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samedi 3 août 2024

18ème dimanche ordinaire B - 4 août 2024

L’homme a-t-il changé entre le temps de Moïse et celui de Jésus ?




(Le don de la manne, Miniature allemande, 15ème siècle. 
Source : LE DON DE LA MANNE - Art et Bible (hautetfort.com)


 



            Y a-t-il vraiment une différence entre la communauté des fils d’Israël qui se presse autour de Moïse et la foule qui se presse auprès de Jésus ? Les quelques siècles qui séparent Jésus de Moïse ont-ils permis aux hommes d’évoluer, à leurs cœurs de changer en profondeur ? En mettant ces deux moments en parallèle, nous sommes comme invités à vérifier si le temps change quelque chose, si les hommes comprennent mieux Dieu et son projet pour eux. 

            Lorsque nous croisons la communauté des fils d’Israël, celle-ci vit un moment difficile. Souvenez-vous : Moïse avait réussi, avec l’aide de Dieu, à obtenir en fin de compte le départ d’Egypte du peuple de Dieu. La sortie d’Egypte s’est faite à la hâte, un dernier repas pris sur le pouce, debout, sandales aux pieds, ceinture aux reins. Bien sûr, chacun avait pris le temps de préparer ses affaires et de prendre des réserves pour la route. Personne n’entreprend un tel voyage sans un minimum de précaution. La difficulté surgit lorsque le voyage se prolonge au-delà de ce qui était prévu. Peut-être aussi qu’une mauvaise gestion des réserves aura contribué à la fin prématurée de celles-ci. Tous se tournent vers Moïse en récriminant : Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d’Egypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! Vraiment ? Quelqu’un peut-il honnêtement penser que Dieu se serait donné tout ce mal pour répondre aux cris de son peuple retenu en Egypte, pour les faire mourir dans le désert ? Ils ont pu constater, par dix fois, comment Dieu s’y est pris pour les faire sortir, et ils ne le pensent pas capable de résoudre un petit problème d’intendance ? Mais quelle ingratitude ! Et le pauvre Moïse qui se prend tout en pleine face, lui qui n’avait rien demandé, si ce n’est de pouvoir échapper à cette mission que Dieu lui a confiée. Nous avons tous entendu la suite : même au désert, Dieu continue de prendre soin de ce peuple à la nuque raide ; il donnera les cailles, il donnera la manne. Chaque jour que Dieu fera, le peuple aura le pain que le Seigneur donne à manger. La première fois, nous sentons une pointe de méfiance dans leur question : Mann hou ? Qu’est-ce que c’est ? La question vaut pour ce pain donné ; mais elle vaut aussi pour l’œuvre de Dieu envers son peuple. Qu’est-ce que c’est que ce Dieu qui prend soin de ce peuple qui ne manque pas une occasion de récriminer contre lui ? 

            La foule qui se presse autour de Jésus ne vient pas récriminer (elle ne se plaint pas), elle vient réclamer (demander) encore de ce pain. Pourquoi n’aurait-elle pas tous les jours ce qu’elle a reçu lorsque Jésus a multiplié les pains et les poissons ? N’est-ce pas ce qui s’est passé du temps de Moïse après tout ? Ce qui se joue autour de Jésus, c’est une juste compréhension de l’événement passé. Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Jésus voulait les inviter à comprendre qui est Dieu et ce qu’il fait pour son peuple ; eux veulent juste manger encore. Le cœur, lieu où Dieu me rencontre, est vite oublié quand le ventre gronde. Jésus les renvoie donc vers le cœur : Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle ! De même que ce n’est pas Moïse qui a donné la manne autrefois, de même ce n’est pas Jésus qui a donné le pain : c’est le Père qui a tout fait, jadis et maintenant. Le Père de Jésus a donné la manne ; le Père de Jésus a donné Jésus, le pain de la vie. Celui qui vient à lui n’aura jamais fait ; celui qui croit en lui n’aura jamais soif. C’est une parole mystérieuse qui appellera explication ; elle nous sera donnée dans les évangiles des dimanches à venir. Pour l’heure, retenons que, avec Jésus, Dieu continue de prendre soin de nous, pas uniquement de notre ventre, mais de tout notre être. Son but, c’est notre vie, la vie du monde. Nous aurions tort de croire, comme autrefois la communauté des fils d’Israël, que Dieu veut notre mort. Il ne veut même pas la mort du pécheur ; il veut sa conversion. Et les signes, que Jésus pose dans l’Evangile de Jean, sont donnés pour notre conversion, pour que nous comprenions véritablement qui est Dieu pour nous, quel est son projet pour nous. 

Alors, l’homme a-t-il changé depuis qu’il récriminait contre Dieu dans le désert ? Sans doute pas autant qu’il aurait pu le faire. Il a toujours du mal à comprendre ce que Dieu attend de lui, qui est Dieu pour lui. Aujourd’hui, si nous ne voulons pas mal comprendre le discours et l’œuvre de Jésus, il nous faut avancer patiemment. Nous sommes passés de Jésus qui multiplie et distribue le pain, à Jésus qui dit être le pain. Le seul signe qui est désormais donné, c’est Jésus qui livre sa vie. C’est dans ce signe qu’il nous faut reconnaître Dieu à l’œuvre pour notre salut. Nous ne pourrons vraiment comprendre ce signe qu’en entrant toujours mieux dans la compréhension du sacrement de l’Eucharistie. Avec la foule qui se presse autour de Jésus, demandons le pain de la juste compréhension de l’œuvre de Dieu pour nous. Avec la foule qui se presse autour de Jésus, demandons le pain qui nous lie pour toujours au Christ, pain rompu pour notre vie. Amen.


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