Jésus est ressuscité ; il nous donne le salut.
C’est une des vérités de notre foi : par sa mort et sa résurrection, Jésus nous donne le salut. Mais cela veut dire quoi au juste ? Les lectures de ce dimanche nous aident à y voir plus clair.
Ecoutons Jean dans l’évangile. Ce passage du chapitre dix, consacré à la figure du bon Pasteur, nous parle du salut. Il le fait à travers deux figures : le berger mercenaire et le bon berger. Le berger mercenaire est celui abandonne les brebis et s’enfuit, s’il voit venir le loup. Il n’a le souci que de lui-même, pas du troupeau, et c’est bien normal parce que les brebis ne sont pas à lui ; les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Le bon berger, au contraire, donne sa vie pour ses brebis. Elles comptent plus pour lui que lui-même. C’est cela être sauvé : compter davantage pour Jésus, le bon pasteur, que Jésus ne compte pour lui-même. Ou, pour prendre un autre mot du même évangile : être sauvé, c’est être connu de Jésus et connaître Jésus. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. Nous sommes sauvés dès lors que Jésus nous connaît ; et nous accueillons ce salut dès lors que nous connaissons Jésus. Connaissant Jésus, nous pouvons démasquer les bergers mercenaires, ceux pour qui nous ne comptons pas. Connaissant Jésus, nous ne sommes plus soumis au mal, et lorsque le mal croise notre vie, nous avons la capacité à le rejeter. Etant connus de Jésus, nous sommes protégés par lui qui veille sur nous. Cela ne signifie pas que nous ne rencontrerons jamais ni le mal, ni les épreuves ; mais cela signifie que nous ne sommes plus seul désormais pour affronter le mal et les épreuves. Nous connaissons Jésus et Jésus nous connaît : il vit avec nous, il combat pour nous ; en faisant ainsi, il nous sauve, il nous libère.
Dans sa première lettre, Jean nous fait faire un pas de plus puisqu’il nous assure que nous sommes enfants de Dieu. Non seulement nous sommes connus par Jésus, mais Dieu lui-même, le Père éternel, nous identifie à son Fils, nous rend semblables à son Fils. C’est le baptême, c'est-à-dire notre participation à la mort et à la résurrection de Jésus, qui nous fait enfants de Dieu. C’est le signe que nous sommes vraiment sauvés. Etant de la famille même de Dieu, nous n’avons plus rien à craindre. Rien ne pourra nous atteindre ! Il nous faut ici relire la lettre de Paul aux Romains (Rm 8) quand il écrit : Le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous : alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? Mais en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. Connaissant Jésus, nous connaissons Dieu ; connus par Jésus, nous sommes connus de Dieu, lui qui a ressuscité son Fils. Puisque son Fils, le bon berger, a donné sa vie pour nous, le Père qui a redonné la vie à son Fils, nous fait partager la même vie, nous qu’il reconnaît comme ses enfants. La guérison de l’infirme dans les Actes des Apôtres, est une illustration, un avant-goût de ce que sera la vie de tout homme qui connaît Jésus. Pierre ne l’a pas guéri grâce à quelques herbes ou gestes magiques ; il lui a donné le nom de Jésus et il a été guéri : Au nom de Jésus Christ, le Nazaréen, lève-toi et marche. Le résultat nous est connu ; l’homme a été sauvé, libéré du mal qui le rongeait depuis sa naissance (Ac 3). Pierre, quand on lui demande d’expliquer cette guérison, a raison d’affirmer haut et fort : En nul autre que lui (Jésus), il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. Personne d’autre n’a fait, et personne d’autre ne fera jamais, ce que Jésus a fait quand il a donné sa vie pour nous.
Ne cherchons pas ailleurs ce qui
nous a été donné à grand prix. Ne cherchons pas un autre que celui qui a donné
sa vie pour nous et qui nous a prouvé ainsi qu’il portait le souci de nous, de
notre vie. Jésus nous connaît, et nous le connaissons par le témoignage des Apôtres
et par l’Evangile prêché par l’Eglise. Comme il nous connaît, connaissons-le !
Jésus nous a aimés à en mourir ; aimons-le à en vivre chaque jour que Dieu
nous donne. Amen.