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samedi 10 août 2024

19ème dimanche ordinaire B - 11 août 2024

 Nous connaissons bien ses parents ; et alors ?






 

            Nous le sentions venir, le vent mauvais qui souffle aujourd’hui sur l’évangile. Jésus, celui-là même qui a multiplié les pains et les poissons, a eu une parole énigmatique : Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel, et voilà que ceux qui le cherchaient pour faire de lui leur roi (voir 17ème dimanche), récriminent contre lui. Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : « Je suis descendu du ciel ? 

            C’est un vieux réflexe de l’humanité ! Quand quelqu’un dérange, dépasse du lot, ose une parole originale, pose des gestes hors du commun, il faut lui couper la tête. Dans le rang, et vite ! Pour qui se prend-t-il ? Nous connaissons bien sa famille. Ce qu’il dit tranche avec ce que l’on sait, ou ce que l’on croit savoir. Le problème de cette vilaine manie, c’est qu’à partir de ce moment-là, les gens n’écoutent plus vraiment. Jésus pourra bien donner toutes les explications possibles, ses auditeurs sont enfermés dans leurs propres réflexions ; ils ne peuvent s’ouvrir à rien de neuf, tellement ils sont sûrs de connaître, de savoir tout de lui. Et Jésus ne va même pas essayer de les détromper. Il ne leur dit pas : souvenez-vous de ma naissance. Il ne les renvoie pas vers Marie et Joseph pour qu’ils expliquent ce qui s’était passé avant la naissance de Jésus, comment Dieu avait approché Marie… Non, Jésus poursuit simplement le discours qu’il a commencé avant les récriminations, en l’embrouillant sans doute encore un peu plus en parlant de son Père, non pas Joseph, mais l’autre, celui qui l’a envoyé dans le monde, Dieu ! La formule utilisée par Jésus – Je suis – aurait pourtant dû leur mettre la puce à l’oreille. C’est la formule utilisée jadis par Dieu, quand il a révélé son nom à Moïse : Je suis qui je serai, c'est-à-dire Je suis celui dont tu auras besoin. Eh bien là, Jésus dit, après la multiplication des pains : Je suis le pain descendu du ciel. Tu avais faim, tu avais besoin de pain, je me suis fait pain pour toi, je t’ai permis de manger à satiété. 

            Savoir quelque chose sur Dieu, et reconnaître cette chose lorsqu’elle se présente, ce sont deux réalités bien différentes. Comme si l’homme demandait quelque chose, l’espérait, mais était incapable de le reconnaître quand cela lui est enfin donné. Il ne fait pas le lien entre ce qu’il a espéré, voire demandé, et ce qu’il reçoit. Comme s’il était impossible que Dieu se rende présent selon ce dont l’homme a besoin. N’est-ce pas, nous voyons Dieu tellement grand, tellement différent, tellement tout, que nous ne le reconnaissons pas, ou que nous ne le reconnaissons plus, quand il vient à nous différent de ce que nous croyons savoir de lui, et surtout dans une chose aussi simple que du pain . Si Jésus est bien celui qu’il affirme être, cela voudrait dire que Dieu entend les hommes et qu’il intervient bien en leur faveur ? Si Jésus est bien celui qu’il affirme être, serait-ce à dire que Dieu est bien venu chez nous ? Non, Dieu il est ailleurs, nous sommes ici, et tout va bien. Chacun chez soi et les pains et les poissons partagés sont justes des pains et des poissons partagés et non pas le signe que Dieu intervient dans la vie des hommes, par un homme en particulier, Jésus. D’ailleurs, si Dieu devait intervenir, pourquoi ne le fait-il au Temple, par l’intermédiaire du grand prêtre ? Il est payé pour ça, le grand prêtre, non ? Mais voilà, Jésus persiste et signe : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Vous comprenez l’énormité. Le Je suis n’ayant pas été compris, Jésus enfonce le clou. Quand je parle, c’est Dieu qui parle. Et si vous ne comprenez pas, et ne venez pas à moi, c’est que le Père ne vous attire pas. 

            Et nous sommes passé de : Nous connaissons ses parents à Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Puisqu’ils récriminent contre Jésus, ils n’ont pas entendu le Père, ils ne reçoivent pas son enseignement, ils ne peuvent pas comprendre. Pour rencontrer Dieu, pour entendre Dieu, il faut sortir de ses certitudes, il faut oser une rencontre nouvelle, il faut accueillir un enseignement nouveau : Jésus lui-même ! C’est la première étape, nécessaire. Sinon, tous ses discours nous resteront obscures, incompréhensibles. Comment reconnaître Jésus comme le pain qui est descendu du ciel, si nous n’arrivons pas à dépasser Jésus, fils de Joseph et de Marie ? Comment reconnaître Jésus comme le pain qui est descendu du ciel, si nous n’écoutons pas ce qu’il dit de lui et de son Père ? Il nous reste encore deux dimanches pour essayer de comprendre. Ne récriminons pas à notre tour. Accueillons Jésus pour ce qu’il dit être ; reconnaissons en lui le Père à l’œuvre dans le monde. Mangeons de ce pain en y discernant la présence de Jésus, et nous vivrons éternellement. Amen.

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