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samedi 24 août 2024

21ème dimanche ordinaire B - 25 août 2024

 On ne peut pas l'entendre, on ne peut plus le suivre !







 

          C’est notre dernière incursion dans l’évangile de Jean pour cet été. Souvenez-vous : tout avait commencé avec Jésus multipliant cinq pains et deux poissons pour qu’une foule nombreuse puisse manger à sa faim ; il y eut même des restes, douze corbeilles pleines. A la foule qui réclamait encore de ce pain, Jésus a donné un enseignement au cours duquel il a affirmé : Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel. Et encore : celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. Chrétiens, nous reconnaissons dans ces paroles ce que nous affirmons du sacrement de l’Eucharistie qui nous réunit chaque dimanche. Sans doute sommes-nous trop habitués à ce discours pour en être choqués. Mais pour les contemporains de Jésus, c’est la parole de trop ! Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? 

          S’il vous est arrivé de développer une idée, de l’argumenter sérieusement et qu’on vous dise : oui, c’est bien, mais on ne peut pas l’entendre, vous comprenez ce que vit Jésus quand nous le croisons aujourd’hui. La question n’est plus : Jésus a-t-il raison de dire ce qu’il affirme ? La question n’est même pas de savoir si cela est vrai. Ce qui est au cœur de cette finale du chapitre six de l’évangile de Jean, c’est bien : peut-on entendre ce que Jésus dit ? Et partant de là, peut-on encore le suivre ? Vous pouvez avoir mille fois raisons contre toute la terre, si la terre ne veut pas vous entendre, vous ne pouvez rien faire de plus, à part peut-être changer de discours. Jésus va-t-il changer de discours ? Non, il prend acte et va encore plus loin : Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant… sous-entendu : vous direz quoi ? Cela on ne peut pas le voir ? Lecteurs de cette page d’évangile, nous pouvons avoir l’impression légitime de tourner en rond, de revenir à cette scène après la multiplication des pains où la foule veut faire de Jésus son roi. Elle ne comprend pas plus aujourd’hui qu’hier qui est Jésus. Elle ne comprend pas plus aujourd’hui qu’hier quelle est l’œuvre de Jésus. Elle veut, aujourd’hui comme hier, faire de Jésus quelqu’un à sa mesure, quelqu’un qu’elle peut écouter sans risque, quelqu’un qu’elle peut suivre sans risque. Comprenez bien : sans risque d’être dérangé, bouleversé ; sans risque d’être invité à changer. Le changement, l’humain le veut bien tant que les choses changent ou que les personnes changent dans son sens. Mais si c’est lui qui doit changer, voilà que les choses se compliquent. 

          Jésus n’est pas dupe : il savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas. Malgré cela, je ne peux m’empêcher de le croire profondément affecté quand beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Quand la seule chose que vous souhaitez pour les autres, c’est leur bien, leur vie, leur salut, vous ne pouvez pas les voir s’éloigner sans en être touché. Ce ne sont pas des adversaires qui s’éloignent de lui, ce n’est pas le diable qui s’éloigne comme au début, lors de la retraite de Jésus au désert. Non, ce sont des disciples, des personnes qui ont cru en lui, qui l’ont suivi, volontairement. On pourrait dire que ce sont des amis qui s’éloignent. La question de Jésus aux Douze témoigne bien de ce désarroi de Jésus : Voulez-vous partir, vous aussi ? Nous devons entendre cette question comme une question qui nous est posée à chacun. Et avant de répondre, prendre le temps de réfléchir : ai-je été déçu par Jésus au point de vouloir arrêter de le suivre ? Est-il une parole de Jésus que je ne peux entendre, que je ne peux assumer et qui me ferait claquer la porte ? Ou est-ce que pour le suivre encore, je me suis fait de lui une image à ma mesure, un Jésus qui me convient bien, prenant ce qui m’arrange, laissant à d’autres ce qui me dérange ? Ce qui entraînera une autre question : est-ce bien Jésus que je continue de suivre, en Jésus tel qu’il se révèle que je continue de croire, ou est-ce que je suis et crois un modèle réduit de Jésus ? Veux-tu partir, toi aussi ? Telle est la question que chacun doit entendre ; telle est la question à laquelle chacun doit répondre. 

          La réponse des Douze, c’est de la bouche de Pierre qu’elle jaillit : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. A-t-il mieux compris que nous les paroles de Jésus sur le pain vivant qui est descendu du ciel ? Je ne le crois pas. A-t-il mieux compris que nous ce que Jésus dit quand il affirme : Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous ? Je ne le crois pas. Mais je sais que cette réponse de Pierre est vraie, parce qu’elle vient d’une inspiration de l’Esprit Saint, elle vient du Père. Jésus l’avait prédit : Personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. Il ne s’agit donc pas tant de comprendre absolument tout ce que dit Jésus pour l’écouter et le suivre ; il s’agit de se laisser attirer à lui, il s’agit de laisser son Père nous attirer à lui. La vie chrétienne ne dépend pas d’une connaissance parfaite de toutes les réponses du catéchisme ; la vie chrétienne découle de la rencontre avec Jésus, Pain et Parole de la vie. Je n’ai pas besoin de tout comprendre de Jésus pour le suivre ; j’ai juste à reconnaître que j’ai besoin de lui, que je veux avoir besoin de lui pour devenir la meilleure version de moi-même. Je ne serai pas saint parce que je connais mon caté ; je serai saint parce que j’aurai accueilli Jésus et que j’aurai cherché sans cesse à vivre avec lui, à vivre de lui. 

          Veux-tu partir, toi aussi ? Si Pierre a répondu pour les Douze, je ne peux pas moi, aujourd’hui, répondre pour vous. Je fais mienne la réponse de Pierre : Jésus a les paroles de la vie éternelle et je sais qu’il est le Saint de Dieu. Je vous partage volontiers ce que j’ai découvert de lui ; mais il n’y a que vous pour décider de croire cela avec moi et de faire le choix de suivre Jésus, même si vous ne comprenez pas tout. C’est votre liberté de l’écouter encore ou d’arrêter. C’est votre liberté de marcher à la suite de Jésus ou de vous en retourner chez vous. La réponse appartient désormais à chacun ; faites votre choix ! Amen.

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