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samedi 30 juin 2018

13ème dimanche ordinaire B - 01er juilet 2018

Nous confessons un Dieu-pour-la-vie !







Qui n’a jamais douté ? Qui n’a jamais été tenté d’accuser Dieu de tous les maux, ou d’avoir mal fait sa création puisque tant d’imperfections y subsistent ? L’accusation n’est pas nouvelle. Elle a traversé tous les temps, toutes les générations. Elle a pris, avec l’horreur des camps de concentration au siècle dernier, et avec l’horreur des attentats de ces dernières années, une vigueur nouvelle, d’autant plus que leurs auteurs se réclament de Dieu ! Si Dieu existe, pourquoi a-t-il permis cela ? 

            L’homme de la Bible ne nie pas cette question. Il est, sans doute, le premier à se débattre avec la question du mal et de la souffrance. Au fur et à mesure qu’il s’approche de son Dieu et le découvre, s’affine aussi sa réponse à cette question. Il y a longtemps, alors qu’on ne parlait pas encore de Jésus Christ, après la terrible épreuve de l’exil, un sage écrira dans la Bible : Dieu n’a pas fait la mort… Il tentait, à sa manière, de redire à ses compatriotes, une affirmation essentielle concernant le Dieu des Pères, le Dieu de l’Alliance. Il n’est pas possible que Dieu ait créé l’homme pour que celui-ci soit malheureux sur terre. Il n’est pas permis de croire en un tel Dieu ! 

            La longue histoire du peuple hébreu nous indique plusieurs fois que Dieu marche aux côtés de l’homme. La révélation du nom divin à Moïse insiste sur cette présence de Dieu à la vie des hommes. Je suis celui qui je serai, ce que l’on peut traduire par : Je suis celui dont tu auras besoin selon ce que tu vis. Il n’y a pas de manière plus précise de dire la présence de Dieu à son peuple que celle-ci : quand tu auras besoin de moi, tu verras qui je suis ! Une telle révélation est possible dès lors que nous nous plaçons dans la perspective de l’Alliance, la seule perspective valable, parce qu’elle met en présence non pas un dominant et un dominé, mais deux partenaires qui s’engagent également l’un envers l’autre. Dieu s’engage envers l’homme en lui promettant sa présence ; l’homme s’engage envers Dieu en l’assurant de sa louange. Vous pouvez parcourir l’Ancien Testament dans n’importe quel sens ; vous en arriverez toujours à ce constat : « tant que l’homme est fidèle à l’alliance, il connaît un temps de prospérité ; dès que l’homme se tourne vers les idoles, il sombre dans la folie et les tourments ».

            La critique est facile qui consiste à dire : Voyez ce Dieu ; dès que l’on se détourne de lui, on ne connaît que peine et misère ! Il faudrait cependant veiller à ne pas inverser les rôles. Qui a tourné le dos à qui ? Dieu est-il responsable des libertés que prend l’homme ? Dieu devrait-il assumer et endosser les responsabilités de mes actes à moi ? L’auteur du livre de la sagesse a bien compris la question du mal et de la mort. En réaffirmant avec force sa foi – Dieu n’a pas fait la mort ! il nous redit en même temps que la mort, c’est notre jalousie qui l’a faite entrer dans le monde. La liberté de l’homme, que Dieu a voulu lui laisser, suppose que l’homme peut se détourner du projet d’amour de Dieu et vouloir autre chose que ce que Dieu veut pour lui. La liberté humaine comporte la liberté de faire le mal. Et le devoir de l’assumer !

            Lorsque nous retrouvons Jésus dans l’Evangile de Marc en ce dimanche, nous le voyons faire œuvre de vie. Lui, le Fils unique de Dieu, venu dans le monde révéler le véritable visage de Dieu, ne ménage pas sa peine auprès des malades, des souffrants de toutes sortes. Et pour montrer que Dieu est toujours rangé du côté du plus faible, et pour dire aux hommes que Dieu n’a pas fait la mort, il affirme sa puissance sur ces forces de mort en rendant la vie à une enfant, à quelqu’un qui a la vie devant soi et qui doit encore la mener à son terme. Il annonce par ce geste, bien sûr, qu’il est plus fort que la mort, et qu’un jour, il ira battre la mort sur son propre terrain. L’heure n’est pas venue de le dire clairement ; mais il fallait, dès maintenant, dire aux hommes que Dieu continue de marcher aux côtés de son peuple, que Dieu n’abandonne pas ceux qui lui ont fait confiance. Lève-toi, lui dit-il ! Fais ce pourquoi tout homme est fait : vis ! 

            En lisant la presse, qu’elle soit locale ou internationale, on peut quelquefois douter et s’interroger sur le pourquoi de tant de haine, de tant d’actes barbares. Il nous faut tourner notre questionnement vers nous-mêmes. Que faisons-nous pour changer les choses ? Prier ? Ce n’est pas si mal, mais c’est loin d’être suffisant. A quoi cela sert-il de prier pour la paix là-bas, si je ne suis pas capable d’un acte fraternel ici, dans ma famille ou sur mon lieu de travail ? A quoi cela sert-il de prier pour que cesse la faim là-bas, si je ne suis pas capable d’un geste charitable avec celui qui n’a rien, ici dans nos rues, dans nos quartiers ? Dieu n’agira pas dans le monde sans notre aide. Dieu n’interviendra pas si je ne lui prête pas mes mains et mon cœur pour venir en aide à ceux en ont besoin. La toute puissance de Dieu est battue en brèche par la liberté de l’homme, car Dieu n’ira jamais contre sa création. Témoin du Dieu vivant, je le deviens lorsque je suis capable de le rendre présent au monde à travers ce que je fais, ce que je vis. Du chemin reste à faire pour que le monde puisse croire enfin que notre Dieu nous accompagne, qu’il est Dieu-pour-la-vie ! 
 
            Je te le dis : lève-toi ! Aujourd’hui, ces mots sont pour chacun de nous. Lève-toi et vis, fais ce pour quoi je t’ai créé ; donne au monde le témoignage de l’amour que j’ai pour lui à travers l’amour que tu sauras lui manifester. N’épargne pas ta peine ; donne ton amour à pleines mains car mon amour est infini, mon amour est pour la vie, pour toute vie. AMEN
 
(Dessin de M. Leiterer)

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