Appel à la confiance.
Nous sentons que nous approchons de la fin de l’année liturgique. Les textes se font sombres ; le jugement est annoncé. Et pourtant, il y a en même temps comme une douce musique qui nous invite à la confiance et à l’espérance. Le jour du jugement arrive, mais avec lui vient aussi le Messie, le Sauveur, celui qui a offert sa vie sur la croix pour notre salut.
Entendons le prophète Malachie et son annonce du jour du Seigneur. Nous comprenons, sans difficulté, qu’un tri sera (enfin) opéré entre ceux qui commettent l’impiété et ceux qui craignent le nom de Dieu, les premiers réduits à l’impuissance, les fidèles accueillant la justice de Dieu. Comprenons bien aussi la notion de crainte du nom de Dieu ; elle n’a rien avoir avec la peur maladive de Dieu, mais avec le respect qui lui est dû par amour. Ceux qui aiment Dieu n’ont rien à craindre du jugement de Dieu. C’est une certitude qui doit nous habiter et ne jamais nous quitter.
Entendons aussi l’enseignement de Jésus que Luc nous rapporte dans l’Evangile proclamé en ce dimanche. S’il parle de prophètes de malheur, de catastrophes à venir, de persécutions, il invite malgré tout à garder confiance. Le disciple du Christ ne se laissera pas égarer par ceux qui annoncent la fin du monde : souvenons-nous que lui-même a dit ignorer quand ce jour viendra. Seul Dieu, son Père, le sait ! Le disciple du Christ ne se laissera pas davantage effrayer par les phénomènes naturels qui pourraient survenir, pas plus que par les persécutions dont il pourrait faire l’objet à cause du nom de Jésus. Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. Le nom de Jésus, à cause duquel le disciple véritable sera persécuté voire mis à mort, est plus puissant que tout ce qui peut s’abattre sur nous. Au-delà d’un réconfort donné par avance, Jésus nous invite à la persévérance. Sachons en qui nous avons mis notre confiance ! N’oublions pas le mystère de la croix qui nous vaut notre salut. Dans les tribulations qui pourraient encore survenir, gardons les yeux fixés sur Jésus Christ, mort et ressuscité pour notre vie. Dans les tribulations qui pourraient encore survenir, gardons le cœur ancré dans sa Parole.
Nous
ne pouvons pas éviter le jugement ; il fait partie des affirmations de
notre foi : il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les
morts, et son règne n’aura pas de fin. Mais nous pouvons nous préparer à ce
jugement par une vie conforme au projet de Dieu pour nous. C’est une vie
façonnée par la foi, l’espérance et la charité. Puisque tout nous a été donné,
usons-en, abusons-en, et le jugement sera pour nous la reconnaissance du bien
que nous avons essayé de faire, de la foi que nous avons proclamée et de l’espérance
qui nous a fait tenir bon. Chrétiens, nous savons en qui nous avons mis notre
confiance ; de quoi, de qui aurions-nous peur ? Paul l’a écrit dans
sa lettre aux Romains : J’en ai l’assurance : ni la mort ni la
vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les
puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune
autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus
Christ notre Seigneur (Rm 8, 38-39). Rien, sauf nous-même. Gardons les yeux
fixés sur le Christ, les pieds solidement sur terre, et vivons, avançons à la
rencontre de Celui qui vient accomplir notre espérance. Amen.
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