative. 

L’amour du Christ nous saisit quand… Il revient à chacun de finir la phrase pour lui-même et d’affirmer ce qui est primordial pour lui. Que notre eucharistie nous permette de discerner à frais nouveaux jusqu’où va l’amour du Christ pour nous ! Qu’elle nous donne la force d’y répondre par un art de vivre conforme à notre foi : alors l’amour du Christ pourra saisir encore le cœur des hommes et renouveler le monde. Amen.

 

 

 
 

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